La
Roque-sur-Cèze
(30200)
Chronologie
historique
par Adrien
et Antoine Schülé de Villalba
A la mémoire d’Adrien Schülé
et de ma parente Mathilde Taurel-Schülé[1].
Introduction
Au début des années 1960,
Adrien Schülé avait décidé de reconstituer le passé de cette commune de La
Roque-sur-Cèze, dans le nord du Gard, chaque fois qu’il en avait le temps. Pour
commencer, il a réuni les informations qu’il a complétées, vérifiées et
corrigées jusqu’en 1974. La présence de la famille Schülé à La Roque-sur-Cèze,
remontant à plus d’un siècle en 2017, explique cet intérêt helvétique pour ce
village de la vallée de la Cèze.
Consulter
les archives communales (pour ce qu’il en restait), recueillir les témoignages
de la mémoire orale, s’entretenir avec les descendants de ces anciennes
familles qui ont écrit les pages du passé de cette commune, interpréter les
éléments archéologiques comme architecturaux – ces témoins muets mais livrant
pourtant de précieuses informations, parfois plus sûres que certains
écrits ! -, écouter le silence de ces ruines que formait encore le haut de
ce bourg fortifié en ces années-là, se laisser saisir par la magie du lieu et
en goûter toute la poésie en son cœur : voilà ce qui a procuré, à mon père,
des instants de joie intérieure qu’il aimait partager avec ses proches.
Pour
satisfaire des curieux d’histoire et à titre bénévole, il a écrit
successivement trois fascicules[2]
(le premier en été 1964 et le dernier en 1975), à ses frais et sans subvention,
où il a communiqué les résultats de ses dernières recherches, corrigeant et
complétant selon tout nouveau document (écrit, objet ou encore témoignage) qui
pouvait parvenir à sa connaissance.
A
la demande du maire de La Roque, M. Emile Frach, Adrien Schülé a participé aux
premières émissions radiophoniques portant sur ce village et ses recherches ont
été mentionnées dans plusieurs articles de deux journaux locaux, le Midi Libre et le Républicain d’Uzès.
Adrien Schülé, à La Roque, rédigeant son manuscrit B.
Le
travail en histoire n’est jamais terminé : à peine, une page en est écrite
que de nouvelles interrogations se posent, exigeant de nouvelles recherches. Il
s’agit d’une quête sans fin que j’ai poursuivie, à sa suite en m’intéressant à
une commune voisine, Saint-Gervais.
Il
aurait été regrettable que ces textes restent dans le fond d’un tiroir chez moi
ou chez quelques particuliers qui ont su en faire un bon usage généralement,
sans toujours citer leur source, il est vrai. Parfois, ils se prévalaient d’une
supériorité méprisante pour le travail accompli, en raison d’une source inédite,
portée à leur connaissance…. L’orgueil, l’envie, le fait de n’être pas un natif
et d’avoir initié une recherche locale peuvent susciter bien des comportements
étranges ! Mais passons sur ceci avec un large sourire car il y a eu et il y a
des personnes qui nous ont été reconnaissantes et qui ont dit être heureuses
qu’enfin ce passé revive dans les mémoires présentes en suscitant d’autres
études.
Intéressons-nous
à l’histoire des Roquerol(le)s ainsi qu'elle est connue en mars 2017 (je tiens compte des ouvrages mentionnés en bibliographie) .
L’instrument
le plus utile pour aborder l’histoire d’une commune est une chronologie, aussi
certaine que possible. Sur cette base, peuvent s’ouvrir des pistes de
recherches. Effectuer des croisements d’informations avec d’autres communes,
voire même avec la grande histoire de France, est ainsi réalisable !
Bien
entendu, des données devront être revues en fonction d’études ultérieures ou
complémentaires. La découverte d’une erreur ou d’un fait nouveau permet
d’affiner l’instrument chronologique que j’ai revu en 2017 et mis à disposition
ici, et c’est heureux ainsi. Il faut accepter parfois des datations incertaines
pour le commencement de cette enquête historique qui sera toujours à
poursuivre !
Le
chercheur de demain est obligé de savoir ce qui a été trouvé avant lui :
c’est cela la modestie du chercheur ! Pour ma part, après 1980, il s’agit
d’une histoire récente que je n’aborde pas spécialement dans cette chronologie.
Chronologie
Préhistoire
A
7 Km de La Roque, en amont de la Cèze, un habitat de pêcheurs est probablement
le premier témoignage d’une occupation ou d’une activité humaine qui soit
connue dans cette portion de territoire (où il faudrait d’abord pouvoir
déterminer les zones humides qui ne ressemblaient en rien à ce que nous avons
de nos jours). Il s’agit de se référer aux recherches faites sur Cornillon-Saint-Gély
et sur Saint-Laurent-de-Carnols (zone d’habitat de plaine donc de temps de paix; les hauteurs, plus facilement défendables sont de temps de guerre).
Une
présence humaine préhistorique et gauloise au sud du territoire communal
actuel (et non au nord, sur l’emplacement du château visible de nos jours) :
sous le rocher de Descattes (longue
bande rocheuse en fait), traces de vie (silex taillés, poterie, perles…). Ce
lieu se justifie car il était situé sur une voie de communication (que les
Romains reprendront d’ailleurs). Sur le haut de la même falaise, il y avait des
traces d’habitat (probable refuge en temps
de guerre), visibles encore dans les années 1960 et 1970. Les poteries
donnent une datation du VIIe au Ve
siècle avant Jésus-Christ.
Aucune
trace romaine retrouvée au rocher de Descattes. Cet aspect a son importance.
IIe s. avant J.-C.
-
123 à + 145 Flaccus, domination
romaine
Construction
de routes : axe Nîmes, Uzès, Saint Marcel de Careiret, Pont-Saint-Esprit,
Mont Barri (oppidum important). Anciens
pavages de voie romaine identiques sur St. Marcel et sur le chemin après le
pont en direction de St. Michel : témoignages archéologiques aujourd’hui
disparus à la Roque.
Existence
certaine d’un passage à gué
au-dessus du pont actuel. Par la suite, il y a eu probablement des ponts de
bois (spécialité gauloise) que les crues de la Cèze ont dû souvent malmener.
Plus tardivement, des ponts en pierre : la version finale que nous avons
aujourd’hui est du Moyen Age, avec des reconstructions partielles plus
tardives, clairement identifiables.
Nombreuses
monnaies romaines trouvées dans la
vigne entre le bas du village et la Cèze (N’en cherchez plus ! Les
pilleurs archéologiques ont prospecté pendant plusieurs années : il est
plus que regrettable que les informations que nous auraient livrées ces
monnaies ne soient plus disponibles !).
Le
passage à gué, approximativement juste en amont du pont, a nécessité une
surveillance qui explique la naissance de ce qui sera, au Moyen Age, le bourg
fortifié de La Roque. Tout a dû commencer par un tour de guet, faisant office de signal, en bois puis en pierre fort probablement.
Un
cippe nous livre le nom de femme romaine, décédée à 25 ans : Julia Virillia.
Après Jésus-Christ
442 La zone géographique de La Roque
est attachée religieusement à Uzès dont le premier évêque est Constantius.
Le
site de La Roque prend une valeur
militaire certaine avec les deux
évènements qui suivent :
VIe
s. Vandales, Wisigoths et
Francs bouleversent les populations locales. La toponymie révèle leurs
présences mais ceci est une autre page d’histoire que négligent certains
chercheurs, en raison d’un esprit de clocher quelque peu outrancier.
711
à 725 Les Sarrasins sont présents ou
de passage sur la rive droite du Rhône : période de grande insécurité pour
tous les axes de communication de la région.
737 Charles Martel chasse les Sarrasins et les Hongrois.
Pour
quelle raison le pont a-t-il longtemps été appelé pont Charles Martel ?
Certains pensent à une invention légendaire du XIXe s. D’autres, et je les suivrais plus volontiers,
y perçoivent une période de l’histoire où ce passage de la Cèze possède une
importance stratégique reconnue.
Il
est évident qu’architecturalement, il n’y a pas de traces romaines ainsi que
des traces de tailleur de pierre l’ont pu faire croire[3].
Les trous effectués dans la roche peuvent témoigner aussi bien d’un échafaudage
pour construire le pont de pierre que pour planter des supports d’une charpente
d’un pont de bois : toutes les conjonctures sont possibles…
Par
contre la carrière, d’où proviennent les pierres de construction, est sous la
colline en aval du pont sur la rive gauche (prendre la montée de St. Michel
d’Euzet et, depuis les vignes sur la droite, redescendre vers la couronne sud
de la proéminence).
800-900 Données architecturales : diverses
parties du château prennent naissance (une tour, éléments d’une fondation
initiale pour des annexes proches, élevées plus tard). La première chapelle a
pu être construite du temps de Charlemagne. L’architecture visible actuellement
atteste d’une construction certaine au début du XIIe s.
Le temps des
témoignages écrits :
879 Louis III, dit L’Aveugle, empereur
d’Occident (879-933), mentionne La Roque dans un acte de donation en faveur de
l’évêque d’Uzès Wifrid.
La période féodale met en place des hiérarchies particulières soit
sous l’autorité d’un évêque, soit d’une grande abbaye. Des familles de comtes,
de barons et de chevaliers s’affirment comme protecteurs, puis détenteurs de
divers pouvoirs locaux. A l’origine, un baron est celui qui est libre de
s’engager au combat pour qui il veut mais, en France, il dépendra assez vite
d’un suzerain à qui il doit allégeance.
Pour connaître le passé de
La Roque, il est donc essentiel de retrouver les familles qui ont exercé un droit particulier (seigneur ou
coseigneur) sur ce bourg fortifié, à
l’origine : zone s’étendant des remparts au château, c’est-à-dire le haut
du village actuel.
En étudiant ces familles,
tâche imposante, il serait possible de trouver des éléments utiles pour la
reconstitution du passé de cette communauté roquerolle. A chaque conflit armé,
La Roque prend une importance particulière pour l’engagement d’une défense ou
de troupes.
Il est ainsi possible de
poursuivre des recherches qui ne pourront qu’apporter de nouveaux éclairages
sur l’histoire de la commune. Il y a des « trous » dans cette
chronologie : des domaines encore à explorer…
Pour un même nom, il peut
y avoir différentes graphies, j’ai conservé celles reconnues ou adoptées au
siècle concerné.
1156 Le roi Louis VII (Le Jeune) donne les droits sur la chapelle à l’évêque
d’Uzès Raymond II (Deuxième
croisade).
La
Roque dénommée castrum de Roccha
1167 Cathares
1190 Brémond
d’Anduze possède La Roque.
1203 Guillaume
de Vénéjan[4] (+ 1214), comte de
Sabran, a les droits seigneuriaux sur La Roque. Evêque d’Uzès, il fonde la
Chartreuse de Valbonne. Les Chartreux possèdent des biens à La Roque (terres au
Sautadet ; plus tard, le moulin de Cors - ou Core- leur appartient).
1209
à 1242 Croisade et guérilla des
Albigeois.
1226 Louis
VIII (Le Lion), s’empare d’Avignon et d’une partie du Languedoc qui est
rattachée à la France.
1233 Rostang
de Sabran est seigneur de La Roque (luttes contre les pilleurs).
1280 La Roque est attribuée aux évêques d’Uzès.
1285 Guillaume
des Gardies, évêque d’Uzès, est seigneur de La Roque.
1292 Guigon
de Sabran succède au précédent.
1298 Bernard
de La Roque est coseigneur de La Roque.
1317 Arnaud
de La Roque et Armand du Poyet
coseigneurs de La Roque. Une Alix de La Roque épousera un Armand Poyet.
1346-1359 Peste noire.
1349 Monète
de La Roque est l’épouse de Bertrand
du Teil.
1355 Une armée anglo-saxonne ravage le
pays (Louis X, Le Hutin).
1369 Eléazar de Sabran est canonisé par
le Pape Urbain V.
1382 Le château de La Roque est pris par
les Tuchins.
1384 La Roque mentionnée sous le vocable locus de Ruppe.
1388 Restauration des fortifications.
1389 La famille de Sabran possède les droits sur La Roque.
1402-1426 Louis de La Roque et Clarisse de
Verfeuil : quel part de vérité peut-on accordé à cette belle
légende ? Cela mérite une étude (voir la bibliographie).
1420 Bertrand
III du Teil est coseigneur de La Roque avec Jean Reymond de Tresques.
Quand les femmes
interviennent dans la vie de la communauté ! Il n’a pas fallu attendre le
XXe siècle contrairement à une opinion fausse, couramment
admise par le grand public :
1450 Isabeau
du Teil, femme de Claude de Monteil,
exerce le droit de suzeraineté.
1450
Reymond de Dieu (Faut-il y voir un ancêtre des Deidé plus
tardif ?) est coseigneur.
1460 Rostaing
de Banne exerce le droit de suzeraineté.
1479 Catherine
de Banne, épouse de Louis Nicolaï
et Armande Reynaud de Dieu, épouse d’Antoine de Bagnols, sont coseigneurs.
1487 Antoine
de Monteil, fils d’Isabeau du Teil.
1506 Bornage entre la commune de St.
Michel et de La Roque.
1510 Isabeau
de Monteil, femme de Jean Blisson (père
Simon est notaire à Bagnols, originaire de Bessas en Vivarais) qui ajoutera une
particule à son nom.
1528 Incursions des Protestants.
1550 Catherine
de Blisson devient épouse de Guillaume
de la Gorce (famille originaire du Vivarais).
1562 Les Réformés de Bagnols attaquent leurs voisins (les impulsions vinrent
de Nîmes par Viret).
1564-1565 Pillages du château par les Protestants.
1569 Guillaume de La Gorce, lieutenant
sénéchal de Nîmes, commandant deux compagnies de gendarmerie pour le roi, est
tué à Nîmes.
1570 Eustache
de Bagnols.
