Armes biologiques
par Antoine Schülé
11 février 2023
Historien de la sécurité et de la défense, je me suis très tôt intéressé aux armes biologiques dont l’emploi remonte aux origines de l’humanité. Les analyses de nombreuses batailles au cours des siècles m’ont rendu attentif au fait que le surgissement inattendu d’une maladie a parfois joué un rôle décisif dans le sort d’une bataille.
Le grand public européen était peu informé de ce type de menace, car, depuis les années 1980, l’obsession médiatique et politique sur l’arme atomique a occulté leur danger bien réel. Vache folle, grippe aviaire, SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) et, bien sûr, le Covid ont enfin sensibilisé à cette question les gouvernements et les populations. Chacun a mesuré leurs retombées politiques, économiques d’envergure locale, régionale ou mondiale.
Introduction
L’homme du néolithique ignorait ce qu’étaient des bactéries1, des virus2, des parasites, des mycètes3 ou encore des toxines, ces agents biologiques classiques. Par contre, il savait utiliser leurs effets, soit mortels sur un ennemi, soit pour le rendre incapable de se défendre. Sous le terme de "poisons", depuis l’Antiquité à nos jours, le génie humain n’a pas cessé de les perfectionner.
Les découvertes de Pasteur (1822 - 1895) ont ouvert de nouvelles recherches pour augmenter l’efficacité de vaccins ou de mesures d’hygiène afin de protéger la vie. Les connaissances génétiques actuelles et la biotechnologie ont transformé quelques scientifiques en apprentis sorciers pour élever la virulence de germes afin de les employer comme armes de guerre. Chaque fois, des progrès ont été réalisés pour lutter contre les ravages que ces micro-organismes4 occasionnaient. Le revers de la médaille est que tout savoir peut être au service du bien ou du malheur de la vie animale, végétale ou humaine.
Les juristes ont rédigé des conventions internationales pour limiter la production et l’utilisation de cette arme redoutable, en raison de ses effets non maîtrisables dans l’espace et dans le temps. Quatre emplois sont possibles : usage militaire sur le champ de bataille (Stalingrad), sabotage derrière le front de guerre (Mandchourie), élimination individuelle (Heydrich) et terrorisme (secte Aum, contamination d’un réservoir d’eau ou d’un système de climatisation).
Toutefois, aucun texte juridique ne saurait empêcher les conséquences dues à une erreur humaine. Comme vous ne l’ignorez pas, les scientifiques ne se trompent jamais : ils sont infaillibles et ils ne peuvent se tromper que scientifiquement, il va sans dire ! L’histoire nous apprend cependant qu’ils ont parfois provoqué des incidents catastrophiques, très souvent cachés au grand public. Pour éviter de payer des dommages ou de reconnaître des recherches interdites par les conventions internationales, les États ou laboratoires en faute ont servi de magnifiques mensonges. De nombreux media ou pseudo-experts les ont repris fidèlement, par souci, sans aucun doute, d’assurer la "véracité de l’information". En plus, celle-ci est prétendue vérifiée, alors qu’elle est plus ou moins brillamment occultée, quand elle n’est pas tout simplement trahie, en toute connaissance de cause… J’en signalerai quelques-uns dans cet exposé de synthèse.
Le travail d’historien ne consiste pas à servir ce faux, ayant reçu l’onction d’un gouvernement ou d’une opinion médiatique dominante, diffusée pour des raisons très diverses. Son but est de connaître le vrai afin que l’expérience du passé puisse nous préserver des erreurs du passé : d’ailleurs, cet objectif n’est-il pas qu’une illusion ? Plus j’avance en âge, plus j’ai tendance à le croire : triste constat.
La vérité a une durée de vie généralement beaucoup plus courte que le mensonge ! Dire la vérité n’est pas facile. La vérité n’est pas toujours plaisante pour les personnes qui veulent encore l’entendre, bien sûr. Avant d’être connue, la vérité est souhaitée par tous. Dès que connue, elle est très souvent détestée, mais moins encore que la personne qui a osé la proclamer et la démontrer de façon factuelle.
Photomontage du SDIS
Définitions
L’arme biologique est en soi un vrai paradoxe5 : une vie favorisée pour susciter la mort voulue.
Les armes biologiques sont conçues pour infliger aux hommes et aux animaux des maladies ou des altérations morbides, en utilisant des insectes nocifs ou autres organismes, aussi bien vivants que morts ou leurs produits toxiques. Elles peuvent aussi détruire ou endommager les cultures. Leur emploi, leur fabrication et leur stockage sont officiellement interdits.
Quelle distinction établir entre une arme chimique et une arme biologique ? L’arme chimique occasionne des lésions de façon immédiate ou en un temps très court, alors que la biologique se révèle de façon échelonnée, après plusieurs jours ou plusieurs semaines. La toxine est presque une arme chimique naturelle.
Les bactéries pénètrent dans l’organisme par voie respiratoire, digestive ou cutanée. Elles réagissent aux antibiotiques, mais deviennent parfois résistantes avec le temps et en raison d’une utilisation immodérée ou inutile de ces derniers.
Les virus sont d’une taille nettement plus petite que les bactéries. Ils se reproduisent uniquement dans les cellules qu’ils infectent et dans lesquelles ils vivent comme des parasites. Ils ne réagissent pas aux antibiotiques.
Les toxines sont des substances d’origine animale (venin de serpent par exemple), végétale (comme la ricine) ou microbienne. Une grande différence avec les autres agents biologiques : elles sont inertes et ne se reproduisent pas. Il existe des toxines protéiques (toxine botulinique) et non protéiques (les trichotécènes, issus de moisissures). Les toxines sont associées au virus de la grippe pour en faciliter la propagation.
La force d’un agent infectieux dépend de ses propriétés, d’un environnement d’emploi et de la réceptivité de l’hôte. Son apparition peut être soit sporadique (botulisme), soit endémique (choléra, paludisme), soit épidémique (grippe) et soit pandémique (Covid).
Deux voies de transmissions à identifier : Transmission directe : contact corporel (maladies vénériennes) ; infection par gouttelettes (grippe, rougeole, tuberculose). Transmission indirecte : véhicules (objet inanimé contaminé : lettre, colis ou autre) ; vecteurs (arthropodes ou autres vivants ou par transport passif : tiques, chats, pigeons, acariens, rats, insectes) ; hôtes intermédiaires (êtres vivants infectés, favorisant le développement de l’agent infectieux : l’anophèle et la malaria).
Les critères descriptifs d’une maladie transmissible répondent à des critères précis (non respectés pour le Covid 19, ce qui est surprenant) : la mortalité : nombre de décédés sur 1 année et pour 100 000 habitants ; la létalité : le rapport entre patients atteints (les cas) et ceux morts de cette même maladie (en distinguant les cas de comorbidité) ; l’incidence : la probabilité d’une maladie sur un type de population et la période prévisible d’extension jusqu’à sa décroissance ou son extinction ; la prévalence : la mesure du nombre de patients possibles à un moment donné en raison d’une maladie.
Pour prendre des mesures efficaces contre les agents biologiques ou chimiques, il est d’une absolue nécessité d’identifier l’agent causal qui varie en fonction de plusieurs critères : sa toxicité, mesurable selon les lésions provoquées ; sa latence, c’est-à-dire le temps écoulé entre l’exposition à l’agent et l’apparition des symptômes ; sa persistance, la durée pendant laquelle le produit toxique est actif sur un lieu ; sa transmissibilité, sa capacité de passer d’un être vivant à un autre.
Les agents B sont des agents microbiens, biologiques ou des toxines. Ils sont développés, produits, stockés ou vendus pour nuire à l’ennemi. Quels sont les critères de sélection retenus par les biologistes ? 1) déclencher une maladie grave avec peu de germes ; 2) provoquer une contagiosité élevée ; 3) obtenir un temps d’incubation court et prévisible ; 4) prévoir qu’il n’y ait ni immunité ni résistance dans population ciblée ; 5) produire en grande quantité à bas coût ; 6) concevoir un agent stable et se conservant facilement ; 7) sa dispersion doit être facile (artillerie, aérosol, vecteurs vivants, etc.) ; 8) assurer une protection efficace pour l’agresseur ; 9) obtenir une persistance limitée et une facilité de contrôle à la fin de l’engagement.
Le microbiologiste américain Théodore Rosebury a défini les critères de militarisation des agents B en 1949 :
1. Répondre aux contraintes de l’arme vectrice et de la météorologie ;
2. Assurer une protection facile de l’employeur et difficile de l’adversaire ;
3. Maîtriser la rapidité des effets ;
4. Contrôler la durée de persistance sur la cible ;
5. Rendre difficile la détection de l’agent ;
6. Envisager la multiplicité des cibles et des portes d’entrée ;
7. Prévoir les possibilités de traitement pour ses propres troupes ;
8. Provoquer des effets psychologiques sur les civils
L’URSS a été en capacité de produire 1 800 tonnes de charbon par an, arme biologique attractive en raison de son faible coût. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : pour une agression sur un territoire de 1 km², les coûts estimés sont à 2000 $ avec des armes conventionnelles, à 800 $ avec une arme nucléaire, à 600 $ avec une arme chimique et à 1 $ pour une arme biologique.
À ce jour, il y a 57 agents B disponibles et en voie de développements. Retenons quelques noms : virus (Ebola, fièvre jaune, Chikungunya) ; bactéries (vibrio cholerae, yersinia pestis) ; rickettsies (rickettsia quintana) ; champignons (hsitoplamsa capsulatum) ; toxine (botulinique, ricine, vérotoxine) ; prions (vache folle, scrapie, Creutzfeld-Jacob).
Quelles sont les orientations de la recherche actuellement ? Deux axes sont suivis. Le premier consiste à optimiser les agents naturels connus en les rendant plus agressifs : accroissement de virulence, plus forte résistance aux antibiotiques, allongement de la durée de vie de l’agent en milieu extérieur, extension des cibles dans l’organisme (poumon, cœur, cerveau, voie digestive ou système nerveux). Le second est le plus inquiétant, car de nouveaux agents sont créés, en utilisant les progrès de la biotechnologie et de la génétique moléculaire qui, en ce cas, ne se mettent plus au service de la vie, mais au service de la mort à grande échelle.
Les militaires reçoivent une instruction en cas d’alarme atomique, chimique ou biologique. Les exercices ont pour buts d’employer correctement et rapidement les mesures de protection, adaptées à divers engagements possibles, de transmettre les alarmes et informations aux autres comme à l’échelon supérieur et surtout de poursuivre la mission, dans les limites imposées par l’arme ABC6 employée.
Un fantassin suisse était7 entraîné sur le port du masque en assurant une mission de combat, de façon progressive, de 20 minutes au début de sa formation jusqu’à 4 heures au final. Engager des armes avec un masque dans des conditions réelles nécessite un véritable entraînement : à titre personnel, pendant 24 heures et dans les années 1980, j’ai porté un masque dans un fortin où étaient engagés une mitrailleuse et un canon antichar, en conditions réelles avec des tirs espacés, mais dans une pièce où le simple fait de l’enlever impliquait une mort certaine. Celui-ci pouvait être branché sur un filtre soit individuel à durée limitée (pour quitter l’enceinte, en de courtes périodes), soit collectif à l’emplacement de la pièce. Les ordres pour coordonner les tirs avec d’autres armes se donnaient au moyen de laryngophones.
Ancienneté d’emploi
L’homme du Néolithique connaît déjà les plantes et animaux ayant des toxines ou des venins mortels (serpents, araignées). Les chasseurs et guerriers ont très tôt su employer le curare8 et des toxines d’amphibiens9 pour empoisonner leurs flèches.
Les archers scythes trempaient leurs flèches soit dans des cadavres d’animaux en décomposition, soit dans du sang putréfié, soit encore dans du fumier. Une simple blessure de ces flèches, devenues ainsi toxiques, pouvait être mortelle. Le tétanos provoque d’abord des contractures musculaires graves, voire des gangrènes chez les blessés.
L’eau des puits était souvent contaminée par la variole.
Dans l’Antiquité, une tactique de la guerre consistait à conduire l’armée ennemie dans des terrains marécageux : Hermocrates au siège de Syracuse en 414 av. J.-C. ou Cléarchos au siège d’Astacos vers 350 av. J.-C.. Boire l’eau naturellement contaminée ou laver des blessures avec celle-ci rendait des soldats inaptes au combat, quand ceci ne les tuait pas.
En 300 av. J.-C. les Grecs polluent des puits ou des sources d’eau potable avec des cadavres d’animaux. Les Romains et les Perses procèdent de même.
En 1155, à la bataille de Tortona, Barberousse empoisonna des puits avec des cadavres de soldats morts au combat. La peste s’est ainsi propagée : "peste" est un mot d’origine grecque signifiant "fléau".
En 1346, lors du siège de Caffa (de nos jours Feodossias), les Mongoles, ayant pour chef Djanisberg, projettent au moyen d’une catapulte des cadavres de pestiférés sur ce comptoir commercial italien, situé sur le bord de la Mer Noire, en Crimée. Les premiers témoignages de cette peste sont en Chine en 1331. Les Génois sont obligés de fuir et, après leur retour en Italie. Ils sont à l’origine de la deuxième grande épidémie de peste en Europe et sur le pourtour de la Méditerranée. Cette maladie sera endémique pendant trois siècles : un tiers de la population perdra la vie ; des villages entiers seront vidés de tout habitant.
En 1495, lors de la campagne de Naples, les soldats espagnols donnent aux Français du vin, contaminé avec du sang de lépreux.
En 1763, le colonel anglais Bouquet, en fait un Vaudois d’origine, commandant de forces armées de Pennsylvanie, distribue des couvertures infectées par le virus de la variole aux Indiens d’Amérique du Nord. Les fusils contre des flèches ne suffisent pas. Bon, ce fut certainement aux noms de la démocratie et de la liberté, bien entendu : une grande victoire des "Gentils" contre les "Méchants", comme certains films hollywoodiens vous le proclament encore de nos jours… La propagande pour se donner des airs vertueux est aussi vieille que le monde ! Heureusement que le regard de l’historien corrige ces clichés qui ont la vie dure.
En juillet 1863, lors de la guerre de Sécession, le général Johnston pollue les points d’eau potable de Vicksburg avec des cadavres putréfiés de moutons et de porcs.
Arrêtons cette liste, qui n’est pas exhaustive, pour aborder les perfectionnements humains donnés à cette pratique de la guerre. Les progrès de la science ont deux faces, l’une positive et l’autre négative.
Recherches médicales
En 1864, Louis Pasteur identifie le rôle des germes dans les maladies contagieuses. Le germe est un agent pathogène ou agent infectieux ou un microbe et désigne aussi bien les bactéries que les virus, les protozoaires et les champignons. La disparition des maladies épidémiques passe par la chasse aux "microbes", pour employer le terme retenu par le grand public.
Le 12 avril 1874, Robert Koch étudie la maladie du charbon qui atteint les bovins. L’analyse microscopique lui permet d’identifier d’infimes points transparents dans le sang des animaux contaminés : des spores10.
Il inocule de ce sang contaminé à des lapins et des souris grises et constate les mêmes effets ravageurs.
Il découvre le moyen de cultiver ces bactéries dans l’humeur aqueuse du globe oculaire de bœufs et qu’il récupère dans les abattoirs : une température de 30° - 35° est idéale pour leur prolifération.
Cette spore sera dénommée "Bacillus anthracis"que l’on appelle plus couramment "agent du charbon". Sa découverte est essentielle. Il a mis au point la production scientifique de ce qui est devenu, entre les mains d’autres spécialistes, une arme biologique.
Oui, "science sans conscience n’est que ruine de l’âme", cet antique dicton, remis à l’honneur par Rabelais, devrait être affiché dans tous les laboratoires biologiques.
Bactéries du charbon
Les signes cliniques du charbon militarisé sont : dans un premier temps, forte fièvre, maux de tête et nausées avec vomissements ; dans un second temps, gêne respiratoire et toux ; dans un troisième temps, convulsions et méningite purulente ; au final, coma et mort. Il existe un traitement efficace si cet agent est tôt identifié : la prise de ciprofloxacine pendant 60 jours est un antibiotique puissant. Les locaux comme les systèmes de ventilation ou de climatisation infectés occasionnent des coûts très importants.
Le 15 juin 1894, Alexandre Yersin, lors de la peste à Hong Kong, a pratiqué diverses analyses. Depuis le 5 mai, le 90 % des patients atteints par la peste meurent en quelques jours. Il constate des bubons11 à l’aine ou aux aisselles des pestiférés. Pour effectuer des prélèvements sur ces bubons, il achète des cadavres.
Au microscope, il découvre une purée de microbes, de petits bâtonnets trapus aux extrémités arrondies. Il inocule ceux-ci à des souris et des cobayes : ils meurent tous. Le bacille de la peste se nomme "Yersinia pestis".
De très nombreux rongeurs en sont victimes, notamment les rats qui ont dispersé ce fléau dans le monde avec le commerce maritime. La transmission se fait d’un animal infecté à un animal sain par piqûres de puce : il en va de même pour l’homme. Dans l’Antiquité, la peste a été confondue parfois avec le typhus12.
Pasteur13 met au point une caractérisation des microbes très dangereux pour les humains et leur mise en culture. Il crée des vaccins pour en atténuer leur violence. Le procédé d’inactivation de cultures bactériennes est très efficace.
L’emploi de ces cultures pour prévenir ou combattre les maladies est une merveilleuse découverte : les vrais vaccins ont éradiqué des maladies comme la variole, le choléra, la tuberculose14 et la poliomyélite.
Leur mauvais emploi afin de propager la maladie est une calamité pour l’humanité. Les armes biologiques sont élaborées contre les hommes ou les animaux ou les plantes.
Perte de maîtrise d’emploi, un exemple : la myxomatose15.
En Australie, les lapins prolifèrent et causent des dommages aux terres cultivées. L’idée vient à Pasteur de créer, sur cette cible bien spécifique, une maladie épidémique pour les éliminer. Pasteur cultive le microbe du choléra de poule dans des bouillons de viande. Le produit obtenu est arrosé sur la nourriture des lapins qui diffusent la mort et meurent. Le gouvernement australien refusera ce procédé.
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Il n’en fut pas ainsi.
Le neveu de Pasteur, le Dr Adrien Loir, donne suite aux plaintes de Mme veuve Pommery qui subit des nuisances dues aux lapins : ils creusent des terriers au-dessus de ses caves. Le vendredi 23 décembre 1887, le Dr Loir arrose une botte de foin de cette culture bactérienne. Mille lapins en mangent ; dix-neuf sont retrouvés morts et d’autres meurent dans leurs terriers.
En 1938, sur un milliard de lapins, il n’en reste plus que cent millions : la myxomatose se transmet par puces et moustiques et touche seulement les lapins : trois jours d’incubation et mortalité au bout de 8 à 10 jours.
Le professeur Paul Félix Armand Delille, membre de l’Académie de médecine, entend détruire les lapins de sa propriété de Maillebois en Eure-et-Loir. De Lausanne, il reçoit une souche sud-américaine du virus de la myxomatose.
Il répand le produit dans les terriers le 14 juin 1952. Le 90 % des lapins sont détruit sur son domaine de 300 ha. L’ennui est que cette maladie se propagea dans toute la France et les lapins d’élevage seront aussi atteints. C’est une catastrophe économique pour les éleveurs ou chasseurs ou fourreurs et un avantage certain pour les agriculteurs.
Le 4 août 1956, en reconnaissance pour son acte, ce professeur sera médaillé par le Ministère de l’Agriculture. La mortalité a diminué en l’espace de trois ans, de 99,99 % à 95 % ; en 1970, elle ne fut que de 50 %. Les lapins vivants étaient devenus résistants au virus.
Cet emploi de virus contre les lapins illustre le problème du manque de maîtrise de sa diffusion : ce qui est survenu à ces sympathiques animaux peut aussi se produire chez l’homme !
Exemples historiques de production et d’accidents
L’ensemble de ces découvertes scientifiques a eu une application militaire avec deux objectifs : protéger ses propres troupes et causer un maximum de dommages à l’ennemi.
Pour commencer, donnons la parole au Dr Ira L. Baldwin16 qui explique son acceptation rapide de la fonction de directeur américain de recherche sur la guerre biologique , en décembre 1942 : "Il ne me fallut que vingt-quatre heures pour me décider. Après tout, l’immoralité de la guerre n’est-elle pas la guerre elle-même ? En guerre, vous démarrez avec l’idée de tuer des gens, ce qui est pour moi le côté immoral de la guerre. Après cela, qu’importe la façon dont vous tuez les gens."17 Son propos a le mérite d’une franchise et je vous laisse libre de conclure sur la moralité atomique de ce type de raisonnement qui règne encore de nos jours chez quelques savants fous !
Parcourons, par pays et de façon rapide, les progrès dans l’évolution de ces armes.
France
Suite à l’attaque chimique allemande de 1915 et aux expérimentations américaines du XIXe s., les Français ont étudié l’armement biologique, dès 1921, avec l’usage de la peste, du charbon et la toxine botulique. Trois axes sont donnés aux chercheurs : étudier ce que l’ennemi pourrait utiliser, les mesures de protection possibles et comment riposter avec les mêmes moyens.
En 1923, le site de Servan Livry en Seine-Saint Denis est retenu pour la mise au point d’un obus d’artillerie afin de disséminer les agents toxiques. Le problème principal à résoudre : comment procéder afin que les agents pathogènes ne soient pas détruits lors de l’explosion. En 1926, une bombe sera testée dans le Morbilhan. Leurs recherches en restèrent au niveau expérimental, faute de moyens financiers pour les poursuivre.
Angleterre
Février 1934, l’Angleterre crée la Britisch Biological Warfare Project, en invoquant leurs soupçons quant à des recherches allemandes pour construire un programme biologique offensif.
La direction du Microbial Research Etablishment est confiée au spécialiste de chimie bactérienne, Paul Fildes en 1934, dans le camp militaire de Porton-Down. Aspect important à relever quant aux intentions anglaises : en vue de décimer le bétail allemand, leurs premières prospections se portent sur les maladies spécifiques aux animaux et aux plantes. En mars 1937, un rapport établit les analyses de l’emploi de la fièvre aphteuse.
En 1942, à l’initiative de Winston Churchill, les études sont orientées sur le charbon et le botulisme. Le motif affirmé par WC est sa volonté de dissuader les allemands à employer les gaz toxiques : or, Hitler, pour en avoir subi les effets, n’a jamais songé à l’emploi de ce type d’arme, selon les documents actuellement réunis18.
Pour rappel, les États-Unis ont mis au point la bombe atomique en prétendant que l’Allemagne était sur le point de l’engager : à ma connaissance, les historiens jusqu’à ce jour n’ont trouvé aucun document ou témoignage concret pouvant le démontrer.
Restons prudents face aux bonnes intentions évoquées par un pays en guerre : aujourd’hui autant qu’hier. La tentation des dirigeants de l’un ou l’autre des belligérants est toujours grande de projeter sur l’ennemi ce qu’il compte accomplir, sous le noble prétexte de "guerre préventive", au nom du Bien. L’ennemi est le Mal absolu et, en conclusion, il est donc louable d’utiliser de mauvais moyens : seul le résultat compte, peu importe, la méthode, aussi immorale soit-elle. Nous n’échappons pas actuellement ce manichéisme stupide qui domine les esprits à l’écoute d’une propagande qui joue d’abord sur l’émotionnel pour nous basculer dans le passionnel, cause des pires exactions : tous les conflits armés ont débuté ainsi et nous en connaissons tous les effets.
En Écosse, au nord-est, sur l’île de Gruinard, une petite bombe au charbon est testée sur 30 moutons : 10 meurent le lendemain et, la semaine suivante, il n’y a plus un mouton survivant. Le bacille avait résisté à l’explosion et conservé ses effets mortifères par inhalation. Cette expérience a eu, après guerre, d’autres conséquences sur lesquelles je reviendrai ultérieurement.
Les Services secrets britanniques ont employé le botulisme comme arme antipersonnel. Pour l’"Operation anthropoïd", ils ont formé deux Tchèques afin d’éliminer Reinhard Heydrich, à Prague. Ils étaient munis de grenades classiques, enduites d’une couche de colle contenant la toxine botulique.
Heydrich est blessé par une de ces grenades, le 27 mai 1942, dans sa voiture décapotable. Aucun organe vital n’est touché. Il est soigné par un chirurgien tchèque chevronné qui lui enlève les éclats de grenade. Il meurt cependant le 4 juin 1942. Les symptômes du botulisme sont patents : paralysie progressive des muscles des membres pour commencer, du thorax ensuite et de la face comme de la gorge. Plus tard, Paul Fildes dira avec fierté : " J’ai participé à la mort d’Heydrich."
Le clostridium botolinum est une bactérie présente dans le monde entier. Des bébés en sont parfois victimes lorsqu’ils portent à la bouche de la terre souillée naturellement : ils n’arrivent plus à tenir la tête droite. Militairement, elle est retenue pour sa résistance aux conditions environnementales les plus restrictives (sporogènes). L’intoxication alimentaire est mortelle . Les toxines botuliques font partie du groupe de produits neurotoxiques naturels, en provoquant initialement une paralysie musculaire.
Botulisme toxine |
La production industrielle à partir de cultures bactériennes est facile. De plus, il toujours possible de justifier sa production pour des emplois civils : la toxine botulique A pour un usage thérapeutique (1980) et le Botox ou BTX-A pour une application cosmétique (1992).
En juillet 1998, le Daily Telegraph dévoile une planification d’assassinat de Hitler en juin 1944, par les Services secrets britanniques : un espion devait imprégner ses vêtements avec des spores du charbon.
Durant l’hiver 1944, l’Angleterre a produit 4 000 bombes à anthrax pour le programme "5e plaie", en souvenir bien puritain de la cinquième plaie d’Égypte19. Les villes prévues sont Hambourg, Berlin, Francfort, avec l’objectif clairement avoué de provoquer 3 millions de morts. Seule la capitulation allemande de 1945 a mis fin à ce sinistre projet. Je me permets d’ouvrir une parenthèse.
Il est vrai que les bombardements américains sur des villes comme Fribourg ou Dresde et l’emploi de tapis de phosphore américains sur les civils allemands avaient occasionné bien des morts dont on ne parle plus aujourd’hui. Les victimes dans le camp des vaincus n’ont aucune valeur aux yeux de certains historiens et du grand public, à qui ces atrocités sont le plus souvent occultées. Le racisme victimaire, spécialement dans les milieux antiracistes, a ses lois qu’il convient de respecter, pour ne pas être mis au ban de la société dite "bien-pensante". Le Tribunal de Nuremberg20 a condamné des vaincus, mais pas des vainqueurs qui ont commis des actes que l’on peut légitimement qualifier non seulement de barbares, mais encore de crimes contre l’humanité : pour rester dans le XXe s., les camps de concentration anglais en Afrique du Sud ; les massacres et camps de l’URSS avant, pendant et après la Seconde Guerre mondiale ; les États-Unis et deux bombes atomiques, Nagasaki et Hiroshima et ensuite la Corée, le Vietnam…
Retournons sur l’île écossaise de Gruinard. Les spores de charbon ont entièrement contaminé le sol. Le Ministère de la Défense a dû racheter cette île dont l’accès fut interdit. Suite à des actions conduites par des écologistes, Dark Harvest, en 1987, une décontamination est enfin réalisée au moyen de 280 tonnes de formaldéhyde dilué dans 2 000 tonnes d’eau de mer.
Retenons que le Canada et la Grande-Bretagne ont partagé leurs recherches et leurs expériences.
Japon et l’unité 731
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l’URSS se sont arraché les spécialistes japonais pour récolter les résultats de leur recherche et de leur expérimentation. Leurs essais sur des humains ont été largement diffusés auprès du public, car peuple vaincu. Retenons que les vainqueurs, l’URSS notamment, ont eu des pratiques guère plus louables, avant, pendant et après cette même guerre, mais ils ont été les vainqueurs, donc un voile pudique est jeté sur leurs agissements.
En 1924, le Japon subit une épidémie d’encéphalite dite japonaise B : sur 6 125 patients atteints, 3 797 meurent : le taux de mortalité est de 60 %. Les premiers signes sont : violents maux de tête, raideur de la nuque, état de stupeur et forte fièvre. Certains sont atteints par des convulsions avant de sombrer dans le coma et de mourir. Il s’agit d’une maladie virale, transmissible par des moustiques. Shiro Ishii est le médecin militaire, envoyé sur l’île de Shikodu, dans le district de Kagawa, au sud du Japon, pour étudier sa diffusion et ses effets. En conclusion de ses observations, il conçoit la possibilité d’employer des armes biologiques.
Pendant deux ans, il visite une trentaine de laboratoires scientifiques les plus prestigieux du monde, notamment en URSS, en France à l’Institut Pasteur, en Allemagne à l’Institut Robert Koch et aussi aux États-Unis. Il estime que l’Occident, en France et en URSS, conçoit des armes biologiques.
En 1932, il dirige l’unité de purification de l’eau et invente, en 1931, un filtre céramique qui purifie rapidement de l’eau croupie contaminée.
Dès 1929, il travaille sur des bactéries très dangereuses. Pour des raisons de risques sanitaires, son centre de recherche est établi à Harbin, dans le nord de la Mandchourie, pays que les Japonais occupent. Une fabrique de sauce soja devient son laboratoire de prévention des épidémies. La nature de ses travaux étant vite connue dans la ville, il déplace ses activités 24 km plus loin, à Pingfan. Un centre de production de vaccins y est élevé. En 1938, 3000 hommes y travaillent. En parallèle, se développe un autre laboratoire qui se concentre sur les maladies animales et végétales.
Ishii sauve les troupes japonaises du choléra, lors de la campagne contre la Chine communiste en 1937. Avec 200 hommes, il réussit à filtrer l’eau contaminée.
Jusqu’en 1945, pratiquement, tous les agents pathogènes sont étudiés, chaque fois en mettant au point des vaccins. Les moyens de diffuser ces maladies infectieuses sont comparés. Les pathogènes intestinaux sont faciles pour transmettre la fièvre typhoïde, la dysenterie et le choléra. Fruits, poissons, viande, légumes et spécialement les feuilles de chou sont contaminés sans difficulté. À la contamination de surface, il y a une meilleure efficacité par injection des germes dans l’alimentation.
Comment disséminer des germes de peste et de charbon sur des populations ou sur des troupes ennemies ? Deux moyens : les aérosols et les insectes. Les bombes détruisent trop ou totalement les germes par la chaleur de l’explosion. Des bombes, en verre et de fragmentation en acier, sont inventées.
Le bacille de la peste est détruit en cinq minutes par la lumière du soleil. Les spores du charbon survivent quelques jours à l’air libre, mais vivent plusieurs dizaines d’années enterrées dans le sol.
Pour la peste, les puces des rongeurs sont considérées comme les meilleurs vecteurs. L’espèce préférée est la Pulex irritans. Pour les nourrir, des élevages de rat sont construits. La puce pique le rat moribond : en une seule succion sur rat, elle avale 5 000 bacilles, avec 100 millions de germes par millilitre de sang. Les bacilles consommés se multiplient dans ses voies digestives pour obstruer finalement son gosier. Lorsque la puce pique, elle transmet 10 000 à 24 000 germes sur sa proie, humaine ou animale. Une puce a une durée de vie d’un mois. Une seule piqûre sur l’homme est mortelle : quelques bactéries suffisent à le neutraliser définitivement. Elles sont dispersées sur l’ennemi au moyen de bombes en argile ou porcelaine (utilisées aussi pour les bacilles du charbon et du tétanos). Des essais ont réussi en juin 1944 : 80 % des puces survivent sur la cible.
Des expérimentations humaines, sur des prisonniers, sont faites pour calculer la dose létale.
À la fin de la guerre, Ishii, contre l’immunité judiciaire pour lui et les membres de son équipe, livre tous les secrets aux Américains et Anglais. Il y a de fortes probabilités que ce savoir ait été utilisé par Américains en Corée, en 1952 : ce que ces derniers nient, ceci ne vous surprendra pas !
États-Unis
1940, l’Office of Strategic Services, l’OSS ancêtre de la CIA, a tenté d’empoisonner Hjalmar Schacht. Le Special Operations Division de Fort Detrick, a fourni de l’entérotoxine de Staphylococcus aureus à incorporer dans sa nourriture avant une conférence économique majeure pendant la guerre. Ce fait ne sera révélé qu’en 1975. Schacht a survécu à cette tentative d’assassinat, puisqu’il est décédé en 1970, à l’âge de 93 ans.
En 1942, le président Roosevelt a autorisé la création d’un organisme civil, coopérant avec le Canada et la Grande-Bretagne, le War Research Services (WRS) à Fort Detrick. Les experts ont travaillé sur le bacille du charbon et la brucellose. Ils n’ont pas réussi à passer du stade expérimental au stade industriel de production : en 1943, il y a eu de nombreuses contaminations accidentelles et ce projet fut suspendu.
À la fin de ce conflit mondial, les fermenteurs utilisés pour la production de guerre sont vendus à Charles A. Pfizer, directeur d’une compagnie productrice de vaccin.
En 1950, leurs recherches reprirent en exploitant les expériences japonaises : l’armement biologique des États-Unis a ainsi pu commencer. La production des agents biologiques s’est réalisée dans une usine établie à Pine Bluff en Arkansas : militarisation et stockage de divers agents. Ils privilégient des souches neutralisantes plutôt que mortifères. Des vaccins, sérums et antibiotiques y sont aussi élaborés comme y sont conçus des habits étanches et des masques.
1952 : guerre de Corée : la découverte d’insectes et de rongeurs n’ayant jamais vécu dans cette région atteste qu’ils ont été utilisés en tant que vecteurs pour disperser des épidémies. Le gouvernement américain nie, mais les experts maintiennent leurs conclusions : posture assez traditionnelle de ce pays défenseur des Droits de l’homme, de la liberté et de la démocratie.
Des expériences sont faites avec des humains, sans perte humaine selon ce qui se dit officiellement. Là, je demeure prudent, voire méfiant, car les dirigeants des États-Unis nous ont habitués à mentir, la main sur le cœur, sur bien des sujets.
La recherche porte essentiellement sur l’aérosolisation de micro-organismes. De 1949 à 1968, des essais ont été faits sur des civils dans plusieurs villes américaines, avec des bactéries non pathogènes ou des similibactéries. Le test effectué à Calhoun, aux États-Unis a eu des incidences directes sur la santé des populations : en 1952, la dispersion d’une bactérie, non pathogène selon les experts, a occasionné 7,4 % de pneumonie en plus dans l’année en cours, pour revenir à un taux normal l’année suivante.
La Compagnie pharmaceutique Merck & Co est dirigée par George W. Merck (1894 - 1957) junior. Prenant la succession de son père en 1925, en tant que président de la compagnie, il la développe avec la production de vitamines synthétiques, d’antibiotiques et des hormones. Il sera responsable du programme secret américain d’armes biologiques pendant le Seconde guerre mondiale et il poursuivra ce programme pendant la Guerre froide.
La recherche militaire en 1969 se porte sur : deux agents bactériens létaux : bacillus anthracis et Francisella burnetii ; trois agents vivants incapacitants : Brucella suis, Coxelia burnetii, virus de l’encéphalite équine vénézuélienne ; une toxine létale : toxine botulinique ; une toxine incapacitante : SEB.
Les agents pathogènes sont créés et stockés. Il est donc temps, en 1969, pour Nixon d’interdire la production ou la recherche d’agents pathogènes. Admirez la vertu de son initiative ! De 1971 à 1973, des stocks auraient été détruits, mais, en même temps, les recherches se poursuivent à Fort Detrick pour militariser le bacille du charbon et d’autres agents, dans une nouvelle unité : l’USAMRIID, US Army Medical Research Institut of Infectious Deseases. En 1984, le Congrès annule l’interdiction de Nixon, en invoquant les recherches soviétiques en la matière.
En 2001, l’administration Bush a relancé le financement de la recherche en "biodéfense". Il n’échappera à personne que la limite entre l’emploi défensif ou l’emploi offensif est si mince qu’elle a dû être vite franchie, mais pour le bien de la démocratie, de la liberté et des valeurs, bien entendu… En 2004, le projet BioSchield est autorisé par Bush encore, à but défensif, rassurons tout de même les incrédules.
URSS et Russie
En 1992, un responsable de l’arme biologique Ken Alibek (en fait Kanatjan Alibekov), exilé aux États-Unis, révèle que l’URSS a compté 50 sites où, pendant vingt ans, près de 60 000 personnes ont travaillé.
Le typhus exanthématique avait ravagé les civils de 1918 à 1921, en plus des problèmes de famine. Lénine avait voulu lutter contre cette épidémie.
Les premières recherches de l’Académie militaire de Leningrad, lancées en 1928 par le Conseil Révolutionnaire, avaient pour but de militariser le typhus, selon l’ordre de Staline. Les poux transmettent la maladie. L’incubation dure 7 à 10 jours. Tout commence avec des maux de tête et une forte fièvre. Une éruption cutanée (un exanthème) couvre le corps. Les extrémités du corps ont des lésions gangreneuses. Sans traitement, il y a 40 % de mortalité.
La dispersion des poux infectés est problématique. Les premiers essais, pour obtenir des rickettsies21 en masse, se font en ensemençant des milliers d’œufs alors que la famine est cruelle en URSS. Des rats infectés sont aussi utilisés : ils sont tués dès que leur sang contient une dose convenable de rickettsies. Une fois transformées, celles-ci peuvent être dispersées par aérosols.
En été 1942, l’URSS a utilisé la tularémie dans la région de la Volga et de Rostov contre les Allemands qui se dirigent sur Stalingrad : l’invasion allemande a été momentanément arrêtée. Un évènement inattendu : un changement de sens du vent a contaminé aussi les forces soviétiques. Phénomène aggravé en raison de rongeurs qui ont franchi les lignes de combat pour se rendre du côté soviétique. Il est certain que cette tularémie a été produite en 1941, à Kirov. Officiellement, il s’agit d’une épizootie chez les rongeurs que sont les rats, les campagnols et les musaraignes. Je n’ai pas la naïveté de croire en cette version officielle. 100 000 soldats ont été contaminés et de très nombreux civils russes : ce fait a été passé sous silence.
Dès la fin de la guerre, les documents japonais ouvrent de nouvelles pistes pour les spécialistes pour employer la peste, le charbon, la fièvre Q et la brucellose avec de nettes améliorations quant à leur efficacité : des effets plus virulents et améliorations de leur dissémination. En 1946, un institut est ouvert à Sverdlovsk22 en privilégiant, pour l’homme, la peste, le charbon et la toxine botulique et, pour les animaux, la fièvre aphteuse, spécialement pour les ovins, et l’ornithose pour les volailles.
En 1952, en mer d’Aral, aussi une île sert de site d’expérimentation jusqu’en 1992. Son nom est "Île du renouveau" ou "Île de la renaissance", vous voyez comme il est possible de positiver toute chose. Des animaux (chevaux, singes - non mis sur orbite) ont servi de cobayes ainsi que, probablement, des prisonniers de goulags divers. En 1990, des essais sont exécutés à l’air libre : variole, fièvres hémorragiques, peste, charbon, tularémie. Dans un rayon de 15 km, il y a eu des victimes civiles, malgré les vaccinations.
En avril 1979, près de Sverdlovsk, une maladie atteint plusieurs personnes d’une usine de faïences. Au même jour et pour le premier cas, les symptômes sont : nausées, maux d’estomac, ulcère noirâtre au bras, impossibilité d’avaler quoi que ce soit. Hospitalisé le soir même, le patient expire le lendemain. La mère de la victime s’interroge quand elle voit que les policiers portent un cercueil métallique pour enterrer son fils. D’autres cas suivent : au début, cela ressemble à une petite grippe, avec une amélioration rapide ; brusquement, la respiration devient pénible et douloureuse ; fièvre élevée ; teint bleuâtre, convulsions ; suffocation et mortalité par choc septique dans 90 % des cas.
Problème : l’URSS avait signé le Traité de 1972. Le gouvernement nie d’abord les faits et parle ensuite d’une intoxication alimentaire. La vérité se fera en 1992 lors d’une enquête.
Cette usine de production de poudre de charbon fonctionne 24 h. sur 24 : les équipes se relaient tous les huit heures. Le travail consiste à récolter de centaines de litres de cultures liquides de charbon pour le centrifuger et le dessécher. La poudre obtenue est moulue. Avec l’ajout d’un additif, les spores sont réduites à une taille inférieure de 5 micromètres pour être utilisées en un nuage d’aérosols. L’air ambiant est renouvelé à travers des filtres et les employés sont vaccinés.
Sauf qu’une fois, un filtre se bouche (ce qui était assez fréquent) et, comme il est enlevé, son remplacement à faire par l’équipe suivante est signalé. Par oubli, l’information n’est pas transmise. Les machines fonctionnent et dispersent dans la nuit des milliards de spores de la souche très virulente anthrax 836 par les tuyaux d’échappement sur la ville. Au bout de quelques heures, l’absence du filtre est constatée. Tout est arrêté et le filtre enfin remplacé. Les militaires gardent le silence sur l’incident.
Le responsable du parti communiste de la ville est Boris Eltsine qui prend les mesures suivantes : nettoyage des rues, élagage d’arbres, pulvérisation sur les routes et les toits. Il crée ainsi des aérosols secondaires qui accroîtront le nombre de malades, ayant des charbons cutanés. Ils sont soignés avec des antibiotiques. 59 000 personnes sont vaccinées. Officiellement, il y a eu 40 morts. L’OMS estime qu’il y en a eu 1 000.
En 1981, Leonid Brejnev déplace cette usine, désormais trop connue, à Stepnogorsk, dans une zone désertique du Kazakhstan.
De 1982 à 1984, le bacille de la morve est utilisé contre les moudjahidin en Afghanistan.
La recherche militaire soviétique porte sur 8 agents pour l’homme (variole, peste, morve, tularémie, encéphalite équine vénézuélienne, charbon, fièvre Q, virus de Marburg) et 6 agents pour les plantes (rouille des céréales) ou les animaux.
Le 3 avril 1996, la Russie travaille sur le virus de l’anthrax qui est capable de provoquer une pneumonie mortelle au bout d’une semaine : son objectif est de le développer pour qu’il résiste à tous les antibiotiques connus.
Bioterrorisme
Il a l’avantage de nécessiter peu de connaissances scientifiques. Les bactéries sont privilégiées. Pour la production, un garage peut suffire avec un matériel ordinaire : un fermenteur ayant servi à la production de yaourt ou soit de vaccins, soit d’antibiotiques ; le milieu de culture est simple : œil ou sang de bœuf, bouillon de poule… Encore faut-il savoir se protéger et protéger l’environnement pendant la fabrication ! Pour mémoire, des anarchistes voulant construire des bombes artisanales ont été victimes lors de la préparation de leur engin.
Par contre, fabriquer des virus demande un matériel et des connaissances scientifiques poussées.
Exemple :
La secte Aum au Japon a manqué son massacre pour deux raisons : emploi d’une souche non virulente de charbon et échec de la dissémination en raison de l’obstruction des trous du vaporisateur.
Conventions internationales
Comme d’habitude, les pratiques scientifiques, se libérant de toute barrière de conscience ou de morale, ont inquiété quelques politiques qui ont demandé aux juristes de créer des lois pour juguler leurs emplois mortifères.
Avec un Code civil, vous pouvez assassiner économiquement en toute légalité une personne23. Avec les Conventions internationales, des États peuvent toujours exploiter à leur profit un biais pour contourner l’interdit, sans grande difficulté et avec une hypocrisie que l’on peut qualifier de coutumière. Elles sont aussi une arme pour condamner un État ou justifier une guerre qui se recouvrira du manteau de justice… Le vainqueur jouira toujours d’une totale impunité, en condamnant, de façon la plus éclatante qui soit, ses propres turpitudes chez son ennemi. Se refaire une virginité morale aux yeux du public demande pareils coups d’éclat : et çà fonctionne !
À la suite de l’emploi de gaz par les Allemands pendant la Première guerre mondiale et aux ravages de la grippe dite espagnole en Europe, en Amérique et en Asie (avec ses 30 à 50 millions de morts) et de toutes les découvertes expérimentées par divers États dans le monde entier, des accords internationaux ont paru nécessaires. Ayant été intéressé par le droit de la guerre et dans la guerre, je lis ces textes avec un œil critique, car en chacun d’entre eux, il est possible de mettre en évidence le non-dit qui permettra de contourner l’objectif voulu par le texte de loi. En bref, nous avons :
GP 1925 : Protocole concernant la prohibition d’emploi, à la guerre, de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et des moyens bactériologiques. Genève, 17 juin 1925.
Ce protocole dit de Genève interdit l’emploi d’armes biologiques. Par contre, il ne dit rien sur leur production, leur stockage et leur déploiement. Je vous laisse juge sur l’utilité d’un tel protocole. Vous me direz qu’il a le mérite d’exister. Chaque État voulait garder le moyen de pouvoir répliquer en cas d’usage de ces armes ! Des exemples concrets, inscrits dans l’espace-temps et présentés précédemment dans cet exposé, vous ont, je l’espère, démontré toute leur efficacité bien limitée !
Il y a eu deux additifs en 1948 et 1954 qui prêtent à sourire si ce n’était si tragique et je donne les références de ce dernier :
UEO P III : Protocole n° III relatif au contrôle des armements annexé au traité du 17 mars 1948 (Pacte UEO). Paris, 23 octobre 1954
Ce Protocole de Genève reçoit des compléments en 1972. Il est aussi appelé le CABT (Convention sur les armes biologiques ou à toxines) : LMW 1972 : Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques). Londres, Moscou et Washington, 10 avril 1972
Ce texte est entré en vigueur en 1975. L’interdiction de la mise au point, de la fabrication, du stockage et de l’acquisition d’armes biologiques ou à toxines y est formulée. Leur destruction est prévue. Mais admirez l’astuce : en cas de finalité pacifique, l’article premier autorise la recherche d’agents biologiques à des fins prophylactiques, de protection ou autres fins pacifiques.
Autrement dit, une convention qui fait bien dans le paysage et qui ne sert à rien, si ce n’est à un vainqueur d’accuser le vaincu d’avoir gravement failli à une obligation internationale que lui-même n’a pas mieux respectée. Que c’est beau ce tragique bal des hypocrites ! Des programmes de biodéfense ou des programmes civils de santé publique donnent cette onction pacifique à des actions mortifères.
En 1991, il est prévu une commission de vérification : les États-Unis se retirent en 2001.
En 2004, le Conseil de Sécurité des Nations Unies, dans sa Résolution 1540, réaffirme l’article 4 du CABT : si vous pensez que cette disposition législative internationale sera plus contraignante, je vous le laisse croire : pour ma part, je ne cultive pas cette naïveté. Trop de résolutions onuesques ont été proclamées sans aucun effet ! Quelques États les ignorent complètement de façon régulière et en toute impunité ; d’autres, soit les plus faibles, soit ceux dont la puissance doit être détruite, sont menacés de sanctions les plus dures…
Au XXIe siècle
Rassurez-vous malgré toutes ces vertueuses conventions, les recherches se poursuivent. Une sélection se fait. Certaines maladies sont jugées peu pratiques, dès la fin du XXe siècle : la lèpre nécessite une longue incubation ; trop de gens sont vaccinés contre la variole ; la tuberculose est trop difficile à disséminer et tue trop lentement ; les puces transmettant la peste bubonique sont trop fragiles ; les bactéries de la gangrène gazeuse sont trop difficiles d’emploi. Près de 500 maladies infectieuses existent. Ceci ne suffit pas. L’homme entend en produire de nouvelles.
Ainsi en ce XXIe siècle, les scientifiques reprennent leurs études pour redonner un gain de fonction et une facilité d’emploi à des produits mortifères. Nouvelles découvertes, technologies plus performantes offrent de perspectives insoupçonnées jusqu’à maintenant, au motif invoqué de sauver des malades gravement atteints, mais aussi pour créer des micro-organismes que la nature elle-même n’a jamais conçus.
Pour quelles raisons les armes biologiques ont-elles repris un intérêt militaire ?
– établir une panique générale au sein de la population visée, par peur d’un risque d’engagement ou par un emploi avéré limité, mais à effet dit dissuasif ;
– surcharger les services de santé de blessés ou de personnes terrorisées ;
– paralyser toute l’économie d’un pays24 ou d’un secteur clef de l’économie : fermeture des frontières d’où des blocages économiques majeurs ; abattage de bétails ; stérilité ou destruction de cultures vivrières…
– perte de confiance quant aux personnes chargées de la sécurité et de la gouvernance de l’État.
À la fin des années 1990, les États-Unis et l’Europe ont relancé la recherche scientifique au nom de la biodéfense pour élaborer des vaccins. L’intention est bonne et ne peut être qu’approuvée. Par contre, sous cet aspect vertueux digne de respect, il peut y avoir des intentions moins nobles et en vue de créer une nouvelle arme de dissuasion massive sur les peuples. La variole est privilégiée en la combinant avec d’autres maladies25.
L’instrument de cuisine qu’est un couteau peut devenir l’arme d’un assassin ; un explosif peut servir à créer des routes ou à tuer des civils ; un rayon laser peut aider un chirurgien dans des opérations délicates et peut servir à aveugler comme détruire un adversaire ; une arme de chasse peut servir à éliminer un gibier nuisible ou à abattre un homme ; une voiture peut être utilisée comme une arme ; etc..
Arme biologique 2e génération
La biotechnologie n’a pas cessé de progresser : le génome est ainsi devenu manipulable. Le génome est l’ensemble des gènes portés sur les chromosomes, le patrimoine héréditaire d’un individu ou d’une espèce. Cette manipulation bien ciblée augmente la stabilité, la virulence et la résistance d’un virus. Elle offre la possibilité de fabriquer un virus hybride : en unissant des séquences du virus de la variole et de l’Ebola, le virus acquiert la résistance de l’un et la virulence de l’autre.
Arme biologique 3e génération
Depuis 2002, de nouveaux agents pathogènes sont créés par synthèse avec des séquences d’ADN modifiées. À mes yeux, le scandale est là total.
Arme biologique 4e génération
Il n’est pas suffisant de produire des agents artificiels plus virulents et plus résistants, il convient de les rendre plus intelligents. Qu’est-ce à dire ? Il s’agit de concevoir un virus ethnique. L’agent pathogène s’attaque à un certain groupe de la population, ayant une base génétique commune bien identifiée26. Le plus terrible est que ce n’est pas de la science-fiction, mais la réalité de programmes de recherche en cours.
Autrefois, le chercheur scientifique se référait à sa conscience. Aujourd’hui, le mot éthique fleurit dans toutes les bouches. L’ennui est que la folie humaine est toujours capable du pire sous des habillements verbaux divers.
Pourquoi des hommes utilisent-ils leurs connaissances pour produire de telles armes, alors que l’humanité a déjà tout ce qu’il faut pour se suicider collectivement ? Certains scientifiques répondent à deux motivations différentes : l’un considère l’ennemi comme étant le Mal absolu et que, pour l’éradiquer, n’importe quel moyen soit applicable, c’est tuer avec bonne conscience ; l’autre qui, par l’appât du gain, est indifférent aux catastrophes voulues non par lui, mais par des autorités politiques qui lui demandent ce type de prestation, remet sa notion d’éthique entre les mains d’un gouvernement et le délivre ainsi de tout sentiment de culpabilité. Ensuite, il suffit d’une erreur humaine pour que le pire se réalise.
Les recherches récentes les plus parlantes :
2002 : création du virus de la poliomyélite par des chercheurs ; 2012 : Pays-Bas et USA, création d’un virus de grippe aviaire transmissible d’humain à humain ; 2013 : Chine, création d’un hybride du virus de la grippe aviaire très contagieux et mortel ; 2015 : Chine, Wuhan, création d’un virus mutant en croisant un coronavirus de chauve-souris et le SRAS de 2003, une souche qui résiste à tous les vaccins dans le cadre d’expériences de gain de fonction27 ; Pfizer : études pour faire évoluer le SARS-CoV-2.
De nombreux accidents dus à des erreurs humaines ont eu lieu sans susciter l’intérêt des grands media, plus fixés sur les centrales nucléaires :
entre 2004 et 2010, les États-Unis ont connu plus des 10 infections dans leurs propres laboratoires P4 (le plus haut niveau de sécurité) ; en 2014, des épidémiologistes constatent des risques de fuites dans divers laboratoires ; 2018 : à Wuhan, des experts américains ont établi un rapport sur des mesures de sécurité constatées comme insuffisantes (un laboratoire P4).
Dans le monde, il existe 50 labos P4, dont 18, en Europe. 20 sont en construction. Les États-Unis ont participé à la création de 336 laboratoires biologiques, dont 30, en Ukraine. Il serait tout de même utile de répertorier ceux édifiés dans les pays non signataires des conventions internationales.
Cas Covid-19
Le pangolin a été accusé d’être à l’origine de cette épidémie. Lorsque le professeur Luc Montagnier est arrivé à la conclusion justifiée que ce virus est d’origine artificielle, il fut aussitôt accusé d’être "sénile", "incompétent" et les media n’ont pas été tendres avec lui : des pseudo-experts, de simples perroquets aux ordres des gouvernements, ont accouché contre-vérité sur contre-vérité pendant des mois. Tout débat a été complètement interdit. Il n’y avait qu’un seul dogme : la parole de l’État. Albert Einstein disait déjà : "L’obéissance aveugle en l’autorité est le plus grand ennemi de la vérité."
À l’origine de ce Covid-19, il y a eu une erreur humaine, couverte par un mensonge d’État, de la Chine. Une question demeure : pourquoi les pays, comme les États-Unis et la France, qui ont participé à l’installation de ce laboratoire P4 à Wuhan n’ont-ils pas révélé ce que des spécialistes, scientifiques et services de renseignement, ne peuvent pas ignorer ?
Les historiens du futur nous fourniront les éléments qui expliqueront les raisons de ce qui devrait être la plus grande manipulation médiatique de l’histoire. La panique fut mondiale avec des conséquences économiques colossales. La liberté de la presse fut bâillonnée. Toute pensée divergente du dogme, proféré par les États aux ordres d’Instituts de conseils, fut interdite. De grosses firmes pharmaceutiques ont réussi à maîtriser toute la chaîne de l’information à leur profit : les autorités politiques n’ont pas échappé à leurs mises sous pression. Il est à se demander si certaines sociétés de communication, utilisant la peur, ne sont pas aussi dangereuses que les armes biologiques ! Peu de gens s’interrogent sur des gouvernements qui ont abandonné leurs propres structures de sécurité civile et de recherche, pour s’en remettre totalement à des organismes échappant à tout contrôle et sa largement rétribué par lesdits États.
Cas Ukraine
Des laboratoires biologiques, trente selon les milieux informés, ont été créés et financés par les Américains en Ukraine. Le fait est notoire et nulle enquête n’est nécessaire pour le constater. La question est de savoir quels sont les expérimentations réalisées et le niveau de production de germes actifs, élaborés dans ces laboratoires.
La Russie, qui a une maîtrise certaine sur le sujet, a demandé une enquête internationale, en raison de soupçons, au vu de ce qu’elle a pu elle-même constater. Il est curieux que la France se soit opposée à cette enquête qui, normalement, est indépendante pour réunir les preuves éventuelles et établir des conclusions soit pour confirmer ou modérer/nuancer les soupçons, soit pour infirmer ceux-ci. Les enquêteurs n’acceptent pas volontiers ce mandat, car ils meurent facilement avant de pouvoir achever leurs investigations…
Les pays non européens ou non occidentaux s’interrogent légalement et légitimement sur cette impartialité de principe qui est bien partiale, selon l’État mis en cause…
De toute façon sur ce sujet, comment déterminer la frontière entre recherche pharmaceutique et recherche militaire ? La prudence est nécessaire. Pour ma part, il n’en demeure pas moins qu’un refus d’enquête est un indice de culpabilité du pays qui la refuse. Tout pays qui cautionne ce refus devient complice d’une certaine façon. Nous vivons une inversion générale des valeurs : un État coupable se réfugie derrière la présomption d’innocence et un État qui demande la vérité en souhaitant enquêter sur les faits est accusé de propager des Fake News !
Conclusion
Ce rapide parcours sur l’arme biologique s’achève et cette synthèse historique mériterait de plus amples développements, mais je ne veux ni dépasser le temps de parole imparti ni abuser de votre patience.
J’espère avoir suscité votre vigilance sur la nécessité de prendre du recul, quand le débat contradictoire, dans le respect des avis de l’un ou de l’autre expert, n’est plus possible sur les media à grande diffusion.
Bibliographie
Trois titres pour s'initier au sujet et retrouver une abondante bibliographie complémentaire :
Henri Mollaret : L’arme biologique : Microbes, virus et terrorisme. Plon. 2002
Étienne Aucouturier : La guerre biologique. Aventures françaises. Ed Matériologiques. 2017
Patrick Berche : L’histoire secrète des guerres biologiques. Mensonges et crimes d’État. Laffont. 2009
Pour me contacter : antoine.schule@free.fr
1Bactérie : nom d’origine grecque, signifiant "petit bâton". Être vivant, ni animal, ni végétal, constitué d’une seule cellule. Les bacilles, les vibrions et les spirochètes sont des bactéries. Trois distinctions entre elles : bactérie pathogène qui occasionne une maladie dans un organisme ; bactérie saprophyte qui vit dans l’organisme sans causer de maladie et bactérie spiralée, car en forme de spirale. Des bactéries, par exemple de la flore intestinale, sont nécessaires à la vie.
2Virus : appelé aussi "germe pathogène", origine latine signifiant "infection" ; un agent infectieux pouvant se reproduire à partir de son seul matériel génétique.
3Champignons.
4Autrefois, on parlait de microbes.
5Étymologie du mot "biologie" : science de la vie.
6Atomique, Biologique et Chimique : l’instruction est donnée pour ces trois types d’engagements.
7Je ne connais pas les normes à ce jour.
8D’origine végétale ou animale, provoquant la paralysie. Médicalement, il est utilisé en anesthésie et en réanimation.
9Emploi de sécrétion des glandes visqueuses qui recouvrent leur peau (certains crapauds).
10Du grec "spora" signifiant "semence" ; un corps unicellulaire, de forme arrondie, donnant naissance à un nouveau corps sans fécondation.
11Un bubon est une inflammation et un gonflement des ganglions lymphatiques inguinaux.
12Transmission par les poux ; forte fièvre subite, torpeur et coma, mort.
13Il avait perdu trois filles en raison de la typhoïde et du choléra.
14Due au bacille de Koch.
15Il y a des liens structurels internes avec la variole.
16Spécialiste des bactéries des plantes. Il a travaillé sur la fermentation pour les brasseries. Il débute à la base d’armes chimiques de Edgewood Arsenal. À proximité, il sera le créateur de Camp Detrick : usine pour culture des micro-organismes et 5 laboratoires.
17Patrick Berche : p. 76.
18La recherche prioritaire était sur la fabrication de synthèses pour les industries en raison des blocus subis.
19On ironise sur les Allemands avec le "Gott mit uns".
20Le Grand Bal des hypocrites.
21Bactéries intracellulaires.
22Ville russe au sud de l’Oural, proche de la Sibérie. Le tsar Romanov, Nicolas II y fut assassiné avec toute sa famille en 1918.
23Une loi générale peut se révéler injuste en un cas particulier : ce qu’un juge devrait être en capacité de discerner, mais encore faut-il avoir la chance de l’avoir comme juge ! La justice humaine ne vaut parfois pas plus qu’un jeu de loterie.
24Le coût du Covid-19 pour la France a été de 60 milliards d’euros.
25Exactement comme pour l’élaboration d’un parfum.
26Pour ne pas dire "race", car les races n’existent pas selon certains.
27Admirez
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