vendredi 29 juillet 2016

Armée et pacification : des regards sur le 19 e s. pour ce 21 e siècle...

Armée et pacification au XIXe siècle :

 éléments pour une réflexion au XXIe siècle.


Antoine Schülé
Ecrit en juillet 2004

Introduction

Globalisation et fragmentation

Le XXIe siècle est face à une globalisation imaginée ou voulue ou perçue de façons très différentes, selon la perspective d’un Européen, d’un Américain des Etats-Unis, d’un Africain ou encore d’un Asiatique. Une caractéristique internationale était déjà remarquable dans la deuxième moitié du XXe siècle : les grandes explosions minoritaires se produisent partout sur la planète. Et l’entrée dans le XXIe siècle n’a pas pu les gommer d’un coup de baguette magique comme certains experts internationaux l’avaient parfois cru et imprudemment annoncé.

Pour comprendre ces puissances minoritaires[1], il faut remonter dans le temps. Cela peut rendre chagrin les spécialistes qui restent persuadés que nous vivons des temps tellement nouveaux que l’étude du passé ne sert à rien. Les histoires des hommes, de leurs lois, de leurs mœurs ont permis les constitutions d’Etats, de civilisations, de communautés. Les droits que nous connaissons actuellement est l’expression de rapports de force qui se sont succédés à divers moments donnés. Diverses légitimités politiques, et non pas une, ont consacré les droits. Nous vivons dans un monde divers et non pas unique : la globalisation ne doit nous le faire oublier.

Il nous faut vivre le pluralisme et cela va au-delà de la tolérance. En effet, le pluralisme permet d’accepter diverses conceptions du bien alors que la tolérance exprime une seule notion du bien par rapport à d’autres valeurs, tolérées parfois mais aussi rejetées au nom même de la tolérance (voilà tout le paradoxe qu’illustre un Voltaire, intolérant en traitant l’Eglise d’Infâme, des Juifs de bêtes puantes, etc. : propos d’un Humaniste que l’Histoire, du moins ceux qui La font, veut dépeindre comme un apôtre de la tolérance). Avec la tolérance, ces autres valeurs sont mesurées à une seule aune c’est-à-dire à une seule notion du bien mais qu’est-ce que le bien ? Comme la vérité d’ailleurs ? C’est ainsi que sans rougir, certains Etats sont parvenus à magnifier la « tolérance zéro » dans les relations internationales (ce qui demeure une utopie car ce qui est accepté dans un Etat est refusé dans un autre[2] !).

Ainsi, en introduisant ce sujet qui nous réunit aujourd’hui, il est nécessaire de garder à l’esprit qu’il y a et y aura toujours des minorités ethniques, linguistiques, religieuses et culturelles. Les ignorer, c’est aller au devant de conflits non seulement politiques mais encore, par escalades successives, c’est être confronté à des guerres civiles.

La troisième guerre mondiale, sur laquelle les spécialistes ont tellement disserté, sera probablement un embrasement planétaire de guerres civiles aux origines très diverses et parfois totalement différentes, ne connaissant plus de frontière, plus de loi. Le terrorisme international en est une forme d’expression mais cette dénomination doit être plurielle : les terrorismes internationaux. S’il y avait un seul terrorisme tout serait plus simple mais nous avons dans le monde une mosaïque de terrorismes, travaillant encore isolément mais un échange de techniques, de moyens, de formations se crée, des liens se nouent. Le stade ultime sera atteint lorsque les diverses expressions du terrorisme seront soit réunies temporairement, soit en confrontations entre elles.

Affirmation d’une puissance dans un pays tiers, vous pensez en raison de l’actualité aux Etats-Unis et à l’Irak, mais l’histoire offre d’autres exemples qui peuvent alimenter la réflexion. C’est le but de mon exposé. Pour ne pas tomber dans la polémique de l’actualité, je désire considérer plusieurs cas de figure du passé intéressant notre approche.

Les frontières : expression d’une incohérence

Les frontières sont des sources de guerre : Chine, Afrique, Europe centrale… Il importe de savoir comment et quand elles ont été constituées. Par qui ? Surtout ! En un temps où l’on parle de responsabilité en cas de guerre, ne faudrait-il pas tenir compte des créateurs de certaines frontières qui ont ignoré des minorités ? Il faudrait d’ailleurs s’entendre sur le mot minorité car il est des cas, en Afrique par exemple, où ces minorités étaient ou sont majoritaires chez eux !
L’école historique marxiste a réglé le cas en affirmant que les nécessités économiques ont conditionné les volontés des puissances. L’explication est un peu courte. En fait, les économistes n’ont pas décidé des frontières. Par contre, les politiques ont la responsabilité devant l’histoire des frontières tracées et imposées. L’Afrique est typique pour ces lignes de frontière ne respectant ni les peuples, ni les lignes de frontières dites naturelles (si souvent recherchées en Europe, de façon illusoire et parfois grotesque lorsque la simple curiosité vous pousse à les visiter dans le terrain) : nous sommes à la source de guerres civiles actuelles qui ne font que commencer si rien n’est fait pour éliminer ces zones de tension. La Chine mène une politique discrète et dont on ne parle quasiment pas pour établir des frontières sûres avec les pays à l’ouest de son territoire. Entre l’Inde et la Chine, des troupes s’observent.
L’Irak recherchait ses frontières : cela a pesé dans la première guerre du Golfe. Soumettre un Etat producteur de pétrole et ayant une position stratégique clef sur le plan planétaire a motivé la seconde.

Le XIXe siècle pèse sur le XXIe siècle

Pour comprendre ces situations belligènes de nos jours, il faut donc remonter au XIXe siècle. Notre actualité est une conséquence directe de la politique des Etats du XIXe siècle. Ignorer cette vérité, c’est refuser de comprendre le présent, c’est s’empêcher d’établir une prospective constructive pour l’avenir.

Eviter un faux débat

Il ne s’agit pas de faire l’apologie du colonialisme ou d’ouvrir le débat sur l’impérialisme et le colonialisme, en se gargarisant de principes humanistes qui ponctuent les discours politiques et sont complètement ignorés dans les faits. Non ! Nous voulons rester pratiques. Nous voulons percevoir les critères admis par les politiques et les conditions réunies par les militaires pour pacifier des territoires extérieurs à l’Europe, c’est-à-dire les colonies au XIXe siècle.

Précisons d’entrée qu’il y a eu autant de colonialismes que d’Etats colonisateurs ou puissances. La lutte anticolonialiste a caricaturé les politiques coloniales des Etats en un modèle unique qui prédomine encore dans les esprits, de gens reconnus pourtant comme cultivés, vous savez ces « Intellectuels », si bien accrédités par les media que leurs dogmes sont devenus le « Nouvel Evangile » des peuples occidentaux. Cela est une erreur grave d’un point de vue historique. La France et l’Allemagne ont adopté des politiques en la matière fort différentes de l’Angleterre ou que des Etats-Unis (Californie) ou encore que l’Espagne ou le Portugal. Pour analyser cela, il faut cesser d’adopter les seules considérations économiques comme étant le plus petit dénominateur commun entre eux mais n’étant pas le plus décisif. Les considérations géopolitiques ont plus pesé sur le choix de colonies mais ces considérations sont les plus ignorées du grand public.

Des mémoires différentes

Le colonialisme est un sujet délicat car il y a différentes mémoires suivant l’Etat qui a exercé la puissance et suivant l’Etat qui l’a subie. D’ailleurs la décolonisation ou l’acquisition de l’indépendance, vous entendez deux expressions qui traitent de la même chose mais qui vous donnent deux perspectives différentes, seraient aussi sources de réflexions. Les luttes pour l’indépendance n’ont en fait que changé les dépendances. L’indépendance est quelque chose de très abstrait quand on perçoit toute l’interdépendance des Etats qu’elle soit voulue ou non ! L’indépendance ne pourrait exister que dans une autarcie et cela est encore moins possible de nos jours qu’autrefois.

Depuis que les civilisations existent, il y a eu des immigrations et donc des émigrations. Les Celtes, c’est-à-dire les Gaulois, sont à l’origine des Galates qui ont vécu au Nord de la Turquie ! Nos peuples se sont constitués par assimilation, par insertion, par intégration ou par rejets, basés sur des refus de la différence religieuse ou ethnique et out simplement par la force (Pays-Bas, Belgique, Pologne, etc.). Le « droit à la différence » est une expression contemporaine mais en fait les Grecs par rapport aux Romains dans l’Antiquité, l’ont déjà revendiqué ! Au final, la culture grecque a prédominé la culture latine alors que les Romains ont eu la victoire militaire. Ainsi, l’histoire donne de multiples cas où l’immigration est perçue soit comme une invasion soit comme une intégration enrichissante mais entre les deux extrêmes, il y a toute une gradation qui s’est exprimée dans le temps et qui compose l’originalité de nos cultures.

Colonies[3]

L’occupation d’Alger est décidée par Charles X. La Monarchie de Juillet a achevé la conquête de l’Algérie.

Napoléon III a fait annexer : Mayotte, les Iles Marquises, Tahiti, la Nouvelle Calédonie, le Sénégal, la Cochinchine et le Cambodge.

La troisième République a poursuivi une politique de conquête et de colonisation. Des années 1880 à 1919, les territoires administrés en plus par la France sont : le Gabon, la Tunisie, le Sahara, le Tchad, la Mauritanie, le Soudan, la Haute-Volta, le Dahomey, le Niger, le Tonkin, l’Annam, la Somalie, Djibouti, Madagascar, les Comores, la Polynésie, les Nouvelles Hébrides, le Maroc, le Togo, le Cameroun, le Liban, la Syrie.

La population française est peu informée des colonies. L’école parle de la colonisation comme d’une mission civilisatrice. Il faut véritablement attendre la Première guerre mondiale pour que la population fasse connaissance avec des indigènes comme les spahis marocains et les tirailleurs sénégalais.

La colonie française est généralement une forme d’organisation qui correspond à la doctrine de l’assimilation. Cela nécessite de recruter des fonctionnaires, l’envoi massif d’instituteurs, de médecins, implanté toute une infrastructure économique de type occidental.

Le protectorat recherche une association. Les théoriciens britanniques parlent de l’Indirect Rule mais selon une application très spécifique à la Grande-Bretagne. Lyautey s’est inspiré aussi d’un associationniste De Lanessan, ancien gouverneur général en Indochine et républicain. Gouverner les colonies avec les élites indigènes est son principe majeur. L’avantage de ce système est son moindre coût.

Le gouvernement politique français n’a jamais choisi entre ces deux méthodes. Il est possible de dire que pour la France, il y avait un véritable « patchwork » législatif. Trois tendances pèsent sur les choix pour les colonies : le parti colonial, le monde des affaires, les grandes compagnies concessionnaires. Le souci de rentabilité a prédominé comme toute conquête de territoire l’exigeait et peu importe sous quel prétexte cette action était admise ou autorisée.

Relation du dominant au dominé

Peut-on établir une corrélation entre la métropole et les colonies d’une part et une grande puissance de la globalisation et un petit Etat ayant des richesses naturelles d’autre part.
Oui dans un certain sens et surtout au niveau de la relation mentale entre le dominant et le dominé.

D’un côté, vous avez celui qui estime être le gouvernement politique le meilleur et d’avant-garde (sa technologie - armement principalement - lui donne en fait cette certitude mais la technologie n’est pas le critère absolu d’une supériorité politique, morale, culturelle ou religieuse : comme si cela pouvait être le cas ?). D’un autre côté, vous avez «les Autres » : sous ce label généraliste, le dominant ne cherche pas à établir des détails, cela est pour lui inutile.
Le dominant détient le Pur, le Bien, le Savoir et même le Don d’Amour alors que les Autres sont l’Impur, le Mal, l’Ignorance et le Besoin d’Amour. Vous pouvez peut-être être choqué des mentions « Don d’Amour » ou « Besoin d’Amour » mais cela est important : le dominant veut établir une relation de type paternaliste particulier (dans son esprit du moins) entre lui et le dominé. Pour sa bonne conscience, il veut être celui qui punit et récompense, selon ses critères ou ses « valeurs » bien entendu.
L’Autre reste à ses yeux un être dans l’enfance de l’humanité, confiné aux ténèbres de l’ignorance et dans l’incapacité à contenir ses pulsions. Il faut tout lui apprendre : c’est lui refuser d’être ce qu’il est pour le transformer en ce qu’il ne peut pas être, du jour au lendemain. Il faut trois générations pour faire perdre à un individu ses vraies racines (aussi bien culturelles, religieuses ou politiques) : cela représente un espace temps de 60 à 100 ans, si tout se déroule sans heurt ! 

Le lobby colonial voit trois intérêts économiques dans la conquête des territoires : placement de capitaux à l’extérieur, écoulement de produits manufacturés de la métropole, approvisionnement de la métropole en denrées militaires et en matières premières.  

Une « philosophie »[4] de la colonisation

Cependant, il s’agit de ne pas oublier qu’il existait au XIXe siècle une « philosophie », aussi bien laïque que religieuse, de la colonisation.

Le français Jules Ferry, le républicain laïc et franc-maçon, disait, je cite : « les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. », un droit qui est d’ailleurs un devoir car « elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. ». Il reprochait à la monarchie de sacrifier les colonies alors que les colonies feraient, selon lui, la grandeur de la France. Jules Ferry a développé une puissance maritime : pas de marine efficace sans point d’appui : « nécessité d’avoir sur les mers des rades d’approvisionnement, des ports de défense et de ravitaillement ».

En Angleterre, cette conception était aussi dominante et antérieure : elle s’accompagnait d’un messianisme religieux anglican. Après la victoire de Pretoria, Lords Roberts ordonna de rendre grâce « au Dieu de la race impériale ». Cecil Rhodes a écrit dans son testament que, s’il y a un Dieu, « il travaille d’une manière visible à faire de la race anglo-saxonne l’instrument choisi à l’aide duquel il amènera un état social fondé sur la police, la liberté et la paix. ». Chamberlain n’hésitait pas à proclamer : « Nous sommes une race maîtresse prédestinée par nos qualités aussi bien par nos vertus à nous étendre dans le monde. »

Au XXIe siècle, le dirigeant de plus d’une grande puissance ne renierait pas ces propos ! Alors que les médias parlent d’un phénomène nouveau : certainement, leur culture historique ne doit pas être très développée et leur ignorance du XIXe siècle est certaine.

Armée et colonisation[5]

L’histoire enseignée donne des images fausses bien souvent du rôle de l’armée dans la colonisation. On peine à sortir des caricatures imposées par les anticolonialistes. De même que l’historien officiel Lavisse avait voulu donner une image idyllique de la colonisation. La vérité se trouve entre deux. Penchons-nous un peu plus sur le rôle de l’armée, en quelques mots.

L’Armée a bien été l’instrument de la conquête coloniale. Cette conquête a été voulue par les politiques aussi bien de la Monarchie, que de l’Empire et que de la République. C’est sous Gambetta et Ferry que le Soudan, la Tunisie, le Tonkin ont été occupés dans les années 1880.

En 1897, Jean-Louis de Lanessan ancien gouverneur de l’Indochine et future ministre de la Marine et des Colonies dans le ministère Waldeck-Rousseau, écrit que : «Il ne faut surtout jamais confier à l’autorité militaire la direction des affaires d’aucune colonie. Par son éducation, par ses intérêts personnels, par les excitations dont elle est entourée, l’Armée est irrémédiablement poussée vers l’emploi de la force. Elle tient moins à prévenir des désordres qu’à les réprimer, et les pertes qu’elle subit ne font que l’encourager dans la voie des expéditions sanglantes, car de la mort des uns résulte l’avancement des autres.»[6]

Cependant, Galliéni, Lyautey, Joffre, Mangin ont été des militaires colonisateurs de grandes envergures et qui ont su être fidèles au régime politique en place et subordonné à l’autorité civile, sans se départir d’un esprit critique à l’égard de celle-ci[7]. Etre subordonné, ce n’est pas se taire mais parler à bon escient et à qui de droit sans effusion médiatique ou goût de l’éclat.

Certains administrateurs civils de colonie ont été incompétents mais ayant des appuis politiques et cela doit être reconnu. Au Soudan, en 1894, un Grodet se comportait en tyranneau pour surveiller les militaires avec une susceptibilité maladive.

Lyautey[8] a eu pour règles :
·       éviter et limiter au maximum l’emploi de la force
·       présenter dès le début une image d’une France humaine et généreuse (actions médicales)
·       faire de l’armée coloniale une école d’éducation et de civilisation

Les officiers se sont mis dans les colonies à l’école de l’initiative, de l’endurance et de l’énergie.

Quatre des huit maréchaux de la Grande guerre se sont formés outre-mer : Galliéni, Franchet d’Esperey, Joffre, Lyautey.

Quatre cas d’école

Pour traiter ce sujet, quatre cas ont été retenus : Algérie, Madagascar, Mexique et Maroc. Le choix s’est porté sur eux en raison de la valeur « cas d’école » qu’ils représentent et en raison des succès ou des échecs qu’ils mettent en évidence. Il vous appartiendra au regard de ces faits historiques de vous forger une opinion et, pourquoi pas, de revisiter les pages d’histoire en considérant toute la richesse  en expériences variées encore mal exploitée qu’elle renferme et les conséquences que ces pages d’histoire ont sur notre actualité.

·                l’Algérie avec Thomas Bugeaud (1784-1849) : les leçons d’une guerre asymétrique espagnole.

Ce cas illustre l’armée et la conquête. Le grand public a tendance à croire que l’Armé par ses représentants les plus hauts placés désirait la conquête.

Le cas de l’Algérie mérite d’être conté. En fait, plusieurs hauts responsables de l’Armée ont étudié les demandes des politiques avec sagesse. Ils craignaient que les forces françaises soient engagées dans des opérations lointaines car elles pouvaient compromettre les nécessités immédiates de sécurité de la France.
Bugeaud, par exemple, a établi au départ un réquisitoire contre la conquête de l’Algérie. En 1838, il disait déjà et c’était véritablement prémonitoire, qu’il la considérait comme « le plus funeste présent que la Restauration ait fait à la Monarchie de Juillet »[9].
L’éloignement du champ de bataille européen toujours possible en était la raison principale.

Le propre d’une armée est de soumettre l’adversaire par l’usage ou le déploiement de la force armée. Cela ne peut pas faire de doute. Mais cet aspect ne doit pas occulter les missions politiques et administratives dont elle a assumé les charges. Ces derniers aspects ont sans doute fait la particularité des armées françaises dans les colonies.

Pour soumettre par la force, deux doctrines ont été mises en application : la méthode du maréchal Valée et celle de Bugeaud. Au début, dans les années 1830, les français occupent les ports pour protéger le commerce français, lutter aussi contre la piraterie en Méditerranée. Les projets de colonisation ou d’occupation totale connaissent des difficultés et des échecs avec Valée. L’engagement de l’artillerie est trop difficile, la politique des forts occupés et dispersés sur le territoire ne fonctionne pas. Abd El Kader obtient de nombreuses victoires en raison de sa mobilité et de sa capacité à conduire les tribus au combat.

Bugeaud établit quant à lui une sorte de doctrine de « pénétration pacifique ». L’objectif était simple : économiser des vies, économiser des ressources de la nation comme du pays colonisé, respecter ainsi certaines préoccupations humanitaires.

Bugeaud a établi cette doctrine suite à des expériences fâcheuses et mortifères où il s’était aperçu que des conquêtes avec un grand nombre de victimes ne créaient qu’une plus grande résistance. Des villages rasés, des récoltes détruites, des vergers arrachés n’étaient pas propices à se concilier les populations locales. La religion musulmane considère comme grand crime le fait de détruire des vergers alors qu’elle pouvait tolérer le principe des prises de guerre.

Il s’agit de ne pas oublier que Bugeaud avait en mémoire les guerres de Vendée et surtout la guerre d’Espagne où la France a accumulé des expériences totalement oubliées du grand public et des politiques de nos jours. Rappelez-vous que la résistance espagnole à Napoléon est un exemple caractéristique de guerre asymétrique ayant eu un plein succès malgré les forces imposantes déployées par la France. Vous pouvez constater le poids de l’histoire récente, d’une vie d’homme, dans l’appréciation des faits pour mener une mission nouvelle, une mission à accomplir.

Son expérience démontre que l’administration civile est plus lourde, plus coûteuse et moins efficace que l’administration militaire. L’armée peut effectuer des travaux importants de génie à moindre coût alors que les civils colons n’avaient ni les bras, ni les moyens financiers d’assurer des travaux d’importance comme routes, ponts, villages nouveaux, dispensaires, etc. Les routes favorisaient :
·       le commerce des habitants locaux,
·       l’écoulement des produits de la métropole,
·       le déplacement des armées,
·       un meilleur contrôle des territoires.

Le génie était après les forces combattantes (infanterie et cavalerie) la troupe la plus mise à contribution dans les activités de pacification.

Cet exemple devrait démontrer si besoin était de l’utilité de l’histoire pour accomplir des actions à réaliser dans le futur. 

·       Madagascar et Joseph Gallieni (1849 – 1916) : connaître le pays où l’on est envoyé en mission.

Il a conduit des opérations au Soudan, au Tonkin puis à Madagascar

Il a œuvré pour la rédaction d’études géographiques et ethnologiques sur les territoires administrés par la France et sur leurs habitants.

A Madagascar, il a fondé l’Académie Malgache. Il a perçu, lui aussi, toutes les limites de la politique de la canonnière, considérée comme normale par les gouvernants, des politiques donc. Il a réalisé toute l’utilité de connaître les particularités « ethniques » ou « raciales » (au sens où on l’entendait au XIXe siècle). Concrètement, cette connaissance des peuples a permis de déterminer la construction politique existante d’un pays pour mieux pouvoir travailler avec.

Pourquoi ce réalisme ? Il a le souvenir des expériences malheureuses liées à l’ignorance des conquérants quant au pays conquis[10]. Chacune de ses missions démontre que la conquête militaire est un moment assez facile pour celui qui dispose de la puissance technologique c’est-à-dire de l’armement. Par contre, les problèmes arrivent lors de la gestion de la conquête. Considérons le XXe siècle et l’ensemble de ces victoires militaires, au prix du sang versé, rendues inutiles par des politiques, esclaves de leurs idéologies et de leurs intérêts égoïstes : une Europe centrale devenue la proie de l’URSS dans la plus grande indifférence de l’Europe de l’Ouest, ayant pour seul souci sa sécurité et se gargarisant du slogan du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » : moyen de se donner une bonne conscience et de ne pas agir !

Cas de Menabe : un contre-exemple

A l’ouest de l’île de Madagascar, dans le Sakalava, le commandant Gérard est à la tête d’une colonne pour conquérir Menabe. Il se fie à quelques informations fausses ou lacunaires, tenues pour exactes provenant d’un commerçant. Alors que les indigènes sont prêts à déposer les armes et le font savoir, le commandant veut faire vite et massacre tous ceux qui ne sont pas parvenus à s’enfuir. Il tue le roi local, Toera.
Cette cruauté et ce manque de loyauté provoquent la résistance des indigènes et c’est pendant six longues années qu’une guerre de résistance est menée. L’excès de cruauté suscite une résistance farouche et acharnée. Cette vérité d’hier est une vérité pour aujourd’hui comme pour demain.

Or le projet de Gallieni est de créer plutôt un protectorat qui consiste à installer une administration française superposée aux structures politiques admises par les indigènes. Les chefs locaux gardent les postes honorifiques et sauvent la face devant leurs peuples.

La méthode de Galliéni est motivée par l’idée politique d’occuper et d’administrer Madagascar avec des moyens civils et militaires réduits. La pratique coloniale confiée à l’armée passe par la conquête et la gestion du territoire. La connaissance du pays permet aux militaires d’économiser les vies et d’en assurer une gestion cohérente. En des terres inconnues et là où il n’y a aucun savoir utilisable, les militaires deviennent demandeurs et producteurs, parfois, de savoir ethnologique.

Il emploie la méthode britannique qui consiste à « diviser pour mieux régner ». Les luttes entre tribus sont utilisées pour s’introduire dans le pays. C’est la première étape. Pour cela, il faut connaître le pays.
Il respecte la nature politique du pays pour vivre en meilleure harmonie possible avec les habitants. C’est la deuxième étape.

Galliéni et Lyautey ont très souvent écrit et proclamé leur volonté d’utiliser la connaissance historique ou anthropologique du terrain colonial à des fins politiques et dans un but d’efficacité. Actuellement, les responsables militaires des troupes envoyées en mission à l’étranger se doivent de disposer des connaissances anthropologiques des pays où ils sont envoyés en mission, sous peine de commettre des fautes impardonnables auprès des populations indigènes.

·       Le Mexique et Napoléon III : échecs politiques (1862-1867)[11].

Ce cas est présenté dans la littérature surtout comme une tentative de Napoléon III de constituer un allié catholique de la France sur le territoire des Amériques, alors que les USA se tiennent à la doctrine de Monroe.

Lorsqu'il devient le cinquième président des Etats-Unis (1817-1825), James Monroe, a derrière lui une carrière de diplomate. Nommé ambassadeur à Paris, il devient secrétaire d'Etat aux affaires étrangères. Ses positions en matière de conduite des affaires extérieures, connues sous le nom de doctrine de Monroe, même si John Quincy Adams en fut l'inspirateur, exprime les visées que les États-Unis entendent exercer sur leur continent. Sa doctrine peut se résumer en deux points : absence d'ingérence dans les luttes opposant métropoles européennes et colonies américaines, mais opposition déclarée à toute tentative de reconquête par ces métropoles des colonies dont les Etats-Unis ont reconnu la légitimité du gouvernement.
Au moment où Monroe fait cette déclaration, il n’a aucun moyen de l’appliquer. C’est une déclaration politique. L’intention première est tout simplement de ne pas s’attirer de querelles militaires avec l’Europe.
Cette doctrine évoluera, dans le temps et jusqu’à nos jours, pour satisfaire les Etats-Unis dans ses volontés d’extension aussi bien politiques que territoriales : cette déclaration est en quelque sorte la définition du pré carré des Etats-Unis qui entendent y exercer leur influence ou autrement dit leur puissance.

Mais à cette époque, les Etats-Unis sont en pleine guerre civile. Ainsi, l’idée d’étendre l’influence de puissances européennes séduit la France, la Grande-Bretagne ainsi que l’Autriche-Hongrie.

Au début, et jusqu’à ce que la France se retire, l’opération est un succès du point de vue militaire. En effet, malgré les lenteurs, les lourdes pertes et le fait que la France doit finalement assumer toute l’opération seule, le Mexique est conquis et son régime politique changé avec toutefois un reste de résistance dans les régions les plus inaccessibles et montagneuses. 

Pourtant, malgré ce premier succès, la pénétration et l’occupation tournent à l’échec pour plusieurs raisons. La première est surtout d’ordre diplomatique car la France finit par s’engager seule dans cette guerre qui depuis le début menace les intérêts américains. Le Nord, contre l’invasion du Mexique, gagne la guerre civile et les États comme la Grande-Bretagne et l’Autriche-Hongrie refusent dès lors l’affrontement direct avec les USA. En se mettant à dos les USA, la France s’isole donc dans un conflit qui n’est ni compris, ni accepté par la communauté internationale de l’époque.

Pour ce qui est de la situation intérieure mexicaine, la France se met également à dos une bonne partie des Mexicains et en particulier la gauche anti-libérale et anti-autoritaire qui ne comprend pas que la France renverse le Président dit libéral Juarez pour en remettre en place une dictature semblable à celle de Santa Ana en 1855. C’est donc ces opposants qui vont constituer la guérilla contre la France qui perturbe régulièrement l’avancée de l’Armée française.

En parlant d’ailleurs des aspects militaires, malgré les victoires françaises, une très grande partie des morts n’est pas due à la guérilla, mais surtout aux maladies comme la fièvre jaune et le paludisme. Cette guérilla est violente et au bénéfice d’une bonne connaissance du terrain, d’une facilité à se disperser comme à se concentrer, d’avoir le temps pour elle et ayant comme meilleures alliées, les maladies qui épuisent et tuent les troupes intervenantes.

Cette opération fut un échec cuisant pour la France. En dépit des ses victoires militaires intérieures, Napoléon III est confronté à l’hostilité de la population mexicaine, à la guérilla Juariste, et surtout à la crainte d’un conflit direct avec les USA. Il retire les troupes françaises et son soutien à l’Empereur Maximilien, ce qui provoque sa chute.

Lorsque l’armée française quitte le pays en 1867, l’Empereur Maximilien, le frère de l’empereur d’Autriche François-Joseph 1er, n’ayant plus de partisans, est renversé par les Juaristes qui reprennent le pouvoir. Les Juaristes établissent une cour martiale (un formalisme légal est toujours très prisé dans ces moments de crise[12]) et le condamneront à mort en juin 1867.

L’échec a été dû essentiellement à une superposition de volontés politiques pas toujours conciliables : Napoléon III, l’empereur Maximilien, son épouse (fille du roi de Belgique), les responsables militaires sur place et les Mexicains qui ne supportent pas la greffe politique qui est mal préparée.

L’administration importée par la France a commis aussi de nombreuses bévues et les militaires de l’administration ont été parfois récompensés avant les militaires qui étaient allés au combat ; les soldes ont  été diminuées, le ravitaillement a fait défaut : cela a créé un malaise au sein de l’armée, malaise dont il est peu souvent fait cas dans la littérature traitant ce sujet mais dont on trouve des échos très précis (je pense aux mémoires d’officiers engagés au Mexique et mémoires qui ne sont pas publiés !).

Ce cas est riche d’enseignements. L’essentiel à retenir est sans doute que la puissance militaire, aussi forte soit-elle, n’est rien s’il n’y  a pas une forme d’adhésion des populations indigènes à la politique menée par la puissance mise en place par la force. La force ne peut pas ignorer la politique locale.

·       le Maroc et Hubert Lyautey (1854 – 1934) : montrer sa force pour en éviter l’emploi.

L’armée française a tout fait pour créer une politique indigène dont elle assumait le contrôle. Le principe en était simple : il consistait à nommer des notables locaux pour assurer les directions locales.
L’objectif en était clair : que le pays ne se considère plus comme conquis mais protégé. De nombreux militaires ont réussi des exploits en la matière. Ceci a été rendu possible par leurs connaissances très précises du pays dans lequel ils intervenaient. Il n’y avait pas un mépris de l’indigène mais un intérêt réel à le comprendre, à le connaître. L’indigène pouvait être parfois un adversaire redoutable mais il méritait le respect. Certaines puissances actuelles qui utilisent la force armée oublient le respect que l’on doit aux habitants d’un pays : cela ne peut que créer un rejet, un rejet violent.

Lyautey est celui qui, sans aucun doute, a le mieux personnifié cette politique, à la suite de Bugeaud et de Galliéni. Il n’évitait pas la guerre lorsqu’il le fallait mais il savait acquérir les populations en :
·       traçant des routes (raison militaire peut-on dire mais utile aux populations)
·       bâtissant ou rebâtissant des villes et des villages (il ne faut pas oublier que dans les pays colonisés les constructions sont fragiles)
·       dressant des barrages pour créer des points d’eau (actuellement l’alimentation en eau est toujours une préoccupation majeure)
·       établissant des marchés (une infrastructure routière permet les échanges commerciaux vitaux pour faire vivre les populations)
·       encourageant l’agriculture et l’élevage (pour limiter la nomadisation et donc faciliter le contrôle des populations)
·       nourrissant les affamés (la faim est encore de nos jours un fléau à combattre)
·       soignant les malades (l’action la plus décisive : lutte contre de nombreuses maladies)
·       instruisant les enfants (on ironise facilement sur le noir apprenant que ses ancêtres étaient les Gaulois mais la caricature ayant un fond de vérité ne doit pas cacher les apports de l’apprentissage de l’écriture, du calcul, de l’hygiène)

Lyautey pouvait parler à juste titre de sa « guerre créatrice de vie ». Si l’emploi de la force armée de grandes puissances en pays tiers pouvait toujours s’en prévaloir autant de nos jours, ce serait heureux. Un cas ne doit pas cacher les autres : des militaires sont aujourd’hui engager dans des missions de pays qui donnent entière satisfaction. N’oublions pas qu’un cas provoquant le scandale peut discréditer les autres opérations

D’autres militaires ont travaillé dans cet esprit. Ils sont méconnus mais le général Margueritte disait : «… que ma véritable vocation n’est pas d’être soldat. Je n’aime pas la guerre. J’en ressens l’entraînement quand je suis soumis à son action, mais de sang-froid j’en ai horreur : bâtir, planter, cultiver la terre, faire des travaux d’utilité, voilà ce qui me convient, et c’est à cela que j’ai trouvé satisfaction dans ma carrière… »[13]

Le général Salan lui-même a dit aussi : « J’ai fait rayonner la France aux antipodes. J’ai commandé. J’ai secouru. J’ai distribué. J’ai servi, et, pardessus tout, j’ai aimé. »[14]

Ne croyez-vous pas que ces propos puissent être dans la bouche des commandants de forces armées pour le maintien de la paix ou pour apporter des secours humanitaires. Lorsque l’on parle des nouvelles missions des armées, n’a-t-on pas oublié ces missions qui ont occupé des armées au XIXe siècle. Certes le contexte a changé, l’intention politique aussi, quoique, parfois, on puisse s’interroger dans certains cas sur l’existence d’une véritable intention politique, mais nous avons, dans ce passé militaire, de nombreux principes vérifiés dans les faits qui permettent d’établir des lignes de conduite utiles pour demain.

L’armée française a su ainsi coloniser jusqu’en dans les années 1920.

*-*-*
Décolonisation et l’armée
Missions de coopération

Lors de la décolonisation, l’armée a accepté la décision politique. Trois cas ont mal fonctionné : l’Indochine mais avec le recul historique, il est possible de discerner clairement une faiblesse de la décision politique. Pour le Maroc et la Tunisie, les indécisions politiques, le fait de privilégier la non-décision à la décision a été lourde de conséquences : la responsabilité des autorités civiles ne fait, là, aussi aucun doute.

En général, l’armée a transformé sa présence en mission de coopération, principalement pour la formation de cadres des armées africaines et cela se poursuit encore de nos jours. Des accords de défense avec la France sont établis soit pour une présence ou une formation militaire, soit pour une intervention sur demande selon des accords bien souvent inconnus du grand public (lors que l’on parle si volontiers de la transparence en politique : que c’est beau dans le discours !).

L’Algérie constitue véritablement un cas particulier qui ne peut pas être généralisé. En Algérie, il se constate que les Algériens eux-mêmes et indépendants, suite au départ des Français, n’arrivent pas à régler les difficultés que les Français avaient rencontrées. Les désordres intérieurs avaient des causes imputées peut-être à tort à la colonisation mais ceci est un autre débat, trop délicat pour être traité dans le cadre de cet exposé.

Conclusion

N’oublions pas que les hommes ont agi en se référant aux grands principes de 1789 qui légitimaient à leurs yeux leurs conquêtes (une Révolution qui a produit un Empereur voulant libérer les peuples jusqu’à Moscou : çà c’est du messianisme !). La République a voulu imposer sa paix et ne se préoccupait pas d’étendre les libertés de la métropole aux colonies : mais ce choix a été adopté par des civils et des autorités politiques élues démocratiquement plus spécialement alors que les militaires, eux, étaient plus favorables à étendre ces droits aux colonies - ce qui ne doit pas être oublié - en vue d’une intégration de ces peuples.
L’engagement des troupes coloniales sur les champs de bataille européens et les importants sacrifices en vies humaines consentis par celles-ci ont démontré que leurs approches étaient justes. 

Ainsi, il faut rester dans le contexte d’une époque pour l’analyser objectivement et ne pas tomber dans des luttes idéologiques qui occulteraient les faits et les idées.

De nos jours, le contexte colonial est terminé mais l’envoi de troupes à l’étranger au XXIe peut retenir les leçons de troupes qui, au XIXe siècle, avaient aussi des missions de pacification de territoires. Il est d’ailleurs à souhaiter qu’une grande puissance n’envoie pas des troupes à l’extérieur de son territoire avec des intentions politiques qui seraient plus du XIXe que du XXIe  siècle, mais cela je le laisse à votre discernement.

Antoine Schülé.
Contact: antoine.schule@free.fr
Bibliographie


Ouvrages de base :

CORVISIER André (1994) : Histoire militaire de la France. t. 3 et 4.

DELMAS Jean, MASSON, Philippe, (1992) : Histoire militaire de France vol 2. De 1715 à 1871, Paris, pp. 509-523.
Bon ouvrage général sur le Mexique et l’Algérie.

SAVARESE Eric, (1998) : L’ordre colonial et sa légitimation en France métropolitaine. L’Harmattan.

LIAUZU Claude, (2004) : Colonisation : droit d’inventaire, Ed. Colin

Cas du Mexique :

HANNA, Alfred Jackson, (1971): Napoleon III and Mexico : American triumph over monarchy, Chapel Hill : University of North Carolina.  

LECAILLON, Jean-François (1994) préface de Frédéric Mauro : Napoléon III et le Mexique : les illusions d'un grand dessein Paris : Ed. L'Harmattan.

GUÉRIOT, Paul (1980) : Napoléon III Paris, Payot.

SCHEFER, Christian : La grande pensée de Napoléon III : les origines de l'expédition du Mexique, 1858-1862, Paris : M. Rivière, 1939

LECAILLON, Jean-François : Mythes et phantasmes au cœur de l’intervention française au Mexique (1862-1867).

AUBRY, Octave (1949) : Le Second Empire, Paris, A. Fayard.

 

Cas de l’Algérie :

BOIS, Jean-Pierre (1997) : Bugeaud Paris, Fayard. 

SULLIVAN, Antony Thrall (1983) : Thomas-Robert Bugeaud, France and Algeria, 1784-1849 : Politics, Power and the Good Society, Hamden Connecticut : Archon Books.

Auteur Bugeaud de la Piconnerie, Thomas Robert : Par l'épée et par la charrue : écrits et discours / de Bugeaud ; introd., choix de textes et notes par le général Paul Azan.  
Lieu / Dates Paris : Presses universitaires de France, 1948.

Cas du Madagascar :

GHEUSI, Pierre-Barthélemy : Gallieni et Madagascar / P.-B. Gheusi  Paris. Ed. du Petit Parisien, 1931.
GALLIENI, Joseph-Simon (1928) : Lettres de Madagascar : 1896-1905 Paris. Société d'Ed. géographiques maritimes et coloniales.

BLANCHON, Georges : Le général Gallieni. Paris, 1915.

BASSET, Charles : Madagascar et l'œuvre du Général Gallieni. Paris. A. Rousseau, 1903 Thèse Th. droit Paris, 1903.

Auteur X*** (Capitaine) : Voyage du Général Gallieni : cinq mois autour de Madagascar, progrès de l'agriculture, développement commercial, ressources industrielles, moyens de colonisation /
Paris : Hachette, 1901.

Gallieni, Joseph-Simon :  La pacification de Madagascar : opérations d'octobre 1896 à mars 1899 ouvrage rédigé par F. Hellot. Paris. R. Chapelot, 1900.

MICHEL, Marc: Gallieni, Paris, Fayard. 1989

Cas du Maroc :

DUROSOY, Maurice (1976) :  Avec Lyautey : homme de guerre, homme de paix.  Paris. Nouvelles éditions latines.

LE REVEREND, André : Un Lyautey inconnu : correspondance et journal inédits : 1874-1934 André Le Révérend Paris. Librairie académique Perrin, 1980.

André Le REVEREND, (1983) Lyautey, Paris : A. Fayard,

BENOITS-MECHIN, Jacques : Lyautey l'Africain, ou le rêve immolé; préf. de Charles-Henri Favrod ; avant-propos de Pierrette Cuendet Genève : Edito-Service, cop. 1984

DE CHARRETTE, Hervé : Lyautey Paris J.-C. Lattès. 1997

LYAUTEY, Louis Hubert : Du rôle social de l'officier; avec une préf. de Juin Paris, R. Julliard, 1946

HEIDSIECK, Patrick : Rayonnement de Lyautey, Paris, Gallimard. 1941

BOURGET, Pierre : La rivalité Pétain Lyautey de 1925 au Maroc, un nouvel éclairage, in Guerre et conflits en Afrique noire, Guerre mondiale et conflits contemporains, Revue d’histoire 46e année, n. 181, Printemps 1996, pp. 125-133.

SINGER, Barnett, Lyautey : An interpretation of the man and French Imperialism, in Journal of Contemporary History, vol. 26 nb. 1 January 1991 pp. 131-157.

 André LE REVEREND : Lyautey écrivain : 1854-1934; préf. de Jean Guitton Paris Ophrys, 1976

DUROSOY, Maurice : Lyautey maréchal de France 1854-1934, Paris, Charles- Lavauzelle, 1984.
Pas très intéressant, il n’y a que des photos.

DUROSOY, Maurice : Lyautey mon général, Paris, Julliard. 1956

D’ORMESSON, Wladimir :  Lyautey, Paris, Libraire ancienne, 1931.  
pp. 71-78. Il y a 50 ans, le maréchal Lyautey, Revue historique des Armées 1984, n. 3, Vincennes, auteur : section du service historique des armées de Terre. Liste bibliographique de ses ouvrages.  

GUILLAMO, Manuel : Lyautey un cultivateur face à l’islam ? in Revue historique des armées n. 3 1991. Pp. 16-23, Vincennes.



[1] Avec la guerre asymétrique, une minorité possède assez de puissance pour déstabiliser n’importe quelle grande puissance.
[2] Pakistan, Corée, Israël, etc. 
[3] Eric Savarese : L’ordre colonial et sa légitimation en France métropolitaine. Oublier l’Autre. L’Harmattan. Paris. 1998. 304 p.
[4] Insister sur les guillemets.
[5] Direction : Olivier Forcade, Eric Duhamel, Philippe Vial : Militaires en République 1870-1962. Les officiers, le pouvoir et la République en France. Publications de la Sorbonne. Paris. 1999. 734 p. Article de Jacques Frémeaux : L’armée coloniale et la République (1830-1962), p. 101-109.
[6] Jean-Louis de Lanessan : Principes de colonisation, Paris, Alcan, 1897, p.151.
[7] Henri Brunschwig : Mythes et réalités de l’impérialisme colonial français. Paris. A. Colin, 1960, p.128
[8] Le rôle colonial de l’Armée. 1900.
[9] Discours à la Chambre du 15janvier 1840, in P. Azan : Par l’épée et par la charrue. Paris, 1948, p. 66
[10] Les Etats-Unis en sont au même stade de nos jours et cela est, sera la source de calamités qui ne font que commencer !
[11] AUBRY, Octave (1949) Le Second Empire, Paris, A. Fayard, pp. 318-323.
[12] Toute association d’idée avec le temps présent serait fortuite !
[13] In Jacques Frémeaux : Les Bureaux arabes dans l’Algérie de la conquête. Paris. Denoël. 1993. p.157.
[14] Le Procès de Raoul Salan. Paris. Albin Michel. 1962, p.76

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire