Historiographie
militaire suisse
Eléments bibliographiques commentés
Antoine Schülé
Sans être exhaustif, je
mentionne les ouvrages les plus importants pour effectuer une recherche en
histoire militaire suisse, de façon pluridisciplinaire et originale. Les
sources ou les auteurs cités permettent d’accéder à d’autres références
bibliographiques plus spécifiques. De préférence, j’ai privilégié l’ordre
chronologique à l’intérieur des rubriques. M’adressant à un public francophone,
j’ai limité les mentions d’auteurs de langue allemande non traduits en français,
toutefois il est possible de retrouver ces derniers dans les ouvrages que je
cite. Pour tout renseignement complémentaire, écrire un courriel à : antoine.schule@free.fr .
Plan
1.
Archives
2.
Outils de bibliographie
3.
Ecrivains militaires
4.
Ouvrages de base
4.1. Antérieurs
à 1960 : les « incontournables »
4.2. Publications
de l’autorité fédérale
4.3. Bibliographie
militaire
4.4. Publications
du CHPM
4.5. Autres
publications
4.6. Revue
militaire suisse
4.7. ESM
St. Cyr-Coëtquidan
5.
Sites Internet
6.
Raison et passions : le débat sur la Suisse
de 1939-45
1.
Archives :
Rudolf Jaun, Sacha
Zala : Inventaire des fonds relatifs à l’histoire militaire suisse. Fonds
des archives cantonales et fonds privé. 1848-2000. Frac EMA 152 Archives de
l’armée. Bern. 2004. Vol. 1. 352 p.
Ce répertoire des sources est très complet pour effectuer une approche
pluridisciplinaire sur la Suisse et l’armée, plus particulièrement, sur
l’évolution de l’armée dans le temps : cette armée d’abord instrument de
défense de l’Etat et qui devient instrument de la politique de sécurité. Une
particularité : la Suisse possède en plus des Archives fédérales, 26
archives cantonales. Les fonds privés restent encore à être mieux exploités par
les chercheurs.
Rudolf Jaun, Sacha
Zala : Inventaire des fonds relatifs à l’histoire militaire suisse. Fonds
des Archives fédérales, des archives étrangères et bibliothèques militaires.
1848-2000. Frac EMA 152 Archives de l’armée. Bern. 2004. Vol. 2. 288 p.
Outil précieux pour une première approche des Archives fédérales (voir
plus spécialement le vol. 3) afin de
connaître, en plus, des sources exploitables dans 35 archives étrangères et
plusieurs bibliothèques militaires méconnues, malheureusement.
Rudolf Jaun, Sacha
Zala : Inventaire des fonds relatifs à l’histoire militaire suisse.
Inventaire thématique des fonds des Archives fédérales. 1848-2000. Frac EMA
152 Archives de l’armée. Bern. 2006. Vol. 3. 384 p.
D’un emploi pratique, il permet une approche selon cinq thèmes
principaux : 1. Politique militaire, de défense et de sécurité ; 2.
Bases juridiques ; 3. Défense nationale militaire ; 4. Défense
nationale non militaire ; 5. Mises sur pied, services actifs et
mobilisations. A consulter tout particulièrement pour les archives
d’ « Armée 95 ».
Ed. Tschabold : E27 Landesverteidigung
1848-1950. Bern. Februar 1978. Polycopies en deux classeurs. Vol.
1 : 751 p. ; vol.2 : 901 p.
Pour l’histoire militaire suisse de 1848 à 1950, l’inventaire complet
du fonds E27 des Archives fédérales, déposées à Berne, est rédigé en allemand
mais d’un emploi aisé (thématique et chronologique). Source incontournable pour
toute recherche sérieuse, il est possible d’avoir d’heureuses surprises car des
documents, ne se trouvant pas dans le carton où ils devraient être, se retrouvent dans d’autres... De nombreuses
sources sont en français et ceux qui ignorent l’allemand ou l’italien ne
doivent pas se décourager car souvent les documents importants sont traduits.
Commission
nationale pour la publication de documents diplomatiques suisses :
Documents diplomatiques. Benteli. Berne.
A consulter spécialement : 1939-45, vol. 13 à 15 ; 1945-1947,
vol 16 ; volumes parus de 1991 à 1997. Pour comprendre les choix
militaires de la Suisse, il est nécessaire de bien percevoir les contextes
politique et diplomatique souvent, soit méconnus, soit victimes de clichés
déformants.
2. Outils de bibliographie :
Jean-Louis
Santschy : Manuel de bibliographie générale de l’histoire suisse. Ed.
Herbert Lang. Berne. 1961. 252 p.
Très bon outil de bibliographie générale sous la forme d’un guide
pratique, analytique et critique, l’auteur donne des commentaires utiles aux
chercheurs s’intéressant aux publications antérieures à 1960.
Comité de
Bibliographie de la Commission Internationale d’Histoire militaire :
Bibliographie internationale d’histoire militaire.
Daniel Reichel en a
été un des membres fondateurs très actif et a donné une impulsion forte à son
rayonnement. Très utile pour pratiquer l’histoire comparée.
3. Ecrivains militaires
La collection « Les
écrivains militaires », établie à l’initiative de l’Association
« Semper fidelis », offre des notices biographiques, des extraits
d’auteurs bien souvent à redécouvrir ainsi que des bibliographies spécifiques
originales. Elle réunit les auteurs de langue française (quelques-uns ayant
écrit aussi en allemand). Nous y trouvons des militaires de carrière, des
historiens, des journalistes, des peintres, des témoins, des stratèges, des
juristes, tous témoins de la diversité d’une pensée militaire romande : la
plupart d’entre eux sont méconnus et leurs noms sont cités pour chaque volume.
Ecrivains
militaires vaudois. Choix de textes et de documents. Ed. Ovaphil. Lausanne.
1975. 170 p.
Gamaliel de la Tour, Charles-Emmanuel Warnery, Noé-Abraham Bonjour,
Antoine-Henri Jomini, Ferdinand Lecomte, Edouard Secrétan, Fernand Feyler, Paul
de Vallière, Bernard Barbey.
Ecrivains
militaires genevois. Choix de textes et de documents. Ed. Ovaphil.
Lausanne. 1978. 168 p.
Jacques-Barthélémy Micheli du Crest, Gabriel Pictet, François-Auguste
Tissot-Grenus, Charles Pictet de Rochemont, Guillaume-Henri Dufour,
Frédéric-Louis Rilliet de Constant, Ernest Grosselin, Robert de Traz, Marcel
Montfort.
