Famille de Guasc de Saint Gervais.
par Antoine Schülé de Villalba
autres graphies :
De ou du Guasc, de
Guasq(ue), de ou du Guast, de ou du Gasc, de ou du Gas ;
après la
Révolution, la particule a pu disparaître.
Cet article a pour but de faire le point, provisoirement, sur les
informations que j’ai réunies sur cette famille dont le nom est complètement
oublié de nos jours. Cette recherche fut longue et pas facile car les documents
sont rares, dispersés quand ils n’ont pas tout simplement été détruits. Une
telle recherche n’est jamais achevée et il est à espérer qu’elle soit
poursuivie : c’est dans cette intention que je la porte à la connaissance
de tout curieux du passé. Toute personne pouvant me fournir des précisions peut
me contacter : antoine.schule@free.fr
.
Il est évident que je remercie celle ou celui qui utiliserait ce
travail d’avoir la courtoisie non seulement de citer mon nom mais encore de me
communiquer sa recherche (il est regrettable que cette remarque s’impose mais
j’ai trop souvent connu ce « pillage intellectuel », pratique
ordinaire de personne voulant se faire valoir à bon compte).
La graphie varie suivant la
nature des documents.
La graphie la plus exacte et
correspondant aux signatures des seigneurs de Saint Gervais est : de Guasc. La forme Guasq(ue) est normale
car issue d’une traduction du latin Guascus
en français. La variante Guast semble
être une erreur habituelle de lecture et due à un mot de l’ancien français gast, ayant la même étymologie[1]. Il
est possible que pour distinguer certaines filiations, un choix de graphie,
comme du Gas (attestée) ait été adopté mais cela reste à être vérifié.
Seigneurs de Saint Marcel d’Ardèche et de Saint Gervais.
Cette famille est originaire d’Alexandrie en Piémont.
Etymologie : ce nom provient du latin populaire, avec
une influence germanique wasco qui a
donné gasco et le latin a retenu la
forme vastus qui en ancien français
est devenue gast ou vast et signifiant terre non cultivée. Il y a certainement même origine que le nom basque. Nous trouvons cela dans gascon (avec un sens plus tardif, du
XVIIe siècle, qui a évolué au sens de : le hâbleur).
Blason : Ecartelé, aux 1 et 4 tranché (olim coupé)
émanché d’azur et d’or ; aux 2 et 3 d’or au lion de gueule la queue
entrelacée ; sur le tout, coupé d’or à l’aigle naissante de sable et
d’azur au porc épic d’argent[2].
Traduction : Il s’agit d’un carré, partagé en quatre et
portant en son centre un blason. Le premier et le quatrième quart est coupé par
une diagonale de gauche à droite (initialement c’était une horizontale au
milieu) séparant les couleurs bleu et jaune. Le deuxième et le troisième quart
figure un lion rouge sur un fond jaune, ayant la queue entrelacée. Au milieu de
ce blason, vous avez un petit blason qui est coupé horizontalement en son
milieu : en haut, vous avez sur un fond jaune, un aigle noir ouvrant les
ailes ; en bas, sur un fond bleu, un porc épic blanc.
Ce blason se trouvait sur une
pierre gravée selon les lois de l’héraldique sur le portail d’honneur de
l’entrée du château, soit sur la place du château, devenue actuellement la
place du lavoir. Il a été détruit à la Révolution : il ne reste plus que
la pierre de support.
Eléments connus :
Henri de Guasq accompagne Louis IX (Saint Louis) lors de la
Croisade de 1248 à 1250 ainsi que, durant les quatre ans qui suivent, en
Palestine où Louis IX renforça les places de Césarée, Jaffa, Sidon, Saint Jean d’Acre. Ce fait est dûment
attesté par un emprunt qu’Henri de Guasq
fit à des marchands génois[3] pour
financer son voyage ainsi que celui de ceux qui l’accompagnaient.
Jean Guasque, abbé d’Aniane, est nommé, en 1367, évêque de Nîmes[4].
Louis-Marie Sforza, duc de Milan,
décerne en l’an 1497, à César Guascus
le titre de sénateur pour reconnaître les mérites et les services rendus par sa
famille.
Pour Saint Gervais,
voici ce que nous savons avec certitude et à ce jour :
13.4.1480 :
Pierre de Gast[5]
est dit dans le contrat de mariage[6] de Bollène et originaire d’Alexandrie. Il épouse noble Aragonde de
Bondilhon[7] de Pont Saint Esprit (fille de Godefroy de
Bondilhon[8] et de
Catherine d’Albert Aragonde[9]).
Aragonde de Bondilhon devient
veuve.
Le 15.3.1496, elle obtient du prieur de Saint Marcel d’Ardèche une concession à perpétuité dans l’église de
Saint Marcel pour y ensevelir le corps de son mari, Pierre de Gasc.
Le 28.1.1499, elle épouse en secondes noces noble Antoine de Bagnols[10] qui
est aussi seigneur de Saint Gervais. C’est le 7.8.1508 qu’elle fait donner à François de Guasc par Antoine de
Bagnols le château et la seigneurie de Saint Gervais. Elle fait avec lui, le 20.10.1524[11], un
testament qui confirme encore que son fils, du premier lit, François de Gast[12],
hérite de la seigneurie de Saint Gervais, à la condition d’ajouter à son nom
celui de : de Bagnols[13].
1513 :
François de Gasc (de Bagnols), seigneur de Saint Gervais épouse
Antoinette de Nicolay[14],
fille de Louis de Nicolay[15] et
de Catherine de Bane[16].
Il fait son testament[17] le 17.2.1543. Les enfants mentionnés
sont :
Gervais
(légataire universel), Simon[18],
Antoine, Louis, Françoise, Claude, Catherine,
Françoise.
Simon de Gast est dit seigneur de
Cocol, habitant Saint Gervais dans son testament[19] du
3.5.1582. Il a épousé Catherine de Gailhard[20]
qu’il fait sa légataire universelle.
***
Les enfants de
Simon, fils de François :
Jean et Abraham, un second Jean,
Hercule, Pierre, Marie, Félix.
Jean de Guast[21] est
qualifié de noble et il habite Saint Gervais. Il fait son testament[22], le
21.2.1612. Il mentionne ses enfants Jean
et Angelin et désigne sa femme Jeanne de Maurin[23] sa
légataire universelle. Veuve, elle se remarie avec François Vazeyrac et lègue[24] son
héritage à son fils noble Jean de Guast le 23.6.1630.
Jean de Gast[25] est
né à Saint Gervais le 24.6.1602 et y habite. Il est qualifié de noble. Il
épouse Madeleine du Rossel[26].
Les registres
paroissiaux de Saint Gervais mentionnent plusieurs enfants :
Claude
(fille), née le 16.3.1631.
Catherine[27],
née le 27.6.1632.
Lucrèce, le
22.12.1633.
Gabriel, le
10.8.1636.
Marie, le
25.9.1639.
Louis, le
26.4.1641.
Il y a eu
plusieurs enfants naturels.
Catherine s’est mariée le 15.11.1665
avec noble Jean de Bruneau[28] de
Saint Auban, fils de Jacques[29] et
d’une de Pierre de Toussainge[30].
* * *
Catherine épouse le 6.2.1540[31] le
noble Antoine de Porcelet, fils de Honoré de Porcelet, capitaine de Fourques.
Françoise épouse le 2.3.1559[32] le
noble Louis de Virgille, fils de feu Jean de Virgille et de noble Gabrielle de
Planzolle, de Gaujac.
14.2.1566
Gervais de Gasc de
Bagnols, seigneur de Saint Gervais épouse Claude de Vincent de Bidon, de
Saint Marcel d’Ardèche.
Celle-ci devient veuve et fait
son testament[33]
le 13.9.1592 où elle nomme ses enfants :
François (dont la trace a pour
l’instant disparu), Jean, Angelin de
Gasc (seigneur des Malins), Claude,
Alphonse.
Claude est mariée avec noble
Automars de Pont Saint Esprit, capitaine au régiment corse d’Ornano.
Alphonse est décédé sans
postérité si l’on croit le règlement[34] de
sa succession du 20.7.1611.
1575 :
Rechercher l’ascendance Louis de Béranger, sieur du Guast[35].
1588 :
Rechercher l’ascendance d’Olphan du Gast[36] qui
est au service du roi à Paris.
28.1.1605 :
Jean de Guasc de Bagnols de Saint Gervais épouse Catherine de
Banne.
Par un acte[37] du 24.1.1625, où elle donne une
procuration, elle est dite veuve.
Plusieurs enfants sont issus de
ce mariage.
A propos d’une Claude
de Gasc, il est dit :
Monsieur de Casenove, appartenant à la famille Corti de
Casenove, est le commandant de la citadelle de Saint Esprit en 1603, gouverneur du fort Saint André et du bourg de Villeneuve
en 1626, avait épousé Claude de Gasc.
8.11.1670 :
Par jugement, la famille de Guasc est maintenue dans la noblesse.
Famille noble du Vivarais à l’origine.
20.9.1699 :
Louis de Guasc donne à Antoine Augustin de Monnery la terre et la
seigneurie de Saint Gervais.
17 janvier 1707 :
Noble Jacques Joseph de Guasc, seigneur du lieu, est enterré alors qu’il
est décédé hier. Fils de noble Joseph
Denis de Guasc, seigneur de St. Gervais et de feue dame L. Séguolène de
Monnery, il était âgé de 17 ans. Alexandre Tronc et Pierre Charavel signent le
registre paroissial, tenu par Esperandieu, prêtre.
5.10.1738 :
Messire Joseph Denis
de Guasc, mort la veille, est enseveli dans l’église. Il était âgé de 80
ans.
30 mars 1765 :
Don des sources de la Grand Font
et des emplacements de la fontaine (actuelle place du lavoir) par Louis de Guasc.
27 mars 1770 :
Décès de dame Catherine de Pomer de Saint Bonnet, épouse
de Louis de Guasc, seigneur de Saint Gervais.
11.9.1772[38] :
Louis de Guasc,
chevalier et baron de Saint Gervais, (8eme degré[39])
fils de Joseph-Denis de Guasc, épouse sa cousine Marie Anne de Monnery, fille
de François de Monnery et de Charlotte Matty. Il est signalé la présence de
l’abbé Marc Antoine de Guasc de Saint Gervais, prieur de Cavillargues.
En raison de ce mariage, Antoine Augustin de Monnery,
chevalier de Saint Louis, ancien major au Régiment d’Orléans, lieutenant du roi
de la ville de Grenoble, renonce à la cession des terres et de la seigneurie de
Saint Gervais (qui avait été faite en 1669) en faveur du jeune marié.
7.4.1776 :
Naissance de Catherine
Augustine de Guasc, baptisée le 11.6.1776. Le parrain est Messire Antoine
Auguste de Monery, chevalier, lieutenant pour le roi de la ville de Grenoble.
La marraine est Catherine de Monery par procuration de noble dame Catherine de
Guasc de La Valette. Messire Jacques d’Odolal ( ?), seigneur de Saint
Christol est présent.
21.6.1782 :
Louis de Guasc rédige son testament et il apparaît qu’il a
comme seul enfant sa fille Augustine.
21.9.1782 :
Ensevelissement de Louis
de Guasc (84 ou 44 ans[40]).
Noble Bruneau de Saint Auban et messire Sébastien Jean Baptiste Guinnet, avocat
et juge audit lieu de Saint Gervais, y assistent. Il est précisé que
l’inhumation s’est faite dans la chapelle où ses ancêtres se trouvent.
2.3.1786 :
Noble Marc Antoine
de Guasc, mort ce jour, prieur de Cavillargues, est enterré dans le tombeau
de la chapelle du château ( ?, cela devait être en fait dans une des
chapelles de l’église paroissiale actuelle, désignée ainsi ; dans le
château actuel il n’y a pas de chapelle), en présence de Jean Baptiste Guinnet,
remplaçant le juge du lieu.
13.11.1791 :
Catherine Augustine
de Guasc (16 ans) épouse Joseph Marie
François Régis de Plantin de Villeperdrix, baron de la Motte (de Pont Saint
Esprit et âgé de 25 ans), fils de Constant Charles de Plantin de Villeperdrix
et de Catherine Claire de Bruneau d’Ornac de Saint Marcel.
4.9.1792 :
Naissance d’un fils unique : Augustin de Villeperdrix.
Il était à Paris[41] en
août 1824 Rue neuve Saint Eustache, no 33.
1811 et 1812 :
Rechercher l’ascendance d’Esaïe Gasc, théologien. Il est dit :
« … en 1811 et 1812, les polémiques de Daniel
Encontre, professeur à Montpellier, contre Combes-Dounous et Esaïe Gasc, professeurs à Montauban,
qu’il accusait d’hétérodoxie, sont les premiers indices du « réveil »
prochain. »[42]
30 mars 1809 :
Attestation : C. A. Deguasc, épouse séparée
judiciairement de corps de M. Plantin Villeperdrix.
2.5.1841 :
Décès au château de Saint-Gervais de Catherine Augustine de Guasc.
6.1.1863 :
Augustin de Villeperdrix
décède à Pont-Saint-Esprit.
Recherches à
faire :
Voir si relations possibles avec la famille de
Guasc :
Ignace-François
Guasco :
évêque constitutionnel, né à Bastia (Corse) ; fut
élu, en mars 1791, évêque constitutionnel de Corse.
Pierre-François
Colomb de Gaste :
Propriétaire et législateur, né à Marlhes (Loire) le 23 mai
1754 ; était propriétaire à Saint-Sauveur quand il fut élu, le 1er
septembre 1791, député de Rhône-et-Loire
à la Législative, vota avec la majorité et devint, sous la période
révolutionnaire, l’un des administrateurs de ce département, puis juge de paix
de Saint-Chamond.
[1]
Le Gast, nom de lieu dans le Calvados ou Gastes dans les Landes ou encore
Gastines en Mayenne et dans la Sarthe.
[2]
Henri Jougla de Morenas : Grand armorial de France. 1939. P. 237. Il cite
pour ce blason : Armorial général Languedoc 1, Benoît d’Entrevaux.
[3]
Dictionnaire de la noblesse, de Magny.
[4]
Ménard : Histoire des évêques de Nîmes.
[5]
37920 (numérotation Soza-Stradonitz).
[6]
ADG : 2 E 14/56.
[7]
37921.
[8]
75842.
[9]
75843.
[10]
Il est seigneur de Bagnols, de Saint Michel d’Euzet, de Saint Laurent de
Carnols, de Saint Gervais, de La Roque et d’autres communes encore.
[11]
ADG : 2 E 15/53.
[12]
18960.
[13]
Dans les Archives générales de la noblesse de France, de Magny commet une
erreur en affirmant que les de Guasc sont une branche cadette des de Bagnols.
Le titre e : de Bagnols est attesté et prouvé à Me de Bezons et confirmés
par le marquis d’Aubois.
[14]
18961.
[15]
37922, 37900, 38084, 33500.
[16]
37923, 37901, 38085, 33501.
[17]
ADG : 2 E 15/111.
[18]
9480.
[19]
ADG : 2 E 14/441
[20]
9481.
[21]
4740.
[22]
ADG : 2 E 46/35.
[23]
4741.
[24]
ADG : 2 E 46/52.
[25]
2370.
[26]
2371.
[27]
1185.
[28]
1184.
[29]
2368.
[30]
2369.
[31]
ADG : 2 E 14/137.
[32]
ADG : 2 E 14/410.
[33]
ADG : 2 E 15/161.
[34]
ADG : 2 E 14/530.
[35]
Lavisse : VI 1, p. 167, 168.
[36]
Lavisse : VI 1, p. 271, 273, 288.
[37]
ADG : 2 E 46/48.
[38]
Une deuxième date du 30.10.1772 (tirée du registre paroissial) est aussi
donnée, il doit s’agir de la date du mariage religieux, la première étant celle
de l’acte de mariage. A vérifier.
[39]
Selon la généalogie établie par Mgr de Villeperdrix, vicaire général de Nîmes.
[40]
Illisible sur le document de paroisse.
[41]
Selon une lettre que nous a communiquée Mme la comtesse de Chivré.
[42]
Lavisse : C III 293.
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