Savoie : analyse comparative militaire suisse et française
Pour donner suite à mon article sur la “Neutralisation de la Savoie” (à lire sur mon blog), voici mes synthèses de deux études militaires, l’une suisse de Hans Wieland (1860) et l’autre française de Séré de Rivière (1876). Cette étude comparative vous sera fructueuse en s’accompagnant d’une carte.
Ici sont réunis tous les éléments pour imaginer les formes possibles d’un conflit ouvert en Savoie. C'est mieux qu'un jeu de guerre !
| Zone géographique étudiée. |
Hans Wieland (1822-1894), à ne pas confondre avec son frère Heinrich W. : Originaire de Bâle. Spécialiste de l’infanterie. Homme politique. Rédacteur de Allgemeine Schweizerische Militär-Zeitung. Développement de l’instruction (formation des instructeurs et officiers). Etudes sur la défense nationale.
Références de son rapport, présenté ici sous forme de synthèse:
AF E27 11 779 (version française) ou AF E27 11 773 (version allemande).
(AF pour Archives fédérales (à Berne); fonds E27; volume 11; liasse 779).
Idées sur une occupation des provinces du Nord de la Savoie par
les troupes fédérales suisses.
Hans Wieland, 19.03.1860.
1. Situation actuelle inquiétante entre France (F) et Suisse (CH)
- nécessité d'envisager occupation des provinces du Nord de la Savoie (S) par troupes fédérales.
Deux objectifs militaires :
1° occuper immédiatement la zone neutralisée de la S;
2° occuper les frontières occidentales pour permettre le renfort des troupes engagées.
- les circonstances politiques décident du début des opérations et la décision n'appartient pas au militaire, auteur du rapport.
2. Constats
- les douaniers et gendarmes en S ne peuvent pas s'opposer à une troupe entrant en force
- attitude favorable à la CH des provinces du CHABLAIS, du FAUCIGNY, du GENEVOIS et du Nord du SALEVE.
3. Plan d'opération
Opération s'appuie sur des forces réparties à GENEVE et à AUBONNE (environ 10'000 ho).
3.1 Attaque sur EVIAN et sur ligne EVIAN-ST. GINGOLPH; ST. MAURICE est une base ultérieure.
3.1.1 réquisition de tous les bateaux du LEMAN, dès occupation commencée, assurer services réguliers OUCHY-EVIAN et VEVEY-EVIAN.
3.2.2. a) s'emparer de la vallée de l'ARVE, de BONNEVILLE;
3.2.2. b) en parallèle de la conquête de l'ARVE, la division stationnée à GENEVE occupe le GENEVOIS et s'empare du MONT-VUACHE.
3.3 La div stationnée à AUBONNE se tient prête à marcher sur GENEVE.
3.4 BONNEVILLE PRIS :
-occuper positions militaires favorables entre BONNEVILLE et ANNEMASSE; - surveiller l'ARVE; - observer les passages pour ANNECY.
3.5 occupation des provinces par de petits détachements :
- un gros détachement à SALLENCHES; - observation des passages qui mènent à la vallée de l'ISERE.
3.6 actions possibles de la F (nous sommes en mars) sur la ligne d'ANNECY au FORT DE L'ECLUSE car mouvements difficiles (neige) par vallée de l'Isère pour le Sud de la vallée de l'Arve.
3.7 Le contrôle de la ligne BONNEVILLE-GENEVE permet de se porter rapidement contre toute possibilité ennemie.
4. Personnel à engager
Il faut prévoir une occupation en force de la S avec 7'722 hommes et 11 pièces d'artillerie.
A cet effet, 9 bataillons d'infanterie (bat inf) (chacun de 700 ho), 9 compagnies de carabiniers (cp car) (chacune de 100 ho), 1 batterie (bttr) de pièces de 6 (175 ho), 1 bttr pièces de montagne (mont) (115 ho), 1 bttr roquette (100 ho), 1 cp de sapeurs (100 ho), 1 cp de guides (32 ho).
4.1 Garder 6'000 ho (détachement ad hoc) et l'essentiel de l'artillerie entre BONNEVILLE et ANNEMASSE.
Répartition du solde :
400 ho EVIAN
400 ho SALLENCHES
400 ho passages col BONHOMME-SALEVE
Perte prévue : 500 ho blessés ou morts.
4.2 Prévoir les relèves par des réserves de CH (landsturm pour EVIAN).
5. Organigramme des troupes à engager
Avant-garde (Lausanne-Ouchy)
2 bat inf (1'400), 3 cp car (300), 1 cp sapeurs(100) et 1 bttr fusées (100),
soit pour l’avant-garde : 1'900 ho.
Gros
1ere brigade (Vevey)
3 bat inf (2'100 ho) et 1 cp car (100), soit 2'200 ho.
2eme brigade (Villeneuve-Bex)
3 bat inf 1 cp car, soit 2'200 ho,
soit au total pour le gros : 4'400 ho.
Réserve (Châtel-St. Denis)
1 bat inf (700), 4 cp car (400), 1 bttr pi de 6 (175) et 1 bttr pi mont (115)
soit pour la réserve : 1'390 ho.
Les différents EM se partagent les guides.
6. Recommandations particulières
6.1 Le tiers des troupes doit être constitué de suisse-allemands. Ce que Berne a de meilleur serait le mieux.
6.2 attention à l'ardeur des troupes … romandes (les "pétulants"), la Suisse allemande est bien disciplinée [ouf!]
6.3 Ne pas prendre le col fédéral Kurz: "manque de résolution".
7. Mesures de précaution
7.1 Ne pas perdre GENEVE et BALE en s'emparant de THONON et d' EVIAN et donc nécessité de garder les frontières du JURA.
7.2 Le printemps est la meilleure saison pour attaquer la S.
7.3 Les troupes F viendront de LYON (par ANNECY et FORT L'ECLUSE) pour s'emparer de GENEVE. F cherchera à contrôler l'ARVE.
Pour la défense de GENEVE: CH doit prévoir environ 6'700 ho en première urgence. La réserve d'AUBONNE est de 5'000 ho. Les brigades d'AUBONNE sont des troupes d'élite et de volontaires.
Missions principales: observer et surveiller vallée de JOUX, les passages du MARCHAIRUZ, de ST. CERGUES, du FORT DES ROUSSES.
8. Attaque d'EVIAN
EVIAN EST LA CLEF STRATEGIQUE DU NORD DE LA SAVOIE.
LA LIGNE EVIAN,ST. GINGOLPH, SAINT- MAURICE DOIT SERVIR DE BASE
AUX OPERATIONS ULTERIEURES.
Evian est le nœud central où aboutissent les routes principales et les communications du Nord de la Savoie...; par rapport à Thonon, Evian est -en plus- une forte position tactique.
Brigade 1 et 2 se concentrent entre VILLENEUVE et ST. GINGOLPH.
8.1 Engagement (voir pt 5)
1/2 bat + 1 cp car du VAL D'ILLIERS sur COL DE GOLEZE vers SIXT (dans la vallée du Giffre)
1/2 bat + 1 cp car de MARTIGNY par TETE-NOIRE sur CHAMONIX et SALLENCHES dans vallée de l'ARVE.
Avant- garde dans 4 ou 5 des plus grands bateaux du lac : 1 bttr de fusées sans chevaux, sans caissons, avec les dressoirs et 25 à 50 fusées
le meilleur bateau n°1: commandement, 2 cp de chasseurs, l cp car, 2 dressoirs de fusée, 1 détachement de sapeurs; destination: les bains d'AMPHION pour débarquement sur EVIAN.
deux bateaux n° 2 et n°3 suivent: 5 cp des 2 bat d'avant-garde; destination: 1 bateau reste à AMPHION, l'autre devant EVIAN avec le bateau n°4.
1 bateau n°4, avec 2 cp restantes, bttre de fusée et le solde de la cp des sapeurs; destination: avec le 3° devant EVIAN à deux portées de canon du rivage.
La distance entre les bateaux 1 et 4 est de 3'000 pas.
A) EVIAN PRIS:
Envoi de signaux. Bateau n°2 se rend sur la DRANSE, s'empare du PONT.
B) EVIAN PAS PRIS:
- rembarquer et gagner le large
L'attaque doit se jouer sur : 1. la rapidité de la manœuvre 2. l'effet de surprise.
Lorsque S prise, 3 à 4 bateaux assurent le service régulier.
8.2 EVIAN PRIS:
- occuper rapidement vallée de l'ARVE, BONNEVILLE;
- rapidité, efficacité, pas d'entrée triomphale, pas de discours, pas de toasts...
- marche immédiate sur vallée de l'ARVE;
8.2.1 Avant-garde : par EPINE VAILLY et ST. JOIRE sur BONNEVILLE
10 heures de marche.
8.2.2 1er détachement rejoint avant-garde à ST. JOIRE (au débouché de la vallée du GIFFRE);
8.2.3 2me détachement occupe ST.GERVAIS, atteint SALLENCHES.
Lorsque l'avant-garde est à BONNEVILLE, le premier détachement opère jonction avec le deuxième détachement aux environs de CLUSES.
Remarque: les détachements sont conduits par des officiers déterminés.
8.3 BONNEVILLE PRIS:
La div à GENEVE s'empare du MONT-VUACHE et prend position en arrière de FRANGY.
8.4 SITUATION VOULUE AU SOIR DE J +3 :
3'000 ho en arrière de FRANGY,
6'000 ho entre ANNEMASSE et BONNEVILLE,
1'500 ho en détachements sur passages,
3'500 ho à GENEVE,
5'000 ho à AUBONNE,
SOIT 18'000 HOMMES SUR LIGNE AUBONNE-GENEVE-BONNEVILLE.
9. Ripostes possibles de la F
- actions à prévoir des différentes places d'arme de la F: Strasbourg, Belfort, Besançon et Lyon.
Les positions les plus proches de notre frontière sont: NEUBRISSACH, FORT DE JOUGNE, FORT DES ROUSSES et FORT DE L'ECLUSE.
En conséquence, la CH se doit d'occuper les points de la frontière les plus exposés.
9.1 BALE : 10'000 ho
9.2 routes des VERRIERES (1 br), de STE-CROIX, de JOUGNE (1 br).
Cela nécessite une div de 7'000 ho, avec 1 br à YVERDON: prévoir une réserve de 3 à 4 bat.
La frontière du JURA jusqu'à GENEVE nécessite une armée de 38'000 ho. Avec cela , nous avons encore une réserve de 65'000 ho non-engagés.
9.4 TROUPES ENCORE DISPONIBLES
1 div à MORAT; 3 DIV ENTRE AARBERG et SOLEURE et 1 div à OLTEN.
Il s'agit de constituer une base de défense ayant une masse centrale située à AARBERG.
La F cherchera à conquérir BERNE, soit par BALE, HAUENSTEIN, soit par JOUGNE, YVERDON, MORAT.
Fin de la synthèse établie par Antoine Schülé.
La traduction française manuscrite complète de ce rapport Wieland est consultable aux Archives fédérales, selon références données en introduction.
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Voici maintenant ma synthèse de l’analyse de Séré de Rivière, pour la France. A lire utilement avec une carte relief !
Ci-dessous, vous avez, en sigle orange, les forts dits Séré de Rivière, construits jusqu’en 1914.
Raymond Adolphe Séré de Rivière (1815-1895) : Polytechnicien. Officier de Génie. Après la défaite de la France en 1870 et 1871, il a établi un système de défense, adapté aux nouvelles évolutions de la conduite de la guerre et des armements. Il combine zones fortifiées et actions des armées en campagne (le rideau défensif). Il prend en compte le chemin de fer et les nouvelles voies de communication.
Mon travail se base sur une copie du manuscrit de Séré de Rivière qui fondé sa note sur d’autres études qu’il mentionne au début de celle-ci.
| Etudes préalables |
Note sur la défense de la Haute-Savoie
Séré de Rivière, 1877.
1. Cas de figure : France (F) contre Allemagne (D) et Italie (I).
Savoie (S) pour création de diversions utiles (sans actions décisives). Le champ de bataille réel : bassins de Saône et de Seine
2. Jonctions des forces D et I sur territoire suisse (CH).
Deux variantes: respect et non-respect de la neutralité du Nord de la Savoie (S), selon traité 1815 :
2.1 EN CAS DE RESPECT:
dispositif militaire doit se prévoir en arrière de la ligne du Rhône sur le massif du Jura derrière LES BAUGES
contre-attaques: vallées de l'ARC, HAUT-ISERE, défilé des BORNES, ARVE.
2.2 EN CAS DE NON-RESPECT:
Deux perspectives: - neutralisation de la Savoie (S) et son annexion à la F;
- système de défense des Alpes.
3. Article 3 du traité du 20 novembre 1815:
"La neutralité de la Suisse sera étendue au territoire qui se trouve au Nord d'une ligne à tirer depuis UGINE y. c. cette ville au midi du lac d'ANNECY par FAVERGES jusqu'à LES CHEVAINES au-delà du lac de BOURGET jusqu'au RHôNE, de la même manière qu'elle a été étendue aux provinces du CHABLAIS et du FAUCIGNY, par l'article 92 de l'acte finale du Congrès de Vienne."
4. Cas d'hostilité F et I
Enjeu: la maîtrise des vallées ISERE et ARC.
Les avantages pour F: - destruction château MONTMELIAN; - en amont du FORT BARRAULT, vallées ISERE et ARC ouvertes en toute saison et "neiges bloquent tout secours de l'autre côté des Alpes."
S appartient maintenant à la F. Paradoxe pour la CH, si F désire une application rigoureuse du traité de Vienne, la F aurait acquis le droit de prendre si besoin en était la route du Valais.
5.1 Etudes de cas:
F contre CH, I contre CH, F contre I : la neutralité de la S est inutile.
Cependant, si F contre I+D: S situation capitale.
5.2 F contre I+D
pour I et D: bassins Saône et Seine sont les objectifs
I a les passages MONT-CENIS et PETIT-SAINT-BERNARD, cependant F possède des défenses inachevées, mais suffisantes, aux débouchées des vallées ISERE, MAURIENNE, TARENTAISE.
En conclusion, I préférerait : routes du SIMPLON, SAINT-GOTHARD, GRAND-SAINT-BERNARD, soit avec, soit sans le consentement de la CH (avec ses protestations réelles ou simulées).
LE PRINCIPAL POUR ITALIE EST DE TROUVER LA VALLEE INFERIEURE DU RHONE LIBRE DE TOUT OBSTACLE.
Une véritable course de vitesse qui implique pour F : avec rapidité, se porter en S jusqu'à la frontière et à portée de la ligne de faîte de la rive gauche du Rhône.
Objectif F : bloquer I entre St. Maurice et Monthey.
6. Séré de Rivière craint l'hostilité CH
" Les discussions de la presse, les publications des publicistes militaires, l'attitude hostile à la France de l'opinion publique, doivent nous convaincre qu'en pareille circonstance, non seulement la Suisse ne demeurerait pas neutre, mais qu'elle se joindrait à nos ennemis."
7. Principes admis:
- alliance I+D ; - rupture neutralité CH.
Passage I par CH: SAVOIE-VALAIS
- par la route au Sud du LAC LEMAN, mais barrage facile à ST.GINGOLF
- par la vallée de l'ARVE,
ligne ANNEMASSE, BONNEVILLE, CLUSES, SALLANCHES, CHAMONIX, COL
DES MONTETS, BARBERINE, TRIENT;
- par la DRANSE,
lac de THONON, ABONDANCE, COL DE MORGINS, TROIS TORRENTS, val
d'ILLIERS, MONTHEY.
p.12 "en aval de la cluse de Saint-Maurice que défendent des coupures fortifiées sans grande valeur militaire."
8. Dispositif F :
8.1 Première phase : - respecter le territoire CH; - s'établir en première urgence aux cols de MORGINS et MONTETS; - barrer gorges des EAUX-NOIRES (au-dessus CHAMONIX) et - prendre position en arrière de la frontière au col de la BALME.
8.2 Deuxième phase :
En cas de violation de la CH par I
- occupation immédiate par F : - du val d'ILLIEZ, - du col de LA FORCLAZ - du col de MORGINS;
- descendre à MONTHEY POUR MAITRISER LA CLUSE DE SAINT-MAURICE.
Objectif F: empêcher tout mouvement ennemi dans le bas-Rhône pour "imposer à l'ennemi le passage du Gothard, difficilement praticable selon les saisons."
FRANCE ACCORDE UNE IMPORTANCE CAPITALE AU COL DE MORGINS. (p.13)
9. Analyse détaillée d'un point de vue géographique
A signaler:
(p. 16) " Il existe ... à CHÂTILLON, en avant de BONNEVILLE, entre le cours de l'ARVE et celui du GIFFRE, un contrefort dont l'occupation permettra de maîtriser d'une manière absolue tout mouvement pénétrant par le bassin de l'ARVE."
(p. 16) " En attendant que nous puissions assurer la défense de la Haute-Savoie, à l'aide d'ouvrages de fortification permanente,..." prêter attention aux constructions de voies de communication.
Séré de Rivière insiste sur leurs dangers [note du rédacteur : mais il ne parle pas des avantages!].
10. Deux cas de figure en défensive:
10.1 Cas vallée de l'ARVE
- troupes quittent MARTIGNY; - retraite par la FORCLAZ; - en couverture, emploi d'une partie de l'artillerie et de l'infanterie;
- gros de la troupe: VALLORCINE, COL DE LA BALME (défense renforcée);
- au col de LA FORCLAZ, détachement retient l'ennemi;
- tenir le col de la BALME et le défilé de la TETE NOIRE;
- rendre les passages impraticables à l'artillerie;
- organiser résistances aux chalets de LA BALME, à CHERAMILLON et au village du TOUR.
Décision réservée: si infanterie coupée,
- prendre passage à la POYAZ SENTIERS DES COLS DE BERARD, SALENTON;
- résistance dans la vallée de l'ARVE partout où cela est possible;
- CHAMONIX: résistance favorable;
- si évacuation de CHAMONIX, occuper les cols de LA FORCLAZ, de VORAZ pour gagner LE FAYET, AVEC RUPTURES DES PONTS, FAIRE SAUTER PASSAGES ROUTIERS.
- établir liaison avec troupe au col de BONHOMME (troupe de l'Isère, de l'ARLY).
Rassemblement des forces:
(p. 20) " jusqu'à CLUSES où l'étranglement de la vallée se prête à l'organisation de défenses de campagne.
En arrière de CLUSES, on rencontre la route transversale de THONON à ALBERTVILLE à laquelle aboutissent tous les chemins franchissant la frontière entre l'Arve et le lac, et par laquelle nos troupes de l'Arve pourraient donner la main aux détachements opérant dans le Giffre et dans le bassin des Dranses et “principalement à celui qui sera chargé de la défense du col de Morgins."
10.2 Cas vallée de la Dranse
- abandon de la position de MORGINS et - retraite par ABONDANCE
Première résistance possible à organiser :
(p.20) "prendre position sur le contrefort qui sépare la DRANSE d'ABONDANCE de celle de BIOT, la gauche appuyée à BONNEVAUX, le centre au col du CORBIER et la droite au BIOT.";
- de BONNEVAUX, surveiller tous les passages du bas de la vallée du Rhône dans la Dranse d'Abondance;
-créer une ligne de défense s'appuyant sur la route de THONON à UGINE, par TAMMIGES, CHATILLON, CKUSES, SALLANCHES et MEGEVE;
- résistance à assurer au PONT DE BIOGE, lieu de conjonction des deux vallées d'ABONDANCE et du BIOT, lieu capital car possibilité de détourner la défense de CHATILLON. (p. 21) "Il y a donc lieu d'étudier le mode d'occupation de ce point par un ouvrage permanent."
11. En cas de retraite nécessaire:
dispositif à adopter
(p.21) "défendre de front l'entrée de la trouée d'Annecy, en se plaçant entre le SALEVE et les BORNES sur les hauteurs étagées qui s'étendent en arrière de la ROCHE."
- les corps de l'Arve et des Dranses s'unissent dans le camp retranché des SALEVES qui commande les abords de Genève.
- Objectif: la maîtrise du point stratégique que constitue GENEVE.
- ceci passe par la maîtrise:
du MONT VUACHE en face des escarpements du CREDO et dont l'extrémité Nord est soutenue par le FORT DE L'ECLUSE;
et du MONT SION: GENEVE-ANNECY, GENEVE-SEYSSEL.
p.22 " La disposition des crêtes du Mont-Sion et des extrémités des Salèves et du Mont-Vuache qui le débordent constitue une position défensive de premier ordre; les abords sont protégés vers le Sud-Ouest par la rivière des USSES qui vient se jeter dans le RHONE immédiatement en amont de SEYSSEL."
| Importance des Monts Salève sur Genève. |
Fin de la synthèse par Antoine Schülé
de la Note établie par Séré de Rivière.
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