Ecrivains
militaires valaisans. Choix de textes et de documents. Ed. Ovaphil.
Lausanne. 1983. 168 p.
Pierre-Jacques de Rivaz, Louis-Régis de Courten, Chrétien Gattlen,
Hyacinthe Clemenso, Antoine Kaempfen, Louis Robatel, Charles-Louis de Bons,
Louis Couchepin, Jacques Calpini.
Ecrivains
militaires fribourgeois. Choix de textes et de documents. Ed. Ovaphil.
Lausanne. 1986. 203 p.
François-Nicolas d’Alt, François Girard, Nicolas de Gady, Ferdinand
Perrier, Simon Castella, Henri de Schaller, Arthur de Techtermann, Max de
Diesbach, Jules Repond, Pierre-Félix Glasson, Roger de Diesbach, Gonzague de
Reynold, Pierre Barras.
Ecrivains
militaires neuchâtelois. Choix de textes et de documents. Ed. Gilles
Attinger. Hauterive. 1988. 190 p.
Pétremand de Cressier, Emer de Vattel, François-Henri de Meuron-Bayard,
Ami Girard, Louis de Perrot, Bernard de Gélieu, Auguste Bachelin, Claude du
Pasquier, Samuel Gonard, Eddy Bauer.
Ecrivains
militaires de l’ancien Evêché de Bâle. Choix de textes et de documents.
Saignelégier, Saint-Imier. 1990.
Claude Sudan, Georges-Louis Liomin, Victor Thellung de Courtelary,
Jean-Baptiste de Verger, Abraham Roesselet, Théophile Voirol, Auguste
Quiquerez, Xavier Elsaesser, Jean-Pierre Bélet, Xavier Kohler, Casimir
Folletête, Albert Pagan, Ernest Krieg, Alphonse Cerf, Virgile Moine, Arthur Nicolet,
Fernand Gigon.
4. Ouvrages de base :
4.1 Antérieurs à 1960
Des ouvrages récents se
contentent d’être des compilations ne mentionnant pas toujours leurs sources et sans offrir une
synthèse vraiment originale. Plutôt que de faire état de ces compilations de
valeur inégale, je préfère vous signaler les « incontournables »
publications antérieures à 1960 et qui offrent encore des pistes à exploiter ou
des clefs de compréhension de ces faits qui forment l’histoire des pays, les
Cantons qui forment sur la longue durée ce qui sera appelé la Suisse. Ils
permettent une approche pluridisciplinaire en vue d’une prospective, au sens où
l’entend Daniel Reichel.
Marcel Godet,
Heinrich Türler, Victor Attinger : Dictionnaire historique et biographique
de la Suisse. Ed. Attinger. Neuchâtel.
1918-1934. 7 vol. et 1 vol. de suppléments.
Ouvrage fondamental pour l’histoire suisse, usuellement dénommé le DHBS, il réunit quelques 22 131
notices, rangées par ordre alphabétique et fournissant des notes
bibliographiques, accompagnées de 6 567 vignettes et de 101 planches en
couleurs. A consulter avec le DHS,
ci-dessous mentionné, pour son actualisation (qui n’a pas été faite pour tous
les articles et dont certains manquent au DHS).
Johannès Dierauer
(traduit de l’allemand par Auguste Reymond) : Histoire de la Confédération
suisse. Payot. Lausanne. 6 vol. 1911-1919.
Il a conditionné
l’histoire suisse officielle (un « Evangile » pour certains) :
en tenant compte de ses choix et de sa vision particulière du passé, il permet
d’identifier ces points d’histoire qui méritent d’être reconsidérés avec un
regard neuf.
M. Feldmann, H.G.
Wirz : Histoire militaire de la Suisse. 4 vol. (version reliée) ou 12
cahiers (version brochée). Ed. Commissariat central des guerres. Berne.
1915-1921.
Ouvrage collectif ayant une abondante et complète bibliographie
d’histoire militaire jusque dans les années 1910, il est un passage obligé pour
tout chercheur. Les mises en perspective sont nombreuses et peuvent intéresser
le sociologue, l’historien, le militaire, le politologue ou
l’ethnologue ! Cette étude est
essentielle pour la compréhension du devoir de défense, tel que les peuples suisses
l’ont conçu à travers leur histoire. De nombreuses cartes et une abondante
bibliographie permettent une approche rapide des sujets militaires jusqu’au
début du 20e siècle. 1er et 2e volume :
1315-1515 ; 3e volume 1515-1815 (+9e cahier du vol
4) ; 4e volume : 1815-1915 (dès le 10e cahier).
Robert
Weber : Vue d’ensemble de l’histoire militaire de la Suisse. Commissariat
central des guerres. Berne. 1925. 48 p.
Ouvrage de synthèse pratique pour une première approche d’une personne
ne connaissant pas le passé militaire suisse.
Paul de
Vallière : Honneur et fidélité. Histoire des Suisses au Service étranger. 2e
éd. Art suisse ancien. Lausanne. 1940. 774 p.
Il est impossible de comprendre l’histoire de la Suisse sans connaître
les alliances militaires qui l’ont unie au reste du monde. Les Suisses ont
contribué, par leurs engagements à l’étranger, depuis 1515, à la création de
nombreux Etats que nous connaissons de nos jours. L’auteur a réuni une
abondante illustration. Un index analytique en facilite la consultation.
Atlas historique
de la Suisse. Ed. Sauerländer. Aarau. 1951. 64 p.
La Confédération helvétique est reconnue depuis le XIIIe siècle et
différentes cartes marquent son évolution jusqu’à nos jours. Il est cependant
accordé une bonne place aux cartes allant de la préhistoire et de l’époque
romaine jusqu’aux premiers siècles du moyen-âge.
Charles Knapp,
Maurice Borel : Dictionnaire géographique de la Suisse. Ed. Frères
Attinger. Neuchâtel. 1902-1910. 6 volumes.
Malgré sa date
d’édition, il reste l’ouvrage de base de la géographie suisse.
Théodore
Rouffy : Précis de géographie militaire de la Suisse. Ed. Martinet.
Lausanne. 1914. 114 p.
De façon brève, l’auteur met en évidence les contraintes géographiques
qui ont pesé sur les choix quant à notre système de défense. Son analyse permet
de mieux comprendre les choix de manœuvres lors de grands exercices d’armée et les
doctrines d’engagement adoptées.
Hans von Dach : Der totale Widerstand : Kleinkriegsanleitung für
jedermann. Druckschriften des SUOV, Bern, 1958, 184 p.