20
novembre 1573 La Roque,
refuge pour les habitants des environs, est pillée par les Protestants.
1584 Jean
de la Gorce (capitaine d’une compagnie de 200 hommes) épouse Marie de la Baume, seigneur de
Saint-Laurent de Carnols.
1588 La Roque, St. Michel d’Euzet, St.
Alexandre et St. Christol de Rodières doivent assurer une garnison de 18
soldats et 1 sergent.
1620 Pierre
de La Gorce (petit-fils de Jean) épouse Claude du Peloux (seigneur de
Boussargues).
1621 Construction de la chapelle, au bas du bourg fortifié,
pour les Sœurs de la Sainte Famille de
Vagnas.
1621 Henri de Montmorency, duc et
gouverneur et roi du Languedoc (qui sera décapité à Toulouse en 1632), ordonne
à Pierre de La Gorce, seigneur de La
Roque, à réparer le château et y entretenir 15 hommes.
1629 Mort de Pierre La Gorce. Deux fils Melchior et Jean
29
juin 1636 Un jugement oblige le prieur de
La Roque à entretenir un prêtre
1655 Jean
de La Gorce mariage dont sont issus deux enfants Louis (sans héritier) et
Christine. Christine épousera Jean-Joseph
de Vallat de Saint-Roman, de Montpellier et capitaine de
chevau-légers[5].
1660 Jacques
de Monteils de Grignan, fils de Louis Adhémar (comte de Grignan) et de Jeanne d’Ancézune[6] de Vénéjan (la
Sainte) donne l’ordre de construire le presbytère (bien communal actuel). La
maison claustrale occupée par les prêtres desservants jusqu’en 1773.
1665 Une censive de 9 salmées de blé sur
La Roque est due à l’hospice (hôpital) de Bagnols-sur-Cèze. Les impôts n’étaient pas pour le seul profit
des seigneurs qui assuraient la justice et la sécurité par ailleurs…. De nos
jours encore, des impôts lourds financent ces activités nécessaires à une vie
en société.
1681 Jean
de La Gorce (frère de Melchior) est institué héritier.
1697 Mort de Melchior de La Gorce.
1701 Naissance de François-Noël de Vallat, seigneur de Saint-Roman de Codières
(Gard).
1703 La Roque impliquée dans la lutte
contre le camisard Cavalier.
1709 Mathieu
Prévost, prêtre.
1719 Louis
de la Gorce (quoique vivant à Aubenas) est seigneur de La Roque.
1719 Messire Thomas, curé de La Roque.
1724-1730 Curé Cade.
1735,
20 septembre décès de
Louis de La Gorce. François-Noël de
Vallat de Saint-Roman, baron de La Roque.
1738 Naissance de François-Louis de Vallat, futur baron de La Roque, seigneur de
Saint-Laurens et Boussargues.
1742 Compoix (registre cadastral). Source
essentielle pour percevoir la vie économique de la communauté roquerolle. 50
familles résidentes. Environ 230 habitants.
1742-1762
Moulin
de Cor, propriété des Chartreux de la Valbonne, est agrandi.
1762 Naissance de Madeleine Henriette de Vallat.
1765 Une sage-femme, La Neboude, femme de Jean Nebout.
1765-1766 Pierre Mas, maître d’école. Son successeur
est Louis-Ambroise Sournier.
1773 Pierre
Blanchard, notaire et juge seigneurial, acquiert la maison claustrale.
1773 André Soullier, consul, géomètre,
fils d’André Soullier, auteur du compoix.
1781 Vente d’une partie des biens nobles
à Melchior Blanchard.
1782 Edification du chemin de Croix dans
le village.
1782 Bernard-Daniel
Deydé, marquis de Grémian, épouse Henriette
Vallat de Saint-Roman. La Roque est leur résidence d’été. Ils auront deux
enfants, restés célibataires. Le marquis possédait un Hôtel Particulier, rue du
Cannau à Montpellier.
1784 Abbé Chaze.
1789 Troubles de la Révolution.
1793
13 octobre Registres, parchemins et
papiers seigneuriaux, saisis en 1791, sont brûlés. Une partie est sauvée des
flammes.
1793
29 décembre Le marquis Deydé de Grémian est guillotiné à Lyon.
1794 Antoine
Cassan, maire.
1797 Les contre-révolutionnaires
attaquent la maison de Melchior Blanchard (ancien avocat au Parlement de
Paris ; il a épousé Blanche-Henriette
Delon, fille de Jean-François). Il avait été nommé, pendant la Révolution,
administrateur du département dans le district de Pont-Saint-Esprit.
1800 Château appartient à Amélie de Pistoris.
1820
28 mars Décès de Mme Henriette Deydé,
enterrée sous le mur de la chapelle.
1827 Louis Sauvet, instituteur.
1828 82 propriétaires, 780 hectares de
terres cultivées. Cadastre établi.
1829 Agrandissement du cimetière, en
contrebas de la chapelle. Le cimetière initial jouxtait la chapelle.
1830
Mlle Deidet[7],
Marquise de Grémian, propriétaire du château de la Roque, crée une école libre[8]
qu’elle confie aux Sœurs de la Sainte
Famille de Vagnas pour les filles et aux Frères maristes (en 1847) pour les garçons.
1835 13 élèves à l’école communale.
1836 327 habitants.
1840
Un orage ravine la Grand Rue.
1841-5 Création du lavoir.
1842 Jean-Baptiste Delacroix instituteur
communal.
1846 Reconstruction de la canalisation
d’eau (conduite de 150 m.) de la vieille fontaine.
5
décembre 1848 la paroisse est succursale
du doyenné de Bagnols.
A signaler : qu’avant
1790, La Roque était un prieuré, du titre Saint Pierre-es-Liens, annexé à Saint
Laurent de Carnols.
1851 353 habitants.
1852 Achat
du moulin des cascades de M. Vivier par M. Jean Magnin (meunier, 6 septembre
1811 – 9 juillet 1871).
1853 L’oïdium attaque les vignes.
1855 Mort de Mademoiselle Alexandrine (Marie-Elisabeth) Deydé, fille de Henriette Vallat de Saint-Roman (enterrée
à La Roque) et du marquis Deydé de
Grémian. Enterrée dans le parc du château de la Mogère (près de
Montpellier). Bienfaitrice du village pour laquelle aucune rue et aucun espace
ne rappellent le souvenir.
La
famille de Pistoris reprend le
château : Jean-Julien Fulcrand de
Pistoris (1813-1899), habitant St. Hippolyte du Fort (Gard), est le fils de
Jean-Jacques Chrétien de Pistoris (1773-1815). Ce-dernier était le fils de Marie Madeleine de Vallat (1732-1803),
sœur de François-Louis de Vallat.
1856-1896 L’école gratuite des Frères maristes (trois enseignants le plus souvent) est préférée
par les Roquerols. Les enfants de St. Michel et de St. Laurent s’y rendent
aussi.
1857
14 janvier Autorisation
impériale pour établissement d’un barrage et d’un canal d’irrigation pour
alimenter le moulin des cascades (farine et huile).
1863 Edification d’une nouvelle mairie.
1865 Amélioration de la captation de
l’eau qui alimente la vieille fontaine.
1868 Jeanne Berthe Marie de Pistoris (1844-1920) épouse le baron Marie Charles Roch Vanel de Lisleroy (de Pont-Saint-Esprit).
1868-1950
Château, propriété de la famille Vanel de Lisleroy.
1871 Départ du notaire résidant à La
Roque.
1877 Croix de mission.
1879 Ancien moulin seigneurial (farine),
rive gauche de Cèze, 200 m. en amont du pont appartient à Pierre Datuit.
1881-1935 Armand
Coussens, peintre, graveur, connu pour ses eaux-fortes. Son épouse Jeanne est issue de la famille
Amblard : aquarelliste. Locataires de l’ancien presbytère. Belles
illustrations de La Roque.
1872-1874 Le phylloxéra cause de nombreux
dommages à la vigne.
1883 Inauguration de l’église au bas du
village.
1892 Rétablissement de l’école
laïque : Jacques Guiraud instituteur communal.
1894 Cimetière actuel, « Les Clauses »
au cadastre.
1895 Construction d’un réservoir d’eau
souterrain.
1896 Instituteur renvoyé. Baptiste
Bompuis lui succède.
1896
27 novembre Vente du moulin des
cascades par Pierre Magnin à deux
Marseillais : Ernest Thieux et Albert Bazin. Broyage de l’ocre provenant
de la forêt de Valbonne et de Cornillon (la maison Fabre et fils) n’a pas
réussi.
1897 La transformation du moulin,
au-dessus du pont, en papeterie par l’entreprise A. Sylvander (Marseille)
ne se réalisera pas.
1901 221 habitants.
1901
27 avril Felix Cellier instituteur,
succède à M. Fabrigoule.
1904 Bethe de Pistoris (veuve du baron de
Lisleroy) et Mesdemoiselles Gabrielle et Marie de Pistoris demandent la
révocation du don fait pour le bâtiment servant d’école car les Petits frères de Marie (deux noms
connus : Isidore Gambus et Ferdinand Saut) n’ont plus le droit
d’enseigner.
La
mairie agit pour conserver le don en déclarant que les Petits frères de Marie
pourraient reprendre le bâtiment s’ils reviennent… Vu le contexte de cette
année-là, cette déclaration mérite réflexions.
