Padre
Pio (1887 - 1968):
nourrir
l'âme pour découvrir Dieu.
par
Antoine Schülé,
La
Tourette, 8 mars 2020.
« …
la lumière brille dans les ténèbres,
et
les ténèbres ne l'ont point comprise. »
Jean,
1,5
Avec
Padre Pio, je vous invite à découvrir
un parcours religieux hors du commun car sa
vie a démontré la réalité de la vie surnaturelle.
Au sein même de son ordre, les Franciscains,
et de l'Église, il a vécu de véritables persécutions que certains
refusent, encore de nos jours, d'avouer en préférant parler de
"prudence".
Les plus grands défenseurs de Padre Pio ont souvent été des laïcs
et quelques prêtres et confrères capucins qui, en raison de leur
soutien, ont dû subir les foudres de leur supérieurs.
Jusque
dans les années 1990, j'ai lu des livres sur sa vie et entendu
parler des religieux, aussi bien contre lui
que
pour lui. Toutefois, un film documentaire, vu en 1969, m'avait déjà
convaincu
de
sa sainteté. Une année plus tard, j'ai entendu Maurice
Zundel qui
aimait
mentionner
Padre Pio,
ce prêtre
qui s'était configuré au Christ
crucifié
pour sauver les âmes.
Mon intime conviction était faite
et j'analysais mieux les chemins tortueux de ses ennemis, certains
par des acharnements ayant des raisons diverses et d'autres par cette
facilité d'une
obéissance
qui les dispensait de réfléchir,
à distinguer de celle que doit un religieux à son ordre.
De
plus, il
est triste de constater que les Chrétiens ont toujours, pour la
majorité d'entre eux, de la
peine à accepter les mystiques
: ce mot
leur fait peur car
ils ne savent pas encore ce qu'il signifie !
Éléments
biographiques
Enfance
Dans
l'Italie du Sud, à Pietrelcina, naît Francesco
Forgione
le 25 mai 1887. Il aura trois sœurs et un frère.
Sans être pauvre, cette famille n'était pas riche. Pour financer
les études de Francesco
comme pour
assurer
une meilleure aisance à sa famille
et
compléter
ainsi
les
faibles revenus de la terre, le père s'exile
pour travailler
une première fois aux États-Unis et une deuxième fois en
Argentine.
Très
jeune, le
jeune Francesco a la garde de 5 à 6 moutons. A l'âge de 11 ans, il
est confié à un enseignant, don
Tizzani,
pour des cours d'italien et de latin. La relation entre les deux est
négative : l'élève n'apprend rien et son
maître le décrit
à sa mère
comme un élève obtus. Francesco dit de lui : "Si
ma cervelle est bouchée, son cœur à lui est mauvais. C'est pour
cela que je ne peux rien apprendre."
Déjà,
sa
prescience lui avait
parlé juste : il ignorait que
ce maître était un prêtre défroqué ! Par contre, avec un autre
professeur, Angelo
Caccavo,
il fera de grands progrès en deux ans.
Dès
l'âge de 5 ans, il sera souvent malade et causera bien des
inquiétudes en raison de sa santé faible alors qu'il sera un grand
guérisseur.
Il
est très marqué par les visites
régulières de frère
Camillo
qui lui donnera
la vocation
franciscaine. A
l'âge de 4 ou 5 ans, il a déjà
des
apparitions : il n'est pas surpris car il croit que ce phénomène
arrive à tout le monde. Le diable
lui apparaît sous différentes formes mais il est soutenu par un
ange
gardien
qui prend l'apparence d'un enfant. Il a aussi souvent les
visions d'un personnage
lumineux.
Il prend très vite conscience d'une lumière
surnaturelle intérieure.
Vers
le sacerdoce
Âgé
de 15 ans, en
juillet 1902,
il est
admis
au noviciat chez les capucins
de Morcone.
Le couvent de Morcone est complètement
isolé du village. Il
y
aura de fréquentes visions
de Jésus et de Marie.
Le père des novices est Tommaso
da Monte Sant'Angelo.
La
remise d'habit du capucin est riche en symboles : le capuchon pour la
protection de Dieu; la corde pour la force du Seigneur et la pureté
à respecter; un cierge pour la lumière du Christ, signe aussi
d'immortalité.
Le
changement de nom marque aussi l'abandon définitif du monde
Francesco
Forgione
devient frère
Pio de Pietrelcina :
Pio
en
l'honneur de Pie V, le Pape de la Contre-Réforme et le vainqueur des
Turcs à la bataille de Lépante et dont la fête onomastique est le
5
mai;
Pietrelcina
car c'est son lieu de naissance.
Lors
de ses méditations de la Passion et des souffrances du Christ, frère
Pio verse d'abondantes larmes. A Morcone, dès le 25 avril 1903,
il fait connaissance du Père Benedetto
da San Marco in Lamis.
De 1910 à 1922, leur correspondance
sera très précieuse
pour découvrir la vie mystique de Padre Pio.
Le
22 janvier 1904,
il prononce ses vœux simples,
c'est-à-dire temporaires car pour trois ans. Le 25 janvier
1904, il se
rend
dans un autre couvent, Sant'Elia
a Pianisi,
afin de
finaliser ses études secondaires et de
commencer
sa philosophie. Là,
il est confronté à des persécutions
diaboliques
qu'il subira pendant une dizaine d'années : lit renversé; habit et
livres déchirés; encrier jeté contre le mur; des lettres lui
parviennent blanches ou illisibles en raison de taches d'encre et
leur lecture est rendue possible par aspersion d'eau bénite; parfois
il y a des luttes physiques qui lui laissent des marques visibles
sur le corps. Ces phénomènes inquiètent et
interrogent son
entourage, ce qui peut se comprendre.
Le
dimanche 27 janvier
1907,
il fait sa profession de foi solennelle.
Pour
être admis au sacerdoce, il doit achever ses études de théologie à
Serracapriola.
L'air marin ne lui convient pas et il doit
rester
une année en convalescence à Pietrelcina
:
il loge dans la "Toretta",
une pièce unique sur un rocher.
En
novembre 1908, il poursuit ses études à Montefusco.
Ayant
des doutes sur une personne,
ayant pris les traits de son directeur spirituel,
et l'encourageant à renoncer temporairement à sa vocation, il lui
demande de crier avec lui "Vive
Jésus!".
Aussitôt,
cette personne disparaît, en laissant, derrière elle, une mauvaise
odeur : une nouvelle fois, le diable le harcèle. Il expérimente ce
que Paul nous dit encore de façon claire,
dans la "Deuxième
épître aux Corinthiens"
et
à propos de faux apôtres, "camouflés
en apôtres du Christ"
: "Satan
lui-même se cache en ange de lumière. C'est donc peu de chose pour
ses serviteurs de se camoufler en serviteurs de la justice. Leur fin
sera conforme à leurs œuvres."1
Le diable existe, même si j'ai connu des prêtres qui en nient
l'existence2
: il ne force pas, il propose
à la volonté,
il suggère un
bien temporel ou illusoire comme
le serpent de la Genèse3.
Vie
de sacerdoce
A
23 ans, frère Pio est ordonné prêtre le 10
août 1910,
soit une année avant la date prévue, car il est de santé si
fragile que lui et son entourage craignent sa mort avant qu'il
puisse
célébrer sa première messe. Il souffre d'une maladie pulmonaire et
de problèmes intestinaux. Les tentations spirituelles lui
occasionnent des souffrances morales
: il est inquiet par une perte de sens
à sa vie.
Le diable,
qu'il appelle "Barbe
Bleue"
lui apparaît et le
pousse au désespoir.
Il
s'inquiète et il entre dans sept années de nuit
obscure.
Ses supérieurs jugent préférable qu'à
nouveau il
retourne
à Pietrelcina
pour se refaire une santé.
Un
Vendredi Saint, le 28 mars 1913, Pio a une vision qu'il
révélera bien plus tard : le Christ pleure en raison des prêtres
infidèles et en raison de l'impiété qui naît de l'indifférence
religieuse. L'infidélité de prêtres 4
a des causes diverses : en raison soit de leurs mœurs, soit de leur
manque de piété, soit de leur dévoiement de la doctrine
traditionnelle de l'Église. Ils partagent ainsi l'impiété
de fidèles 5
piégés par le rationalisme moderne qui ouvre la porte à
l'incroyance.
Notre
jeune prêtre utilise parfois la manière forte pour se faire
comprendre à quelques têtes dures. Par exemple : bien qu'éloigné
d'un groupe de paysans occupés à la moisson qui est spécialement
abondante, Padre Pio entend un paysan blasphémer; Pio va vers lui et
le gifle 6.
Le
4 septembre 1916, il arrive au couvent de San Giovanni
Rotondo, où il y a une chapelle consacrée à St.
Jean-Baptiste, et il y restera jusqu'à la fin de sa vie qui se
déroule en quatre lieux : sa cellule de moine, la chaire, le
confessionnal et l'autel. Il a passé des milliers d'heures au
confessionnal et il a converti des centaines de personnes et, parmi
elles, des ennemis acharnés de l'Église.
Il
est directeur spirituel : sa correspondance témoigne de son art de
guider les âmes; à un groupe de femmes pieuses, il donne des
conférences sur la perfection à atteindre et les paraboles de
l'Évangile. Il enseigne au petit collège où il n'hésite pas à
gifler un gamin refusant de se maîtriser et, d'un cœur bon et
d'esprit joyeux, il participe à leurs jeux et promenades.
A
son groupe de prière, il impose cinq obligations : confession
hebdomadaire; communion quotidienne; lecture spirituelle; examen de
conscience chaque soir; méditation, front contre terre deux fois par
jour7.
A
ce sujet, deux citations de Padre Pio sont explicites : " La
confession est le bain de l'âme. Il faut le
faire tous les huit jours au moins." et "La
méditation est la clef du progrès dans la
connaissance de soi et dans celle de Dieu et elle permet d'atteindre
la fin de la vie spirituelle qui est la transformation de l'âme en
Dieu.".
Il
nous invite à considérer nos vies avec les yeux de la foi qui nous
rendent sensibles "aux touches divines" qui
s'appellent aussi "touches mystiques". Il les décrit
de cette façon : "un sentiment spirituel subit occasionnant
une vive lumière de l'intelligence" qui suscite parfois, à
première vue, une sorte de frayeur mais qui fait place, ensuite, à
un grand calme intérieur : la sensation de l'âme touchée par la
grâce de Dieu. Remarquons-nous suffisamment ces instants de grâce,
fruits de la méditation ? Souvent, trop de rationalisme nous aveugle
et empêche de percevoir cette illumination intérieure ainsi qu'il
le faudrait.
Le
20 septembre 1918, après la messe du matin, entre 9 h. et 10
h., un phénomène surnaturel survient : en prière devant la croix,
Padre Pio reçoit les stigmates comme saint François
d'Assise 8
: Pio les considérait comme des blessures d'amour (ainsi que
Thérèse d'Avila) car il s'agit en même temps d'aimer et de
souffrir. Cinq plaies sanglantes, d'origine inexplicable et non
cicatrisables, marqueront son corps (aux mains, aux pieds et au
thorax) jusqu'à sa mort, soit pendant cinquante ans. Il s'en dégage
un parfum de violette, selon de nombreux témoins. Des médecins
constateront un trou de part en part de la paume des mains. Il tente
de cacher ce phénomène mais chaque jour, il perd du sang, de la
valeur d'une tasse. Ainsi commence sa mission de conversion des
âmes et de guérison des corps. Il accepte d'être une
victime expiatoire pour tous afin de sauver les âmes.
Dès
1910, donc bien avant 1918, il avait ressenti des douleurs sans
traces visibles à l'emplacement des stigmates : elles ont été
d'abord invisibles et spécialement douloureuses pendant la
Semaine Sainte, le Vendredi Saint et le 14 septembre, jour de
l'exaltation de la Sainte Croix.
Réception
des stigmates selon le récit de Padre Pio
aux Pères
Benedetto et Raffelle :
Seul,
face à la Croix, il est pris par un doux sommeil, il ressent une
grande quiétude de l'âme et du corps, dans un silence total aussi
bien extérieur qu'intérieur. Soudain, du Crucifix, lui apparaît un
personnage, aux mains et aux pieds sanglants d'où partent des
flèches lumineuses. Saisi d'épouvante, son cœur bondit dans sa
poitrine. Le personnage disparaît. Pio s'aperçoit que ses mains,
ses pieds et son côté saignent. Il craint de mourir exsangue et se
rend dans sa cellule où il traite ses blessures avec de la teinture
d'iode.
Son
embrasement spirituel l'a transformé à la ressemblance
formelle9
du Christ : il a vécu une transfiguration.
Vie
sacerdotale toujours plus intense
Dès
mai 1919, le public afflue à San Giovanni Rotondo mais il n' y a
rien pour les accueillir : les gens dorment par terre dans les
champs, aux alentours du couvent. Il sont prêts à attendre
10 ou 15 jours pour se confesser. Des listes d'attente avec numéros
sont établies. Pio se réserve les hommes ne s'étant pas confessés depuis longtemps. Il a une faculté de clairvoyance : il lit à
travers les âmes et découvre des fautes que le pénitent avait
parfois oubliées ou dont la gravité n'avait pas été perçue.
Les visiteurs se succèdent
: les uns viennent par curiosité; les autres par désir de
conversion.
Padre
Pio est vite connu pour ses messes longues car il vit en
plénitude le Saint Sacrifice : il n'a rien d'un acteur de
théâtre ou d'un fonctionnaire qui exécute une tâche en un minimum
de temps mais il vit ce qu'il dit et ce qu'il fait. Il a des
moments d'extase lors de la célébration : son union à Dieu
est perceptible. Le public, pas toujours constitué uniquement de
croyants, ne s'y trompe pas : avec lui, ils communient à un moment
solennel et mystérieux.
Il
est aussi un guide spirituel comme son abondante
correspondance en témoigne. Il est exigeant mais ses bénéficiaires
avaient conscience qu'il avait expérimenté10
lui-même ses conseils de prière et ses avis
spirituels. Comme nous en parlerons plus tard, sa plus grande
souffrance a été de devoir cesser pendant quelques années cette
fonction qui lui tenait à cœur. Par l'obéissance que lui
imposaient ses vœux solennels, il a accepté la souffrance
de cette privation mais il a été torturé par le fait de ne pas
pouvoir sauver des âmes, sa mission première.
En
1925, Padre Pio a les moyens d'ouvrir un petit hôpital St. François
dans l'ancien couvent des Clarisses. Il est desservi par plusieurs
médecins bénévoles, des praticiens cependant peu habitués à la
gestion. En 1938, lors d'un tremblement de terre, l'étage supérieur
de cet édifice s'effondrera et tout le matériel chirurgical sera
détruit.
Le
5 octobre 1925, le Dr Festa opère Pio d'une hernie de l'aine
dans la salle de la communauté qui a été transformée en salle
d'opération. Son patient refuse d'être endormi pendant les deux
heures qu'il opère : respectueux des ordres du Saint Office, il ne
veut pas que ses plaies, cachées sous ses mitaines, soient observées
à son insu. Toutefois, ramené en cellule, Pio tombe en syncope. Le
Dr Festa en profite pour examiner les stigmates : une lumière se
dégage des plaies, la lumière de la transfiguration11.
Son
programme quotidien pour les années 20 et sans
doute jusqu’à sa mort : quatre heures de méditation sur la vie de
Jésus Christ (naissance, passion et résurrection); neuvaines à la
Madone de Pompéi, à St. Joseph, à St. Michel Archange, à St.
Antoine, à St. François, au très Sacré Cœur de Jésus, à Ste
Rita, à Ste Thérèse de Jésus et récitation méditée de cinq
rosaires.
Les
persécutions Acte I
Mgr
Pascale Gagliardi est l'évêque diocésain où se trouve San
Giovanni Rotondo qui attire les fidèles : la conséquence en est que
les quêtes et les oboles échappent à ses paroisses. Dans un
premier temps, il refuse catégoriquement de croire à la
surnaturalité des charismes de Padre Pio. Dans un deuxième temps,
il devient un évêque calomniateur, aidé de quelques
chanoines tout aussi calomniateurs. Était-ce uniquement une
question d'argent ? Non, il y avait pire : quelques années plus
tard, des enquêtes serrées ont révélé ses mœurs dépravées et
sa simonie; de plus, d'autres prêtres qui le soutenaient dans
son hostilité à Padre Pio, vivaient en concubinage ou entretenaient
des maîtresses. Cependant considérés, à première vue, comme de
parfaits "témoins de moralité", ils pouvaient
agir selon toutes leurs perverses ressources avant que lumière soit
faite sur leurs pratiques 12.
Dès
septembre 1919, sans perdre de temps, cet évêque monte un
dossier de témoignages contre Padre Pio, sous prétexte de dénoncer
un scandale. Ce dossier est envoyé au Pape Benoît XV13.
Des contrôles sont pratiqués pour vérifier l'origine surnaturelle
des plaies que des experts confirment et attestent.
Son
meilleur instrument contre Padre Pio est le "Père"
Gemelli. Il était né dans un milieu anticlérical et
franc-maçon. Ce médecin et chirurgien avait été un militant
socialiste. Il se convertit à 25 ans pour entrer chez les
Franciscains. Il a reconnu des miracles opérés à Lourdes. Il est
considéré comme un spécialiste de la mystique. Il sème des doutes
à partir de 1920. Dès 1922, il influencera Pie XI.
Un
article du M. Gemelli publié en 1924 marque le sommet des
persécutions exercées contre Padre Pio. Sans avoir pratiqué sur
lui soit un examen des stigmates, soit un examen psychologique, il
veut faire croire à un diagnostic d'hystérie. Obéissant à
un ordre du Pape, Pio avait refusé de lui montrer ses plaies car ce
"Père" Gemelli ne disposait pas d'une autorisation écrite
pour les voir.
Benoît
XV meurt soudainement le 22 janvier 1922. Son successeur Achille
Ratti devient Pape sous le nom de Pie XI, le 12 février et M.
Gemelli avait des liens anciens d'amitié avec lui. Le 10 mai
1922, le Saint Office prend une délibération sous forme
de déclaration et d'avertissement qui seront pour Padre Pio et ses
confrères un désaveu et une réticence :
- Il ne peut plus célébrer sa messe à heure fixe et toujours très tôt le matin;
- Il lui est interdit de montrer ou de parler de ses stigmates;
- Son directeur spirituel est changé;
- Il lui est interdit de répondre aux courriers qui lui sont adressés.
Pareilles
dispositions réduisaient Padre Pio à l'état de prisonnier, dans
son propre couvent, alors qu'il n'avait jamais rien écrit ou dit qui
fut contraire à la foi et aux mœurs. Il avait toujours gardé
réserve et modestie. Des démonstrations excessives de ses fidèles,
voici tout au plus ce qui pouvait se constater : il n'était pas
responsable de leurs débordements ou de leur exubérance toute
latine ! Les dons financiers qui
parvenaient à son
couvent étaient la raison profonde de ces perfides attaques.
Son
directeur
spirituel
pendant 10 ans, le Père Benedetto,
mourra 20 ans plus tard sans l'avoir revu ou échangé une
correspondance avec lui : l'obéissance ecclésiale a été
respectée.
"Mgr"
Gagliardi dirige les manœuvres perfides de toute son autorité
épiscopale et diffuse son message14
: "Padre
Pio est un possédé du démon. Les moines de San Giovanni Rotondo
sont une bande d'escrocs. Les blessures de Pio ont été produites
avec de l'acide nitrique...."
Il invente même une bataille avec armes blanches et à feu entre
capucins pour de l'argent. Une enquête fut menée et rien de réel
n'est apparu.
Le
pire est que cet individu réussit parfaitement son plan diabolique :
Padre Pio est condamné par le Saint Office le 16 mai 1923,
par un décret solennel rendu public le 23 mai 1923 :
- interdiction lui est intimée de célébrer la messe en public;
- négation du caractère surnaturel des grâces et des charismes qu'il a reçus;
- son transfert dans le couvent d'Ancone15 est demandé.
Le
couvent apprend la nouvelle avec sidération. Padre Pio souffre de ne
plus pouvoir sauver les âmes : il reste cependant prêt à obéir à
tout ordre donné. Les habitants de San Giovanni Rotondo protestent
vivement et une lettre est envoyée à la Curie. La foule des fidèles
craint son départ. Pour la rassurer, il doit se montrer à sa
fenêtre. Des barricades sont dressées sur la route d'accès du
couvent et les forces de police sont déployées car il y a des
risques d'émeutes.
Le
31 mai 1923, le Vatican donne un avertissement solennel : les fidèles
doivent s'abstenir de tout rapport, même épistolaire, avec Padre
Pio. M16.
Gagliardi a de quoi être satisfait en obtenant de tels succès !
Le
Provincial du couvent, devant la colère de la foule, demande à ce
que Padre Pio puisse célébrer la messe car l’intelligence de la
foule, se montre, dans ce cas, plus avisée que celle de la Curie.
Les pressions sont si fortes que le transfert est reporté à une
date ultérieure.
Les
défenseurs de Padre Pio, des laïcs pour la plupart car plus libres
que les ecclésiastiques17
pour agir, décident de passer à l'action : ils commencent par
chercher à savoir qui dirige la manœuvre, pourquoi et comment les
attaques sont parvenues à discréditer une personne qui rayonne de
la lumière du Christ. Les enquêtes démarrent : les résultats
seront stupéfiants.
Emmanuele
Brunatto, avec l'aide et le soutien de Mgr Cuccarollo,
établit un dossier en défense de Padre Pio et en accusation de la
clique des calomniateurs. La difficulté principale est que, le Saint
Office s'étant déjà prononcé, devoir se désavouer n'est pas une
évidence. De plus, il y a un enchevêtrement de juridictions
ecclésiales : au sein du Vatican, l’Évêché et l'ordre des
capucins.
En
1926, Brunatto, sous le pseudonyme de Giuseppe De Rossi,
publie un livre qui dévoile de façon très documentée, les
procédés de Gagliardi et de "chanoines" qui
l'accompagnent. Le livre est interdit par le Saint Office. Un
journaliste du Messagero, Giuseppe Cavaciocchi en
publie un deuxième qui sera aussi interdit. La presse s'empare de
l'affaire et les langues se délient enfin.
Gagliardi
perd de son assurance. Il proclame avec toute sa suffisance et
avec toute l'arrogance de son autorité, dont il a fait un si mauvais
usage, que des mesures d'ordre public doivent être prises "afin
d'en terminer administrativement avec ce tapage indigne, pire même,
honteux et sacrilège, irréligieux et immoral qui dure depuis huit
ans"18.
Jouer la "vierge" outragée pour un homme sans moralité
est une méthode classique qui caractérise ce type d'individus... Il
souhaite à l'encontre de Padre Pio la "suspens a divinis",
c'est-à-dire l'interdiction de célébrer la messe en public, de
confesser les fidèles et de dispenser les autres sacrements.
L'enquête
menée dévoila dans un premier temps les turpitudes
des chanoines qui avaient agi sur ordre
de M. Gagliardi19,
turpitudes qui étaient connues d'un grand nombre de personnes mais
qui avaient gardé le silence : une façon de glisser la poussière
sous le tapis, solution trop vite adoptée par les timorés20.
Un premier coup de balai est enfin donné : ils seront condamnés
par des juridictions civiles pour certains et ecclésiastiques pour
d'autres.
Une
deuxième enquête est menée sur M. Gagliardi car la première ne le
concernait pas directement : cependant celle-ci avait mis en lumière
son rôle d'instigateur. Une seconde visite apostolique est ouverte.
Neuf chanoines du chapitre de Manfredonia se décident enfin21
à envoyer une lettre, le 26 septembre 1926, à la congrégation du
Concile et, le 18 octobre, à la congrégation du Consistoire. M.
Gagliardi réagit, de toute la force de son autorité, pour les
suspendre de leurs fonctions et les envoyer suivre une retraite afin
de pratiquer les Exercices spirituels de St. Ignace de Loyola,
à Naples22.
Ces
neuf chanoines n'évoquent pas les mensonges et calomnies contre
Padre Pio mais disent tout sur le scandale épiscopal Gagliardi
qui a déjà 20 ans d'existence. Et oui, la vérité sort
toujours du puits mais, à son sujet, elle a pris son temps : simonie
pour l'ordination de prêtres homosexuels23,
violences sexuelles sur des religieuses cloîtrées et détournement
de fonds et d'honoraires de messes. Il est évident que le pouvoir
moral de cet individu devait être incontestable, comment pouvez-vous
en douter ? Pour ses supérieurs, il n'est pas évident de le
sanctionner24
et il faudra encore attendre un an après la fin de l'enquête pour
qu'une décision tombe. Le 1er septembre 1929, cet
"évêque" Gagliardi est démis de ses fonctions.
Le
plus scandaleux est qu'aucune des sanctions prises contre Padre Pio
n'a été levée alors que l'ignominie de sa condamnation est
évidente. Reconnaître une erreur n'est pas évident même pour
la justice ecclésiale. Il faut savoir qu'un cardinal, préfet
de congrégation, couvrait M. Gagliardi aux moyens de chantage et
de concussion : raison pour laquelle il se sentait si fort...
mais ledit cardinal fut démis de ses fonctions très discrètement.
Pas de vague. E. Brunatto veut que les sanctions contre Padre
Pio soient levées et il laisse clairement entendre qu'il est prêt à
publier un livre pour dévoiler tous les rouages de scandale. A
Leipzig, le livre est prêt pour être édité mais Padre Pio
intervient pour qu'il ne soit pas diffusé car il craint que les
ennemis de l'Église en fassent un usage certain contre Elle.
Quelques personnes ont reçu cependant ce livre en pré-édition
comme ceci se pratique couramment avant toute parution publique.
Finalement
cette opération vérité aura un effet contraire : le 13 mai
1931, il y a une reprise de nouvelles sanctions contre Padre Pio qui
dureront deux ans ! L’Église lui enlève toutes les facultés
du ministère sacerdotal sauf la messe privée. Donc plus de
confession, plus de messe publique, plus de direction spirituelle,
plus d'enseignement au collège adjacent au couvent. Il était
autorisé à prendre ses repas et dire l'office avec ses confrères :
cela fait de lui un prisonnier innocent. Il accepte tout
par obéissance mais il souffre d'être privé de sa faculté de
sauver les âmes, sa mission première. Oui, quand les fumées de
Satan se répandent impunément, les innocents souffrent.
Le
22 mai 1931, M. Alberto Del Fante publie un livre à Bologne
"A Padre Pio da Pietrelcina, l'Araldo del Signore"25.
Franc-maçon, il raconte comment sa conversion s'est opérée.
Il avait été un ennemi de Padre Pio en publiant des articles pour
dénoncer ses "mystifications". Son fils Eugenio fut
atteint d'une tuberculose osseuse et ses jours étaient comptés.
Malgré ses oppositions, sa femme se rendit à San Giovanni Rotondo :
l'enfant revint guéri et ce franc-maçon anticlérical,
meilleur que les grands prêtres qui avaient condamné le Christ
malgré ses miracles accomplis, demanda le baptême. Cependant
quelques membres du Vatican interdisent son livre26
en invoquant l'article 1399 du Code du Droit canon27
: cet ouvrage expose de "prétendus miracles et autres faits
extraordinaires". Les pires ennemis ne sont pas toujours là
où on les attend28
!
En
1933, depuis Paris, Emmanuele Brunatto est prêt
à lancer un pamphlet brûlant : il a entendu trop de promesses non
tenues et il sait trop de faits avérés sur ce petit réseau pourri
mais trop agissant au sein de l'Église. Padre Pio le retient. Le Dr
Festa publie une étude intitulée "Tra i misteri della
Scienza e le luci delle Fede". Il s'agit ici de la première
étude scientifique des stigmates. Je reviendrai ultérieurement sur
cet aspect étrange du soupçon, plus fort que le doute, de certains
hommes d’Église face à des miracles avérés.
La
hiérarchie de l'Église se met enfin sur la bonne voie avec des
hommes honnêtes et compétents, non aveuglés par leur pouvoir29
et leur orgueil30.
Suite à une visite apostolique ordonnée par le Pape31,
les supérieurs hiérarchiques de Padre Pio reconnaissent son
obéissance à sa vocation, aux épreuves subies malgré les grâces
reçues, son acceptation des ordres injustes.
En
1933, Pio peut célébrer la messe et confesser les religieux hors de
l'église. En 1934, il peut confesser uniquement les hommes. Sa messe
ne doit pas dépasser la demi-heure, communion non comprise. Cette
restriction est grande quand on sait avec quelle plénitude, il
entend célébrer la messe, cette plus belle prière faite à Dieu.
Deux
grands projets sont animés par Padre Pio : un hôpital à la pointe
des connaissances scientifiques, la "Casa Sollievo della
Sofferenza" et la création d'une multitude de groupes
de prière. Deux phrases de lui sont significatives : "Dans
chaque malade, il y a Jésus qui souffre."; "Dans
les livres, on cherche Dieu. Dans la prière, on Le trouve."32.
Il
y aurait de multiples anecdotes sur les paroles prononcées par Pio.
Maurice Zundel en a repris une, très souvent, dans ses
homélies : A une personne qui lui dit : "Padre, je
ne crois pas en Dieu.", Pio répondit : "Mais
Dieu, mon fils, croit en toi.".
Notre
capucin opère de nombreux miracles de guérison33
et il veut qu'un hôpital soit construit pour "recevoir les
personnes qui demandent la charité et assistance au nom du Christ.".
Si Dieu peut tout, les médecins peuvent œuvrer utilement. La
science n'est pas ennemie de la Foi. La guérison de l'esprit
n'empêche pas la nécessité d'une guérison du corps. Cet
aspect mérite d'être mieux considéré. Une guérison miraculeuse
ne remplace pas les soins médicaux : le miracle est une grâce
exceptionnelle, un signe extraordinaire qui consiste à rénover
l'âme34
de celui qui en bénéficie directement et les âmes de ceux
qui l'entourent pour faire triompher la foi.
Casa
Sollievo della Sofferenza
(Maison du soulagement de la souffrance)
Pour
suivre les intentions de Padre Pio, le 9 janvier 1940, un comité se
constitue pour créer un hôpital en remplacement de celui que le
tremblement de terre avait détruit. Le 14 janvier, son nom actuel
sera adopté. Tout est à faire : Réunir des fonds, trouver un
terrain; aménager les accès; suivre un chantier complexe...
Un
dépliant est créé pour solliciter les donateurs : en couverture,
y figure l’œuvre de Giotto représentant St François
d'Assise donnant son manteau à un pauvre. Le début de la guerre
retarde le commencement des travaux.
Le
soutien financier principal provient d'un don extraordinaire de
Emmanuele Brunatto qui a fait sa fortune en vendant des brevets pour
la production d'une locomotive Diesel (jusqu'en URSS). Le 5 octobre
1946, une société juridique par actions est créée. Il y aura même
une aide d'une fondation de l'ONU (UNRAA).
De
1945 à 1950, San Giovanni Rotondo est connu dans le monde entier :
un grand nombre de pèlerins afflue. En 1954, une nouvelle église
est édifiée. Le 22 janvier 1953, Pio fête ses 50 ans de sacerdoce.
Le
5 mai 1956, l'hôpital est inauguré : 9 ans de travaux; 1
milliard et demi de lires; 300 lits; 15 spécialistes; 45 médecins;
une piste d’atterrissage pour hélicoptère; une école
d'infirmières; plan conçu pour permettre des extensions
ultérieures35.
Ce lieu est un centre hospitalier à la pointe de la recherche
médicale. Pie XII fait l'éloge des intentions de Padre Pio en
des termes explicites : soigner les âmes ne doit pas impliquer de
négliger les soins du corps; la vue des souffrances morales et
physiques a inspiré son initiateur; importance que la médecine
humaine englobe le corps et l'âme; le corps médical dans son
ensemble devient les mains de Dieu.
Statut
juridique particulier
Padre
Pio était bien placé pour savoir les passions et les appétits des
hommes quand il y a de grandes sommes engagées dans un pareil
projet. Les cinquante actionnaires appartiennent tous au tiers ordre
franciscain de Santa
Maria del Grazie. La
direction de l'hôpital, la Casa, a connu plusieurs changements à sa
direction et Pio veut aussi assurer l'avenir financier de cette
structure en la protégeant d'éventuelles dissensions entre les
actionnaires. Un mystique peut être très réaliste en raison de sa
connaissance des hommes.
En
mars 1957, Pio demande au Pape Pie XII que toutes les actions soient
mises à son nom et
qu'à sa mort, elles soient remises à l'IOP36
afin de poursuivre son œuvre selon l'impulsion qu'il lui a donnée.
En effet, le vœu de pauvreté interdit au capucin de posséder de
l'argent : il lui faut donc une dispense. Pie XII connaît bien Pio
et se méfie des financiers qui rôdent comme des lions à l’affût
d'une proie
tentante. Cette dispense
lui sera accordée le 4 avril.
Le
capital par actions est de 200 millions de lires. Lors d'une
assemblée extraordinaire, toutes les actions, sauf une, remise au
comte Telfener, représentant les laïcs, sont attribuées à
Padre Pio qui devient actionnaire majoritaire de la Casa
et directeur de l'hôpital. Les actions sont déposées à
l'IOR.
En
septembre 1957, Pio confie l'administration financière à un de ses
fils spirituels , Angelo Battisti, un homme intègre et
prudent. Il avait fonctionné précédemment à la secrétairerie
d’État au Vatican.
Persécutions
Acte II
Inévitablement,
convoitises et jalousies amèneront sur Padre Pio une deuxième
persécution du dieu
Mammon, la première ayant été menée par l'Ange déchu.
Pourtant guérisons
surnaturelles et phénomènes extraordinaires sont opérés par Dieu
à travers Padre Pio :
autant de signes donnés
de la puissance de Dieu pour amener les âmes à se sauver, à
prendre conscience d'une vie éternelle après ce passage qu'est la
mort. Ce passage,
cette nouvelle naissance à Dieu, se prépare au cours de la vie
terrestre37.
Il suffit de prendre conscience que la miséricorde de Dieu est
infinie pour celui qui se convertit de tout son cœur : cette
conversion est la rencontre la plus parfaite possible avec Dieu en
son cœur qui tend à devenir ainsi, un petit peu plus38,
Son Cœur.
Scandale
financier de Giambattista Giuffrè.
Précisons
tout de suite que le scandale n'est pas né au sein de l’œuvre de
Padre Pio qui a toujours condamné vivement comme amorale la
pratique de l'usure.
Giambatista
Giuffrè est un financier, né en 1901. A Bologne,
il a travaillé pour la banque "Credito Romagnolo".
Il la quitta pour créer la "Société anonyme des
banquiers".
Depuis
1951, il promet des placements avec des taux d'intérêts de 40% à
100%, grâce à la Bourse et à des opérations financières. Il a
persuadé les capucins à placer dans sa société, les dons reçus,
réunis parfois avec des emprunts de fidèles encouragés par ceux-là
: il a su créer cette confiance qui abuse si bien les honnêtes
gens, ignorant tout des mécanismes de ce monde de l'argent. En cette
période d'après-guerre, les fidèles comme les évêchés et les
paroisses sont sensibles aux nécessités de construction ou de
reconstruction : ce sentiment est normal mais il peut être exploité.
Projets
d'un évêque
Mgr
Bortignon, évêque de Padoue, a de grands projets qui
nécessitent de réunir 5 milliards de lires. Il apprend avec
inquiétude les fonds qui se récoltent en faveur de la Casa
Sollievo de Padre Pio. Il n'hésite pas à interdire à tous ses
fidèles de soutenir cette œuvre. Plus tard, il renforce les mesures
: il sanctionne les prêtres et diocésains qui entendent favoriser
ou entretenir les liens avec Padre Pio. Il a un vicaire nommé Albino
Luciani qui, depuis 1947, partage cette hostilité contre le
Stigmatisé, en raison de sa méfiance envers ce qui est surnaturel39.
En 1958, M. Bortignon le propose comme évêque à Jean XXIII
: il sera évêque de Vittorio Veneto40.
En
1958, le scandale éclate : le krach de cette société41
Giuffrè est connue de tous. Elle est mise en faillite en 1962 et son
fondateur meurt le 11 juin 1963, sans passer devant la justice.
Difficultés
financières des capucins
Les
capucins de la province de Foggia ont été piégés : ils ont
1 milliard 600 000 lires à rembourser alors qu'ils ne disposent que
de 1 million de lires. Les malversations et manœuvres commencent
pour s'emparer des dons au profit de la Casa Sollievo : elle
connaît une sage gestion, des rentrées régulières du monde
entier, elle n'a pas de dette, le tout est contrôlé par le Vatican,
des améliorations et des agrandissements sont réalisés selon ce
que le budget permet42.
En
octobre 1959, les capucins demandent 100 à 200 millions de lires à
Padre Pio qui se trouve confronté à un dilemme : il veut utiliser
les dons selon la finalité voulue par les donateurs43
; d'autre part, il sait que son ordre peut l'obliger en raison de son
vœu d'obéissance. En janvier 1960, il leur accorde un prêt de
40 millions de lires.
Des
moyens détournés sont mis en œuvre pour récupérer des
fonds : le provincial44
ordonne que les offrandes45,
chèques remis à Padre Pio soient remis à l'économe du
couvent et non à la Casa. Les lettres qu'il reçoit sont
ouvertes et le tri des chèques s'effectuent avec la subtilité
suivante : ceux avec mention "Pour Casa Sollievo della
Soffrenza" sont remis à la Casa mais tous les autres sont
au profit du couvent qui partage ces revenus avec la Province.
Une autre astuce est employée : la carte des vœux pour l'année
1960 mentionne un compte bancaire pour les dons mais avec le numéro
de compte du couvent et non celui de la Casa. Il y a des "religieux"
qui ne manquent pas d'imagination quand il s'agit d'argent. Certains
confrères de Padre Pio deviennent des persécuteurs ! Le pire est
encore à venir.
Le
16 mai 1960, "M." Bortignon, à fonction d'évêque de
Padoue, dépose un dossier de 16 volumes d'accusations (pour schisme
charismatique) contre Padre Pio. Il faut lui reconnaître le mérite,
et c'est bien le seul, de ne pas se cacher derrière d'autres
personnes pour assurer ses calomnies46.
Il suspend deux prêtres47
car ils avaient formé des groupes de prière malgré son
interdiction et, qu'en plus, ils se confessaient à Padre Pio. Il
interdit à une femme48
de s'approcher des sacrements car elle avait récolté des fonds pour
la Casa auprès des fidèles de Padre Pio, surtout parce qu'elle lui
avait refusé de partager les sommes réunies. Mgr Albino Luciano,
maintenant évêque, soutient son confrère, spécialement dans son
bulletin du 4 février 1960.
Le
Cardinal Ottaviani49
envoie Mgr Crovini contrôler les comptes de la Casa et
d'enquêter sur les plaintes de Bortignon. Du 18 au 28 avril 1960, ce
Mgr a épluché les comptes et validé leur bonne tenue. Il dénonce
les pratiques répréhensibles des supérieurs de Padre Pio. Mais
avant que son rapport soit délivré, le supérieur général de
l'ordre franciscain demande la désignation d'un autre enquêteur !
Quelques religieuses50
de la Casa voient un moment opportun pour leur ordre de prendre la
direction de l'hôpital51
et n'hésiteront pas à se joindre à la meute.
La
suspicion se crée autour de Padre Pio : il aura des défenseurs et
des ennemis acharnés. Trois supérieurs directs52
de Padre Pio passent à l'offensive : ils placent des micros53
dans différents endroits du couvent pour écouter et enregistrer54
les propos de Padre Pio, y compris dans le confessionnal : ce qui est
un sacrilège scandaleux.
Le
Cardinal Ottaviani désigne un visiteur apostolique Mgr Ronca que
récuse le ministre général de l'ordre des capucins en faveur d'une
personne certainement plus favorable, "guidable" pour
employer le terme d'un proche de ce dernier. Ainsi, Mgr Carlo
Maccari est suggéré au Pape Jean XXIII. Ce visiteur est
accompagné de "don" Barberini55.
Un point positif, Maccari ordonne l'arrêt des enregistrements56;
par contre, il conduit une enquête hostile selon les vœux de ceux
qui l'ont piloté à cette mission et ordonne de placer des grilles
pour éloigner les fidèles de Padre Pio.
Le
10 août 1960, Padre Pio fête dans la tristesse ses 50 ans de
sacerdoce : Jean XXIII ne lui a même pas accordé sa bénédiction
apostolique. Pour son jubilaire, Pio offre une belle prière
sacerdotale à Marie.
Le
3 octobre 1960, un communiqué de presse du Vatican provoque
une campagne médiatique énorme de dénigrement sur la gestion de la
Casa et sur Padre Pio. Le Maccari distille par bribes des éléments
de son rapport, à quelques journalistes sélectionnés : quelques
membres du clergé savent manipuler adroitement les hommes de
presse57,
ce qui est d'autant plus facile quand d'autres intérêts politiques
sont en jeu. Les anticléricaux se frottent les mains, les ennemis de
Padre Pio jubilent : "M." Bortignon en tête.
Heureusement,
les fidèles du stigmatisé ne se laissent pas impressionner : ils
écrivent et surtout agissent. Mais, pour l'accusé, c'est un
calvaire : comment ne pas penser au Christ condamné par les Grands
Prêtres juifs lorsqu'ils veulent sa mort, en exigeant toute la
rigueur de la justice romaine, malgré la conviction de Ponce Pilate
quant à son innocence.
Le
Vatican subit l'influence de ce Maccari et prend des mesures
incroyables à l'encontre du plus fidèle serviteur du Christ : la
force du mensonge est totale. Le 31 janvier 1961, des mesures lourdes
sont prises et elles dureront jusqu'en 1963 : messe à durée
limitée, à horaire irrégulier, afin d'éviter l'assiduité des
dévots et surtout des dévotes. Une nouvelle fois, Padre Pio accepte
tout par obéissance.
Le
Pape Jean XXIII, alors que les comptes de la Casa sont
remarquablement bien gérés, décide que le Saint-Siège devienne
propriétaire de la Casa. Évidemment cette décision jette le doute
quant à sa gestion qui est pourtant remarquable par sa qualité.
Plus tard, il sera dit par le Cardinal Ottaviani que c'était pour
protéger l’œuvre de Padre Pio contre tout détournement de fonds
de ses supérieurs : la mesure visait donc plus les capucins que
Padre Pio, encore fallait-il le savoir !
Les
défenseurs laïcs du stigmatisé se remettent à l'ouvrage. Des
vérités se diffusent enfin mais elles ne sont pas bonnes pour les
capucins. Ceux-ci n'hésitent pas à demander à Padre Pio, en
septembre 63 et décembre 64, de nier le fait que des micros aient
été placés. Il refusa par deux fois : il ne pouvait pas mentir
même pour son ordre, garder le silence était déjà beaucoup. Son
ordre est partagé face à tous ces évènements entre admiration
fidèle pour les uns et hostilité déclarée pour les autres58
et au milieu, les indécis par nature qui préfèrent ne pas avoir
d'opinion afin de ne pas courir le risque de se tromper. Toutefois,
je vous lis une décision prise par leur supérieur, seulement par un
extrait explicite : "Les autorités de l'ordre jugèrent
néfaste59
son influence sur les novices de la Province." car les
novices et séminaristes aimaient se confesser à Padre Pio : ils
seront dispersés dans d'autres provinces !
Une
mobilisation qui porte ses fruits
A
nouveau, des laïcs s’engagent pour que la vérité éclate. Nous
retrouvons Emmanuele Brunatto et Francesco Morcaldi et
un riche industriel de Padoue, Giuseppe Pagnossin qui
réunissent une masse considérable de documents et de témoignages
irréfutables.
Dès
mai, Brunatto fonde à Genève (Suisse) une association de défense
de l’œuvre et de la personne de Padre Pio : six juristes
spécialistes de droit international forment un comité dirigé par
Jean-Flavien Lalive du barreau de Genève. Il compose un Livre
blanc, qui ne sera pas édité, mais dont les épreuves sont
portées à la connaissance de quelques politiques comme de cardinaux
du Vatican. Il a des entretiens directs avec le Cardinal Ottaviani.
Il apparaît que le secrétaire de Jean XXIII60
, Mgr Capovilla était très lié à Bortignon. A la mort de
Jean XXIII, le livre était à l'impression.
Il
faudra attendre l'élection de Paul VI, qui a connaissance du
Livre blanc, pour que Padre Pio retrouve une sorte de
libération dès le 30 janvier 1964. Sa diffusion est
retenue car des changements, des allègements disciplinaires, sont
reconnus par Padre Pio. Le Vatican lui demande un témoignage
contraire à la vérité. Par obéissance à Rome qui entend
réhabiliter les hommes d’Église61,
Padre Pio signe le 16 décembre 1964 !
En
1965, une liturgie nouvelle est expérimentée, alors
qu'elle ne sera obligatoire que depuis 1969, soit après la mort du
Stigmatisé. Il en a connaissance et il demande, en 1965, de pouvoir
célébrer la messe selon le rite tridentin. Il est inquiet
des multiples réformes et nouveautés qui agitent les pères
conciliaires, pas toujours d'accord entre eux sur divers points. Il
porte sur le moment un regard plutôt pessimiste. Nous voyons l'état
de l'Eglise actuellement en 2020 et chacun peut conclure par lui-même
: surtout il est primordial, pour l'Église de demain, de ne pas se
mentir !
Dès
le 19 mars 1965, Padre Pio subit diverses atteintes à son
état de santé. Il est pour le moins étrange que les médecins
compétents ne puissent pas approcher ce patient qui a tant fait pour
la Casa ! Depuis le 24 novembre 1966, il doit célébrer la messe
assis, plus fréquemment et quand il le peut. A une de ses proches,
il prédit que dans deux ans, il ne sera plus de ce monde. En 1967,
il a confessé tout de même 15 000 femmes et 10 000 hommes : sauver
les âmes malgré sa faiblesse physique et son épuisement. Dès le
24 mars 1968, il se déplace en fauteuil roulant. Le 12 septembre,
Pio écrit une lettre de soutien au Pape Paul VI pour son encyclique,
du 25 juillet, Humanae vitae : le Credo de
l'Eglise ne doit pas être remis en cause par certains prêtres ou
évêques62
!
Il
meurt dans la nuit du 22 au 23 septembre 1968. Des questions se
posent sur la qualité du médecin qui lui fut désigné : une chose
est certaine, son incompétence. Est-ce pour ce critère décisif
qu'il fut choisi par son ordre ? Des spécialistes de la Casa n'ont
pas pu l'approcher durant sa maladie : c'est étrange.
La
vie mystique
Padre
Pio et Jean de la Croix
Lors
d'une communication précédente, l’œuvre de Jean de la Croix
vous a été présentée63.
Il y a un lien avec Padre Pio : à quatre siècles d'intervalle, tous
deux nous décrivent le chemin de l'âme pour approcher Dieu et
vivre le début d'une union mystique avec Lui.
Giusepe
Pagnosin a publié un texte inédit64
de Padre Pio qui a pour titre "Bref traité de la
nuit obscure". Il nous dévoile une remarquable
synthèse de sa vie spirituelle. Le manuscrit est en soi plutôt
original : seize pages écrites aux dos d'enveloppes déjà
utilisées. La similitude spirituelle entre ces deux mystiques est
évidente. Retenons que chaque expérience spirituelle est
particulière mais le but est le même : vivre une union avec
Dieu, dans un espace de temps privilégié.
En
voici quelques traits qui ne doivent pas vous empêcher de lire le
texte en entier65
car il mérite une lecture attentive :
- renoncer à sa volonté pour accomplir la volonté de Dieu;
- Nécessité de diverses purges personnelles;
- L'âme, avant cette purge, n'est jamais satisfaite : tristesse et mélancolie en témoignent; sensation d'aridité.
- Se méfier de fausses piétés consistant à s'attacher à un lieu, à un confesseur, à un livre de lecture, à une image... alors que vous n'éprouvez avec ceux-ci aucune douceur de l'âme.
- Opérer au préalable une purge de l'esprit qui passe d’abord par une purge sensitive;
- La purge sensitive n'est pas évidente : il s'agit de vaincre des tentations sensibles.
- Le but à atteindre : une plus haute contemplation.
- La contemplation conduit à une union plus intime avec Dieu.
- Encore à ce moment-là, et surtout à ce moment-là, les tentations peuvent être encore plus grandes et plus fortes : fornications, blasphèmes qui ont pour but de culpabiliser et ainsi le diable atteint son objectif : scrupules, peurs et angoisses infinies empêchent l'âme d'avancer66.
- L'âme arrive à un stade où elle est dans l'incapacité de jouir des choses naturelles ou surnaturelles (aveuglement ou absence de discernement spirituel, sécheresse de l'âme; cœur de cuir ou de pierre...).
- Pour résister : l'âme doit garder la mémoire de Dieu, de Sa force et de Sa miséricorde.
- Les âmes bénies par Dieu peuvent subir les assauts du diable : les astuces de ce dernier sont infinies.
- La durée de ces tourments est variable selon les personnes.
- La seconde purge de l'âme est la purge spirituelle.
- Le premier stade est dans le fait de trouver aucune consolation ni dans les choses sensibles, ni dans les choses spirituelles : ceci peut aller de l'indifférence à une sorte de mépris de tout.
- Garder le cap, c'est mettre sa confiance en Dieu.
- Malgré répugnance et grande peine, il peut y avoir des assauts de la chair afin de vous éloigner de l'oraison ou de vous en faire perdre la saveur.
- Ne pas se laisser prendre par la terreur en ce cas de figure.
- Ne pas ignorer le lien âme-corps : le plaisir ou le déplaisir de l'âme a une répercussion sur le corps.
- L'âme subit de nombreux coups avant de pouvoir partager une forme d'union avec Dieu (l'union parfaite ne surviendra qu'à la deuxième naissance que nous appelons communément la mort).
- La purgation est lente et de nombreux obstacles doivent être surmontés.
- Il ne s'agit pas de s'adonner à des oraisons ou des pénitences excessives qui en gâteraient la charité.
- Il s'agit de ne pas se comparer mutuellement sur la façon dont chacun sert Dieu et les diverses grâces67 qui en résultent : orgueil dommageable.
- Discerner les grâces reçues : rendre gloire à Dieu pour celles-ci.
- Se laisser guider par Dieu dans l'oraison et la contemplation sans croire que la prière ou l'exercice spirituel soit fastidieux car sans dilection sensible.
- Patience et constance : deux vertus à cultiver.
- Garder l'humilité d'esprit.
- Ne pas entrer dans de vains discours ou d'inutiles polémiques : dire la vérité et lutter contre le mal, être certain que Dieu fera le reste.
- L'âme n'oublie pas ses propres misères : avoir un cœur humble.
- Retrouver la saine liberté de l'esprit.
- Trois ennemis à combattre en permanence : le monde et ses vanités, le diable et ses tentations comme la chair en ce qu'elle peut avoir d'impur68.
La
prière
Savons-nous
encore prier dans ce monde d'agitation et de suractivité ? Pour
retrouver l'importance de la prière, Pio est un guide sûr.
La
prière soulage l'âme du poids du péché. Elle nous aide à
persévérer dans la Foi. Elle nous unit aux défunts qui prient avec
nous (il suffit de les associer au cœur de notre prière). Elle
ouvre une vraie conversation avec Dieu. Elle est un chemin de
purification spirituelle. Elle est un acte de confiance à Dieu. Sa
qualité ne se mesure pas par sa longueur ou par son éclat rituel ou
par le lieu où elle se pratique : sa validité dépend de la
sincérité du cœur de la personne qui la
prononce.
L'appel
du Pape Pie XII de 1945 à 1950 a bien répondu à l'attente de Padre
Pio. Des groupes de prière ont surgi dans le monde entier et
il en existe encore.
Pour
accompagner la prière, il y a des guides et des modèles sûrs que
Pio sollicite souvent : la Vierge Marie, St. Michel
archange et St Antoine de Padoue.
La
prière est reconnaître la maternité de Dieu le Père dans
nos vies. Pourquoi maternité ? Car nous devons naître à Dieu qui
nous a donné déjà la vie terrestre, une vie biologique qu'il
convient de spiritualiser pour devenir enfant de Dieu. Il s'est
incarné en Jésus pour nous l'apprendre. Après de nombreux miracles
démontrant sa force, Jésus a accepté la mort en se laissant
humilier sur la croix pour nous sauver. Dieu a opéré, opère et
opérera des signes dans nos vies : saurons-nous les reconnaître ?
L'aveugle
volontaire n'y arrivera pas. Padre Pio a été désigné, par
quelques individus au sein de l'Eglise, comme une personne néfaste
mais il n'en était rien. La Lumière est néfaste à ceux qui
préfèrent les Ténèbres, pour des raisons diverses69
mais il n'est point ici le temps d'analyser ce sujet. L'apôtre Paul
dit comment il faut se comporter face à l'inconduite de membres de
l'Eglise dans sa Première épître aux Corinthiens, au
chapitre 5, versets 9 à 13 : tout y est dit70
et il n'y a rien à ajouter.
Les
stigmates
Évidemment,
nous abordons là le sujet qui a troublé le plus les scientifiques,
les hommes d’Église et les fidèles. Deux théories s'affrontent :
pour les athées et les positivistes, l'autosuggestion a
occasionné des plaies hystériques; à défaut d'explication
scientifique, ces plaies ont une origine surnaturelle car ces
blessures sont non-chirurgicales mais d'origine et de cause
inconnues.
Les
spécialistes, notamment J. Babinski, s'accordent à affirmer qu'il
n'a jamais été constaté des lésions cutanées d'origine
hystérique : il n'y a pas de confusion possible avec une
automutilation par exemple. Par contre, ce même Babinski71
donne un diagnostic fiable quant à une maladie psychologique72
probable : "L'hystérie peut
produire de l'aphonie et des
troubles respiratoires.", en absence d'une lésion organique soit à la gorge, soit à un poumon ou soit au cerveau (en raison d'un accident vasculaire cérébral par exemple).
Dans
tout dossier soumis à controverses, les faits prédominent
normalement pour les esprits objectifs et quels sont-ils ?
- Les blessures sont restées sanglantes jusqu'à la mort de Padre Pio, soit pendant 50 ans;
- Les plaies n'étaient jamais infectées;
- Les plaies ne cicatrisaient pas et ne subissaient aucune évolution significative;
- De la seule plaie du côté, la perte de sang pouvait être de la valeur d'une tasse par jour;
- Sa nourriture quotidienne infime ne pouvait pas compenser ce phénomène;
- Une si longue autosuggestion ne s'est jamais vue;
- Les plaies ne dégagent pas un odeur fétide mais une fragrance spéciale selon les circonstances, parfois de violette ou de rose ou de lilas ou encore de magnolia.
En
1963, Emmanuele Brunatto établit le constat clinique des
plaies de la façon suivante :
"Elles se présentaient comme des taches de couleur rouge-brun, nettes, rondes, d’environ 2 cm de diamètre, aux deux côtés des mains et des pieds et une tache linéaire de même couleur, d'environ 7 cm de longueur pour 1 cm de largeur, au thorax de gauche. Aucun indice n'apparaissait de blessures extérieures produites par un agent quelconque, naturel ou surnaturel.
Les
neuf taches étaient, en réalité, des membranes
faisant corps avec l'épiderme environnant,
lequel était parfaitement normal, sans rougeur ni réactions
inflammatoires. Quelques temps après, des gouttelettes de sang
commencèrent à filtrer tout autour des membranes qui se
transformèrent en escarres. Celles-ci, sous la pression sanguine,
tombaient de temps à autre et se reformaient, laissant à découvert,
dans les intervalles, des blessures en profondeur."73
Un témoignage parmi d'autres, celui du Père Pietro da Ischitella :
"Durant un des examens auxquels nous avons soumis le Padre Pio en 1919, je lui ai fait poser la main ouverte sur une table recouverte d'un journal. En lui enlevant la mitaine, l'escarre qui recouvrait la plaie est tombée et j'ai vu le trou qui traversait la main de part en part. A tel point que je pouvais voir les grosses lettres du journal à travers la plaie."
Le
plus surprenant est que les plus grandes suspicions quant aux
stigmates, comme quant aux miracles que Padre Pio opère au nom de Dieu, proviennent
de l'Eglise ! Or depuis le Moyen Age, il y a plus de 100 cas avérés
et reconnus de Stigmatisés (homme ou femme). Par exemples, en
France, il y a eu Marie-Julie Jahenny et Marthe Robin; en Belgique,
Louise Lateau.
Dans le "Traité de théologie mystique" du Père Poulain, Jésuite, écrit en 1901, est souligné le fait qu'à leur origine, il n'y a pas de suggestion. Par contre, sept caractéristiques se retrouvent dans tous les cas : 1, plaies réelles; 2, écoulement de sang; 3, plaies persistantes; 4, plaies inguérissables; 5, vraies douleurs; 6, extases fréquentes; 7, pas d'infection avec odeur fétide mais un parfum.
Dans le "Traité de théologie mystique" du Père Poulain, Jésuite, écrit en 1901, est souligné le fait qu'à leur origine, il n'y a pas de suggestion. Par contre, sept caractéristiques se retrouvent dans tous les cas : 1, plaies réelles; 2, écoulement de sang; 3, plaies persistantes; 4, plaies inguérissables; 5, vraies douleurs; 6, extases fréquentes; 7, pas d'infection avec odeur fétide mais un parfum.
Ce
qui est moins su du public est que Padre Pio a subi à plusieurs
reprises d'autres souffrances du Christ : des plaies dans le dos,
autour de la tête ou sur l'épaule droite. Il en parlait ainsi :
"Tout ce que Jésus a souffert dans sa Passion, je le souffre
moi aussi, pour autant que cela soit possible à une créature
humaine. Et ceci malgré mon peu de mérite et par sa seule Bonté..."
Ses
stigmates sont des représentations symboliques de celles du
Christ que je vous ai mentionnées dans ma présentation du
Linceul de Turin74
: elles ne sont pas les répliques exactes des vraies plaies.
Il
y a d'autres phénomènes que les stigmates et encore bien plus
étranges pour la science humaine.
Les
phénomènes mystiques
Ils
sont autant de signes opérés par Dieu à travers Padre Pio.
Ces signes de la puissance de Dieu devraient convertir les cœurs
mais trop de raison et/ou trop d'aveuglement volontaire empêchent
l'esprit de reconnaître ce qui est et ce qui ne s'explique pas par
les seules sciences. Il y a un monde invisible avec des forces
invisibles : le mystère de la Foi consiste à accepter le mystère
de Dieu qui agit pour le Bien de l'homme. Les forces du Mal ont
aussi des moyens de se faire connaître : seul le discernement de
l'âme permet de choisir entre le bien et le mal (qui ne
dépend pas uniquement d'une morale fluctuante car seulement
déterminée par les hommes et servant des passions au lieu de ce
Bien à atteindre et à vivre).
1,
Cardiognosie
ou connaissance des cœurs
Sans
que la personne ne dise quoi que ce soit, Padre Pio la connaît et
peut identifier des fautes qu'elle aurait pu commettre et dont elle
n'a pas eu conscience. Il a aussi cette faculté de lire les pensées
d'une personne, sans qu'elle les exprime vocalement. Il s'agit du don
de pénétration des consciences ou tout simplement de
discernement des esprits. Cette clairvoyance a fait de Padre Pio
un confesseur exceptionnel.
2,
Conversion
subite
Un
homme pécheur, non croyant ou sceptique quant à la foi, change
brusquement et quitte son égarement pour devenir un homme nouveau.
Le résultat chez le converti se reconnaît en cette joie si
particulière qui l’anime. Parfois la conversion se faisait plus
lente mais cette durée avait un sens : susciter une introspection
nécessitant plus de temps afin que le cœur se purifie totalement.
3,
Guérison miraculeuse
Le
cas le plus extraordinaire aux yeux de la science est cette aveugle
Gemma di Giorgi qui, sans pupille, a la capacité de voir. A la
demande de Padre Pio, au début, elle a refusé de parler
publiquement de cette guérison. Oui, Padre Pio ne travaillait pas pour son image mais pour témoigner de Dieu : la confusion n'est
pas possible !
Il
y a eu de multiples guérisons et la liste serait trop longue à
établir.
Ces miracles de guérison des corps s'accompagnent toujours de la guérison des âmes.
4,
Thaumaturgie
Face
à son don des miracles, il y a deux attitudes possibles qui
s'expriment ainsi :
"Ce n'est pas possible, donc ce n'est pas." et, dans ce cas, il et inutile de lire le Nouveau testament : le refus du surnaturel est l'attitude des grands prêtres juifs75 qui iront jusqu'à demander que l'auteur des miracles soit crucifié;
"Cela est, donc c'est possible." : les faits sont là, il suffit de les reconnaître, de les accepter. Il convient de lire les signes du pouvoir de Dieu avec humilité, ceci passe par l'acceptation du mystère de Dieu et implique de Lui faire confiance : Il a aimé les hommes jusqu'à mourir sur une Croix pour sauver tous les hommes qui Le reconnaîtront soit par la Foi (qui doit être agissante76, de différentes façons), soit par leurs actes (pour les personnes qui ignorent tout de la Foi mais qui, sans le savoir, agissent dans la voie de Dieu : il y en a77).
5,
Fragrances
Suivant
les circonstances, l'entourage de Padre Pio percevait divers parfums:
de son corps ou d'objets qu’il avait bénits. Ce phénomène se
produit aussi lors de ses bilocations. Cinq signes distincts sont
donnés :
1, senteur de pain frais pour inciter à la communion.
2,
effluve de résine brûlée pour l'annonce d'une mort imminente.
3,
puanteur d'acide phénique pour signaler l'œuvre du Diable.
4,
arôme d'encens pour une invitation à la prière ou comme signe de
protection.
5,
fragrance de violette ou de rose comme signe d'une grâce accordée.
6,
Bilocation
Cadorna,
après la défaite de Caporeto78,
est rendu responsable de celle-ci de façon injuste (il était
désigné comme la victime expiatoire; de cette façon, certains
politiques79
sauvegardent leur image). Il décide de se suicider mais, alors
qu'il s'apprêtait à tirer, le Padre Pio lui apparaît par
bilocation et dépose son revolver. Seulement quelques années plus
tard, Cadorna reconnaîtra les traits de son sauveur à San Giovanni
Rotondo.
Ceci
n'est qu'un cas parmi une multiplicité d'exemples pouvant être
cités. La science ne l'explique pas mais il y a tant de choses
qu'elle n'explique pas encore : une invitation à la modestie chez
les scientifiques (et ils sont nombreux à savoir que dans
l'infiniment grand ou l'infiniment petit qu'ils découvrent, il y a
encore et toujours un mystère qu'ils n'arrivent pas à percer80
).
7,
Prophétie
Pendant
la guerre, il a pu rassurer des familles sur un soldat dont on était
sans nouvelle certaine. A de nombreux pénitents, il a pu annoncer ce
qui leur arriverait d'heureux ou de malheureux81.
8,
Inédie
Très
faible consommation de nourriture et parfois absence totale de
nourriture, malgré ses pertes de sang et de sa vie active : ce
phénomène suscite la surprise des médecins qui l'observent.
9,
Hyperthermie
Il
fallait lui prendre parfois la température avec un thermomètre de
bain car il atteignait des prises de température très élevées
(jusqu'à 48°5 : ce qui est à vue humaine impossible mais ceci est
avéré à plusieurs reprises : prenons-en acte et je comprends que
cela puisse troubler les esprits purement rationalistes, sans que je
remette en cause les témoignages qui l'attestent).
10,
Luminescence
Les
stigmates émettent de la lumière. Plusieurs témoins l'attestent.
La lumière de la transfiguration se retrouve aussi bien dans
l'Ancien Testament (le buisson ardent) que dans le Nouveau
testament (le récit de la transfiguration).
11,
Souffrances de compensation
Sa
capacité à prendre sur lui la souffrance d'un malade qui s'en
trouve ainsi soulagé s'est démontrée très souvent.
12,
Clairaudience
Dans
son couvent, Padre Pio a la capacité d'entendre ceux qui l'invoquent
n'importe où dans le monde. Et ceci est possible même après sa
mort. Il est donc précieux de pouvoir l'invoquer pour intercéder
Dieu sur une cause (pas forcément pour la sienne mais pour celle
d'autrui : la prière monte encore plus facilement lorsqu'elle est
prononcée pour autrui ....).
13
Tourments diaboliques
Le
Diable existe même si quelques prêtres nient son existence comme
ils excusent tout aussi facilement Judas ou le Grand Caïphe82
: ceci doit susciter votre méfiance légitime quand vous êtes
confrontés à leurs propos ou actes indélicats83.
Je le dis volontiers car j'en ai connu et j'ai pu les observer
attentivement pour mieux apprécier ces religieux qui rayonnent de la
joie du Christ.
14,
Don des langues
Padre
Pio comprenait et s'exprimait dans les langues qu'il n'avait jamais
étudiées lors des confessions ou de ses bilocations.
Vouloir
réduire tous ces phénomènes sensoriels à des types pathologiques
peut rassurer quelques-uns mais pas celui qui a le Foi et qui
reconnaît à travers ces signes la puissance de Dieu qui s'est
exercée pour sauver l'homme et non pour le détruire. Il est à
retenir que le corps peut souffrir parfois pour le plus grand bien de
l'esprit.
Conclusion
Après
ce parcours de vie, il n'est pas évident de conclure. Soulignons
quelques points.
Padre
Pio révèle le vrai visage de l'Eglise et aussi les visages hideux de
ceux qui La défigurent. Le bien révèle aussi le mal qui revêt
différentes formes : aveuglement quant aux charismes et dons
d'autrui, refus du surnaturel, abus spirituel, abus d'autorité,
enquête négligée, mensonges, calomnies, goûts prédateurs de
natures diverses … Garder le sain discernement à la lumière de
l'Esprit saint est le meilleur moyen de ne pas se tromper ou de se
laisser abuser. Ensuite, il faut agir au mieux : l'ennemi est
redoutable et ses victoires apparentes cachent sa défaite à venir.
La Vérité met du temps à sortir de son puits.
Il
nous est demandé de prier pour nos ennemis et, bien entendu, il ne
s'agit pas de prier pour le succès de leurs actions84
mais pour leur conversion afin qu'ils aient le regret sincère de
leurs fautes : le bon larron a été sauvé à la dernière minute
mais pas le mauvais larron (« Ce qui s'oublie trop
volontiers ! » : Silence, il ne faut jamais dire çà ! ).
Pour ce cas de figure, l'Eglise nous invite à prier avec les Psaumes
et ils sont nombreux : ma préférence est pour le Psaume 2885
(Seigneur, je fais appel à toi). Et accordons toute notre
confiance à Saint Paul quand il écrit dans la Deuxième épître
à Timothée :
(3,
1-9) : « Sache bien ceci : dans les derniers jours surviendront
des temps difficiles. Les hommes, en effet, seront égoïstes, âpres
au gain, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs
parents, ingrats, sacrilèges, sans cœur, implacables, médisants,
sans discipline, cruels, ennemis du bien, traîtres, emportés,
aveuglés par l'orgueil, amis des plaisirs plutôt qu'amis de Dieu;
ils garderont les apparences de la piété, mais en auront renié
la puissance. Détourne-toi aussi de ces gens-là ! Car ils sont
des leurs, ceux qui s'introduisent dans les maisons et prennent dans
leurs filets des femmelettes chargées de péchés, entraînées par
toutes sortes de désir, toujours en train d'apprendre mais sans
jamais être capables de parvenir à la connaissance de la vérité."
(4,
14-18) : « Alexandre le fondeur a fait preuve de beaucoup de
méchanceté à mon égard, Le Seigneur lui rendra selon ses
œuvres. Toi aussi, prends garde à lui, car il s'est violemment
opposé à nos paroles.
La
première fois que j'ai présenté ma défense86,
personne ne m' assisté, tous m'ont abandonné. Qu'il ne leur soit
pas tenu rigueur. Le Seigneur Lui m' a assisté; Il m'a revêtu de
force, afin que par moi le message fût pleinement proclamé et qu'il
fût entendu de tous les païens. Et j'ai été délivré de la
gueule du lion!
Le
Seigneur me délivrera de toute entreprise perverse et me sauvera
pour son Royaume céleste. A Lui, la gloire dans les siècles de
siècles ! Amen. »
Padre
Pio donne un sens à la souffrance : Dieu est avec celui qui souffre
aussi bien moralement que physiquement; parfois, Il opère, à
travers des femmes ou des hommes choisis, des miracles qui sont des
signes de Sa puissance afin de donner confiance en Lui et de
convertir les cœurs voilés par les ténèbres. Cependant pour
guérir les corps, Dieu a besoin des hommes : les mains des médecins
qui œuvrent pour la vie87;
les religieux éclairés par l'Esprit Saint ayant la capacité de
guérir les âmes88.
Guérir l'âme aide la guérison des corps89.
Il
y a nécessité de lutter contre le péché mais pas contre le
pécheur qui peut toujours se convertir, avant qu'il ne soit trop
tard (la Miséricorde de Dieu est donnée à tous mais pas à ceux
qui La refusent par leurs actes et/ou leurs reniements90).
Le fidèle chrétien livre deux combats : contre le péché intérieur
et cette lutte n'est pas la plus facile, face aux tentations et aux
vanités du monde; contre Satan aux multiples visages mais se
révélant par ses œuvres : le mépris des travaux des autres, le
mépris des personnes, l'égoïsme sacré de l'homme qui se détache
de Dieu pour n'être qu'un individu cultivant son image, son paraître
afin de cacher au mieux son néant intérieur et au pire sa
perversité.
Les
ténèbres du monde sont les épreuves que l'âme doit surmonter
pour trouver Dieu : chemin difficile mais Dieu vient à notre
rencontre dans le secret de notre cœur. Rien ne doit nous le faire
oublier. Le chemin de la Foi n'est pas facile : vaincre la nuit de
l'esprit comme les ennemis de l'esprit est une lutte à la fois
intérieure et extérieure.
Les
miracles sont des signes de Dieu donnés aux hommes. Le plus tragique
est que des hommes d'Église ne les reconnaissent pas. Il y a là un
manque de foi à double face : d'un côté, le refus de les
reconnaître quand ils ont lieu et, d'un autre côté, les demander
quand il n'y en a pas. Certains veulent des miracles impressionnants
et restent ainsi incapables de remarquer les mille et un miracles
dont ils ont eu le bénéfice dans leur vie : naître, la foi reçue
au baptême, des parents bon éducateurs, des enseignants qui
instruisent en vérité, des hommes de Dieu fiables, des hommes sages
et de bon conseil, une rencontre opportune à un moment difficile de
la vie, l'épouse ou l'époux qui demeure la vraie moitié de
l'autre, une amitié oblative (c'est-à-dire non possessive ou non
intéressée91),
le sourire d'une personne inconnue, un panorama enchanteur, la beauté
d'une fleur ou du chant d'un oiseau, un moment de pur bonheur qui
illumine vos souvenirs … Ne me dites pas que vous n'avez jamais
rien eu de semblable ! Réfléchissons et remercions Dieu de toutes
ces grâces du quotidien qui embellissent la vie.
Vivre
en mystique consiste à placer son intelligence dans la main de Dieu
: accepter et explorer le livre ouvert des connaissances comme rester dans l'attente de l'ouverture de ce livre
encore fermé qu'est le mystère de Dieu92.
S'abandonner à Sa Volonté de la façon la plus totale est une des
démonstrations de Padre Pio. Il s'agit de se laisser éclairer par
la lumière de l'Esprit saint pour entendre correctement la parole du
Christ et suivre le modèle de vie, autant que faire se peut selon
les dons reçus, du Dieu qui s'est incarné jusqu'à souffrir la mort
la plus ignominieuse qui soit : tout par amour de l'homme, pour
sauver l'homme.
Le
plus surprenant est ce contact charnel de Padre Pio, ce
grand mystique, avec le réalisme de la vie. Il a mené un combat
permanent pour nous sensibiliser à la vérité des sacrements et
pour nous amener à vivre la vie de façon chrétienne, comme Saint
Paul le dit dans le chapitre 4, 1-5 de sa Deuxième Épître à
Timothée chaque Chrétien étant appelé à être "prêtre93,
prophète94
et roi95
" :
"Je
t'adjure en présence de Dieu et du Christ Jésus,
qui
viendra juger les vivants et les morts,
au
nom de sa manifestation et de son règne :
proclame
la parole,
insiste
à temps et contre-temps,
reprends,
menace, exhorte,
toujours
avec patience et souci d'enseigner.
Viendra
un temps, en effet,
où
certains ne supporteront plus la saine doctrine,
mais,
au gré de leurs propres désirs
et
l'oreille leur démangeant,
s'entoureront
de quantité de maîtres.
Ils
détourneront leurs oreilles de la vérité,
vers
les fables ils se retourneront.
Mais toi cependant, sois sobre en toutes choses,
supporte
la souffrance,
fais
œuvre d'évangéliste,
remplis
ton ministère."
Antoine
Schülé
Contact
: antoine.schule@free.fr
Autres
sujets : antoineschulehistoire.blogspot.fr
Petit
florilège
Les
titres introductifs ne sont pas de Padre Pio mais donnés pour vous
en faciliter le choix.
Dieu
prend la condition d'homme : Jésus
"Contemplons
avec une reconnaissance émue ce grand mystère par lequel le Cœur
de Jésus est attiré avec force par sa créature; considérons
combien Il s'est abaissé, jusqu'à assumer notre chair pour partager
notre pauvre vie terrestre; méditons avec quelle ardeur Il a annoncé
la bonne nouvelle; adorons le sang versé jusqu'à la dernière
goutte pour la rédemption de l'humanité. Alors dans cette foi,
humblement, inclinons devant Lui nos fronts impurs avec ce même
ardent amour dont il auréole nos âmes."
Le
Salut à transmettre
"N'oublions
pas ceci : le Sacré Cœur de Jésus ne nous a pas seulement appelés
à notre seule sanctification personnelle, mais à collaborer
humblement au salut de nos frères. Il désire que nous L'aidions à
sauver les âmes."
Vivre
en présence de Dieu
"Si
tu n'arrives pas à rester longtemps en prière ou en train de
méditer, il ne faut pas te décourager. Tant que tu recevras le
Christ avec ferveur et chaque matin dans le sacrement de
l'Eucharistie, estime-toi heureuse au plus haut point.
Dans
la journée, lorsqu'il ne t'est pas possible de faire plus, appelle
Jésus Christ par un gémissement de ton âme, même au beau milieu
de tes occupations; Il viendra et restera uni à toi par Sa grâce et
Son amour.
Vole
en esprit devant le Tabernacle quand tu ne peux y aller physiquement,
et là, épanche tes désirs auprès de ton Bien-Aimé, parle-Lui et
prie-Le."
Une
façon de méditer
"Soyez
vigilants quand vous méditez. Généralement ceux qui se livrent à
la méditation le font avec une sorte d'arrogance, tant ils sont
anxieux de trouver le sujet susceptible de consoler leur esprit, et
cela suffit à les empêcher de trouver ce qu'ils cherchent."
Comment chercher Dieu ?
"On
cherche Dieu à travers les livres; par la méditation on Le trouve."
Une
des fonctions de la méditation
"La
personne qui médite et tourne son esprit vers Dieu, qui est le
miroir de son âme, dépiste ses fautes, les corrige de son mieux,
modère ses impulsions et met sa conscience en ordre."
Prière
Une
dame demandait au Padre quelle prière Dieu appréciait le plus. Le
Père répondit : "Toute prière est bonne quand elle est
sincère et continue."
Courage de la Foi
"Nous
ne sommes pas tenus de nous abstenir de faire le bien pour éviter de
scandaliser ceux qui ont l'esprit pharisien."
Vanité
de personnes consacrées
"La
vanité est l'ennemi qui menace particulièrement les personnes qui
se sont consacrées au Seigneur et s'appliquent à la vie
spirituelle. C'est donc à juste titre que l'on considère la vanité
comme la peste de l'âme qui tend à la perfection. Des saints l'ont
surnommée : "le ver qui ronge la sainteté"."
Marie
"Que
Marie soit l'étoile qui éclaire votre route et qu'Elle vous montre
le chemin pour aller vers le Père du Ciel. Que Marie soit l'ancre du
salut à laquelle vous vous accrochez toujours plus solidement au
temps de l'épreuve."
Sagesse
"La
prudence a les yeux, l'amour les jambes.
L'amour
qui a les jambes voudraient courir à Dieu, mais son élan est
aveugle et l'on trébucherait s'il n'était conduit par la prudence,
qui a les yeux..."
Science et mystère de Dieu
"Certes,
la science est grande, mais elle reste peu de chose; elle est moins
que rien en comparaison de l'extraordinaire mystère de Dieu.
Tu
dois prendre d'autres voies. Débarrasse ton cœur de toute passion
terrestre, humilie-toi et prie ! Ainsi tu es sûr de trouver Dieu,
qui te donnera paix et sérénité en cette vie, et la béatitude
éternelle dans l'autre."
Souffrance
de Padre Pio
"Je
souffre énormément de ne pouvoir gagner tous mes frères à Dieu.
Quelquefois, je pourrais presque mourir tellement j'ai le cœur serré
à la vue de tant d'âmes qui souffrent sans que je puisse les
soulager, et de tant de frères qui pactisent avec le diable."
Refuser
la vengeance
"Je
n'ai jamais eu la moindre idée de vengeance : j'ai prié pour ceux
qui me dénigraient, et je continue. Peut-être une fois ou l'autre
ai-je dit au Seigneur : "Si, pour les convertir, un coup de
fouet est nécessaire, donne-le leur, mais à condition qu'ils soient
sauvés.".
Porter sa croix dans la vie
"Parfois
le Seigneur te fait sentir le poids de la croix. Ce poids te semble
insupportable, et pourtant tu le portes parce que le Seigneur, qui
est plein d'amour et de miséricorde, te tend les mains et te donne
la force nécessaire."
Semer tout de même
"Ne
te décourage pas s'il t'arrive de beaucoup travailler et de récolter
si peu. Si tu savais combien une seule âme coûte à Dieu, tu ne te
plaindrais jamais."
A
propos du Diable, du Démon, de l'Adversaire, de Satan ou de l'Ennemi
"Le
démon n'a qu'une porte pour entrer dans ton âme: la volonté; il n'y
a pas d'entrées secrètes. Aucun péché n'est un péché sans le
consentement. Quand il n'y a pas participation du libre arbitre, il
n'y a pas péché mais faiblesse humaine."
"Une
bonne réprimande est parfois plus nécessaire qu'un aimable rappel à
l'ordre."
"Le
mensonge est la progéniture de Satan."
"Le
démon est comme un chien à la chaîne; gardez vos distances, vous
ne serez pas mordu..."
Bibliographie
Plus
de 500 livres ont paru sur cet héros de la foi. Je ne vous livre que
les titres essentiels que j'ai pu lire et que je vous recommande.
Padre
Pio Da Pietrelcina (textes recueillis par Père Gerardo Di Flumeri,
ofm cap) : Une pensée par jour. Mediaspaul. Paris. 1991. 128
p.
Ce livret réunit une sélection de pensées de Padre Pio, relevées par ses proches ou par des fidèles et surtout se trouvant dans sa volumineuse correspondance, parue en 4 volumes de 1981 à 1984 (soit près de 4000 pages).
Révérend
Charles Mortimer Carty (adapté de l'anglais par Simone
Saint-Clair): Padre Pio le stigmatisé. La Colombe. Paris.
1953. 164 p.
Paru du vivant de Padre Pio, cet ouvrage est remarquable par sa qualité. Il reflète ce que tout homme de bon sens et sensible à l’œuvre de l'Esprit Saint aurait dû immédiatement percevoir dans la vie de cette homme, humble et qui vit les souffrances du Christ pour sauver les âmes. A la fin de l'ouvrage, vous y lirez un très beau florilège de pensées de Padre Pio.
Ennemond
Boniface : Padre Pio le crucifié. Nouvelles éditons
latines. Paris. 1971. 324 p.
En vue de la béatification de Padre Pio, cet auteur laïc défend la cause du Stigmatisé avec la force que donne ce scandale causé par ces membres du clergé qui refusent de reconnaître ses charismes pour des raisons sordides. Avec raison, il dévoile leurs manœuvres indignes de leurs fonctions comme des habits sacerdotaux dont ils sont revêtus. La vérité finit par triompher mais il faut du temps et bien des souffrances endurées dans la confiance en Dieu.
Yves
Chiron : Padre Pio, le stigmatisé. Perrin. Paris.
1989. 348 p.
Une des meilleures biographies de Padre Pio est rédigée par un historien qui expose les faits avec les nuances nécessaires. Vous y trouverez une éclairante bibliographie pour toute personne désireuse d'approfondir le sujet.
Filmographie
Sur Internet, vous pouvez visionner le film biographique de Padre Pio, réalisé par Carlo Carlei, en français, espagnol ou italien.
Kto
lui a consacré plusieurs documentaires.
Sur
YouTube, vous pouvez voir aussi plusieurs films d'amateurs
tournés de son vivant.
François
Brunatto, fils d'Emmanuel Brunatto qui a été un des plus
ardents défenseurs du Stigmatisé, donne un témoignage intéressant
sur les scandales qui ont entouré la fin de sa vie : pour Padre Pio,
la nomination d'un médecin particulier, connu pour son incapacité
et ses pratiques fantaisistes, interroge sur la volonté de ses
supérieurs à prolonger ou abréger la vie de ce patient, obéissant
jusqu'à la mort...
1 II
Cor. 11, 14-15.
2 L'un
d'entre eux serait même devenu exorciste, ce qui est un comble ! A
une personne qui lui disait "Le diable existe !",
il lui avait répondu en riant: "Comment ? Vous croyez en
ces fables !..." Et le reste sur le même ton sarcastique.
3 Ce
serpent qu'il convient d'écraser comme des statues de la Vierge ou
l'Aigle christique nous le signalent visuellement et symboliquement
de façon explicite.
4 Et
non pas des prêtres : oui, Dieu soit loué, il y a eu et il
y a de vrais prêtres dont la spiritualité est indéniable : ayons
la force de discernement pour les distinguer de ces quelques autres
!
5 J'ai
connu deux prêtres qui riaient de la virginité de Marie par
exemple; d'autres qui prenaient la Miséricorde de Dieu comme une
machine à laver automatique à pré-payement !
6 Le
geste vaut parfois plus qu'un discours quand il est donné sans
colère et sans haine, signes véritablement néfastes.
7 Notons
son souci d'une expression corporelle : nos liturgies actuelles
gomment trop facilement le sens de la gestuelle.
8 Le
14 septembre 1224, au Mont Alverne : François d'Assise n'avait pas
demandé les stigmates mais une participation aux souffrances du
Christ pour en connaître la cause : l'amour de Dieu pour les
hommes.
9 A
la ressemblance du Christ et non comme le Christ : Pio ne s'est
jamais pris pour Dieu.
10 Concordance
entre les paroles et les actes : élément capital pour discerner un
cœur vrai d'un cœur faux.
11 AT:
Moïse descend resplendissant du Mont Sinaï; NT: Jésus en gloire.
12 Cette
lumière si néfaste pour ceux qui aiment les Ténèbres
en s'abritant derrière leurs fonctions, leurs titres, par exemple
! Ne pas se laisser leurrer par les apparences !
13 Il
estimait l'action bénéfique de Padre Pio sur les âmes.
14 Il
s'agit d'être prudent avec des propos provenant d'un ecclésiastique
: le fidèle ne doit pas abdiquer de son esprit d'intelligence ou de
discernement afin conserver cette capacité de repérer les fumées
de Satan au sein même de l'Eglise.
15 Province
des Marches, à 300 Km de San Giovanni Rotondo.
16 Le
titre de "M." est même de trop pour un individu de ce
genre.
17 Tenus
par l'obéissance à leur hiérarchie.
18 Un
tel culot est fréquent chez ces gens qui veulent se draper dans un
habit de vertu pour mieux cacher leurs vices. Ils s'en trouvent
encore de nos jours !
19 Je
ne l'appelle plus par le titre de sa fonction car il déshonore ceux
qui l'exercent dans la Lumière du Christ.
20 Ou
les aveugles volontaires comme ceux qui aiment les œillères... Il n'y en a que trop. De plus, le pire est que des responsabilités leur
sont confiées... Là c'est une forme de suicide volontaire avec
consentement mutuel dans le cadre d'une hiérarchie.
21 Il
n'est jamais trop tard pour bien agir.
22 Il
n'est jamais bon d'irriter le chef là où le bât blesse : observez
son abus d'autorité et sa façon d'éloigner des personnes pouvant
dire la vérité. Ce procédé est d'actualité en quelques
endroits.
23 De
nos jours, vous verrez quelques prêtres bien comprendre ce cas de
figure... et ils seront félicités pour leur esprit d'ouverture par
certains. Le seul point restant gênant serait donc pour eux la
simonie... mais ils vous diront qu'"il faut savoir
pardonner" et "De quel droit pouvez-vous juger?",
etc. Ce blabla ordinaire des mauvaises consciences et devant
lequel s'inclinent, bien bas, les imbéciles ou des coupables qui
ont tant à se faire pardonner qu'ils croient mériter le pardon en
mentant à eux-mêmes, ce qui dans ce cas n'est pas trop grave, et
aux autres, ce qui est beaucoup plus grave et pour eux et pour celui
qui leur inspire le mensonge, la calomnie . Ils vivent la honte d'un
comportement indigne de la vraie personne qu'ils auraient pu être
en vérité dans la lumière du Christ. Ils peuvent se convertir...
24 Avouer
leur ignorance ou aveuglement volontaire ou encore chantage à
la « Topaze »: un mélange de tout cela à divers
niveaux fort probablement.
25 Son
livre "Dal Dubbio alla Fede" (Du doute à la foi) a
permis la conversion de communistes et de républicains athées.
26 Dans
cet exemple, apparaît la nécessité de ne jamais abdiquer de son
esprit de discernement : en son âme et conscience, il s'agit
d'observer, sans condamner, et de tirer les conclusions
nécessaires : ne pas donner caution de quelque façon que ce
soit à une personne indigne et s'éloigner de ses soutiens comme
lorsqu'on rejette un produit toxique.
27 J'invite
les fidèles à prendre connaissance de ce Droit canon
: il leur permettrait de porter un regard plus limpide sur une
institution qui peut en faire, aussi bien, un bon qu'un mauvais
usage. C'est très volontiers que j'en ferais une présentation pour
les personnes qui le souhaitent.
28 Ceci
peut exister même au niveau d'une petite communauté. L'histoire
est un éternel recommencement, même à moindre échelle et sans
qu'il y ait des saints ou de grands prélats...
29 Leur
formule : "Je suis le chef, j'ai donc raison." et
ils invoqueront encore leur "humilité" pour faire passer
la chose !
30 Leur
formule : "Comment un subordonné peut-il
avoir des dons que je n'ai pas ?" et, "modestement",
ils vous feront comprendre que vous bénéficiez déjà de la grâce
de leur présence ! Il ne reste plus qu'à s'incliner....ou à
partir.
31 Le
Cardinal Pacelli, ancien nonce apostolique en Allemagne, qui sera le Pape Pie XII de 1939 à 1958, avait eu
connaissance de la stigmatisée Thérèse Neumann.
32 Exactement
ce que nous dit Jean de la Croix.
33 L'aveugle
Gemma voit alors qu'elle est sans pupille : elle deviendra
religieuse.
34 Elle
existe : de souffle divin à la naissance, le diable peut s'en
emparer si la personne n'y prend pas garde, manque de discernement,
manque de volonté.
35 Ce
sera déjà le cas en 1957 et ceci se poursuivra selon les besoins.
36 Institut
des Œuvres Pontificales.
37 En
développant sa vie spirituelle (âme immortelle); corps mortel, ce
support temporaire de l'âme.
38 C'est
le début du chemin de la perfection : pour ne pas perdre la bonne
direction, la boussole est la Foi.
39 Ceci
reste bien curieux pour un prêtre et Albino Luciani deviendra le
pape éphémère Jean-Paul !
40 Un
de ses proches, ayant séjourné au Vatican, m'a dit que c'était un
homme désemparé quand il devait prêcher : en quelques jours, il
avait dû épuiser ses fiches, synthèses d'une spiritualité assez
courte, pouvant suffire à quelques-uns mais ceci est une autre
considération...
41 Des
organismes d’Église avaient confié à Giuffrè jusqu'à 7
milliards de lires.
42 A
la fin de 1959, il y avait eu pour 2 milliards de lires de travaux
effectués, le tout couvert par les dons.
43 Oui,
ne pas respecter la volonté des donateurs est une faute grave :
c'est à la fois un mensonge et un vol. Ceci est valable pour tous
les temps, hier comme maintenant et demain.
44 Le
supérieur hiérarchique pour les capucins de la régions à
laquelle Padre Pio appartenait.
45 L'estimation
du vol est là quasiment impossible à chiffrer, sauf pour pour ceux
qui comptent bien entendu.
46 Certains
n'ont pas ce courage : sournois, ils envoient des personnes qu'ils
dupent insidieusement afin de leur faire la sale besogne : une façon
astucieuse pour faire croire qu'ils ont les mains propres. Et ça
marche !
47 Don
Attilio Negrisolo et don Nello Castello ont été privés de leur
ministère. Un long procès s’ensuivit devant la Rote (justice
ecclésiastique) : il dura 10 ans et ils furent réhabilités.
48 Costantina
Nalesso.
49 Que
mon père Adrien Schülé a connu.
50 Zélatrices
du Sacré-Cœur. La sœur Lucina agit sous l'influence de don
Umberto Terenzi.
51 Elles
s'estimaient être comme étant des cofondatrices.
52 Que
cela ne nuise pas aux Franciscains, il y a des brebis galeuses
partout. Ne dit-on pas qu'il faut prendre garde "au loup dans
le bergerie", je dirai même plus "au loup parmi les
bergers".
53 Par
deux religieux chargés d'aider Padre Pio : "père"
Giustino da Lecce et le "frère" convers Masseo da
San Martino in Pensilo. Devoir d'obéissance ou disciples de Judas ?
Aucun discernement : ceci est certain.
54 Au
final : 37 bandes magnétiques.
55 Pendant
l'enquête, il se fait connaître pour ses visites aux bars et
restaurants de la région, au point de scandaliser quelques-uns qui
entendent lui offrir une bastonnade.
56 Il
y en avait même un sous le lit de Padre Pio
57 Dont
plusieurs sont peu soucieux d'objectivité mais ils s'habillent de
leur "éthique" et de leur "déontologie" qui ne
font illusions qu'aux imbéciles, et il y en a tant. Ils ne songent
même pas à écouter la parole des accusés : ce qui est la règle
la plus élémentaire du métier. En agissant ainsi, ils se
discréditent.
58 Revendiquer
l'esprit franciscain n'est pas toujours une garantie d'un sain
discernement ou d'action dans l'esprit de Dieu.
59 Chaque
fois, il est bon de savoir pourquoi des personnes portent ce genre
d'accusation : méchanceté pour les uns et imbécilité comme
ignorance pour beaucoup d'autres.
60 Il
est curieux ce comportement du Pape à l'égard d'un Stigmatisé.
Dire que les deux sont des saints, maintenant.
61 Abus
d'autorité manifeste qui me scandalisera toujours.
62 Quelques
spécialistes du "bricolage religieux" pour satisfaire
leurs passions...pas toujours spirituelles. Il y en a encore.
63 Vous
la trouverez sur mon blog.
64 Giusseppe
Pagnosin : Il Calvairo di Padre Pio. 1978. T. I, p. 764.
65 Ennemond
Boniface : Padre Pio le crucifié. Nouvelles éditions
latines. 1971. 324 p. Lire pp. 289-298.
66 D'où
l'importance de disposer d'un bon directeur spirituel ou d'un bon
confesseur. Ce qui demande une fois de plus du discernement.
67 Les
dons de l'Esprit, lire : 1 Cor, 12,4-11
68 Quand
elle nie l'esprit et cause l'oubli de Dieu.
69 Servilité,
imbécillité, méchanceté, jalousie, ignorance béate, orgueil...
70 5,11:
« ...je vous ai écrit de ne pas avoir de relations avec un
homme qui porte le nom de frère s'il est un débauché, ou rapace
ou idolâtre ou calomniateur ou ivrogne ou filou et même de ne pas
manger avec un tel homme ». Ce qui est dit pour un frère vaut
aussi pour un « Père » indigne plus gravement
encore !
71 Joseph
Babinski : Œuvres scientifiques. Ed. Masson. 1934. 656 p.
Lire p.486 et ssq.
72 Son
article : Démembrement de l'hystérie traditionnelle,
pithiatisme. Publié en 1909 déjà.
73 Yves
Chiron : p. 110.
74 Lire
sur mon blog.
75 Quelques
membres du clergé ont mal lu le Nouveau testament : ils imitent les
deux Hérode (le Grand et Antipas), Judas, le Grand Caïphe au lieu
d'imiter le Christ dont pourtant ils portent les habits.
76 Les
beaux discours uniquement pour nourrir son image, sans les
accompagner d'actes ou, pire encore, en pratiquant le contraire des
propos tenus : un scandale inacceptable accepté par les uns et
rejeté avec raison par les autres.
77 Même
parmi les non chrétiens et ceux qui se disent athées, ils pensent
dans l’erreur mais agissent dans l'esprit de Dieu : il y a une
fois de plus la nécessité du discernement (comme vous
l'avez compris ce mot est important : pas attaché à un
intellectuel, à un spécialiste, à un porteur de titre ou d'une
fonction; la lumière du cœur rayonne là où Dieu a son
tabernacle).
78 Octobre
1917.
79 Vous
les connaissez tous : "responsables mais pas coupables.",
ce qui illustre leur "courage"...
80 Raison
pour laquelle la raison doit rester modeste !
81 Les
mauvaises chiromanciennes n’annoncent que le bon ou mentent sur
le malheur afin d'en avoir pour leur argent : ici ce n'est pas le
cas.
82 Dont
ils sont probablement les disciples plutôt que du Christ. Oui, il
n'est pas possible de servir deux maîtres, voire trois quand s'y
ajoute Mammon (le dieu de l'argent qui a remplacé Dieu dans bien
des esprits...) !
83 Souvent
envers des personnes qui les ont aidées sans connaître
initialement leur vraie nature...
84 Méfiez-vous
de ces gens qui affirment : « Tout le monde est bon, tout
le monde est gentil. » pour justifier leur lâcheté, leur
refus de dénoncer le mal spirituel. Vous les verrez flatter la
crapule plutôt que défendre l'innocent ou le juste.
85 Lire
aussi le Psaume 68 (67) : il a encore plus de force. Et aussi : Ps
69 et Ps 71. Ils m'ont beaucoup aidé à surmonter les obstacles
crapuleux de la vie : rien de nouveau sous le soleil.
86 Son
seul avocat était Dieu.
87 Et
non pour la mort à la vie qui ne demande qu'à naître et au
suicide, plutôt qu'à l'accompagnement sain d'une fin de vie.
88 Et
non de les assécher ou, pire, de les éloigner de Dieu : j'ai vu de
ces cas tragiques et il est nécessaire de prier pour les victimes
et pour que le travail nuisible de certains prélats cesse. Confiance en Dieu et
patience sont parfois mises à rude épreuve !
89 Il
n'y a pas chez les Chrétiens lisant la Bible l'opposition corps et
esprit comme chez Platon. Erreur fréquente de lecture.
90 Le
Nouveau testament est d'une grande limpidité à ce sujet :
il est curieux qu'il soit si facilement passé sous silence...
91 Etre
considéré comme un instrument jetable après emploi et non une
personne ayant une dignité car reflétant la Présence de Dieu.
92 Les
hommes de sciences n'ont pas épuisé leurs recherches quant aux
mystères de la nature : il est donc possible d'accepter le mystère
de Dieu.
93 Participation
à la liturgie : la communion.
94 Don
de discerner par l'Esprit Saint.
95 Non
pas un "roi tyran" à l'image de certains mais un
Roi d'amour selon le Christ qui exerce l'amour et la justice, l'un
ne peut pas se concevoir sans l'autre : dans le cas contraire, nous
aurions un tyrannie hypocrite qu'il convient de dénoncer comme de
combattre et à ne surtout pas cautionner d'une façon ou d'une
autre.