Suite à la crise de Hongrie, ce major a édité un manuel pratique de la
petite guerre engageable en Suisse contre une puissance militaire occupante. Ce
manuel de résistance a été traduit en anglais par Hans Lienhard pour Panther
publications, en 1965 : Total resistance. Colorado. 176 p.
Charles Gos :
Généraux suisses. Commandants en chef de l’armée suisse de Marignan à 1939. Cabédita.
Yens/Morges. 1990. 344 p.
Il s’agit d’une réédition d’un ouvrage de 1932, avec un chapitre
actualisé pour le général Guisan. Utile
pour une première approche prosopographique des généraux suisses, la
Confédération n’ayant un général qu’en temps de guerre.
4.2. Publications de l’autorité
fédérale :
A travers ces différents
textes officiels, l’évolution du principe de défense vers celui de la sécurité
est discernable, la sécurité ne
supprimant pas la défense.
Feuille fédérale :
16 juin 1966. 118e année, vol.1 : 9478 Rapport de Conseil
fédéral à l’Assemblée fédérale concernant la conception de la défense nationale
militaire (du 6 juin 1966).
Entre 1951 et 1966, l’armée a subi trois réformes importantes :
l’Organisation des Troupes de 1951 (OT51), la réforme 1961 et ce rapport qui
définit de façon claire les prestations attendues de l’armée.
Derrière ces trois réformes se cachent de vives polémiques qui sont
nées dès la fin de la Seconde guerre mondiale.
Rapport 90
(90.061) du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale du 1er octobre
1990 sur la politique de sécurité de la Suisse « La politique de sécurité
suisse en mutation. »
Plan directeur de
l’armée 95 : rapport (92.009) du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale du
27 janvier 1992 sur la conception de l’armée dans les années 90.
Loi militaire (LM)
du 3 février 1995, RS 510.10
RAPOLSEC
2000 : rapport du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale sur la politique de
sécurité de la Suisse.
Il définit le plan directeur de l’armée
Armée XXI. Trois tâches fondamentales 1. Contribution à la promotion de
la paix dans un cadre international; 2. Sûreté sectorielle et
défense ; 3. Engagements subsidiaires pour la prévention et la maîtrise
des dangers existentiels. Quatre principes : la Suisse a une armée ;
une armée de milice ; respect du principe de neutralité armée ; armée
apte à la coopération.
4.3. Bibliographie militaire :
Seuls quelques auteurs sont
présentés parce que, soit ils ont effectué une recherche originale, soit ils
ont ouvert de nouvelles approches. Il s’agit d’un aperçu et d’un choix que
j’assume. La diversité des thèmes abordés est volontaire.
Ouvrages
principaux dès 1960 :
Marco
Jorio (rédacteur en chef) : Dictionnaire historique de la Suisse.
Fondation Dictionnaire historique de la Suisse. Ed. Gilles Attinger.
Hauterive. (collection prévue en 12 tomes). 2001-2013.
Abrégé le DHS, il traitera en 36 000 articles l’histoire suisse dans
les trois langues nationales. Il est pourvu de nombreuses références
bibliographiques. Il est cependant nécessaire de recourir au DHBS (voir
ci-dessus) car certains articles n’ont pas été repris. Pour la version
française :
Vol.1 : A-Ban, 2001 ; vol.2 : Ban-Cam, 2002 ;
vol.3 : Can-Der, 2003 ; vol. 4 : Des-Fin, 2004; vol. 5 : Fir-Gri 2005;
vol.6 : Gro-Ist, 2006; vol. 7: Ita-Loz, 2007; etc.
Walter
Schaufelberger : Histoire militaire de la Suisse. s.l., s.d. 4
classeurs de feuillets non paginés
Avec une finesse d’esprit et une iconographie aussi remarquable
qu’originale, l’auteur se base sur une illustration choisie en raison de ses
qualités pour développer un voyage à travers l’histoire militaire suisse, en
soulignant sa diversité et sa richesse. Il soulève plus d’un thème qui pourrait
faire l’objet d’études plus approfondies.
Service de
l’Etat-major général, section des renseignements, Bureau Etudes :
Revue d’information et de documentation. 1957-1973.
Daniel Reichel a développé un bel outil d’informations ouvertes sur les
armées et doctrines étrangères. En trois langues, il est une mine d’informations
pour pratiquer l’histoire comparative en matière de doctrines notamment.
L’édition complète se trouve à la BiG (Bibliothek am Guisanplatz, à Berne,
c’est l’ancienne BMF, Bibliothèque militaire fédérale), sous la cote PPI 410, rayon U277.Vous avez des inventaires :
n° 11/12/1964 et 1/1961 (pour 1961-1964) ; 1-2/1969 (pour
1965-1968) ; 2/1973 (pour 1969-1972).
Eddy Bauer :
La guerre des blindés. Les opérations de la deuxième Guerre mondiale sur les
fronts d’Europe et d’Afrique. Ed. Payot. Lausanne. 2e éd. 1962.
Ce livre reste à
bon droit une référence à consulter. Méthode rigoureuse et analyse pragmatique
sont deux de ses qualités.
Edgar Bonjour
(trad. de l’allemand par Charles Oser) : Histoire de la neutralité suisse.
Quatre siècles de politique extérieure fédérale. Ed. La Baconnière. 1970.
Vol. IV : 488p. Vol. V : 472 p. Vol.VI : 440 p.
L’ensemble de cette histoire de la neutralité comporte des milliers de
pages. Les volumes IV à VI sont particulièrement utiles pour une approche
pluridisciplinaire. Il étudie les mesures de commandement de l’armée, d’après sa
consultation des documents émis par les autorités civiles et militaires et
déposés aux Archives fédérales : en ce sens, il a fait œuvre de pionnier.
Voir synthèse parue en 1978.
Daniel
Reichel : Davout et l’art de la guerre. Recherches sur la formation,
l’action pendant la révolution et les commandements du maréchal Davout, duc
d’Auerstaedt, prince d’Eckmühl (1770-1823). Centre d’histoire et de prospective militaires. 1975. 440 p.
L’auteur démontre de façon brillante que l’histoire militaire est une
science de synthèse en matière de sciences comparées. Etudier d’un regard neuf
un sujet ancien : le défi de l’historien. De l’histoire pluridisciplinaire
en faire une étude de prospective : une force communicative de notre
auteur. En Davout, il y voit un modèle de commandement : non pour l’imiter
servilement mais pour travailler dans un esprit innovant.
Daniel Reichel
(sous la direction de) : Grandson -1476. Essai d’approche
pluridisciplinaire d’une action militaire du XVe siècle. Centre
d’histoire et de prospective militaires. Lausanne. 1976. 256 p.
Réunissant plusieurs spécialistes, Daniel Reichel a réussi une étude
originale permettant de porter un regard neuf sur un fait historique qui est
devenu un grand mythe officiel et qui peut encore nous enseigner de nos jours.
L’histoire pour établir une prospective : une démonstration.
Hans- Rudolf
Kurz : L’Armée Suisse aujourd’hui. Ed. Ott. Thoune.1976. 492 p.
Deuxième édition
française, il offre un tableau classique de l’armée constituée en vue d’une
défense totale. Il est le prolongement naturel du livre de : Robert Frick,
Fred Kuenzi et Ernest Uhlmann, Notre défense. Ed. Gottfried Schmid. Zurich et
Genève. 1953. 500 p.
Hans von Dach : Kampfbeispiele. Ed. Huber. Frauenfeld. 1977. 144 p.
Manuel pratique donnant des exercices réalistes de combat pour la
troupe. Aussi pragmatique que son livre pour une résistance en Suisse pendant
la Guerre froide (voir ci-dessus).
Edgar Bonjour
(trad. de l’allemand par Charles Oser) : La neutralité suisse. Synthèse de
son histoire. Ed. La Baconnière. Neuchâtel. 1978. 240 p.
Utile pour une première approche, cet ouvrage contient de nombreux
clichés qu’il convient de nuancer ou de réviser : bon exemple d’histoire
officielle. Jusque dans les années 90, cet auteur a été la référence obligée
des historiens comme des autorités politiques.
Clément
Bosson : Armes individuelles du soldat suisse. Ed. Favre. 1980. 208 p.
Découvrir
l’histoire méconnue de l’armement en Suisse est l’objet de ce livre qui peut
plaire aussi bien aux historiens qu’aux amateurs d’armes anciennes.
Daniel
Reichel : Le Feu (cahiers I et II). 1982. 52 p. et 52 p. Le Feu (III). 1983. 100 p. ; Le Choc. 1984. 64 p. ; La manœuvre et l’incertitude. 1986.
68 p. Cahiers du CHPM.
Cet ensemble de 5 cahiers (qui
viennent d’être réédités en un seul
volume chez Cabédita) forme une base pour toute personne désireuse
de se consacrer à l’histoire militaire de façon pluridisciplinaire et en
pratiquant l’histoire comparée : l’historien débutant ou confirmé les
relit chaque fois avec profit.
L’Etat-major
général suisse. Der Schweizerische Generalstab. Centre d’histoire et de
prospective militaires. Série Recherches de Sciences comparées. Ed. Helbing et
Lichtenhahn. Basel.
Source très utile et précise mais exigeant du lecteur d’être un
bilingue allemand-français, cette collection ouvre de nombreux champs de
recherche encore à explorer pour le XIXe et le XXe siècle. Toutes les périodes ne sont pas encore couvertes.
Vol. 1 : Georges Rapp, Viktor Hofer : Des origines à la
guerre du Sonderbund. 1983.
268 p.
Vol. 2 : Viktor
Hofer : Entstehung und Entwicklung einer interdisciplinären Institution
(1848-1874). 1983.
276 p.
Vol. 3 : Rudolf
Jaun : Das Eidgenössische Generalstabkorps 1804-1874. 1983. 316 p.
Vol. 7 : Hans
Senn : Anfänge einer Dissuasionsstrategie während des Zweiten Weltkrieges. 1995. 536 p.
Vol.9 : Jérôme Guisolan : Le corps des officiers de
l’Etat-major général suisse pendant la Guerre froide (1945-1966) : des
citoyens au service de l’Etat ? L’apport de la prosopograhie. 2004. 500 p.
Hans- Rudolf
Kurz : Cent ans d’Armée suisse. Ed. Troislangues. Lugano-Porza. 1981.
244 p.
Cet ouvrage est très utile pour percevoir l’évolution de l’armée depuis
1870. De nombreuses cartes schématisées le rendent indispensable. Il développe
la notion de sauvegarde de l’indépendance de la Suisse, par le respect de la
neutralité, une forme de stratégie pour un petit Etat confédéré entouré de
grands voisins.
Hans- Rudolf
Kurz : Histoire de l’Armée suisse. De 1815 à nos jours. Ed. 24 heures.
Lausanne. 1985. 178 p.
Cette brève synthèse de l’histoire de l’armée allie clarté et
précision. L’auteur est connu pour ses ouvrages sur la défense suisse. Ses
études offrent une contribution fondamentale à la compréhension du système de
milice qu’est l’armée suisse.
Jean-Jacques
Langendorf : Guillaume Henri Dufour ou la passion du juste milieu. Ed.
Coeckelberghs. Lucerne. 1987. 160 p.
Ecrivain et historien militaire, il sait allier plaisir de partager son
savoir et le goût de la belle écriture. Aimant provoquer par des approches
originales, il remet en cause des idées conformistes pour se conformer, dans
ses écrits, par préférence à ce qui lui paraît être le plus vrai.
Evelyne
Maradan : Les Suisses et la Légion étrangère de 1831 à 1861. Mémoire
Faculté des Lettres de Fribourg. 1987. 316 p.
Sa mise en
perspective nous fait heureusement sortir des sentiers battus quant à la
Légion, cette force de sécurité et de coercition.
Association suisse
d’Histoire et de sciences militaires : La guerre et la montagne.
L’influence des Alpes et du jura sur la stratégie à travers les siècles. Ed.
Attinger. Hauterive. 1988. 292 p.
Ce titre explicite réunit des études en allemand et en français – ainsi
qu’une en italien - de nos principaux historiens militaires : Fritz Wille,
Gerold Walser, Hans Conrad Peyer, Stefan Sonderegger, Louis-Edouard Roulet,
Jürg Stüssi-Lauterburg, Dominic M. Pedrazzini, Daniel Reichel, Dagmar
Heuberger, Hans Rapold, Hans Senn et Roberto Mocetti.
Ernst Hostettler :
Les armes de l’Armée suisse. Buch-Vertiebs-GMBH. Zürich. 1988. 66 p.
Edition en trois
langues, les armes suisses pendant la Guerre froide sont bien illustrées.
Willi
Gautschi : Le général Guisan. Le commandement de l’armée suisse pendant la
seconde guerre mondiale. Ed. Payot. Lausanne. 1991. 901 p.
Ce livre traduit de l’allemand est la biographie la plus complète et
objective du Général Guisan : sans tomber dans l’hagiographie ou le dédain
total, il est possible d’ouvrir sur cette base de nombreuses recherches.
Louis-Edouard
Roulet, Derk Engelberts, Hervé de Weck : La guerre et la montagne, Krieg
und Gebirge, Mountains and Warfare. Actes du XVIIe colloque de la Commission internationale
d’histoire militaire. Berne. 1993. 2 tomes. 540 p.
Pour une histoire
comparative avec la Suisse, cet ouvrage offre de nombreuses visions utiles et,
afin d’établir une prospective, des éléments fondamentaux s’y retrouvent.
Jean-Jacques
Fiechter : La Baron Pierre-Victor de Besenval (1721-1791). Ed. Delachaux et Niestlé. Lausanne. 1993.
244 p.
Biographie nous faisant découvrir les vertus d’un esprit libre qui peut
ainsi émettre des avertissements prémonitoires : un homme de guerre et un
homme d’esprit.
Michel
Rochat : Drapeaux flammés des Régiments suisses au Service de France. Ed.
Delachaux et Niestlé. 1994. 216 p.
L’étude
vexillologique est peu connue : cet ouvrage est le fruit de longues et
patientes recherches.
Eduard von
Orelli : Hannibal, mon fils ! Hannibal mein Sohn ! Association
suisse d’histoire et de sciences militaires (ASHSM), Centre d’histoire et de
prospective militaires (CHPM). Pully. 1994. 112 p.
Un officier instructeur démontre par l’humour
les incohérences possibles de la vie militaire et donne des éléments de
réflexions utiles à tout officier.
Jacques
Bühler : Le droit d’exception de l’Etat. Etude des droits publics allemand
et suisse de 1871 à nos jours. Thèse
de droit Université de Lausanne. 1994. 272 p.
Pour la maîtrise de
situations extraordinaires, il existe un droit d’exception mal connu du grand
public. C’est une histoire comparative originale qui ouvre des perspectives de
recherches.
Bernard
Wicht : L’idée de milice et le modèle suisse dans la pensée de Machiavel. Ed.
L’Age d’Homme. Lausanne. 1995. 240 p.
Dans l’esprit de Daniel Reichel, l’auteur a réussi à restituer l’idée
de la milice suisse que s’était faite le Florentin. Ce livre permet de
comprendre ce qu’est l’esprit de milice et ce qu’il devrait être de nos jours…
Jean-Paul
Soulier : Guide pour collectionneurs. Les casques militaires suisses de
1916 à 1999. Sierre. 2000. 100 p.
Ouvrage le plus complet, bien illustré, qui a comblé une lacune :
il a été écrit par un spécialiste et un collectionneur assidu.
Commandement CA
camp 1 : Sécurité au seuil du XXIe siècle. Histoire et vie du
Corps d’armée de Campagne 1. Plus Print. Lausanne. 2000. 288 p.
Au moment où s’est décidée la réforme de l’armée, un groupe d’auteurs réunissant
des spécialistes analyse l’évolution de la politique de sécurité de 1891 à nos
jours, en portant un regard privilégié sur les années 1960 à 2000.
Hans Eberhart, Albert A.
Stahel (Herausgegeben von) : Schweizerische Militärpolitik der Zukunft. Sicherheitsgewinn
durch stärkeres internationals Engagement. NZZ Verlag. 2000. 328 p.
Ce livre en allemand, réunissant de nombreuses contributions, offre une
analyse sur la politique de sécurité de la Suisse au moment où la réforme
« Armée XXI » était en gestation et qui est devenue « Armée
suisse ». L’engagement de l’armée suisse sur les scènes internationales
est un sujet délicat qui est traité ici dans toute sa complexité.
Jean-Jacques
Langendorf : Faire la guerre : Antoine-Henri Jomini vol.1 :
Chronique, situation, caractère. Ed. Georg. 2001. 392 p. ; vol. 2 :
le penseur politique, l’histoire militaire, le stratégiste. Ed. Georg.
2004. 500 p.
Le premier volume est une biographie de Jomini ; le deuxième est
une étude de sa pensée théorique. La bibliographie est complète. Un ouvrage
indispensable et qui restera une référence.
Hervé de Weck,
Antoine Schülé (ouvrage collectif): Le temps des mutations. CHPM.
2003. 252 p.
A partir des biographies des commandants du Corps d’armée de campagne
1, plusieurs auteurs offrent une vision précise de l’évolution d’un corps
d’armée de 1962 à 2003.
Pierre du
Bois : La Guerre du Sonderbund. La Suisse de 1847. Ed. Alvick. 2003.
208 p.
La Suisse a connu une guerre civile qui est encore riche
d’enseignements pour des pays où se produisent des conflits religieux,
politiques et culturels.
Jean-Jacques
Rapin : L’esprit des fortifications. Vauban-Dufour. Les forts de
Saint-Maurice. Coll. Le savoir suisse. N°8. Presses polytechniques et
universitaires romandes. 2003. 128 p.
Brève et vivante
synthèse établie par un historien et par un milicien, ayant commandé des
troupes de forteresse.
Jean-Jacques Rapin
(sous la direction de) : De la garnison de Saint-Maurice à la Brigade de
forteresse 10 (1892-2003). Association
Saint-Maurice d’Etudes Militaires. 2004. 208 p.
A travers l’une des plus grandes forteresses de Suisse, ce livre permet
de découvrir les secrets les mieux gardés d’un système fortifié qui n’a pas
cessé d’évoluer à travers le temps.
Philippe
Perotti : Instruction de base au pistolet. NDS. Fribourg. 2004. 116 p.
La Suisse cultive
l’art du tir qui est un sport de concentration et ce livre l’aborde de façon
pragmatique. Lire aussi son : De 1 à 1000 pour la technique de tir au
fusil à lunette.2004. 284 p.
Fred Perrin :
Combat à l’arme blanche. NDS. Fribourg. 2005. 112 p.
Le couteau est la
plus ancienne arme de guerre qui soit : ce livre en dévoile tous les
usages et les moyens de s’en préserver.
Christian
Bühlmann, Alain Vuitel : 1966-2006, Die Konzeption vom 6.6.66- 40 Jahre
danach, La conception du 6.6.66- 40 ans après. Planungsstab der Armee.
2007. 148 p.
Il s’agit d’une
étude bilingue très instructive sur le rapport du Conseil fédéral à l’Assemblée
fédérale concernant la conception de la défense nationale militaire. Ce rapport
est resté en vigueur jusqu’en 1994.
Philippe
Perotti : Le sniping de 4eme génération. NDS. Fribourg. 2008. 48 p.
Pour que cette
forme de tir devienne une compétence de base du soldat, ce livre est
instructif.
Antoine
Schülé (conception et coordination): L’infanterie : une tradition
riche d’avenirs. Du soulier à clous au char à roues. Editions militaires.
Siviriez. 2008. 432 p.
Ouvrage traduit en italien et en allemand, il offre de multiples
regards sur l’infanterie suisse en réunissant de nombreux spécialistes
miliciens et professionnels : aspects géographiques, histoire sommaire de cette
arme ; histoire précise de 1870 à nos jours ; trois chapitres offrent
des visions de prospective ; la pensée militaire ; l’importance de
l’homme sans oublier les grandes évolutions techniques. L’iconographie en est
riche, originale et abondante.
4.4. Publications du CHPM (Centre
d’histoire et de prospective militaires)
Il faut distinguer les
« Cahiers d’histoire » dont le premier est de 1968 et les
« Actes de symposium » avec sa première édition régulière depuis
1982. Avant 1982, il y a eu des livres publiés et déjà mentionnés dans la
bibliographie ci-dessus, p.ex. « Série de Recherches de Sciences
comparées ». Chacun a la possibilité d’y trouver des analyses ou des
synthèses, généralement originales. A la fin de chaque Acte, vous trouvez la
table des matières des éditions précédentes. Une fois de plus, c’est à Daniel
Reichel que revient la paternité de cette riche production dont, à sa suite, il
faudrait savoir garder et l’esprit et l’originalité.
Parmi les
« Cahiers » (production hors du cadre strictement militaire), à ne
pas confondre avec la Série « Etudes et documents » (le point commun
est Daniel Reichel) car ils ont le même aspect extérieur, il faut
signaler :
N° 2 :
René-Henri Wüst : Menace de guerre civile en Suisse. Novembre 1918. Château
de Coppet. 1969. 40 p.
Sujet polémique et
politique, l’auteur offre un regard sur un moment de notre histoire où tout
aurait pu basculer.
N°3 :
Collectif : Champs de batailles suisses.
Berne. 1971. 96 p.
Avec
des photographies aériennes prises obliquement, le lecteur peut suivre dans le
terrain Morgarten, Arbedo, Grandson, Morat, Giornico, Dornach, Escalade de
Genève, Grauholz, Neuenegg, Pont-de-la-Morge, Pfin et Bérésina.
Cahier 1994 :
Antoine Schülé : Un conflit de frontière franco-suisse : le Val des
Dappes. p.2-32.
Première publication
sur une recherche développée régulièrement par l’auteur depuis cette date de
façon pluridisciplinaire.
Cahier 2002 :
Jean-Jacques Furrer : Le rôle du hasard dans les actions guerrières (avec
exemples historiques). p. 2-13.
Un complément
utile aux cahiers de Daniel Reichel : « Feu »,
« Choc » et « Manœuvre et incertitude ».
Parmi les « Actes », réunissant des auteurs
suisses et étrangers, il faut mentionner spécialement :
Vol. 6 (1989) et 7
(1990) : Quelques influences ayant marqué la pensée militaire de la
Renaissance à 1789.
Vol. 8 (1993)
: La démocratie et sa défense militaire. Repères historiques et jalons pour
l’avenir.
Vol. 9 (2 tomes)
(1995) : La Suisse et la Seconde guerre mondiale.
Vol. 10 (2 tomes)
(1998): Guerre civile – guérilla - terrorisme, entre hier et avenir.
Vol. 11
(2000) : Guerre totale : Clés pour une mutation au seuil du XXIe
siècle.
Vol. 12
(2002) : Guerre, armées et sociétés.
Documentaire
cinématographique produit par le CHPM :
Claude Champion
(film de) : Le Général Guisan et son temps. Film de 75 minutes, en
trois langues.
Antoine Schülé, ayant été le conseiller historique pour le CHPM, a
favorisé une mise en contexte des grands moments de cette période de 39-45 pour
éviter une histoire manichéiste, comme cela est trop souvent de mode depuis
1990. Il existe une version allemande et italienne de ce film.
4.5. Autres
publications :
Bibliothèque
militaire fédérale et Service historique : elle a publié plus d’une vingtaine de cahiers dont la majorité est en
langue allemande.
Association suisse d’histoire et de sciences militaires (ASHSM ou
SVMM) : elle a organisé de nombreux
colloques dont par exemple « La planification de la défense combinée dans
l’Armée 61 » en 2008 et dont les communications sont développées chaque
fois dans un livre. Il est nécessaire de maîtriser l’allemand et le français.
Association St-Maurice d’Etudes Militaires (ASMEM) : elle édite régulièrement un bulletin avec
des articles innovants et publie des ouvrages de qualité ou d’art sur la
fortification mais sur des thèmes militaires autres comme, par exemple, Léonard-Paul Closuit :
« Passage de Bonaparte au Grand-Saint-Bernard en mai 1800 », 1999,
216 p.
Hans Rudolf
Fuhrer : L’histoire militaire dans le terrain. Ed. Ecole militaire
supérieure Au : plusieurs cahiers dont certains sont
traduits en français comme « Les guerres de Bourgogne »,
« La guerre du Sonderbund ».
Silvio Keller,
Maurice Lovisa : Monuments militaires. Inventaire des ouvrages de combat
et de commandement. Département militaire fédéral. Berne. 1996 à 2006.
Le relief de la Suisse, propice à la défense, a favorisé la
construction de fortifications. Par canton, les auteurs ont fourni historiques,
plans et photographies des ouvrages les plus remarquables. Tessin (1996) ;
Neuchâtel et Jura (1998); Schaffhouse et Thurgovie (1999); Soleure, Bâle-Ville
et Bâle-Campagne (2001) ; Nidwald, Obwald et Lucerne (2001) ; Vaud et
Genève (2006) ; Berne et Fribourg (2006) ; Valais (2002)…
Karl W. Haltiner
(Académie militaire à l’ETH de Zurich), Andreas Wenger (Centre de
recherche sur la politique de sécurité ETH de Zurich) : Sicherheits (année
en cours) : Aussen-, Sicherheits- und Verteidigungspolitische
Meinungsbildung im Trend. Environ 328 p.
Chaque année, il est fait une étude de l’opinion en Suisse en matière
de politique étrangère et de politique de sécurité et de défense. Il y a
toujours un résumé en français. Cette étude n’intéresse pas uniquement le
sociologue mais aussi l’historien comme le politologue. Questions traitées : perception de la
sécurité et de la menace ; évaluation de l’avenir de la Suisse ;
situation internationale ; confiance dans les autorités et les institutions ;
aspects de la sécurité intérieure ; volonté de coopération
internationale ; engagements militaires à l’étranger, neutralité ;
acceptation et évaluation de l’armée, etc.
Joseph
Inauen : Armée suisse. Ed. Huber. Frauenfeld. 1998. 624 p. ;
anciennes éd. en français p.e. : 24 Heures. 1982. 360 p.
Voici le meilleur guide, sur l’armée depuis les années 80 : sa
fonction ; ses engagements ; ses bases politiques et
juridiques ; son coût ; son articulation ; ses armes ; ses
moyens ; l’instruction ; ce que sont l’armée suisse de milice et
le service civil, les droits et les devoirs des militaires.
De coût modique, il répond à toutes les questions que le curieux, au
bon sens du terme, est en droit de se poser sur la défense et la protection des
populations. Publication annuelle jusqu’en 2006, l’édition est régulièrement
mise à jour selon les mêmes principes. Pour l’armée suisse de la Guerre froide,
consulter la publication « Armée 81/82 » (Ed. 24 heures) ; pour
l’armée selon la Réforme 94, préférer « Armée suisse 99 » (Ed. Huber,
624 p.) ; pour l’Armée suisse, actuelle, « Armée suisse 2007/8 »
(Ed. Huber, 544 p.).
4.6. Revue militaire suisse (RMS)
De langue française, depuis
1855 à nos jours, c’est la revue la plus utile pour les chercheurs. Elle offre de
nombreuses synthèses et analyses sur les débats essentiels de notre défense et
sur les grandes options militaires prises par les pays voisins ou susceptibles
d’intervenir en Europe.
4.7. ESM St. Cyr
De jeunes officiers en
formation à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr Coëtquidan ont effectué des
stages d’étude en Suisse pour rédiger des mémoires dont certains sont originaux
car le thème n’avait pas été étudié en Suisse ! En tant que directeur de
leurs stages et en accord avec leurs directeurs de mémoire (mentionnés entre
parenthèses ci-dessous), Antoine Schülé leur a permis d’explorer des champs soit
négligés par la recherche, soit selon des approches nouvelles. Quelques
titres :
Robert Hazemann : Le renseignement français en
Suisse 1925-1940, (M. le prof Olivier Forcade), mai 2001, 76 p. Promotion « Chef d’Escadron
Raffali », 2000-1
Antoine Marguet : L’effort de défense et la
stratégie helvétiques face à la montée des périls en Europe et sa perception
par la France, (lt-col Gérard Fassy),
mai 2001, 185 p. Promotion « Chef d’Escadron Raffali »
Pierre Mallie-Arcelin : Le renseignement français
en Suisse pendant la Grande Guerre, (M. le prof Olivier Forcade). Promotion du
« Bicentenaire de St. Cyr »
Aurélien Trébouvil : Les raisons du maintien d’une armée de milice en Suisse, (Mme le
prof Laure Bardiès). Promotion
« Général Simon ». Une approche
originale.
Geoffroy Leray : La guérilla dans la défense de la Suisse : d’une pratique marginale à
la résistance préparée de la fin de la Guerre froide. (M. le Prof Martin
Motte) janvier 2006. Promotion « Général Simon ». Thème essentiel ignoré encore de nos jours.
Hervé Hounwanou : Les enseignements militaires tirés par la Suisse lors de la Seconde
guerre mondiale. (M. le Prof Martin Motte). Décembre 2006. Promotion
« Lieutenant Brunbrouck ». Thème
inédit.
Odoric Porcher : Le service de renseignement helvétique entre 1914-18. Organisation,
moyens, perceptions des menaces intérieures et extérieures. (lt-col Olivier
Lahaie). 2009. Promotion Lieutenant « Carrelet de Loisy ».
Des sources inexploitées ont permis de
reconsidérer ce sujet avec un regard neuf.
5. Sites Internet :
Ne sont pas mentionnés tous les sites de ces musées
militaires suisses qui disent aussi l’histoire !
www.hls-dhs-dss.ch :
pour consulter les articles d’histoire militaire du « Dictionnaire
historique de la Suisse » (DHS en français).
www.bar.admin.ch :
le site des Archives fédérales suisses.
www.admin.ch : pour accéder à la
« Feuille fédérale », c’est-à-dire le recueil officiel (RO) du droit
fédéral, publiant tous les textes normatifs mis en vigueur : constitution
fédérale, lois fédérales, arrêtés fédéraux, ordonnances, traités
internationaux.
www.ddps.ch : le
site officiel du Département de la défense, de la protection de la population
et des sports (DDPS).
www.armee.ch : pour
tout savoir sur l’Armée suisse.
www.vbs.admin.ch :
pour consulter le catalogue en ligne du site Alexandria : le réseau des
bibliothèques de l’administration fédérale. Il permet une recherche en
allemand, français, italien et anglais. Vous y trouvez tous les ouvrages et
articles de l’ancienne Bibliothèque militaire fédérale qui se dénomme
maintenant « Bibliothèque Am Guisanplatz ». Voir : Inventaire
des fonds relatifs à l’histoire militaire suisse (vous pouvez télécharger les
trois volumes essentiels pour toute recherche).
www.polsec09.ethz.ch : une plateforme de discussion du
dernier rapport sur la politique de sécurité.
www.ssn.ethz.ch :
les analyses de politique de sécurité sont de très utiles synthèses paraissant
régulièrement. Elles sont rédigées par le Center for Security Studies (CSS) de
l’ETH de Zürich.
www.revuemilitairesuisse.ch : site permettant de prendre
connaissance des derniers grands débats sur notre politique de sécurité et la
façon de l’assumer en fonction des décisions politiques prises (ou pas prises
ou encore suspendues…).
www.militariahelvetica.ch : le site de l’Association suisse
d’histoire et de sciences militaires.
www.checkpoint-online.ch : site suisse bien construit à
consulter régulièrement pour ses analyses stratégiques.
www.ludovicmonnerat.com : à
consulter pour l’originalité de ses mises en perspective avec sur ce site, son
regard de journaliste.
www.asmem.ch : le
site renseigne sur ses activités : publications ou voyages en Suisse comme
à l’étranger pour découvrir les spécificités des fortifications dans toute
l’Europe.
www.armeemuseum.ch :
Association du musée suisse de l’armée.
