“ Collection Rabelais “
de
Jacques Bonnaud.
Antoine Schülé
Bruno Michel directeur Médiathèque), Antoine Schülé (historien) |
La Médiathèque de Bagnols-sur-Cèze dispose d’une riche collection Rabelais, donnée par la famille d’un passionné de cet auteur, Jacques Bonnaud. Depuis son adolescence, livres, objets, affiches, programmes, étiquettes, ouvrages d’art, médailles, études critiques et revues spécialisées se sont accumulés pendant des décennies pour former une mine d’informations, mise à la disposition du public. Elle a déjà profité à de nombreuses expositions au moyen de prêts et contribue ainsi au rayonnement de la ville de Rivarol qui devient aussi celle de Rabelais.
La culture européenne existe bel et bien. À travers cette personnalité - à la fois, moine, médecin, amoureux des mots, satiriste, épicurien, sociologue et philosophe -, nous pouvons en découvrir ou redécouvrir les multiples facettes.
En 2021, j’ai rédigé plusieurs panneaux pour une exposition de la Médiathèque qui rendait hommage à Jacques Bonnaud et qui a ouvert au public sa collection pendant quelques jours. A votre lecture, je propose certains textes qui vous inviteront, je l’espère, à découvrir ce fonds littéraire d’exception et à lire les écrits d’un auteur prolifique qui prône une sagesse souriante, parfois avec finesse et parfois avec des mots crus.
Jacques Bonnaud, entouré de présidents de confréries bachiques |
Le développement de cet article est le suivant : Rabelais médecin; Epitaphe de François Rabelais par Pierre de Ronsard; les matières à instruire à un jeune; la sagesse de Rabelais à travers quelques citations; ses inventions verbales; son éloge de la fouace pour réfléchir sur la guerre; la chanson de la Dive bouteille; les compagnies bachiques; notices biographiques des illustrateurs de l’œuvre de Rabelais que vous pouvez consulter à la médiathèque de Bagnols-sur-Cèze.
Rabelais médecin
Lyon
La Cité internationale de la gastronomie a emménagé dans l’Hôtel-Dieu, là où l’auteur exerça le métier de médecin. Parce qu’au XVIe siècle, Lyon était réputée pour ses imprimeurs, François Rabelais s’y installa en 1532 pour y écrire une bonne partie de son œuvre, dont Pantagruel et Gargantua. Il commença comme correcteur de grec, chez l’imprimeur Sébastien Gryphe. Suite à un concours et à ses conférences anatomiques, il succéda à maître Pierre Rolland, au grand hôpital du Pont-du-Rhône.
Médecin, Rabelais exerça au Grand Hôtel-Dieu, édifice imposant sur les rives du Rhône. Certes peu longtemps, trois années en tout, car l’homme fut plus souvent à l’écoute de la respiration de sa prose que de celle de ses patients. De plus, il prit trop de liberté avec les règlements administratifs en vigueur.
Montpellier
Dès le XIIIe siècle, l’Université de Montpellier a été longtemps en contact avec l’École de Salerne, héritière des enseignements d’Hippocrate. En 1530, Rabelais s’inscrit à la faculté de médecine de Montpellier. Il est chargé d’un cours où il commente, dans le texte, Hippocrate (v. 460 - v. 377 av. J.-C. ; médecin grec ; physiologie sur la théorie des humeurs) et Galien (131 -201 apr. J.-C. ; médecin grec ; importantes découvertes en anatomie ; théorie des quatre humeurs). Il y est reçu au doctorat de médecine le 22 mai 1537. Il exécute des démonstrations d’anatomie devant de grands auditoires à Montpellier, Narbonne et Lyon.
Épitaphe de François Rabelais,
par Pierre de Ronsard (Le Bocage, 1554)
Si d’un mort qui, pourri, repose,
nature engendre quelque chose,
et si la génération
se fait de la corruption,
Une vigne prendra naissance
de l’estomac et de la panse
du bon Rabelais, qui buvait
toujours ce pendant qu’il vivait.
La fosse de sa grande gueule
eût plus bu de vin toute seule
(l’épuisant du nez en deux coups)
qu’un porc ne hume de lait doux.
[…]
Jamais le Soleil ne l’a vu
tant fut-il matin, qu’il n’eut bu.
Et, jamais au soir, la nuit noire,
tant fut tard, ne l’a vu sans boire.
Car, altéré, sans nul séjour
le galant buvait nuit et jour.
[…]
Mais la mort qui ne buvait pas
tira le buveur de ce monde,
Et ores le fit boire en l’onde
qui fuit, trouble, dans le giron
du large fleuve d’Acheron.
Or toi, qui que tu sois, qui passes,
sur sa fosse, répands des tasses,
répands du brie et des flacons,
des cervelas et des jambons,
Car, si encor dessous la lame,
quelque sentiment a son âme,
Il les aime mieux que les Lis,
tant soient-ils fraîchement cueillis.
Les matières à instruire
« Très cher fils,
[…] Mon fils, je t’admoneste que tu emploies ta jeunesse à bien profiter en études et en vertus. […]
J’entends et je veux que tu apprennes les langues parfaitement : premièrement la Grecque, comme le veut Quintilien, secondement la Latine, et puis l’Hébraïque pour les Saintes Lettres, et la Chaldaïque et Arabique pareillement ; et que tu formes ton style, quant à la Grecque, à l’imitation de Platon, quant à la Latine, à Cicéron. Qu’il n’y ait histoire que tu ne tiennes en mémoire présente, à quoi t’aidera la Cosmographie de ceux qui en ont écrit.
Des arts libéraux : géométrie, arithmétique et musique, je t’en donnai quelque goût quand tu étais encore petit, en l’âge de cinq à six ans ; poursuis le reste, et d’astronomie saches-en toutes les règles. Laisse-moi l’astrologie divinatrice et l’art de Lullius (l’alchimie), comme abus et vanités.
Du droit civil, je veux que tu saches par cœur les beaux textes et que tu me les compares avec philosophie.
Et, quant à la connaissance des faits de nature, je veux que tu t’y adonnes avec soin ; qu’il n’y ait mer, rivière, ni fontaine, dont tu ne connaisses les poissons, tous les oiseaux de l’air, tous les arbres, arbustes et buissons des forêts, toutes les herbes de la terre, tous les métaux cachés au ventre des abîmes, les pierreries de tout Orient et Midi : rien ne te soit inconnu.
Puis, soigneusement pratique les livres des médecins grecs, arabes et latins, sans mépriser les Talmudistes et Cabalistes, et par fréquentes anatomies acquiers-toi parfaite connaissance de l’autre monde, qui est l’homme. Et par quelques heures du jour commence à visiter les Saintes Lettres, premièrement en grec le Nouveau Testament et Épîtres des Apôtres, et puis en Hébreu le Vieux Testament.
Somme, que je voie un abîme de science ; car dorénavant que tu deviens homme et te fais grand, il te faudra sortir de cette tranquillité et repos d’étude et apprendre la chevalerie et les armes pour défendre ma maison et nos amis secourir en toutes leurs affaires contre les assauts des malfaisants. […]
Mais - parce que, selon le sage Salomon, sapience n’entre point en âme méchante et science sans conscience n’est que ruine de l’âme -, il te convient servir, aimer et craindre Dieu, et en Lui mettre toutes tes pensées et tout ton espoir, et par foi formée de charité être à Lui adjoint, en sorte que jamais n’en sois désemparé par péché. Aie suspects les abus du monde. Ne mets ton cœur à vanité, car cette vie est transitoire, mais la parole de Dieu demeure éternellement. Sois serviable à tout ton prochain et l’aime comme toi-même. Révère tes précepteurs. Fuis les compagnies des gens auxquels tu ne veux point ressembler. […]
Mon fils, la paix et grâce de Notre-Seigneur soit avec toi, amen.
D’Utopie, ce dix-septième jour du mois de mars.
Ton père, Gargantua.”
Sagesse de Rabelais
Absence de Dieu et de Raison
Rien n’est ni saint ni sacré à ceux qui se sont émancipés de Dieu et Raison pour suivre leurs affections perverses.
Gargantua
Argent
Faute d’argent, c’est douleur sans pareille.
Pantagruel 16
Bonheur du cocu
Il n’est cocu qui veut. Si tu es cocu, donc ta femme sera belle, donc tu auras beaucoup d’amis. Pantagruel
Constat
Amis, vous noterez que par le monde y a beaucoup plus de couillons que d’hommes, et de ce vous souvienne.
Cinquième livre 8
Coûteux procès
Misère est compagne de Procès.
Gargantua
Craintifs
Vous ressemblez aux anguilles de Melun : vous criez avant qu’on vous écorche.
Gargantua. Propos de Picrochole
Danger des études
Je n’étudie point, pour ma part. En notre abbaye, nous n’étudions jamais, de peur des oreillons. Gargantua 39
Défaut d’endurance
Telle est la nature et complexion des Français qu’ils ne valent qu’à la première pointe. Alors ils sont pires que diables, mais, s’ils séjournent, ils sont moins que femmes.
Gargantua 48
Dernière parole
Tirez le rideau, la farce est terminée ! Rabelais
Devise de l’abbaye de Thélème
En leur règle n’était que cette clause : Fais ce que tu voudras. *
Gargantua 57
Efficacité des lois (selon Grippeminaud)
Or çà, les lois sont comme toiles d’araignées : or çà, les simples moucherons et petits papillons y sont pris ; or çà, les gros taons malfaisants les rompent et passent à travers.
Cinquième livre 12
Excès d’épargne
Thésauriser est fait de vilain.
Gargantua 33
Face au vilain ou pervers
Oignez vilain, il vous poindra ; poignez vilain, il vous oindra.
Gargantua
Guerre
Guerre faite sans bonne provision d’argent n’a qu’un soupirail de vigueur. Les nerfs des batailles sont pécunes.
Gargantua 46
Hommes, pierres vivantes
Je ne bâtis que pierres vives, ce sont hommes.
Tiers livre 6
Ignorance
L’ignorance est la mère de tous les maux.
Cinquième livre
La moitié du monde ne sait pas comment l’autre vit.
Pantagruel
Irrésolution
Or ça, de par Dieu, j’aimerais, par le fardeau de saint Christophe, autant entreprendre tirer un pet d’un âne mort que de vous une résolution.
Tiers livre 36
Logique
Toutes choses se meuvent à leur fin.
Cinquième livre. Prologue.
Maîtrise de soi : un chef
Comment pourrait-on gouverner autrui quand on ne sait pas se gouverner soi-même ?
Gargantua
Maîtrise du temps
Jamais je ne m’assujettis aux heures : les heures sont faites pour l’homme, et non l’homme pour les heures.
Gargantua 41
Nature
Nature n’endure mutations sans grande violence.
Gargantua 23
Petit colérique
Ces petits bouts d’hommes […] sont volontiers colériques. La raison physique est qu’ils ont le cœur près de la merde.
Pantagruel 27
Philosophie et république
Ce que dit Platon… les républiques seraient heureuses quand les rois philosopheraient ou que les philosophes régneraient.
Gargantua
Prophétie annuelle et perpétuelle
Cette année les aveugles ne verront que bien peu, les sourds ouïront assez mal, les muets ne parleront guère, les riches se porteront un peu mieux que les pauvres, et les sains mieux que les malades.
Pantagrueline prognostication
Rechercher l’essentiel
Rompre l’os et sucer la substantifique moelle.
Gargantua Prologue
Rire Gargantua Aux lecteurs
Mieux est de ris que de larmes écrire,
parce que rire est le propre de l’homme.
Science
Parce que, selon le sage Salomon, sagesse n’entre point en âme de mauvaise volonté et science sans conscience n’est que ruine de l’âme.
Pantagruel 8
Touraine : jardin de France
Car je suis né et ai été nourri jeune au jardin de France : c’est Touraine.
Pantagruel 9
Le verbe au service de la verve : Inventions verbales
Patronymes
Gargantua : que grand tu as, gosier.
Gargamelle : gorge, gosier
Grandgousier : grand mangeur
Pantagruel : tout altéré
Panurge : homme à tout faire (polyvalent)
Noms de lieux ou de pays
Pays du Lanternois : î. des discussions idéologiques
Royaume de la Quinte-Essence : Rome
Île des Frères Fredon : î. des Jésuites
Île des Papefigues : î. des protestants
Île des Papimanes : î. des catholiques
Île des Macraeons : î. des personnes qui vivent longtemps
Les mots pour le dire :
un croque lardon : un pique-assiette
métagrabaliser : examiner avec soin des choses saines
un agélaste : une personne qui ne rit pas
Jeu de mots
Le service divin, le service du vin.
Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
Il disait qu’il n’y avait qu’une antistrophe entre femme folle à la messe et femme molle de la fesse.
Le grand Dieu fit les planètes, et nous faisons les plats nets.
Redondance Pour décrire Frère Jean des Entommeures
Vrai moine si onques en fut depuis que le monde moinant moina de moinerie.
Comparaison insolite
Gargantua pleurait comme une vache,
mais tout soudain riait comme un veau.
Éloge de la fouace
(une galette de fleur de froment, non levée, cuite au four ou sous la cendre)
La fouace ou fougasse (la fouée, en Touraine ; le taillé, en Suisse ; la Focaccia, en Italie) se décline selon diverses recettes, depuis le Moyen Âge. Cette préparation culinaire pouvant être salée, sucrée ou épicée, était réservée aux fêtes de l’Épiphanie, de Pâques et de village, aussi dans les Cévennes, l’Auvergne et le Rouergue.
Dans Gargantua, au chapitre 25 :
« En ce temps, qui fut la saison des vendanges, au commencement de l’automne, les bergers de la contrée étaient à garder les vignes et empêcher que les étourneaux ne mangeassent le raisin.
Auquel temps les fouaciers de Lerné passaient le grand carrefour menant dix à douze charges de fouaces à la ville.
Lesdits bergers les requirent courtoisement leur en bailler pour leur argent, au prix du marché. Car notez que c’est aliment céleste que manger à déjeuner raisins avec fouace fraîche, mêmement de raisins pineaux, des fiers*, des muscadeaux, de la bicane, et des foirards.... »
* fiers : raisins au goût de figues.
Du désir à l'incident et de l'incident à la guerre :
En réponse à leur aimable demande, les bergers de Gargantua reçoivent une pluie d’injures. Une bagarre éclate et les fouaciers sont étrillés, après avoir subi une grêle de pierres. Quatre à cinq douzaines de fouaces sont saisies et, malgré tout, leur sont payées bien au-dessus du prix normal.
Et ce refus grossier des fouaciers à vendre leur marchandise fut la cause de la guerre conduite par Picrochole, ignorant tout du comportement initial de ses hommes, mais désireux de défendre son « honneur »…
Ce récit permet à Rabelais, en de nombreux chapitres, de porter de multiples considérations ironiques sur la guerre : ses causes et ses pratiques !
La leçon de Gargantua :
« Je n’entreprendrai guerre
que je n’aie essayé tous les arts et moyens de la paix. »
Médaille de la Dive bouteille |
O bouteille pleine toute de mystères,
d'une oreille je t'écoute : ne diffères,
et le mot profères auquel pend mon cœur.
En la tant divine liqueur,
qui est dedans tes flancs reclose,
Bacchus, qui fut d'Inde vainqueur,
tient toute vérité enclose.
Vin tant divin, loin de toi est forclose
toute mente* et toute tromperie.
En joie soit l'ère de Noé close,
lequel de toi nous fit la temperie.
Sonne le beau mot**, je t'en prie,
qui me doit ôter de misère.
Ainsi ne se perde une goutte
de toi, soit blanche, ou soit vermeille,
o bouteille pleine toute de mystères,
d'une oreille je t'écoute : ne diffères.
* mensonge ** Ce sera : "Trink", "Bois".
Cinquième livre, chap. 45.
" Vous en telle ou meilleure pensée réconfortez votre malheur,
et buvez frais si faire se peut."
" Je bois éternellement. Ce m’est une éternité de beuverie,
et beuverie d’éternité."
"Lever matin n’est point bonheur
Boire matin est le meilleur."
Propos des biens ivres
- Fouette-moi ce verre galantemment !
- Nous autres innocents ne buvons que trop sans soif.
- Buvez toujours, vous ne mourrez jamais.
- Petite pluie abat grand vent. Longues buvettes rompent le tonnerre.
- L’appétit vient en mangeant, la soif s’en va en buvant.