1907 221 habitants ; fortes crues de
la Cèze.
1908 Fermeture du moulin des cascades.
1914 172 propriétaires. Cadastre révisé
(voir 1828) : nouvelle matrice commencée en 1888.
1919 Marius Emile Frach maire.
1924 Joseph
Mouret maire.
Création d’une cabine
téléphonique chez Jauzion.
1928 M. Odoyer instituteur.
1929 Eclairage électrique.
1932 Inscription du site par la
Commission de Sites et monuments historiques.
A partir de cette année, la Roque
est dénommée La Roque-sur-Cèze.
1933 Transfert de la cabine téléphonique
chez Camproux.
1934 Réfection du mur du presbytère qui
s’était éboulé.
1939 118 habitants.
1942 Joseph Mouret[9]
maire.
1944-1945 Caribert
Mouret (fils de Joseph) gère la commune.
M. Sauldubois, instituteur.
118 habitants.
1944
26 août Trois avions
canadiens lâchent leurs bombes sur La Roque. Valérie Delaville et son frère
sont tués.
1945
6 mai Emile Frach maire jusqu’en 1974.
1946 Cabine téléphonique chez Palou
(arrivé en 1943 à La Roque).
1947 Canalisation des eaux de la
fontaine.
1952 Abbé Diet.
1953 Vente de la maison des Sœurs à M.
Poussot (F 5 000.-). Maurice Poussot était une personnalité originale. Négociant en vin, il aimait la poésie et la
langue de Mistral. Décédé le 1er avril 1972. Obsèques à Cavillargues
le 4 avril. Un vrai poète à La Roque !
1954 Le baron Hyacinthe de Vanel de Lisleroy vend le château à M. Armand Vallière (Paris) qui achète, en plus,
la chapelle ainsi que le cimetière attenant à la commune, propriété
paroissiale, pour F 200 000.- .
1954 M. Jean Baumel instituteur.
1955 Mme Blanche Tronc (dit Blanchette), dernière institutrice au village
(fin en 1973).
1957 Crue de la Cèze à Noël.
1958 Installation de l’eau courante dans
la Rue principale. Les raccordements du reste du village au réseau d’eau
communal se feront progressivement dans les années qui suivent. Lourd projet
financier pour une petite commune.
1958
12 mai village inscrit à
l’inventaire.
1958
29 septembre et 4 octobre Crues
de la Cèze.
1958 Scouts allemands (Wetzlar) viendront
régulièrement une quinzaine de jours, pendant au moins 15 ans.
1961-1970 Restauration des rues : pavages.
1964 M. Creuzevault (possesseur d’une galerie d’art, rue Matignon à Paris :
il a connu Picasso, Rouault) acquiert le château. Il le fait entièrement
restaurer, notamment la chapelle romane. Sa fille, Mme Michèle Fagot en fera sa
maison de vacances.
1965 Feux tricolores au pont (en fonction
le dimanche et jours d’affluence).
1965
août Le groupe théâtral « Les Classiques de France », sous
la direction de Jean-Jacques Clément
(68 rue Mouffetard, Paris 5e) vient chaque année camper sur les
bords de Cèze, à La Roque, pour produire de multiples pièces de théâtre[10]
sur le parvis de l’église et dans la région jusqu’en 1974, à ma connaissance.
11
avril 1968 Inauguration de la
restauration, d’une durée de 5 ans. La chapelle est de nouveau consacrée par
Mgr Rougé, évêque de Nîmes. Messe de
l’abbé Maurel. Les vitraux ont été refaits par Isabelle Rouault.
M.
Adrien Schülé y a convié, au nom de la commune, les descendants des différentes
familles ayant été seigneur ou coseigneurs de La Roque et qu’il
connaissait bien : le Marquis de Digoine du Palais et son épouse née d’Anselme[11],
la Vicomtesse Régis de Verduzan, la Baronne de Verneuil ( de la famille
Hyacinthe du Vanel de Lisleroy), la Baronne de Langlois, née Comtesse de Chivré
(la petite-fille du Comte de Sabran qui a fait édifier la Vierge de Sabran et
descendante d’un neveu du Cardinal de Richelieu ; ancienne propriétaire du
château de La Blache).
1969 Enterrement de Mme Coussens.
1971
juin Crue de la Cèze.
1971
28 juillet-9 août Claude Verdier
expose 15 vues (15 dessins à l’encre de Chine, remarquables par la qualité de
traits et par une façon de rendre l’esprit du lieu).
1972
Emile Frach démissionne de sa
fonction de maire mais il reste conseiller municipal. Paul Coste lui succède.
1973 Transfert de l’école à St. Michel
d’Euzet pour la rentrée de septembre.
1978 Consolidation des piles du pont par
injection de béton.
1980
28 octobre Inscription du pont au
titre des Monuments historiques.
1981 Réfection du toit de l’église.
1983 Restauration de la chapelle du presbytère.
1995
14 juillet La foudre tombe sur le
clocher.
Et
la suite fait partie de la mémoire des roquerol(le)s d’origine ou de cœur :
vous la connaissez.
Articles
1.
Présentation générale de La Roque par Adrien Schülé, Le Républicain d’Uzès 5 décembre 1964.
2.
Radio-Lyon (La Doua) : émission touristique pour les automobilistes pour
Lussan, Goudargues, Montclus et La Roque. Emile Frach, maire, et Adrien Schülé,
historien, présentent la Roque, Midi Libre 8
août 1965.
3.
Présentation historique du village de La Roque par Adrien Schülé, Midi Libre 31 août 1965. Cet article sera souvent repris de diverses façons par d’autres
personnes…C’est devenu même ce que l’on appelle en termes journalistiques un
« marronnier ».
4.
Inauguration de la chapelle de La Roque, Midi Libre 18 avril 1968.
5.
Gérard Mignard : Moulin des cascades (Magnin), Midi Libre 22 janvier 2012. Pour ce journal, M. Mignard a effectué des articles très fouillés sur
différentes particularités de l’histoire de ce village au XIXe et XXe
siècle.
Bibliographie :
Jean
Roux : Notice historique sur les
châteaux de Verfeuil et de La Roque. Pont-Saint-Esprit. 1876. 126 p.
Les amours de Clarisse et
de Louis ont donné des rêves et fait battre bien des cœurs, lors de veillées au
coin du feu. La base de tous les récits (j’en connais 5, sans compter le
mien !, inédit à l’état de manuscrit) est inspirée de ce livre où se
trouvent des éléments historiques vérifiables et d’autres qui le sont le moins.
Il faut compléter cette lecture avec l’étude de l’Abbé Roman.
Chanoine
Roman : Verfeuil (Gard).
Imprimerie Bousrez. 1894. 228 p.
Roux et Roman : des
livres qui datent mais démontrent la nécessité de croiser les informations des
différents histoires communales établies. De nos jours les historiens ont une
pratique trop interne à une commune et pas assez intercommunale qui était un principe évident avant la
Révolution ! Les coseigneuries le démontrent : des nécessités aussi
bien économiques que sécuritaires l’expliquent.
Adrien
Schülé : La Roque.
Renseignements inédits. 1964. 22 p.
Trois versions dactylographiées
de 1964 à 1968 (avec des versions B de 28 p. et C de 36 p.). Tapuscrit
distribué gratuitement à celles et ceux qui désiraient disposer d’informations
historiques sur le village.
Claude
Verdier (préface de Christian Giudicelli) : Quinze vues de La Roque. 1971. 36 p.
De nombreux artistes ont
posé leurs chevalets à La Roque qui offre, avec les cascades ou le village, de multiples
perspectives, variant avec la lumière et les saisons. Les photographes ont
aussi permis de faire connaître cette commune, loin à la ronde : il
convient de leur rendre hommage.
Adrien
Schülé : La Roque-sur-Cèze.
1972. 56 p.
Manuscrit ronéotypé
faisant le point sur dix ans de recherches patientes en ses temps de loisirs.
Il n’a jamais cherché d’éditeur et a donné à qui le voulait son travail. Pour
lui, l’histoire retrouvée devait être partagée : l’essentiel était de
transmettre des données pour permettre de nouvelles recherches. Depuis 1974,
accaparé par d’autres travaux, il n’a plus eu le temps de poursuivre cette quête.
Chantal
Frach (préface d’André Vernet) : Un village languedocien au XIXe siècle La Roque-sur-Cèze. La Roca. 1984. 136
p.
Il s’agit de l’édition
d’un travail de diplôme présenté en 1967, à la Faculté des Lettres et Sciences
humaines de Montpellier. Dans l’esprit de Le Roy Ladurie, elle a exploité les
documents disponibles du XIXe siècle qui lui ont permis plusieurs
analyses statistiques et démographiques.
Monique
Frach-Descazaux (préface de Christian Giudicelli): Vivre à La Roque-sur-Cèze. Entre Cévennes et Provence au XVIIIe
siècle. Nîmes. 2011. 416 p.
Ce livre amplement
illustré confirme les données d’avant la Révolution française, fournies par
Adrien Schülé. L’auteur a bénéficié de documents inédits que les flammes
révolutionnaires ont épargnés. Son analyse XXIe siècle du XVIIIe
surprend parfois : cela résonne comme un règlement de compte avec le passé
familial de l’auteur et certaines pages d’histoire n’entrant pas dans ses vues.
Mis à part ceci et à l’appréciation du lecteur, cette étude est d’une grande
richesse en informations diverses et précises.
Hélène
Gilles : De La Roque à la
Roque-sur-Cèze. Histoire d’un petit village pittoresque entre Cévennes et
vallée du Rhône au XXe siècle. 2015. 292 p.
Cet ouvrage offre une
mémoire de ce passé récent de La Roque : il s’agit d’un regard que l’on
peut approuver sur certains points et contester sur d’autres car il y a encore
de nombreuses personnes (ou leurs descendants) qui ont aussi la mémoire des
faits précis de ce temps. A prendre comme un témoignage exprimant un point de
vue qu’il n’est pas toujours possible de généraliser mais qu’il est intéressant
de connaître.
Vous
désirez me contacter pour l’histoire de La Roque-sur-Cèze et de Saint-Gervais,
n’hésitez pas à lire d’autres articles sur ce blog ou à me joindre par
courriel : antoine.schule@free.fr.
Les
droits d’auteur sont le cadet des soucis des pilleurs de données, pratique
courante et ordinaire, mais un chaleureux merci à celles et ceux qui penseront
à donner les références légales en utilisant cet article, mis à disposition
gratuitement, et d’avoir, en plus, l’amabilité de m’informer de son usage.
Antoine
Schülé.
Etat mars 2017.
[1]
Par notre Mathilde, nous avons de nombreux cousins par le sang à La Roque, St.
Michel d’Euzet, Bagnols et St. Paulet du Caisson, Frontignan. Information utile
pour ces « humanistes » qui
nous reprochent « de se mêler
d’histoire locale en tant qu’étranger », ces humanistes se disent de plus antiracistes,
apôtres de la multidiversité ou du vivre ensemble… Proclamer des valeurs et les vivre sont certainement deux
pratiques qui leur sont bien différentes, en toute honnêteté, bien
entendu !
[2]
Tous trois déposés en mairie et donnés aux maires lors de leur parution.
[3]
Du temps des romains jusqu’au Moyen âge, leurs signes gravés dans la pierre
sont très semblables.
[4]
Il mit fin au litige qui opposait les droits de sa famille avec ceux de celle
de Brémond d’Anduze (Genolhac).
[5]
Garde rapprochée des membres de la famille royale.
[6]
Cette famille descend de Guillaume 1er, comte d’Orange et de
Toulouse, duc d’Aquitaine en 812, beau-frère lui-même de l’Empereur Louis le
Débonnaire, fils de Charlemagne.
[7]
Ecrit parfois Deidé ou encore Deydé.
[8]
Il est curieux qu’actuellement, cet enseignement libre et gratuit - qu’elle a
financé - lui soit presque reproché car elle l’a fait au nom de sa Foi. Le
raisonnement est léger mais c’est ainsi !
[9]
Il s’agit de Joseph Mouret, dit Caribert, le pamphlétaire qu’il ne faut pas
confondre avec son fils Caribert, avocat et prêteur. Sur ce site, vous pourrez
découvrir mon étude inédite sur cette personnalité originale et qui mérite
d’être connue. Au fait, pourquoi n’en parle-t-on plus à La Roque ? Ce fut pourtant un être d’exception et
j’espère que des options politiques du XXIe s. ne viennent pas
justifier cet oubli, involontaire sans aucun doute et que je ne souligne
pas plus !
[10]
Pendant plusieurs années (1967-1974, après cette date je ne sais pas car
j’étais à St. Gervais), j’ai vendu leurs programmes et, grâce à eux, j’ai eu la
joie de découvrir les coulisses (habillage, grimage, décors, sonorisation) d’un
théâtre nomade comme du temps de Molière, peu de moyens et une passion des
textes. Il est étrange que leurs prestations aient été passées sous silence
alors que les municipalités les soutenaient… enfin, j’ai une explication pour
cela : un certain chauvinisme local…, pour ne pas diminuer celui qui
devait et doit rester à jamais la figure locale, malgré ses côtés sombres sur
lesquels un voile épais a été jeté… Les œillères volontaires des uns ne doivent
pas être obligatoirement celles des autres !
Quelques noms d’acteurs : Arlette Emery, Michèle
Sciaffinao, Jean-Jacques et Marie-Michèle Vaude, Ulric de Belleville, Serge
Delannée, Marie-Agnès Chaloine, Françoise Chotard…
Ils ont fait découvrir Musset, Molière, Labiche, J.
Tardieu, René de Obaldia, Tchékhov, Caragiale, sur le parvis de la nouvelle
église de La Roque où chacun venait avec sa chaise et dans plusieurs villages de la vallée de la Cèze.
[11]
Elle nous a fourni les renseignements réunis par le Comte de Chansiergues
(Tramaye, Saône et Loire).
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