Armée et
pacification au XIXe siècle :
éléments pour une réflexion au XXIe siècle.
Antoine Schülé
Ecrit en juillet 2004
Introduction
Globalisation et fragmentation
Le XXIe siècle est
face à une globalisation imaginée ou voulue ou perçue de façons très
différentes, selon la perspective d’un Européen, d’un Américain des Etats-Unis,
d’un Africain ou encore d’un Asiatique. Une caractéristique internationale
était déjà remarquable dans la deuxième moitié du XXe siècle :
les grandes explosions minoritaires se produisent partout sur la
planète. Et l’entrée dans le XXIe siècle n’a pas pu les gommer d’un
coup de baguette magique comme certains experts internationaux l’avaient
parfois cru et imprudemment annoncé.
Pour comprendre ces puissances
minoritaires[1],
il faut remonter dans le temps. Cela peut rendre chagrin les spécialistes qui
restent persuadés que nous vivons des temps tellement nouveaux que l’étude
du passé ne sert à rien. Les histoires des hommes, de leurs lois, de leurs
mœurs ont permis les constitutions d’Etats, de civilisations, de communautés.
Les droits que nous connaissons actuellement est l’expression de rapports de
force qui se sont succédés à divers moments donnés. Diverses légitimités
politiques, et non pas une, ont consacré les droits. Nous vivons dans un
monde divers et non pas unique : la globalisation ne doit nous le faire
oublier.
Il nous faut vivre le pluralisme
et cela va au-delà de la tolérance. En effet, le pluralisme permet
d’accepter diverses conceptions du bien alors que la tolérance
exprime une seule notion du bien par rapport à d’autres valeurs,
tolérées parfois mais aussi rejetées au nom même de la tolérance (voilà tout le
paradoxe qu’illustre un Voltaire, intolérant en traitant l’Eglise d’Infâme, des
Juifs de bêtes puantes, etc. : propos d’un Humaniste que l’Histoire, du
moins ceux qui La font, veut dépeindre comme un apôtre de la tolérance). Avec
la tolérance, ces autres valeurs sont mesurées à une seule aune c’est-à-dire à
une seule notion du bien mais qu’est-ce que le bien ? Comme la vérité
d’ailleurs ? C’est ainsi que sans rougir, certains Etats sont parvenus à
magnifier la « tolérance zéro »
dans les relations internationales (ce qui demeure une utopie car ce qui est
accepté dans un Etat est refusé dans un autre[2] !).
Ainsi, en introduisant ce sujet
qui nous réunit aujourd’hui, il est nécessaire de garder à l’esprit qu’il y a
et y aura toujours des minorités ethniques, linguistiques, religieuses et
culturelles. Les ignorer, c’est aller au devant de conflits non seulement
politiques mais encore, par escalades successives, c’est être confronté à des
guerres civiles.
La troisième guerre mondiale,
sur laquelle les spécialistes ont tellement disserté, sera probablement un embrasement
planétaire de guerres civiles aux origines très diverses et parfois totalement
différentes, ne connaissant plus de frontière, plus de loi. Le terrorisme international
en est une forme d’expression mais cette dénomination doit être
plurielle : les terrorismes internationaux. S’il y avait un seul terrorisme
tout serait plus simple mais nous avons dans le monde une mosaïque de
terrorismes, travaillant encore isolément mais un échange de techniques, de
moyens, de formations se crée, des liens se nouent. Le stade ultime sera
atteint lorsque les diverses expressions du terrorisme seront soit réunies
temporairement, soit en confrontations entre elles.
Affirmation d’une puissance dans
un pays tiers, vous pensez en raison de l’actualité aux Etats-Unis et à l’Irak,
mais l’histoire offre d’autres exemples qui peuvent alimenter la réflexion.
C’est le but de mon exposé. Pour ne pas tomber dans la polémique de
l’actualité, je désire considérer plusieurs cas de figure du passé intéressant
notre approche.
Les frontières :
expression d’une incohérence
Les frontières sont des
sources de guerre : Chine, Afrique, Europe centrale… Il importe de savoir
comment et quand elles ont été constituées. Par qui ? Surtout ! En un
temps où l’on parle de responsabilité en cas de guerre, ne faudrait-il pas
tenir compte des créateurs de certaines frontières qui ont ignoré des minorités ?
Il faudrait d’ailleurs s’entendre sur le mot minorité car il est des cas, en
Afrique par exemple, où ces minorités étaient ou sont majoritaires chez
eux !
L’école historique marxiste a
réglé le cas en affirmant que les nécessités économiques ont conditionné les volontés
des puissances. L’explication est un peu courte. En fait, les économistes n’ont
pas décidé des frontières. Par contre, les politiques ont la responsabilité
devant l’histoire des frontières tracées et imposées. L’Afrique est typique
pour ces lignes de frontière ne respectant ni les peuples, ni les lignes de frontières
dites naturelles (si souvent recherchées en Europe, de façon illusoire et
parfois grotesque lorsque la simple curiosité vous pousse à les visiter dans le
terrain) : nous sommes à la source de guerres civiles actuelles qui ne
font que commencer si rien n’est fait pour éliminer ces zones de tension. La
Chine mène une politique discrète et dont on ne parle quasiment pas pour établir
des frontières sûres avec les pays à l’ouest de son territoire. Entre l’Inde et
la Chine, des troupes s’observent.
L’Irak recherchait ses
frontières : cela a pesé dans la première guerre du Golfe. Soumettre un
Etat producteur de pétrole et ayant une position stratégique clef sur le plan
planétaire a motivé la seconde.
Le XIXe siècle pèse
sur le XXIe siècle
Pour comprendre ces situations
belligènes de nos jours, il faut donc remonter au XIXe siècle. Notre
actualité est une conséquence directe de la politique des Etats du XIXe
siècle. Ignorer cette vérité, c’est refuser de comprendre le présent, c’est
s’empêcher d’établir une prospective constructive pour l’avenir.
Eviter un faux débat
Il ne s’agit pas de faire
l’apologie du colonialisme ou d’ouvrir le débat sur l’impérialisme et le colonialisme,
en se gargarisant de principes humanistes qui ponctuent les discours politiques
et sont complètement ignorés dans les faits. Non ! Nous voulons rester
pratiques. Nous voulons percevoir les critères admis par les politiques
et les conditions réunies par les militaires pour pacifier des
territoires extérieurs à l’Europe, c’est-à-dire les colonies au XIXe
siècle.
Précisons d’entrée qu’il y a eu
autant de colonialismes que d’Etats colonisateurs ou puissances. La lutte
anticolonialiste a caricaturé les politiques coloniales des Etats en un modèle
unique qui prédomine encore dans les esprits, de gens reconnus pourtant comme
cultivés, vous savez ces « Intellectuels », si bien accrédités par
les media que leurs dogmes sont devenus le « Nouvel Evangile »
des peuples occidentaux. Cela est une erreur grave d’un point de vue
historique. La France et l’Allemagne ont adopté des politiques en la matière
fort différentes de l’Angleterre ou que des Etats-Unis (Californie) ou encore
que l’Espagne ou le Portugal. Pour analyser cela, il faut cesser d’adopter les
seules considérations économiques comme étant le plus petit dénominateur
commun entre eux mais n’étant pas le plus décisif. Les considérations
géopolitiques ont plus pesé sur le choix de colonies mais ces
considérations sont les plus ignorées du grand public.
Des mémoires différentes
Le colonialisme est un sujet
délicat car il y a différentes mémoires suivant l’Etat qui a exercé la
puissance et suivant l’Etat qui l’a subie. D’ailleurs la décolonisation
ou l’acquisition de l’indépendance, vous entendez deux expressions qui
traitent de la même chose mais qui vous donnent deux perspectives différentes,
seraient aussi sources de réflexions. Les luttes pour l’indépendance n’ont en
fait que changé les dépendances. L’indépendance est quelque chose de très
abstrait quand on perçoit toute l’interdépendance des Etats qu’elle soit voulue
ou non ! L’indépendance ne pourrait exister que dans une autarcie
et cela est encore moins possible de nos jours qu’autrefois.
Depuis que les civilisations
existent, il y a eu des immigrations et donc des émigrations. Les Celtes,
c’est-à-dire les Gaulois, sont à l’origine des Galates qui ont vécu au Nord de
la Turquie ! Nos peuples se sont constitués par assimilation, par
insertion, par intégration ou par rejets, basés sur des refus de la différence
religieuse ou ethnique et out simplement par la force (Pays-Bas, Belgique,
Pologne, etc.). Le « droit à la
différence » est une expression contemporaine mais en fait les Grecs
par rapport aux Romains dans l’Antiquité, l’ont déjà revendiqué ! Au
final, la culture grecque a prédominé la culture latine alors que les Romains
ont eu la victoire militaire. Ainsi, l’histoire donne de multiples cas où
l’immigration est perçue soit comme une invasion soit comme une intégration
enrichissante mais entre les deux extrêmes, il y a toute une gradation qui
s’est exprimée dans le temps et qui compose l’originalité de nos cultures.
Colonies[3]
L’occupation d’Alger est décidée
par Charles X. La Monarchie de Juillet a achevé la conquête de
l’Algérie.
Napoléon III a fait
annexer : Mayotte, les Iles Marquises, Tahiti, la Nouvelle Calédonie, le
Sénégal, la Cochinchine et le Cambodge.
La troisième République a
poursuivi une politique de conquête et de colonisation. Des années 1880 à 1919,
les territoires administrés en plus par la France sont : le Gabon, la
Tunisie, le Sahara, le Tchad, la Mauritanie, le Soudan, la Haute-Volta, le
Dahomey, le Niger, le Tonkin, l’Annam, la Somalie, Djibouti, Madagascar, les
Comores, la Polynésie, les Nouvelles Hébrides, le Maroc, le Togo, le Cameroun,
le Liban, la Syrie.
La population française est peu
informée des colonies. L’école parle de la colonisation comme d’une mission
civilisatrice. Il faut véritablement attendre la Première guerre mondiale pour
que la population fasse connaissance avec des indigènes comme les spahis
marocains et les tirailleurs sénégalais.
La colonie française est
généralement une forme d’organisation qui correspond à la doctrine de
l’assimilation. Cela nécessite de recruter des fonctionnaires, l’envoi massif
d’instituteurs, de médecins, implanté toute une infrastructure économique de
type occidental.
Le protectorat recherche une
association. Les théoriciens britanniques parlent de l’Indirect Rule mais
selon une application très spécifique à la Grande-Bretagne. Lyautey s’est
inspiré aussi d’un associationniste De Lanessan, ancien gouverneur général en
Indochine et républicain. Gouverner les colonies avec les élites indigènes est
son principe majeur. L’avantage de ce système est son moindre coût.
Le gouvernement politique
français n’a jamais choisi entre ces deux méthodes. Il est possible de
dire que pour la France, il y avait un véritable « patchwork »
législatif. Trois tendances pèsent sur les choix pour les colonies : le
parti colonial, le monde des affaires, les grandes compagnies concessionnaires.
Le souci de rentabilité a prédominé comme toute conquête de territoire l’exigeait
et peu importe sous quel prétexte cette action était admise ou autorisée.
Relation du dominant au dominé
Peut-on établir une corrélation
entre la métropole et les colonies d’une part et une grande puissance de la
globalisation et un petit Etat ayant des richesses naturelles d’autre part.
Oui dans un certain sens et
surtout au niveau de la relation mentale entre le dominant et le dominé.
D’un côté, vous avez celui qui
estime être le gouvernement politique le meilleur et d’avant-garde (sa
technologie - armement principalement - lui donne en fait cette certitude mais
la technologie n’est pas le critère absolu d’une supériorité politique,
morale, culturelle ou religieuse : comme si cela pouvait être le cas ?).
D’un autre côté, vous avez «les Autres » : sous ce label
généraliste, le dominant ne cherche pas à établir des détails, cela est pour
lui inutile.
Le dominant détient le Pur, le
Bien, le Savoir et même le Don d’Amour alors que les Autres sont l’Impur, le
Mal, l’Ignorance et le Besoin d’Amour. Vous pouvez peut-être être choqué des
mentions « Don d’Amour » ou « Besoin d’Amour » mais cela
est important : le dominant veut établir une relation de type paternaliste particulier (dans son
esprit du moins) entre lui et le dominé. Pour sa bonne conscience, il veut être
celui qui punit et récompense, selon ses critères ou ses « valeurs »
bien entendu.
L’Autre reste à ses yeux un être
dans l’enfance de l’humanité, confiné aux ténèbres de l’ignorance et dans
l’incapacité à contenir ses pulsions. Il faut tout lui apprendre : c’est
lui refuser d’être ce qu’il est pour le transformer en ce qu’il ne peut pas
être, du jour au lendemain. Il faut trois générations pour faire perdre à un
individu ses vraies racines (aussi bien culturelles, religieuses ou politiques) :
cela représente un espace temps de 60 à 100 ans, si tout se déroule sans
heurt !
Le lobby colonial voit trois
intérêts économiques dans la conquête des territoires : placement
de capitaux à l’extérieur, écoulement de produits manufacturés de la métropole,
approvisionnement de la métropole en denrées militaires et en matières
premières.
Une « philosophie »[4]
de la colonisation
Cependant, il s’agit de ne pas
oublier qu’il existait au XIXe siècle une « philosophie »,
aussi bien laïque que religieuse, de la colonisation.
Le français Jules Ferry, le
républicain laïc et franc-maçon, disait, je cite : « les races
supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. », un
droit qui est d’ailleurs un devoir car « elles ont le devoir de
civiliser les races inférieures. ». Il reprochait à la monarchie
de sacrifier les colonies alors que les colonies feraient, selon lui, la
grandeur de la France. Jules Ferry a développé une puissance maritime :
pas de marine efficace sans point d’appui : « nécessité d’avoir
sur les mers des rades d’approvisionnement, des ports de défense et de
ravitaillement ».
En Angleterre, cette conception
était aussi dominante et antérieure : elle s’accompagnait d’un messianisme
religieux anglican. Après la victoire de Pretoria, Lords Roberts ordonna de
rendre grâce « au Dieu de la race impériale ». Cecil
Rhodes a écrit dans son testament que, s’il y a un Dieu, « il
travaille d’une manière visible à faire de la race anglo-saxonne l’instrument
choisi à l’aide duquel il amènera un état social fondé sur la police, la
liberté et la paix. ». Chamberlain n’hésitait pas à
proclamer : « Nous sommes une race maîtresse prédestinée par
nos qualités aussi bien par nos vertus à nous étendre dans le monde. »
Au XXIe siècle, le
dirigeant de plus d’une grande puissance ne renierait pas ces propos !
Alors que les médias parlent d’un phénomène nouveau : certainement, leur
culture historique ne doit pas être très développée et leur ignorance du XIXe
siècle est certaine.
Armée et colonisation[5]
L’histoire enseignée donne des
images fausses bien souvent du rôle de l’armée dans la colonisation. On peine à
sortir des caricatures imposées par les anticolonialistes. De même que
l’historien officiel Lavisse avait voulu donner une image idyllique de la
colonisation. La vérité se trouve entre deux. Penchons-nous un peu plus sur le
rôle de l’armée, en quelques mots.
L’Armée a bien été l’instrument
de la conquête coloniale. Cette conquête a été voulue par les politiques aussi
bien de la Monarchie, que de l’Empire et que de la République. C’est sous
Gambetta et Ferry que le Soudan, la Tunisie, le Tonkin ont été occupés dans les
années 1880.
En 1897, Jean-Louis de Lanessan
ancien gouverneur de l’Indochine et future ministre de la Marine et des
Colonies dans le ministère Waldeck-Rousseau, écrit que : «Il ne faut surtout
jamais confier à l’autorité militaire la direction des affaires d’aucune
colonie. Par son éducation, par ses intérêts personnels, par les excitations
dont elle est entourée, l’Armée est irrémédiablement poussée vers l’emploi de
la force. Elle tient moins à prévenir des désordres qu’à les réprimer, et les
pertes qu’elle subit ne font que l’encourager dans la voie des expéditions
sanglantes, car de la mort des uns résulte l’avancement des autres.»[6]
Cependant, Galliéni, Lyautey,
Joffre, Mangin ont été des militaires colonisateurs de grandes envergures et
qui ont su être fidèles au régime politique en place et subordonné à l’autorité
civile, sans se départir d’un esprit critique à l’égard de celle-ci[7].
Etre subordonné, ce n’est pas se taire mais parler à bon escient et à qui de
droit sans effusion médiatique ou goût de l’éclat.
Certains administrateurs civils
de colonie ont été incompétents mais ayant des appuis politiques et cela doit
être reconnu. Au Soudan, en 1894, un Grodet se comportait en tyranneau pour
surveiller les militaires avec une susceptibilité maladive.
Lyautey[8]
a eu pour règles :
·
éviter et limiter au maximum l’emploi de la
force
·
présenter dès le début une image d’une France
humaine et généreuse (actions médicales)
·
faire de l’armée coloniale une école d’éducation
et de civilisation
Les officiers se sont mis dans
les colonies à l’école de l’initiative, de l’endurance et de l’énergie.
Quatre des huit maréchaux de la
Grande guerre se sont formés outre-mer : Galliéni, Franchet d’Esperey, Joffre,
Lyautey.
Quatre cas d’école
Pour traiter ce sujet, quatre cas
ont été retenus : Algérie, Madagascar, Mexique et Maroc. Le choix
s’est porté sur eux en raison de la valeur « cas d’école »
qu’ils représentent et en raison des succès ou des échecs qu’ils mettent en
évidence. Il vous appartiendra au regard de ces faits historiques de vous
forger une opinion et, pourquoi pas, de revisiter les pages d’histoire en
considérant toute la richesse en
expériences variées encore mal exploitée qu’elle renferme et les conséquences
que ces pages d’histoire ont sur notre actualité.
·
l’Algérie avec Thomas Bugeaud
(1784-1849) : les leçons d’une guerre asymétrique espagnole.
Ce cas illustre l’armée et la
conquête. Le grand public a tendance à croire que l’Armé par ses représentants
les plus hauts placés désirait la conquête.
Le cas de l’Algérie mérite d’être
conté. En fait, plusieurs hauts responsables de l’Armée ont étudié les demandes
des politiques avec sagesse. Ils craignaient que les forces françaises soient engagées
dans des opérations lointaines car elles pouvaient compromettre les nécessités
immédiates de sécurité de la France.
Bugeaud, par exemple, a établi au
départ un réquisitoire contre la conquête de l’Algérie. En 1838, il
disait déjà et c’était véritablement prémonitoire, qu’il la considérait comme
« le plus funeste présent que la Restauration ait fait à la Monarchie
de Juillet »[9].
L’éloignement du champ de
bataille européen toujours possible en était la raison principale.
Le propre d’une armée est de soumettre
l’adversaire par l’usage ou le déploiement de la force armée. Cela ne peut
pas faire de doute. Mais cet aspect ne doit pas occulter les missions
politiques et administratives dont elle a assumé les charges. Ces derniers
aspects ont sans doute fait la particularité des armées françaises dans les
colonies.
Pour soumettre par la force, deux
doctrines ont été mises en application : la méthode du maréchal Valée et
celle de Bugeaud. Au début, dans les années 1830, les français occupent les
ports pour protéger le commerce français, lutter aussi contre la piraterie en
Méditerranée. Les projets de colonisation ou d’occupation totale connaissent
des difficultés et des échecs avec Valée. L’engagement de l’artillerie est trop
difficile, la politique des forts occupés et dispersés sur le territoire ne
fonctionne pas. Abd El Kader obtient de nombreuses victoires en raison de sa
mobilité et de sa capacité à conduire les tribus au combat.
Bugeaud établit quant à lui une
sorte de doctrine de « pénétration pacifique ».
L’objectif était simple : économiser des vies, économiser des
ressources de la nation comme du pays colonisé, respecter
ainsi certaines préoccupations humanitaires.
Bugeaud a établi cette doctrine
suite à des expériences fâcheuses et mortifères où il s’était aperçu que des
conquêtes avec un grand nombre de victimes ne créaient qu’une plus grande
résistance. Des villages rasés, des récoltes détruites, des vergers arrachés
n’étaient pas propices à se concilier les populations locales. La religion musulmane
considère comme grand crime le fait de détruire des vergers alors qu’elle
pouvait tolérer le principe des prises de guerre.
Il s’agit de ne pas oublier que
Bugeaud avait en mémoire les guerres de Vendée et surtout la guerre
d’Espagne où la France a accumulé des expériences totalement oubliées du
grand public et des politiques de nos jours. Rappelez-vous que la résistance
espagnole à Napoléon est un exemple caractéristique de guerre asymétrique
ayant eu un plein succès malgré les forces imposantes déployées par la France.
Vous pouvez constater le poids de l’histoire récente, d’une vie d’homme, dans
l’appréciation des faits pour mener une mission nouvelle, une mission à
accomplir.
Son expérience démontre que
l’administration civile est plus lourde, plus coûteuse et moins efficace que
l’administration militaire. L’armée peut effectuer des travaux importants de
génie à moindre coût alors que les civils colons n’avaient ni les bras, ni les
moyens financiers d’assurer des travaux d’importance comme routes, ponts,
villages nouveaux, dispensaires, etc. Les routes favorisaient :
·
le commerce des habitants locaux,
·
l’écoulement des produits de la métropole,
·
le déplacement des armées,
·
un meilleur contrôle des territoires.
Le génie était après les forces
combattantes (infanterie et cavalerie) la troupe la plus mise à contribution
dans les activités de pacification.
Cet exemple devrait démontrer si
besoin était de l’utilité de l’histoire pour accomplir des actions à réaliser
dans le futur.
·
Madagascar et Joseph Gallieni
(1849 – 1916) : connaître le pays où l’on est envoyé en mission.
Il a conduit des opérations au Soudan,
au Tonkin puis à Madagascar
Il a œuvré pour la rédaction
d’études géographiques et ethnologiques sur les territoires administrés par
la France et sur leurs habitants.
A Madagascar, il a fondé l’Académie
Malgache. Il a perçu, lui aussi, toutes les limites de la politique de la
canonnière, considérée comme normale par les gouvernants, des politiques donc.
Il a réalisé toute l’utilité de connaître les particularités
« ethniques » ou « raciales » (au sens où on l’entendait au
XIXe siècle). Concrètement, cette connaissance des peuples a permis
de déterminer la construction politique existante d’un pays pour mieux pouvoir
travailler avec.
Pourquoi ce réalisme ?
Il a le souvenir des expériences malheureuses liées à l’ignorance des
conquérants quant au pays conquis[10].
Chacune de ses missions démontre que la conquête militaire est un moment
assez facile pour celui qui dispose de la puissance technologique c’est-à-dire
de l’armement. Par contre, les problèmes arrivent lors de la gestion de
la conquête. Considérons le XXe siècle et l’ensemble de ces
victoires militaires, au prix du sang versé, rendues inutiles par des
politiques, esclaves de leurs idéologies et de leurs intérêts égoïstes :
une Europe centrale devenue la proie de l’URSS dans la plus grande indifférence
de l’Europe de l’Ouest, ayant pour seul souci sa sécurité et se gargarisant du
slogan du « droit des peuples à
disposer d’eux-mêmes » : moyen de se donner une bonne conscience
et de ne pas agir !
Cas de Menabe : un
contre-exemple
A l’ouest de l’île de Madagascar,
dans le Sakalava, le commandant Gérard est à la tête d’une colonne pour
conquérir Menabe. Il se fie à quelques informations fausses ou lacunaires,
tenues pour exactes provenant d’un commerçant. Alors que les indigènes sont
prêts à déposer les armes et le font savoir, le commandant veut faire vite et
massacre tous ceux qui ne sont pas parvenus à s’enfuir. Il tue le roi local,
Toera.
Cette cruauté et ce manque de
loyauté provoquent la résistance des indigènes et c’est pendant six longues
années qu’une guerre de résistance est menée. L’excès de cruauté suscite une
résistance farouche et acharnée. Cette vérité d’hier est une vérité pour
aujourd’hui comme pour demain.
Or le projet de Gallieni est de
créer plutôt un protectorat qui consiste à installer une administration
française superposée aux structures politiques admises par les indigènes. Les
chefs locaux gardent les postes honorifiques et sauvent la face devant leurs
peuples.
La méthode de Galliéni est
motivée par l’idée politique d’occuper et d’administrer Madagascar avec des
moyens civils et militaires réduits. La pratique coloniale confiée à
l’armée passe par la conquête et la gestion du territoire. La
connaissance du pays permet aux militaires d’économiser les vies et d’en
assurer une gestion cohérente. En des terres inconnues et là où il n’y a aucun
savoir utilisable, les militaires deviennent demandeurs et producteurs,
parfois, de savoir ethnologique.
Il emploie la méthode britannique
qui consiste à « diviser pour mieux régner ». Les luttes entre tribus
sont utilisées pour s’introduire dans le pays. C’est la première étape. Pour
cela, il faut connaître le pays.
Il respecte la nature politique
du pays pour vivre en meilleure harmonie possible avec les habitants. C’est la
deuxième étape.
Galliéni et Lyautey ont très
souvent écrit et proclamé leur volonté d’utiliser la connaissance historique ou
anthropologique du terrain colonial à des fins politiques et dans un
but d’efficacité. Actuellement, les responsables militaires des troupes
envoyées en mission à l’étranger se doivent de disposer des connaissances
anthropologiques des pays où ils sont envoyés en mission, sous peine de commettre
des fautes impardonnables auprès des populations indigènes.
Ce cas est présenté dans la littérature surtout
comme une tentative de Napoléon III de constituer un allié catholique de la France
sur le territoire des Amériques, alors que les USA se tiennent à la doctrine
de Monroe.
Lorsqu'il devient le cinquième président des Etats-Unis
(1817-1825), James Monroe, a derrière lui une carrière de diplomate. Nommé
ambassadeur à Paris, il devient secrétaire d'Etat aux affaires étrangères. Ses
positions en matière de conduite des affaires extérieures, connues sous le nom
de doctrine de Monroe, même si John Quincy Adams en fut l'inspirateur,
exprime les visées que les États-Unis entendent exercer sur leur continent. Sa
doctrine peut se résumer en deux points : absence d'ingérence dans les luttes
opposant métropoles européennes et colonies américaines, mais opposition
déclarée à toute tentative de reconquête par ces métropoles des colonies dont
les Etats-Unis ont reconnu la légitimité du gouvernement.
Au moment où Monroe fait cette déclaration, il
n’a aucun moyen de l’appliquer. C’est une déclaration politique. L’intention
première est tout simplement de ne pas s’attirer de querelles militaires avec
l’Europe.
Cette doctrine évoluera, dans le temps et
jusqu’à nos jours, pour satisfaire les Etats-Unis dans ses volontés
d’extension aussi bien politiques que territoriales : cette
déclaration est en quelque sorte la définition du pré carré des Etats-Unis qui entendent
y exercer leur influence ou autrement dit leur puissance.
Mais à cette époque, les Etats-Unis sont en
pleine guerre civile. Ainsi, l’idée d’étendre l’influence de puissances
européennes séduit la France, la Grande-Bretagne ainsi que l’Autriche-Hongrie.
Au début, et jusqu’à ce que la France se
retire, l’opération est un succès du point de vue militaire. En effet, malgré
les lenteurs, les lourdes pertes et le fait que la France doit finalement
assumer toute l’opération seule, le Mexique est conquis et son régime politique
changé avec toutefois un reste de résistance dans les régions les plus
inaccessibles et montagneuses.
Pourtant, malgré ce premier succès, la pénétration
et l’occupation tournent à l’échec pour plusieurs raisons. La première est
surtout d’ordre diplomatique car la France finit par s’engager seule dans cette
guerre qui depuis le début menace les intérêts américains. Le Nord, contre
l’invasion du Mexique, gagne la guerre civile et les États comme la
Grande-Bretagne et l’Autriche-Hongrie refusent dès lors l’affrontement direct
avec les USA. En se mettant à dos les USA, la France s’isole donc dans un
conflit qui n’est ni compris, ni accepté par la communauté internationale de
l’époque.
Pour ce qui est de la situation intérieure mexicaine,
la France se met également à dos une bonne partie des Mexicains et en
particulier la gauche anti-libérale et anti-autoritaire qui ne comprend pas que
la France renverse le Président dit libéral Juarez pour en remettre en place
une dictature semblable à celle de Santa Ana en 1855. C’est donc ces opposants
qui vont constituer la guérilla contre la France qui perturbe régulièrement
l’avancée de l’Armée française.
En parlant d’ailleurs des aspects militaires,
malgré les victoires françaises, une très grande partie des morts n’est pas due
à la guérilla, mais surtout aux maladies comme la fièvre jaune et le paludisme.
Cette guérilla est violente et au bénéfice d’une bonne connaissance du terrain,
d’une facilité à se disperser comme à se concentrer, d’avoir le temps pour elle
et ayant comme meilleures alliées, les maladies qui épuisent et tuent les
troupes intervenantes.
Cette opération fut un échec cuisant pour la
France. En dépit des ses victoires militaires intérieures, Napoléon III est
confronté à l’hostilité de la population mexicaine, à la guérilla Juariste, et
surtout à la crainte d’un conflit direct avec les USA. Il retire les troupes
françaises et son soutien à l’Empereur Maximilien, ce qui provoque sa chute.
Lorsque l’armée française quitte le pays en
1867, l’Empereur Maximilien, le frère de l’empereur d’Autriche François-Joseph
1er, n’ayant plus de partisans, est renversé par les Juaristes qui
reprennent le pouvoir. Les Juaristes établissent une cour martiale (un
formalisme légal est toujours très prisé dans ces moments de crise[12]) et le condamneront à mort en juin
1867.
L’échec a été dû essentiellement à une
superposition de volontés politiques pas toujours conciliables : Napoléon
III, l’empereur Maximilien, son épouse (fille du roi de Belgique), les
responsables militaires sur place et les Mexicains qui ne supportent pas la
greffe politique qui est mal préparée.
L’administration importée par la France a
commis aussi de nombreuses bévues et les militaires de l’administration ont été
parfois récompensés avant les militaires qui étaient allés au combat ; les
soldes ont été diminuées, le
ravitaillement a fait défaut : cela a créé un malaise au sein de l’armée,
malaise dont il est peu souvent fait cas dans la littérature traitant ce sujet mais
dont on trouve des échos très précis (je pense aux mémoires d’officiers engagés
au Mexique et mémoires qui ne sont pas publiés !).
Ce cas est riche d’enseignements. L’essentiel à
retenir est sans doute que la puissance militaire, aussi forte soit-elle, n’est
rien s’il n’y a pas une forme d’adhésion
des populations indigènes à la politique menée par la puissance mise en place
par la force. La force ne peut pas ignorer la politique locale.
·
le Maroc et Hubert Lyautey (1854 –
1934) : montrer sa force pour en éviter l’emploi.
L’armée française a tout fait
pour créer une politique indigène dont elle assumait le contrôle. Le principe
en était simple : il consistait à nommer des notables locaux pour assurer
les directions locales.
L’objectif en était clair :
que le pays ne se considère plus comme conquis mais protégé. De nombreux
militaires ont réussi des exploits en la matière. Ceci a été rendu possible par
leurs connaissances très précises du pays dans lequel ils intervenaient. Il n’y
avait pas un mépris de l’indigène mais un intérêt réel à le comprendre, à le
connaître. L’indigène pouvait être parfois un adversaire redoutable mais il
méritait le respect. Certaines puissances actuelles qui utilisent la force
armée oublient le respect que l’on doit aux habitants d’un pays : cela ne
peut que créer un rejet, un rejet violent.
Lyautey est celui qui, sans aucun
doute, a le mieux personnifié cette politique, à la suite de Bugeaud et de
Galliéni. Il n’évitait pas la guerre lorsqu’il le fallait mais il savait acquérir
les populations en :
·
traçant des routes (raison militaire peut-on
dire mais utile aux populations)
·
bâtissant ou rebâtissant des villes et des
villages (il ne faut pas oublier que dans les pays colonisés les constructions
sont fragiles)
·
dressant des barrages pour créer des points
d’eau (actuellement l’alimentation en eau est toujours une préoccupation
majeure)
·
établissant des marchés (une infrastructure
routière permet les échanges commerciaux vitaux pour faire vivre les
populations)
·
encourageant l’agriculture et l’élevage (pour
limiter la nomadisation et donc faciliter le contrôle des populations)
·
nourrissant les affamés (la faim est encore de
nos jours un fléau à combattre)
·
soignant les malades (l’action la plus
décisive : lutte contre de nombreuses maladies)
·
instruisant les enfants (on ironise facilement
sur le noir apprenant que ses ancêtres étaient les Gaulois mais la caricature
ayant un fond de vérité ne doit pas cacher les apports de l’apprentissage de
l’écriture, du calcul, de l’hygiène)
Lyautey pouvait parler à juste
titre de sa « guerre créatrice de vie ». Si l’emploi de la
force armée de grandes puissances en pays tiers pouvait toujours s’en prévaloir
autant de nos jours, ce serait heureux. Un cas ne doit pas cacher les
autres : des militaires sont aujourd’hui engager dans des missions de pays
qui donnent entière satisfaction. N’oublions pas qu’un cas provoquant le
scandale peut discréditer les autres opérations.
D’autres militaires ont travaillé
dans cet esprit. Ils sont méconnus mais le général Margueritte disait : «… que
ma véritable vocation n’est pas d’être soldat. Je n’aime pas la guerre.
J’en ressens l’entraînement quand je suis soumis à son action, mais de
sang-froid j’en ai horreur : bâtir, planter, cultiver la terre, faire des
travaux d’utilité, voilà ce qui me convient, et c’est à cela que j’ai trouvé
satisfaction dans ma carrière… »[13]
Le général Salan lui-même a dit
aussi : « J’ai fait rayonner la France aux antipodes. J’ai
commandé. J’ai secouru. J’ai distribué. J’ai servi, et, pardessus tout, j’ai
aimé. »[14]
Ne croyez-vous pas que ces propos
puissent être dans la bouche des commandants de forces armées pour le maintien
de la paix ou pour apporter des secours humanitaires. Lorsque l’on parle des
nouvelles missions des armées, n’a-t-on pas oublié ces missions qui ont occupé
des armées au XIXe siècle. Certes le contexte a changé, l’intention
politique aussi, quoique, parfois, on puisse s’interroger dans certains cas sur
l’existence d’une véritable intention politique, mais nous avons, dans ce passé
militaire, de nombreux principes vérifiés dans les faits qui permettent
d’établir des lignes de conduite utiles pour demain.
L’armée française a su ainsi
coloniser jusqu’en dans les années 1920.
*-*-*
Décolonisation et
l’armée
Missions de coopération
Lors de la décolonisation, l’armée
a accepté la décision politique. Trois cas ont mal fonctionné :
l’Indochine mais avec le recul historique, il est possible de discerner
clairement une faiblesse de la décision politique. Pour le Maroc et la Tunisie,
les indécisions politiques, le fait de privilégier la non-décision à la
décision a été lourde de conséquences : la responsabilité des autorités
civiles ne fait, là, aussi aucun doute.
En général, l’armée a transformé
sa présence en mission de coopération, principalement pour la formation
de cadres des armées africaines et cela se poursuit encore de nos jours. Des accords
de défense avec la France sont établis soit pour une présence ou une
formation militaire, soit pour une intervention sur demande selon des accords
bien souvent inconnus du grand public (lors que l’on parle si volontiers de la
transparence en politique : que c’est beau dans le discours !).
L’Algérie constitue véritablement
un cas particulier qui ne peut pas être généralisé. En Algérie, il se constate
que les Algériens eux-mêmes et indépendants, suite au départ des Français,
n’arrivent pas à régler les difficultés que les Français avaient rencontrées.
Les désordres intérieurs avaient des causes imputées peut-être à tort à la
colonisation mais ceci est un autre débat, trop délicat pour être traité dans
le cadre de cet exposé.
Conclusion
N’oublions pas que les hommes ont
agi en se référant aux grands principes de 1789 qui légitimaient à
leurs yeux leurs conquêtes (une Révolution qui a produit un Empereur voulant
libérer les peuples jusqu’à Moscou : çà c’est du messianisme !). La République
a voulu imposer sa paix et ne se préoccupait pas d’étendre les libertés de la
métropole aux colonies : mais ce choix a été adopté par des civils et
des autorités politiques élues démocratiquement plus
spécialement alors que les militaires, eux, étaient plus favorables à étendre ces droits aux colonies -
ce qui ne doit pas être oublié - en vue d’une intégration de ces peuples.
L’engagement des troupes
coloniales sur les champs de bataille européens et les importants sacrifices en
vies humaines consentis par celles-ci ont démontré que leurs approches étaient
justes.
Ainsi, il faut rester dans le
contexte d’une époque pour l’analyser objectivement et ne pas tomber dans des
luttes idéologiques qui occulteraient les faits et les idées.
De nos jours, le contexte
colonial est terminé mais l’envoi de troupes à l’étranger au XXIe
peut retenir les leçons de troupes qui, au XIXe siècle, avaient
aussi des missions de pacification de territoires. Il est d’ailleurs à
souhaiter qu’une grande puissance n’envoie pas des troupes à l’extérieur de son
territoire avec des intentions politiques qui seraient plus du XIXe
que du XXIe siècle, mais cela
je le laisse à votre discernement.
Antoine Schülé.
Contact: antoine.schule@free.fr
Bibliographie
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Jean, MASSON, Philippe, (1992) : Histoire militaire de France vol
2. De 1715 à 1871, Paris, pp. 509-523.
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Lieu
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DUROSOY,
Maurice : Lyautey maréchal de France 1854-1934, Paris, Charles-
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Pas
très intéressant, il n’y a que des photos.
DUROSOY,
Maurice : Lyautey mon général, Paris, Julliard. 1956
D’ORMESSON,
Wladimir : Lyautey, Paris,
Libraire ancienne, 1931.
pp.
71-78. Il y a 50 ans, le maréchal Lyautey, Revue historique des Armées 1984, n. 3, Vincennes, auteur :
section du service historique des armées de Terre. Liste bibliographique de ses
ouvrages.
GUILLAMO,
Manuel : Lyautey un cultivateur face à l’islam ? in Revue historique des armées n. 3 1991.
Pp. 16-23, Vincennes.
[1]
Avec la guerre asymétrique, une minorité possède assez de puissance pour
déstabiliser n’importe quelle grande puissance.
[2]
Pakistan, Corée, Israël, etc.
[3]
Eric Savarese : L’ordre colonial et sa légitimation en France
métropolitaine. Oublier l’Autre. L’Harmattan. Paris. 1998. 304
p.
[4]
Insister sur les guillemets.
[5]
Direction : Olivier Forcade, Eric Duhamel, Philippe Vial :
Militaires en République 1870-1962. Les officiers, le pouvoir
et la République en France. Publications de la Sorbonne. Paris. 1999. 734
p. Article de Jacques Frémeaux : L’armée coloniale et la
République (1830-1962), p. 101-109.
[6]
Jean-Louis de Lanessan : Principes de colonisation,
Paris, Alcan, 1897, p.151.
[7]
Henri Brunschwig : Mythes et réalités de l’impérialisme colonial
français. Paris. A. Colin, 1960, p.128
[8]
Le rôle colonial de l’Armée. 1900.
[9]
Discours à la Chambre du 15janvier 1840, in P. Azan : Par l’épée et par
la charrue. Paris, 1948, p. 66
[10]
Les Etats-Unis en sont au même stade de nos jours et cela est, sera la source
de calamités qui ne font que commencer !
[11]
AUBRY, Octave (1949) Le Second Empire, Paris, A. Fayard, pp. 318-323.
[12]
Toute association d’idée avec le temps présent serait fortuite !
[13]
In Jacques Frémeaux : Les Bureaux arabes dans l’Algérie de la
conquête. Paris. Denoël. 1993. p.157.
[14]
Le Procès de Raoul Salan. Paris. Albin Michel. 1962, p.76
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