Invitation à boire aux personnes qui le désirent
« À mon tonneau, je retourne. Sus à ce vin, copains. Enfants, buvez à pleins godets. Si bon ne vous semble, laissez-le. Je ne suis de ces importuns engouffreurs, qui, par force, par outrage et violence, contraignant les gars et compagnons à trinquer, voire à s’empiffrer, qui pis est. Tout Buveur de bien, tout Goutteux de bien, altérés, venant à ce mien tonneau, s’ils ne veulent ne boivent ; s’ils veulent, et le vin plaît au goût de la seigneurie de leurs seigneuries, boivent franchement, librement, hardiment, sans rien payer, et ne l’épargnent. Tel est mon décret. Et peur n’ayez que le vin manque comme fit aux noces de Canna en Galilée. Autant que vous tirerez par le fausset, autant j’entonnerai par le bondon. Ainsi demeurera le tonneau inépuisable. »
Dans le Prologue du Tiers-livre.
« L’odeur du vin, ô combien plus est friand, riant, priant,
plus céleste et délicieux que l’huile. »
Dans Prologue de Gargantua.
« Jamais homme noble ne hait le bon vin. »
Dans Gargantua, au chapitre 27.
Compagnies bachiques
Parmi les confréries de métier, créées dès le XIVe siècle, les confréries de vignerons ont traversé le temps et même retrouvé une nouvelle vigueur à partir des années 1960. À l’origine, elles défendaient un art de travailler la terre et de vinifier le jus de raisin, pour traduire en bouche un terroir avec toutes ses particularités.
Les confréries bachiques rendent visible le labeur du vigneron. Elles témoignent ostensiblement de sa conscience professionnelle et de son habileté. Le viticulteur est une personne dévouée à sa vigne. Cet amoureux de la nature dépend d’un sol fécond et de l’eau fertilisante et vit donc avec le ciel et la terre, créateurs de tous les miracles qui enchanteront le contenu d’un verre.
Oui, une bonne bouteille est une marque de reconnaissance à la beauté, à la grandeur de la nature, et, aussi, un hommage au travail et à la peine de l’homme qui accomplit son devoir, dans la discrétion et dans le dur labeur de tous les jours.
Louer le vin n’est point chanter l’ivresse comme le dit un disciple de Rabelais, en 1955, le Dr Messerli, amoureux de la Rhodanie, des Alpes à la mer :
« On peut de deux façons mépriser le bon vin :
en ne buvant jamais ce liquide divin
et lorsqu’on s’enivre en se montrant indigne ;
pas boire ou boire trop portent tort à la vigne. »
Illustrateurs de la collection Rabelais
(avec les cotes de référence de la Médiathèque)
* Dino Battaglia (1923 - 1983) : BON 294
Milanais reconnu comme un des maîtres de la BD italienne ; dessins pour de nombreux journaux ; illustrateurs d’auteurs : Melville, Maupassant, Lovecraft, Saint-Exupéry… ; auteur d’hagiographies religieuses catholiques ; participation à des ouvrages didactiques de nature historique (Histoire de France en bandes dessinées).
* Jean André Chièze (1898 - 1975) : BON 271
Initié à la xylographie par Henri Focillon ; professeur de dessin ; peintre, écrivain et lithographe ; amoureux des régions de France : Corse, Provence, Bretagne et Vivarais. Graveur sur bois ayant une grande maîtrise technique.
* Salvador Dali (1904 - 1989) : BON 265
Peintre, sculpteur, graveur, scénariste et écrivain catalan ; études artistiques à Madrid ; jeune, il a commencé par des dessins au crayon, la gravure et la peinture impressionniste, jusqu’en 1919 ; après ses études où ses œuvres sont marquées par le cubisme, il rejoint les surréalistes à Paris ; il vit huit ans à New York où il fait fortune ; passionné par l’art de la Renaissance lors de son retour en Catalogne en 1949 ; il privilégie divers thèmes : le rêve, la sexualité, le comestible, sa femme Gala et la religion ; illustrateur de Don Quichotte, des Essais de Montaigne ; abandonnant le freudisme et l’anarchisme, il effectue un retour au catholicisme ; personnage fantasque aux éclairs de génie comme de folie.
* Ludovic Debeurme (1971 - ) : JA RAB Conte
Auteur de nombreuses bandes dessinées ; aime illustrer un monde poétique et onirique ; le monde de l’enfance avec ses fantasmes l’inspire ; il allie technique graphique et talent narratif.
* André Derain (1880 - 1954) : BON 281
Un des peintres fondateurs du fauvisme (couleurs vives et dessin simplifié) ; il a connu Maurice de Vlaminck et Henri Matisse ; formé à l’Académie Julian ; au début, influence de Paul Gauguin ; passionné par les arts "primitifs" ; participe avec Braque et Picasso à l’invention du cubisme (cézano-cubisme) ; mobilisé dans l’artillerie il sert en Champagne, dans la Somme, à Verdun, au chemin des Dames jusqu’en 1917 puis dans l’Aisne et les Vosges ; illustrateur de : André Breton, Oscar Wilde, Rabelais ( pour Albert Skira éditeur de Pantagruel : 79 bois gravés en couleur), Ovide, Antonin Artaud, Pétrone ; créateur de marionnettes mécaniques ; sculpteur et auteur d’affiches ; dessine des décors et crée des costumes pour 13 ballets, 2 opéras 1 opérette et 2 pièces de théâtre ; il a eu pour élèves Constantin Nepo et Balthus.
* Hervé Dirosa (1959 - ) : BON 296
Sétois, grand voyageur, divers pays inspirent son œuvre ; fondateur du Musée des Arts modestes à Sète ; il a travaillé avec Richard Dirosa ; aime les arts de la rue (graffiti).
* Paul Gustave Louis Christophe Doré (1832 - 1883) : BON 282, 283 et 147
Grand sens de l’observation ; très jeune, auteur de caricatures ayant ses proches pour sujets ; s’inspire de Cham et de Rodolphe Töpfer ; se spécialise dans les histoires à estampes ; illustre très tôt de journaux satiriques ; auteur d’album ; lance les premières bandes dessinées en France ; aime surtout le crayon lithographique, le dessin direct sur la pierre ; sculpteur religieux ; illustre Dante, Rabelais (99 vignettes, 14 planches hors texte gravées sur bois), Perrault, Virgile, Milton, Shakespeare et Balzac ; en 1854, il réalise près de 500 vignettes contre la Russie (guerre de Crimée) où il utilise des astuces graphiques ; plus tard, il renonce à la gravure sur cuivre pour adopter la technique du bois de teinte pour obtenir des effets picturaux (dessin direct au lavis et à la gouache sur du bois dont la surface dure a été travaillée au burin) ; illustrateur de la Bible en deux volumes ; engagé dans la Garde nationale de Paris, il est l’auteur de toiles patriotiques (1870) ; il meurt d’une crise cardiaque à 51 ans.
* Albert Dubout (1905 - 1976) : BON 264, 235
École des Beaux-Arts de Montpellier ; peintre (70 tableaux peu connus) ; illustrateur de Boileau, Beaumarchais, Mérimée, Rabelais, Villon, Cervantès, Balzac, Racine, Voltaire, Rostand, Poe, Courteline, Frédéric Dard ; auteur d’affiches de cinéma et de théâtre ; publicitaire (couvertures de livres et des pochettes de disques) ; dessins humoristiques et pornographiques ; auteur de courts métrages d’animation ; il aime Palavas-les-Flots (célèbres caricatures du "Petit train de Palavas").
* Ferdinand Dubreuil (1891 - 1970) : BON 286
Il a travaillé dans l’atelier de Henri Matisse ; il a étudié la peinture (env. 900 toiles) et la sculpture ; peintre de natures mortes ; ensuite, il se fait connaître pour ses portraits ; plus tard encore, il s’initie à la gravure (env. 600) ; illustrateur de : Bernardin de Saint-Pierre, Henri de Régnier, Marcel Prévost, Hugues Rebell, Pierre de Ronsard ; il réalise des cartons de tapisserie (env. 20 pour Aubusson).
* Jules Arsène Garnier (1847-1889) BON 303
Peintre, graveur et illustrateur français ; connu pour ses scènes de genre médiévales et anecdotiques ; auteur de 160 compositions pour illustrer l’œuvre de Rabelais, exposées en Angleterre, en 1890, où elles furent saisies, car jugées "attentatoires à la morale".
* Joseph Hémard (1880 - 1961) : BON 275
Dessins humoristiques ; auteur de bandes dessinées pour des journaux illustrés et d’histoires en images ; illustrateur d’auteurs classiques : Balzac, Molière, Rabelais, Rostand, La Fontaine, Voltaire, Courteline, Pergaud ; emploi de la technique du pochoir. Décorateur pour : costumes de revues et opérettes, assiettes, bars et restaurants. Il a publié une autobiographie en 1928.
* René Georges Hermann Paul (1864 - 1940) : BON 276
Étudie les arts décoratifs à l’Académie Julian ; adhérent aux thèses révolutionnaires et anarchistes et illustrateur de périodiques libertaires ; amoureux de la Camargue, il termine sa vie aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
* Marcel Joseph Jeanjean (1893 - 1973) : BON 236 1-5
Dessinateur dans un journal de guerre (Le Canard poilu) ; peintre officiel de l’Armée de l’Air ; illustrateur de livres pour la jeunesse (dont les Aventures de Fricasson) et des œuvres de : Raoul Mortier, de François Villon, Léopold Sedar Senghor, Alphonse Daudet, Rabelais ; dessin publicitaire pour les usines d’aviation Amiot.
* Jean-Yves Mitton, dit John Milton (1945 - ) : BON 438
Retouche des bandes étrangères pour répondre à la censure ; créateur de planches humoristiques et réalistes ; il imagine des séries de science-fiction en BD ; auteur d’un album érotique ; il a mis en BD des auteurs à succès (pour le Ben-Hur par exemple). Intronisé à la Compagnie de la Côte du Rhône gardoise.
* Louis Morin (1855 - 1938) : BON 255
Peintre, dessinateur et écrivain parisien ; au "Chat noir", spectacle d’ombres ; fondateur du salon des Humoristes ; collabore à de nombreux journaux humoristiques ; apprécié aussi pour ses décorations murales.
* Albert Jules Alexis Robida (1848 - 1926) : BON 284
Devant devenir notaire, il préfère sa vocation de caricaturiste ; illustrateur de guides touristiques et d’ouvrages de vulgarisation historiques ; illustrateurs d’auteurs : Villon, Rabelais, Cervantès, Swift, Shakespeare, Balzac ; peintre de maisons closes ; passionné de science-fiction ; auteur de 60 ouvrages et 60 000 dessins, participation à 200 livres illustrés, 70 revues de presse.
* Samivel, pseudonyme de Paul Gayet-Tancrède (1907 - 1992) : BON 299
Lecteur de Charles Dickens (Les aventures de Mr Pickwick), il adopte ce pseudonyme ; écrivain (nouvelles, pièces de théâtre), réalisateur de films documentaires et peintre ; dessins, aquarelles et illustrations pour des revues, livres et albums sur l’alpinisme, sa passion (un amoureux de la Savoie) ; auteur d’affiches, de publicités, de cartes postales illustrateur de : Villon, Rabelais, Ramuz, La Fontaine, Swift ; auteur d’albums pour enfants ; très engagé pour la protection de la nature et de la vie.
* Pierre Gustave Eugène Staal, dit Gustave Staal (1817 - 1882) : BON 280
Peintre et graveur ; emploi de nombreuses techniques : burin, eau-forte, taille-douce, lithographie ; illustrateur de : Eugène Sue, Balzac, Germaine de Staël et livres pour enfants de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont ; réalise de nombreux portraits d’auteurs ; illustrateur de plusieurs périodiques.
* Claude Verlinde (1927 - 2020) BON 447
Influencé par la Renaissance et les œuvres de Jérôme Bosch ; artiste-peintre et sculpteur ; auteur de gravures ; créateur de masques et costumes pour pièce de théâtre ("Jafabule", au Festival d’Avignon) ; expositions aux titres révélateurs : "Du Fantastique au Visionnaire" et "Le Réel et l’Imaginaire".
* Ignasi ou Ignace Vidal (1903-1941) BON 308
Originaire de Barcelone ; peintre de figures, portraits, graveur, illustrateur ; très actif dans la Principauté de Monaco depuis 1941 ; reste connu pour la qualité de ses estampes.
Antoine Schülé
Août 2021
Contact : antoine.schule@free.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire