lundi 12 novembre 2018

Le sens de Noël chez Maurice Zundel


La Nativité avec Maurice Zundel

Noël : Le Visage de Dieu à naître dans notre cœur.

Maurice Zundel

Maurice Zundel a eu une lecture passionnante de la naissance du Christ. Tout au long de sa vie, il a développé un message riche de sens. En quelques minutes, je tenterai de vous communiquer ce qui m’a paru essentiel. Bien entendu, cela ne vous dispensera de le lire ou de le relire afin de découvrir tel ou tel aspect qui vous parle le plus, au cœur comme à la raison.

Antoine Schülé


Un Avènement divin, événement humain.

Dans le monde, il existe plusieurs calendriers (juif, musulman, tibétain, etc.). Cependant, les pays ont adopté le calendrier chrétien : la naissance du Christ est une date clef de l’histoire humaine puisqu’il y a un avant et un après Jésus-Christ.
Pendant la Révolution, il y a eu une tentative d’établir un calendrier républicain mais le peuple n’en a pas voulu. De nos jours, il est possible que le laïcisme outrancier, doublé d’un anti-christianisme tout aussi fort, parvienne à imposer un nouveau calendrier. Des prétextes fallacieux, qu’adopteront facilement les hommes devenus de plus en plus areligieux, seront mis en avant : la non discrimination, l’égalité, la laïcité, la paix, l’inexistence de Dieu, la lutte contre le fanatisme, le refus de la bigoterie, etc.

Zundel aimait à s’interroger sur les raisons de l’adoption de la naissance du Christ comme marqueur d’un temps de l’histoire. Quels devaient être son apport, son changement, son originalité ?

La valeur de l’homme change avec le Nouveau Testament. Dieu prend la condition d’homme. Il accepte la Croix : ainsi Dieu se donne à l’homme pour le sauver ; ainsi Dieu nous signifie toute la considération qu’il a pour la vie humaine ; Dieu donne ainsi une valeur infinie à la vie de l’homme.
Dieu prenant la chair d’homme pour mieux nous parler, selon nos mots, notre entendement. Dieu descend vers nous pour nous faire monter vers Lui. Toutefois, Il ne s’impose pas : Il s’offre. Il ne commande pas l’Amour, Il nous y invite. Il respecte notre liberté à un point tel qu’il nous est possible de Le refuser, de Le nier. Évidemment, il appartient à l’homme d’assumer la responsabilité de ses choix : sa mort sera-t-elle pour lui-même une naissance ou une double mort ? Dieu seul le sait mais nous avons été prévenus !

Se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu a des implications : c’est à Noël que nous les découvrons le mieux. La naissance et l’enfance du Christ démontrent que l’Homme doit se faire. Qu’est-ce que ceci signifie concrètement pour nous les hommes, créés à l’image de Dieu ?

A la naissance, nous sommes « préfabriqués » : hérédité, condition sociale, milieu de vie, dons reçus ou manquants, … Tout ce qu’un Zundel appelle les déterminismes. La vie nous a été donnée sans notre consentement : l’homme ne doit pas subir son destin mais construire son existence. L’homme ne doit pas être réduit à la condition de robot, programmé en quelque sorte par son entourage. Un homme objet se laisse ainsi « empoisonner » dans ses déterminismes.

L’homme doit donner un sens à sa vie : la période de l’adolescence est le moment clef de l’existence où chacune, chacun se pose ces questions « Quel sens donner à ma vie ? Pourquoi j’existe ? », sans toujours y donner la réponse nécessaire, par manque de guides spirituels ou de vie spirituelle. Seuls des « gourous » autoproclamés donnent une réponse unique pour tous comme si l’homme était produit en série conforme à un moule identique : or cela est faux, chaque être est unique ; chaque existence a une valeur auprès de Dieu ; chaque être dispose de dons à reconnaître d’abord et à cultiver ensuite.

La naissance du Christ et la vie terrestre de Dieu parmi les hommes nous révèlent que nous avons à nous faire :
« Ce qui importe, ce n’est pas ce qui est fait, qui nous réduirait à la condition d’objet, c’est ce qui est à faire, c’est ce que nous avons à faire de nous-mêmes, c’est-à-dire : nous faire. »1
Combien ce message s’adresse aux jeunes comme aux adultes : oui, la vie est une aventure merveilleuse dès que l’on lui donne un sens qui correspond à nos aspirations profondes (dons reçus variant d’une personne à l’autre). A partir du moment, et peu importe l’âge, où la personne reconnaît en elle la raison profonde de son existence : tout est à faire, une vie nouvelle commence. La page du passé2 se tourne et de nouvelles pages sont à être écrites !
Regardons la personne qui trouve l’âme sœur : sa vie est transformée du jour au lendemain ; non seulement sa vie mais celle de l’autre ; ces deux âmes s’aident mutuellement à se construire et le temps d’une vie ne leur suffit pas. Là est l’amour véritable qui ne se réduit pas au seul contact physique.
Autre exemple : la personne qui découvre la Parole de Dieu, se transforme et porte un regard neuf sur le monde, sur elle-même. Vie consacrée ou vie professionnelle ou vie familiale : un sens nouveau est donné à sa vie. Comme c’est merveilleux ! Selon les dons reçus, la personne peut se faire.

Et Maurice Zundel insiste :
« […] Jésus nous appelle à nous faire. C’est-à-dire à ne pas subir l’objet que nous sommes d’abord, à nous reconstruire, à nous recréer fondamentalement, pour ne plus subir notre existence, pour qu’elle soit une source qui jaillit en vie éternelle. »3
L’homme doit devenir une source pour la vie éternelle : ceci est une phrase clef de la pensée zundélienne. La Nativité en est la meilleure expression. Dieu en prenant la condition d’homme  nous signifie ceci :
« […] Dieu se révèle comme Celui qui nous communique ce qui Le fait Dieu, c’est-à-dire cette liberté infinie qui resplendit et s’accomplit éternellement au cœur de la Très Sainte Trinité. 
Dieu ne subit pas son existence : Il la donne éternellement.»4

Noël nous permet de découvrir le visage de Dieu de façon nouvelle par rapport à l’Ancien Testament. C’est pour cela qu’il y a un Ancien et un Nouveau Testament. A travers l’humanité de Jésus se révèle le vrai visage de Dieu. A Noël, le plus beau don de Dieu se renouvelle :
« [L’Homme5] ne subira pas Dieu, car Dieu lui communique ce qu’Il a de plus intime et fonde son inviolabilité. Dieu ne va pas le saisir comme un objet, s’imposer à lui comme une force aveugle et inconsciente, Dieu va l’appeler à se donner à Lui et Dieu, d’abord, se donnera complètement à lui, jusqu’à la mort de la Croix.
Quelle grandeur ! Quel univers! Quel visage de l’Homme ! Et quel visage de Dieu ! Comment aurions-nous pu soupçonner par nous-mêmes cette grandeur et cette dignité. »6

Dieu s’est donné à tous les hommes de toutes races et de toutes nations. Ce n’est plus le Dieu d’une seule nation, d’un seul peuple. Dieu s’adresse à l’humanité : oui, Dieu a ainsi vraiment donner les réels droits de l’homme et pas uniquement avec des mots, si souvent proclamés et si peu respectés dans les faits, y compris par ceux qui ne jurent que par les Droits de l’homme.

La grande question est alors de savoir comment découvrir en soi et chez les autres ce don divin tantôt ignoré, tantôt caché, tantôt resplendissant, tantôt voilé ? Nous avons la réponse dans nos vécus certainement mais Zundel l’exprime si bien et de cette façon :
« […] ce qu nous cherchons éperdument dans les autres, c’est précisément une intériorité ; ce que nous cherchons dans les autres, c’est l’esprit, c’est l’origine, c’est la dignité des créateurs. »7

Chaque Noël est une invitation à une renaissance pour éviter toutes les déceptions de celles et ceux qui restent dans la condition d’objets, celles et ceux qui subissent la vie au lieu de la créer, celles et ceux qui s’enferment dans leurs déterminismes (comme des prisonniers volontaires).
Noël nous dit que l’Homme peut être autre chose. L’Homme peut devenir un créateur, en ne subissant plus son destin mais en forgeant son destin en prenant le Christ comme modèle (quelle exigence mais le seul chemin vers cette perfection à atteindre).
N’est-ce pas une révélation merveilleuse à la lumière de Dieu ? la découverte d’une prodigieuse liberté capable de soulever des montagnes ? la construction en soi, dans son cœur, d’un sanctuaire infini où vit la Présence infinie de Dieu ?
Les martyrs de la Foi ont acquis une telle force avec ce Dieu intérieur que rien ni personne n’ont pu les faire abjurer de leur Foi. Nous en avons encore des exemples de nos jours : chaque martyr est le signe de la puissance de Dieu sur la mort. La mort du corps ne tue pas l’esprit8 qui, lui, vit éternellement.

Bien entendu, ce n’est pas n’importe quel esprit. L’Amour de Dieu est un chemin d’Amour vers nous comme vers Lui  (la vraie rencontre) : en témoigne le vécu d’un échange permanent dans le travail, dans la prière, dans la joie comme la peine, dans notre quotidien, dans notre sommeil même9. La force de l’Esprit Saint dans nos vies : elle nous permet d’être, en nos cœurs, le sanctuaire infini de la Présence infinie de Dieu. Si chaque Noël nous rend bien plus conscient de cela, chaque Noël a plus de sens, plus de force, plus de beauté, plus de grâce !

Ce chemin d’Amour, Dieu nous invite, avec une patience infinie, à tout instant, à le découvrir : ainsi commence la Vie éternelle. Elle peut commencer à toute heure10 mais la beauté liturgique du temps de l’Avent est l’occasion, renouvelée tous les ans, d’une prise de conscience salutaire. Écoutons l’Esprit Saint dans toute sa dimension d’Amour :
« … on peut tuer l’homme, le décapiter, il revit dans un destin éternel ; l’esprit vit quand il a choisi d’aimer. »11

Noël, ni une légende, ni un jeu d’enfants

Il est surprenant que le puritanisme des États-Unis ait produit le Père Noël en effaçant la Crèche et la nativité pour en faire une opportunité commerciale. De même, avec Halloween, en effaçant une saine méditation sur les défunts et la mort, cette fête américaine, reposant sur une lecture pseudo-celtique, offre une joie morbide dans une société qui cache la mort et ne sait plus vivre avec.

Noël est une invitation magnifique faite à tous les fidèles pour qu’ils retrouvent leur vocation essentielle : être la nouvelle image de Dieu, quel but ! Quel appel ! Quel défi ! Dans la Crèche du Seigneur, dans un berceau avec un petit Enfant qui nous tend les bras, toute la création peut prendre un nouveau départ, si nous le voulons bien car Dieu respecte notre liberté à un tel point qu’il nous est possible de Le refuser, de ne pas L’entendre.

Maurice Zundel a terminé son homélie de Noël 1970 avec ces mots :
« .. nous ne sommes pas face à une fête infantile. Nous sommes mis en face de la création qui nous incombe, d’une création qui est remise entre nos mains, où le sens même de l’existence est de nous échanger avec Dieu, de Lui donner une nouvelle incarnation et de laisser resplendir, à travers notre visage, ce Visage de tendresse, ce Visage de pauvreté, ce Visage qui nous est confié, ce Visage qui est l’espérance du monde, qui est le sens de la création, ce Visage de Dieu qui veut naître ce soir de notre cœur, afin que ce soit de nouveau Noël aujourd’hui, mais pour de vrai ! Un vrai Noël au-dedans de nous-mêmes, où va resplendir le Visage de Jésus-Christ, ce Visage adorable ce Visage dont la Liturgie dit magnifiquement qu’il est :
« Le Visage de fête du Christ Jésus. »12

Tout Noël vécu intérieurement devrait être un perfectionnent de ce que nous sommes appelés à être : la construction d’une personne qui soit le reflet de la Présence de Dieu ; souvenez-vous de la parabole du vitrail.

A Noël, nous devenons contemporains du Christ

La révolution de Jésus, la seule vraie révolution, c’est Dieu incarné qui donne sens à toutes les générations humaines. Pour Maurice Zundel, l’Avent récapitule toute l’histoire des hommes et l’histoire de chaque homme, libre de son choix. Le temps de l’Avent est tout à la fois la mémoire du passé, la confiance dans le présent et l’espérance à venir.

Trop de Chrétiens voient en la liturgie de Noël une commémoration du passé, sans en mesurer toute la portée, pour le temps présent et surtout pour cet avenir à la fois proche et lointain. Dieu a agi et agit de façon permanente de multiples façons dans chacune de nos vies : Dieu s’offre en une rencontre à tout homme qui accepte librement de Le rencontrer.

Origène dan ses « Homélies sur Saint Luc »13 a explicité cet avènement de Dieu dans nos vies ainsi :
« Votre conduite était raboteuse, vos paroles et vos œuvres étaient raboteuses. Mais mon Seigneur Jésus est venu, il a aplani vos aspérités, il a changé en routes unies tout ce chaos, pour faire, en vous, un chemin sans heurt, bien uni et très propre, pour que Dieu le Père puisse marcher en vous et que le Christ Seigneur fasse en vous sa demeure et dise : « Mon Père et moi, nous viendrons et nous ferons en lui notre demeure. »

Pendant tous ces dimanches de l’Avent, les lectures ne cessent pas de démontrer la Présence de Dieu sur terre : l’Ancien Testament décrit longuement cette relation de Dieu avec un peuple avec lequel Il connaîtra le meilleur comme le pire. Même Jean-Baptiste, pourtant le dernier prophète, ne verra pas14 le Visage du Christ tel que nous Le connaissons, tel qu’Il s’est révélé et tel que nous pouvons non seulement Le contempler mais tel que nous avons à L’intérioriser. Les lectures de l’Avent sont merveilleuses car comme le dit Maurice Zundel, elles récapitulent toute l’histoire et notre histoire intérieure :
« L’Avent représente toute l’Histoire, comme une aventure qui demeure encore ouverte, suspendue au choix que nous allons faire de nous-mêmes, car chacun de nous peut modifier toute cette Histoire, lui donner une nouvelle conclusion, la faire monter vers Dieu ou descendre vers soi. »15

Le temps de l’Avent est un temps de prise de conscience sur notre mission de Chrétien :
« Le Chrétien doit se faire un cœur universel. Le Chrétien est appelé avec Jésus-Christ à se dépasser infiniment parce qu’il n’est pas chargé seulement de lui-même, il est chargé de tout l’univers, de toute l’humanité, davantage : il est chargé de Dieu dans toute l’histoire et dans tout l’univers. »16

La Nativité rappelle que chaque naissance est une contribution possible à l’histoire d’amour que Dieu nous offre :
« Chaque petit enfant apporte au monde cette possibilité toute neuve, ce choix infini : au cœur de ce petit enfant, l’Histoire et l’univers sont suspendus car la Création comme le Rédemption est une histoire à deux, une histoire que Dieu ne peut pas écrire tout seul, parce que c’est une histoire d’amour.
Toute la puissance du sourire, toute la puissance de la tendresse supposent le consentement ? Sans consentement, sans ouverture, le sourire ni la tendresse ne peuvent rien. Et la puissance de Dieu n’est pas autre chose que le sourire, que l’élan même de l’Amour qu’Il est – et c’est pourquoi la Création est sans cesse remise en question par le choix que nous faisons de nous-mêmes, c’est pourquoi tout enfant est nécessaire à l’accomplissement du plan de Dieu, comme il peut, hélas, aussi, le mettre en échec. »17

La conséquence de ce constat quant à l’histoire de l’amour de Dieu pour les hommes, décrit dans l’Ancien testament et expliqué en paroles et en actes par le Christ Lui-même, est dès lors simple :
« L’Histoire finalement culmine, elle aboutit à une mystique18 : au centre de l’Histoire, comme au centre de notre âme, il y a cette Présence fragile comme un sourire, fragile et puissante comme l’Amour, qui est la Présence divine. Et la charité est articulée sur cette Présence divine car, dans les autres, c’est l’Autre, avec une majuscule, qui nous attend. »19

La conclusion est dès lors simple. L’Avent est le temps de construire ou de parachever la crèche qu’est notre cœur : cette crèche qui nous offre le sourire de Dieu et le Salut. Il n’est nul besoin de chercher Dieu au sommet d’une montagne, au fond du désert, dans la plus grande ou la plus belle cathédrale du monde (même si l’on aime se recueillir en ces lieux). La cathédrale que nous avons à construire est dans notre cœur qui devient, jour après jour, par un long travail d’effacement de soi (cet ego envahissant qui réduit tout à soi) et avec l’aide de Dieu, ce Tabernacle que chaque Chrétien est appelé à devenir.
Zundel le dit et le redit sans cesse :
« Au fond de nous, le Christ veille et fait jaillir de nous, dans les profondeurs silencieuses de notre âme, ce De profundis de Dieu qui retentit aux secondes vêpres de Noël. Nous voulons justement nous avancer vers ce mystère adorable non pas comme vers une chose éthique, une chose qui est déjà faite et qui s’accomplit, mais nous allons assumer ce Noël comme un programme d’action, comme un programme de vie, comme une révélation de l’initiative que nous avons à prendre pour faire de notre vie un chef d’œuvre digne de Dieu et digne de nous.
Dieu a besoin de nous. Il a besoin de nous, infiniment. A chaque instant, chacune de nos décisions décide de la figure du monde, décide du sens même de l’univers. »20

Le message zundélien éclate avec ferveur lorsqu’il achève une homélie de l’Avent avec ces mots :
« Oh ! Demandons que le Visage de Dieu par nous ne soit pas mutilé, ne soit pas défiguré, ne soit pas caricatural et qu’en suivant les traces de la Divine Pauvreté21, en entrant dans ces abîmes de silence, en laissant le Christ se dire en nous sans y rien ajouter de nous-mêmes, nous puissions montrer aux autres le Visage de Dieu comme un visage de paix, comme un visage de grandeur et qui nous appelle à la grandeur, comme un visage qui nous révèle l’immensité de notre liberté, car les jeux ne sont pas faits ! Tout demeure à accomplir.

