vendredi 10 mars 2017

Saint-Gervais (30200) : la famille de Guasc de Saint-Gervais


Famille de Guasc de Saint Gervais.

par Antoine Schülé de Villalba
autres graphies :

De ou du Guasc, de Guasq(ue), de ou du Guast, de ou du Gasc, de ou du Gas ; 
après la Révolution, la particule a pu disparaître.

Cet article a pour but de faire le point, provisoirement, sur les informations que j’ai réunies sur cette famille dont le nom est complètement oublié de nos jours. Cette recherche fut longue et pas facile car les documents sont rares, dispersés quand ils n’ont pas tout simplement été détruits. Une telle recherche n’est jamais achevée et il est à espérer qu’elle soit poursuivie : c’est dans cette intention que je la porte à la connaissance de tout curieux du passé. Toute personne pouvant me fournir des précisions peut me contacter : antoine.schule@free.fr .

Il est évident que je remercie celle ou celui qui utiliserait ce travail d’avoir la courtoisie non seulement de citer mon nom mais encore de me communiquer sa recherche (il est regrettable que cette remarque s’impose mais j’ai trop souvent connu ce « pillage intellectuel », pratique ordinaire de personne voulant se faire valoir à bon compte).

La graphie varie suivant la nature des documents.
La graphie la plus exacte et correspondant aux signatures des seigneurs de Saint Gervais est : de Guasc. La forme Guasq(ue) est normale car issue d’une traduction du latin Guascus en français. La variante Guast semble être une erreur habituelle de lecture et due à un mot de l’ancien français gast, ayant la même étymologie[1]. Il est possible que pour distinguer certaines filiations, un choix de graphie, comme du Gas (attestée) ait été adopté mais cela reste à être vérifié.

Seigneurs de Saint Marcel d’Ardèche et de Saint Gervais.

Cette famille est originaire d’Alexandrie en Piémont.

Etymologie : ce nom provient du latin populaire, avec une influence germanique wasco qui a donné gasco et le latin a retenu la forme vastus qui en ancien français est devenue gast ou vast et signifiant terre non cultivée. Il y a certainement même origine que le nom basque. Nous trouvons cela dans gascon (avec un sens plus tardif, du XVIIe siècle, qui a évolué au sens de : le hâbleur).


Blason : Ecartelé, aux 1 et 4 tranché (olim coupé) émanché d’azur et d’or ; aux 2 et 3 d’or au lion de gueule la queue entrelacée ; sur le tout, coupé d’or à l’aigle naissante de sable et d’azur au porc épic d’argent[2].

Traduction : Il s’agit d’un carré, partagé en quatre et portant en son centre un blason. Le premier et le quatrième quart est coupé par une diagonale de gauche à droite (initialement c’était une horizontale au milieu) séparant les couleurs bleu et jaune. Le deuxième et le troisième quart figure un lion rouge sur un fond jaune, ayant la queue entrelacée. Au milieu de ce blason, vous avez un petit blason qui est coupé horizontalement en son milieu : en haut, vous avez sur un fond jaune, un aigle noir ouvrant les ailes ; en bas, sur un fond bleu, un porc épic blanc.

Ce blason se trouvait sur une pierre gravée selon les lois de l’héraldique sur le portail d’honneur de l’entrée du château, soit sur la place du château, devenue actuellement la place du lavoir. Il a été détruit à la Révolution : il ne reste plus que la pierre de support.


Eléments connus :

Henri de Guasq accompagne Louis IX (Saint Louis) lors de la Croisade de 1248 à 1250 ainsi que, durant les quatre ans qui suivent, en Palestine où Louis IX renforça les places de Césarée, Jaffa, Sidon, Saint Jean d’Acre. Ce fait est dûment attesté par un emprunt qu’Henri de Guasq fit à des marchands génois[3] pour financer son voyage ainsi que celui de ceux qui l’accompagnaient.

Jean Guasque, abbé d’Aniane, est nommé, en 1367, évêque de Nîmes[4].

Louis-Marie Sforza, duc de Milan, décerne en l’an 1497, à César Guascus le titre de sénateur pour reconnaître les mérites et les services rendus par sa famille.

Pour Saint Gervais, voici ce que nous savons avec certitude et à ce jour :

13.4.1480 :

Pierre de Gast[5] est dit dans le contrat de mariage[6] de Bollène et originaire d’Alexandrie. Il épouse noble Aragonde de Bondilhon[7] de Pont Saint Esprit (fille de Godefroy de Bondilhon[8] et de Catherine d’Albert Aragonde[9]).

Aragonde de Bondilhon devient veuve.

Le 15.3.1496, elle obtient du prieur de Saint Marcel d’Ardèche une concession à perpétuité dans l’église de Saint Marcel pour y ensevelir le corps de son mari, Pierre de Gasc.

Le 28.1.1499, elle épouse en secondes noces noble Antoine de Bagnols[10] qui est aussi seigneur de Saint Gervais. C’est le 7.8.1508 qu’elle fait donner à François de Guasc par Antoine de Bagnols le château et la seigneurie de Saint Gervais. Elle fait avec lui, le 20.10.1524[11], un testament qui confirme encore que son fils, du premier lit, François de Gast[12], hérite de la seigneurie de Saint Gervais, à la condition d’ajouter à son nom celui de : de Bagnols[13].

1513 :

François de Gasc (de Bagnols), seigneur de Saint Gervais épouse Antoinette de Nicolay[14], fille de Louis de Nicolay[15] et de Catherine de Bane[16].

Il fait son testament[17] le 17.2.1543. Les enfants mentionnés sont :
Gervais (légataire universel), Simon[18], Antoine, Louis, Françoise, Claude, Catherine, Françoise.

Simon de Gast est dit seigneur de Cocol, habitant Saint Gervais dans son testament[19] du 3.5.1582. Il a épousé Catherine de Gailhard[20] qu’il fait sa légataire universelle.
***

Les enfants de Simon, fils de François :
Jean et Abraham, un second Jean, Hercule, Pierre, Marie, Félix.

Jean de Guast[21] est qualifié de noble et il habite Saint Gervais. Il fait son testament[22], le 21.2.1612. Il mentionne ses enfants Jean et Angelin et désigne sa femme Jeanne de Maurin[23] sa légataire universelle. Veuve, elle se remarie avec François Vazeyrac et lègue[24] son héritage à son fils noble Jean de Guast le 23.6.1630.

Jean de Gast[25] est né à Saint Gervais le 24.6.1602 et y habite. Il est qualifié de noble. Il épouse Madeleine du Rossel[26].
Les registres paroissiaux de Saint Gervais mentionnent plusieurs enfants :
Claude (fille), née le 16.3.1631.
Catherine[27], née le 27.6.1632.
Lucrèce, le 22.12.1633.
Gabriel, le 10.8.1636.
Marie, le 25.9.1639.
Louis, le 26.4.1641.
Il y a eu plusieurs enfants naturels.

Catherine s’est mariée le 15.11.1665 avec noble Jean de Bruneau[28] de Saint Auban, fils de Jacques[29] et d’une de Pierre de Toussainge[30].

* * *
Catherine épouse le 6.2.1540[31] le noble Antoine de Porcelet, fils de Honoré de Porcelet, capitaine de Fourques.

Françoise épouse le 2.3.1559[32] le noble Louis de Virgille, fils de feu Jean de Virgille et de noble Gabrielle de Planzolle, de Gaujac.

14.2.1566

Gervais de Gasc de Bagnols, seigneur de Saint Gervais épouse Claude de Vincent de Bidon, de Saint Marcel d’Ardèche.
Celle-ci devient veuve et fait son testament[33] le 13.9.1592 où elle nomme ses enfants :
François (dont la trace a pour l’instant disparu), Jean, Angelin de Gasc (seigneur des Malins), Claude, Alphonse.

Claude est mariée avec noble Automars de Pont Saint Esprit, capitaine au régiment corse d’Ornano.
Alphonse est décédé sans postérité si l’on croit le règlement[34] de sa succession du 20.7.1611.

1575 :

Rechercher l’ascendance Louis de Béranger, sieur du Guast[35].

1588 :

Rechercher l’ascendance d’Olphan du Gast[36] qui est au service du roi à Paris.

28.1.1605 :

Jean de Guasc de Bagnols de Saint Gervais épouse Catherine de Banne.

Par un acte[37] du 24.1.1625, où elle donne une procuration, elle est dite veuve.
Plusieurs enfants sont issus de ce mariage.

A propos d’une Claude de Gasc, il est dit :
Monsieur de Casenove, appartenant à la famille Corti de Casenove, est le commandant de la citadelle de Saint Esprit en 1603, gouverneur du fort Saint André et du bourg de Villeneuve en 1626, avait épousé Claude de Gasc.

8.11.1670 :

Par jugement, la famille de Guasc est maintenue dans la noblesse. Famille noble du Vivarais à l’origine.

20.9.1699 :

Louis de Guasc donne à Antoine Augustin de Monnery la terre et la seigneurie de Saint Gervais.

17 janvier 1707 :

Noble Jacques Joseph de Guasc, seigneur du lieu, est enterré alors qu’il est décédé hier. Fils de noble Joseph Denis de Guasc, seigneur de St. Gervais et de feue dame L. Séguolène de Monnery, il était âgé de 17 ans. Alexandre Tronc et Pierre Charavel signent le registre paroissial, tenu par Esperandieu, prêtre.

5.10.1738 :

Messire Joseph Denis de Guasc, mort la veille, est enseveli dans l’église. Il était âgé de 80 ans.

30 mars 1765 :

Don des sources de la Grand Font et des emplacements de la fontaine (actuelle place du lavoir) par Louis de Guasc.

27 mars 1770 :

Décès de dame Catherine de Pomer de Saint Bonnet, épouse de Louis de Guasc, seigneur de Saint Gervais.

11.9.1772[38] :

Louis de Guasc, chevalier et baron de Saint Gervais, (8eme degré[39]) fils de Joseph-Denis de Guasc, épouse sa cousine Marie Anne de Monnery, fille de François de Monnery et de Charlotte Matty. Il est signalé la présence de l’abbé Marc Antoine de Guasc de Saint Gervais, prieur de Cavillargues.

En raison de ce mariage, Antoine Augustin de Monnery, chevalier de Saint Louis, ancien major au Régiment d’Orléans, lieutenant du roi de la ville de Grenoble, renonce à la cession des terres et de la seigneurie de Saint Gervais (qui avait été faite en 1669) en faveur du jeune marié.

7.4.1776 :

Naissance de Catherine Augustine de Guasc, baptisée le 11.6.1776. Le parrain est Messire Antoine Auguste de Monery, chevalier, lieutenant pour le roi de la ville de Grenoble. La marraine est Catherine de Monery par procuration de noble dame Catherine de Guasc de La Valette. Messire Jacques d’Odolal ( ?), seigneur de Saint Christol est présent.

21.6.1782 :

Louis de Guasc rédige son testament et il apparaît qu’il a comme seul enfant sa fille Augustine.


21.9.1782 :

Ensevelissement de Louis de Guasc (84 ou 44 ans[40]). Noble Bruneau de Saint Auban et messire Sébastien Jean Baptiste Guinnet, avocat et juge audit lieu de Saint Gervais, y assistent. Il est précisé que l’inhumation s’est faite dans la chapelle où ses ancêtres se trouvent.

2.3.1786 :

Noble Marc Antoine de Guasc, mort ce jour, prieur de Cavillargues, est enterré dans le tombeau de la chapelle du château ( ?, cela devait être en fait dans une des chapelles de l’église paroissiale actuelle, désignée ainsi ; dans le château actuel il n’y a pas de chapelle), en présence de Jean Baptiste Guinnet, remplaçant le juge du lieu.


13.11.1791 :

Catherine Augustine de Guasc (16 ans) épouse Joseph Marie François Régis de Plantin de Villeperdrix, baron de la Motte (de Pont Saint Esprit et âgé de 25 ans), fils de Constant Charles de Plantin de Villeperdrix et de Catherine Claire de Bruneau d’Ornac de Saint Marcel.

4.9.1792 :

Naissance d’un fils unique : Augustin de Villeperdrix.
Il était à Paris[41] en août 1824 Rue neuve Saint Eustache, no 33.

1811 et 1812 :

Rechercher l’ascendance d’Esaïe Gasc, théologien. Il est dit :
« … en 1811 et 1812, les polémiques de Daniel Encontre, professeur à Montpellier, contre Combes-Dounous et Esaïe Gasc, professeurs à Montauban, qu’il accusait d’hétérodoxie, sont les premiers indices du « réveil » prochain. »[42]

30 mars 1809 :

Attestation : C. A. Deguasc, épouse séparée judiciairement de corps de M. Plantin Villeperdrix.

2.5.1841 :

Décès au château de Saint-Gervais de Catherine Augustine de Guasc.

6.1.1863 :

Augustin de Villeperdrix décède à Pont-Saint-Esprit.


Recherches à faire :

Voir si relations possibles avec la famille de Guasc :

Ignace-François Guasco :
évêque constitutionnel, né à Bastia (Corse) ; fut élu, en mars 1791, évêque constitutionnel de Corse.


Pierre-François Colomb de Gaste :
Propriétaire et législateur, né à Marlhes (Loire) le 23 mai 1754 ; était propriétaire à Saint-Sauveur quand il fut élu, le 1er septembre 1791, député de Rhône-et-Loire à la Législative, vota avec la majorité et devint, sous la période révolutionnaire, l’un des administrateurs de ce département, puis juge de paix de Saint-Chamond.





[1] Le Gast, nom de lieu dans le Calvados ou Gastes dans les Landes ou encore Gastines en Mayenne et dans la Sarthe.
[2] Henri Jougla de Morenas : Grand armorial de France. 1939. P. 237. Il cite pour ce blason : Armorial général Languedoc 1, Benoît d’Entrevaux.
[3] Dictionnaire de la noblesse, de Magny.
[4] Ménard : Histoire des évêques de Nîmes.
[5] 37920 (numérotation Soza-Stradonitz).
[6] ADG : 2 E 14/56.
[7] 37921.
[8] 75842.
[9] 75843.
[10] Il est seigneur de Bagnols, de Saint Michel d’Euzet, de Saint Laurent de Carnols, de Saint Gervais, de La Roque et d’autres communes encore.
[11] ADG : 2 E 15/53.
[12] 18960.
[13] Dans les Archives générales de la noblesse de France, de Magny commet une erreur en affirmant que les de Guasc sont une branche cadette des de Bagnols. Le titre e : de Bagnols est attesté et prouvé à Me de Bezons et confirmés par le marquis d’Aubois.
[14] 18961.
[15] 37922, 37900, 38084, 33500.
[16] 37923, 37901, 38085, 33501.
[17] ADG : 2 E 15/111.
[18] 9480.
[19] ADG : 2 E 14/441
[20] 9481.
[21] 4740.
[22] ADG : 2 E 46/35.
[23] 4741.
[24] ADG : 2 E 46/52.
[25] 2370.
[26] 2371.
[27] 1185.
[28] 1184.
[29] 2368.
[30] 2369.
[31] ADG : 2 E 14/137.
[32] ADG : 2 E 14/410.
[33] ADG : 2 E 15/161.
[34] ADG : 2 E 14/530.
[35] Lavisse : VI 1, p. 167, 168.
[36] Lavisse : VI 1, p. 271, 273, 288.
[37] ADG : 2 E 46/48.
[38] Une deuxième date du 30.10.1772 (tirée du registre paroissial) est aussi donnée, il doit s’agir de la date du mariage religieux, la première étant celle de l’acte de mariage. A vérifier.
[39] Selon la généalogie établie par Mgr de Villeperdrix, vicaire général de Nîmes.
[40] Illisible sur le document de paroisse.
[41] Selon une lettre que nous a communiquée Mme la comtesse de Chivré.
[42] Lavisse : C III 293.

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