Dieu ne peut rien sans nous. C’est justement ce consentement proféré au plus intime de nous-mêmes, ce consentement d’amour qui fera de l’Evangile non pas un mot, un texte, un livre mais qui fera de l’Evangile, une vie débordante qui apportera silencieusement la Lumière et qui révélera justement le Visage du Christ comme un Visage de Paix aujourd’hui. »22

La Crèche : une invitation à l’humilité

L’humilité de la crèche n’est pas à être confondue avec l’humiliation. Ainsi, l’humilité est le don de soi aux autres, le don de sa vie :
«[…] Dieu ne nous demande pas de nous humilier car l’humilité et l’humiliation se situent aux antipodes. 
Ce n’est pas du tout la même chose d’être humble et de s’humilier. Et, comme il y a un crime à humilier quelqu’un, un crime contre la dignité humaine, un crime contre la dignité divine de toute âme à la mesure de sa fragilité, il ne pourrait être question de nous humilier mais de nous donner.

L’humilité dans le Christ, ce n’est pas autre chose que l’offrande de tout l’être à cette Présence Bien-Aimée de Dieu qui est au plus intime de nous-mêmes, la Vie de notre vie parce que cette humilité est une offrande, parce qu’elle est tout regard vers un Autre, parce qu’elle est pure oblation, pure générosité, cette humilité n’est jamais une humiliation. C’est au contraire l’honneur et de l’homme et de Dieu. »23

A Noël tout recommence ou se poursuit !

Noël n’est pas un mythe, un conte infantile, un moment d’émotion, un souvenir d’un passé lointain. Et pour conclure, je souhaite que chacune et chacun d’entre nous puisse méditer ce Noël à venir de la façon suivante :

« Jésus-Christ n’est pas dans le passé, Jésus-Christ est aujourd’hui… Jésus-Christ est au-dedans de nous, comme le cœur de notre cœur, et c’est à travers Lui que nous pourrons embrasser toute l’humanité et nous considérer les uns et les autres comme les membres d’un seul corps animé par un seul souffle, porté par un seul amour, du moins c’est ce qui devrait être.

C’est ce que nous demanderons à Dieu : que, aussi médiocres et limités que nous sommes, Jésus-Christ ne trouve pas nos cœurs fermés afin que commence à s’ébaucher ou, mieux, jaillisse cette flamme de prières comme une réponse de nos cœurs :

Seigneur, vous venez c’est vrai !
Seigneur vous êtes là !

Seigneur me voici, je vous attendais.
Je ne savais pas qui vous étiez,
mais maintenant je reconnais votre Visage.

Seigneur, prenez-nous !
Seigneur entraînez -nous !

Seigneur,
faites que nous tous ensemble
devenions une humanité enfin humaine
et que sans bruit, dans la vérité,
dans l’authenticité de chacune de nos journées,
nous apportions à tous nos frères humains
la Lumière adorable de votre Visage,

Seigneur,

ce Visage imprimé dans nos cœurs,
ce Visage que nous attendions,
le Visage après lequel soupirait toute la terre,
le Visage de l’Éternel Amour. »24

1Maurice Zundel : Ton Visage, ma Lumière. Desclée. 1989. 512 p. p. 157. Cité ci-après : TVL
2N’oubliez pas toutes ces personnes au lourd passé parfois qui pensent ne plus pouvoir se relever. Elles attendent notre geste, celui que Dieu leur fait à travers nous. AS
3TVL, p. 157.
4TVL p. 157
5L’homme renouvelé par le baptême et se mettant à la suite de Jésus.
6TVL, P. 158
7TVL, P. 158-159.
8Les martyrs de la Foi nous le disent amplement : comment rester sourd à leurs témoignages ?
9Les prières des vêpres nous le disent et redisent !
10Parabole des ouvriers de la première et dernière heure.
11TVL p. 159
12TVL, p. 160
1322.4. Sources chrétiennes 87, 1962. p. 303
14Par contre, il l’a pressenti en son premier temps de vie, avant même sa naissance.
15Maurice Zundel : Ta Parole comme une Source. Sigier. 1987. p. 15-16. Abrégé TPS.
16TPS, p. 16
17TPS, p. 16
18Que ce mot n’effraie pas : la mystique est une initiation, se produisant selon l’ouverture voulue de son cœur à la Parole de Dieu. AS
19TPS,p.18
20TPS, p.40
21Qui est l’effacement de ce soi possessif pour devenir un moi oblatif. AS
22TPS, p. 41
23TPS p. 47
24TPS, p. 66

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