6. Raison et passion, le débat sur la
Suisse de 39-45
Cette période de l’histoire a
suscité de nombreuses recherches où la passion l’a bien souvent emporté sur la
raison. Le débat soulève des questions
au sujet de la neutralité, du rôle de l’armée, des menaces militaires des pays
voisins, du rôle des banques, du rôle de l’économie, de la morale qu’il aurait
fallu avoir et, pour les uns, celle que la Suisse a eue et, pour les autres,
pas eue… Ce débat a eu des effets très négatifs sur l’image de la Suisse à
l’étranger et des Suisses sur eux-mêmes.
Jean
Ziegler : Une Suisse au-dessus de tout soupçon. Ed. Seuil. Paris.1976.
188 p.
Se voulant être le « saigneur » des « Seigneurs des
Banques », Ziegler est un Suisse sociologue, homme politique, admirateur
de Che Guevara qui a écrit, avec l’aide de trois contributeurs, un réquisitoire
digne des tribunaux populaires connus soit sous la Terreur en France, soit en
URSS « démocrate », soit encore en Chine « libérée » par Mao.
Ainsi, le débat sur la Suisse de 39-45 n’est plus restreint à quelques
spécialistes mais devient un débat public.
Victor
Lasserre : Une Suisse insoupçonnée, Lettre ouverte à Jean Ziegler. Ed.
Buchet/Chastel. Paris. 1977. 176 p.
Ce livre éclaire la méthode zieglerienne et permet de mieux comprendre
les motivations de Jean Ziegler qui utilise l’histoire pour satisfaire sa lutte
politique et développer sa mystique de la révolution pour la révolution.
Niklaus
Meienberg (trad. de l’allemand par Monique Picard) : Le délire général.
L’armée suisse sous influence. Ed. Zoé. Genève. 1988.
Le livre, en allemand de 1987, avait créé un grand mouvement de
l’opinion publique au sujet d’Ulrich Wille, général, c’est-à-dire commandant de
l’armée suisse en 1914-18. Œuvre de combat plus que de raison.
André
Lasserre : La Suisse des années sombres. Courants d’opinion pendant la
Deuxième Guerre mondiale 1939-1945. Ed. Payot. Lausanne.1989. 408 p.
Ouvrage sain d’historien ayant le souci de l’objectivité, dans la
mesure du possible, il permet de comprendre ce temps des passions qu’a été la
période de 39-45.
Klaus Urner (trad.
de l’allemand par Jean-Jacques Langendorf) : « Il faut encore avaler
la Suisse ». Les plans d’invasion et de guerre économique d’Hitler contre la Suisse. Ed.
Georg. Genève. 1996.
L’édition allemande est de 1990. Il est très précis quant au regard
militaire que l’Allemagne portait sur la Suisse.
August
Lindt (trad. de l’allemand par Ursula Gaillard) : Le temps du hérisson,
Souvenirs , 1939-1945. Ed. Zoé. Genève. 1992. 208 p.
Prêt à mener une Action de résistance nationale contre la menace
hitlérienne, il traite des différents réseaux de renseignements et les
conférences d’information données aux civils dans le cadre d’Armée et Foyer.
Jean
Ziegler : La Suisse, l’or et les morts. Le Seuil. Paris. 1997.
Une pseudo-histoire au service de sa lutte politique : mauvais
pamphlet qui a connu un succès
international aussi scandaleux qu’immérité. L’auteur est adulé et a reçu
de nombreux honneurs universitaires suisses et étrangers comme d’organismes
internationaux : c’est le paradoxe suisse et universitaire.
Christian
Blocher (conseiller national) : La Suisse et la Seconde guerre mondiale,
une mise au point. Ed. ASIN. Lausanne. 1997. 32 p.
Le patron des Conservateurs suisses prend position dans le débat
historique qui s’empare de la Suisse quant à son vécu des années 39-45.
Stuart E.
Eizenstat (trad. De l’américain par Marc Comina) : Le rapport Eizenstat. Ed.
Le Nouveau Quotidien et les Bibliothèques cantonales et universitaires
romandes. 1997. 360 p.
Cette étude, de mai 1997, faite à la demande de Bill Clinton au
ministère américain des Affaires étrangères, est une compilation – sélection -
de documents réunis par l’historien William Z. Slany. Livre touffu, rigoureusement
orienté, il ne révèle rien de neuf pour les historiens suisses mais il a eu un
grand retentissement auprès de l’opinion publique suisse et des principales
autorités politiques et bancaires helvétiques qui, pour la plupart, n’avaient
pas soit de culture historique suffisante pour donner la juste réplique
immédiate (il faut bien le reconnaître), soit le courage d’être un David face à
un Goliath qui a utilisé avec efficacité le chantage économique.
Felix
Auer (trad. de l’allemand par Jacques Rial) : Jean Ziegler ou
l’histoire falsifiée. Ed. L’Age d’homme. Lausanne. 1998. 128 p.
Avec clarté, l’auteur réfute les mensonges historiques de Jean Ziegler,
parus dans son livre « La Suisse,
l’or et les morts ». Malheureusement, ce livre (pas plus que celui de
Victor Lasserre déjà mentionné) n’a pas eu le succès international qu’a connu
le livre de Ziegler ! La raison n’a pas l’écho médiatique de la déraison
qui convient plus aux groupes d’intérêt qui savent l’utiliser à leur profit.
Daniel
Bourgeois : Business helvétique et Troisième Reich, milieux d’affaires,
politique étrangère, antisémitisme. Ed. Pages deux. 1998. 274 p.
Adjoint scientifique aux Archives fédérales, avec sa thèse parue en
1974 qui n’a pas suscité de polémiques, il a été un des premiers à étudier les
relations économiques entre la Suisse et l’Allemagne.
Jean-Christian
Lambelet : Le mobbing d’un petit pays, Onze thèses sur la Suisse pendant
la Deuxième guerre mondiale. Ed. L’Age d’homme. Lausanne. 1999. 304 p.
De façon sereine, l’auteur porte un regard d’historien et d’économiste
sur un pays entouré par les puissances de l’Axe et qui a dû sa survie à son
réalisme.
Stephen P.
Halbrook (trad. de l’américain par Christian Montelle) : La Suisse
encerclée, La neutralité armée suisse durant la Deuxième guerre mondiale. Ed.
Slatkine. Genève. 2000. 334 p.
Philosophe et juriste anglophone, il a étudié avec sérieux la Suisse
des années 1933 à 1946 : la politique de résistance, les plans d’invasion
allemands, les accords secrets entre la Suisse et les Alliés. Quelques erreurs
ne portant pas sur le fonds lui sont pardonnées car la Suisse est aussi
complexe qu’un mécanisme d’horlogerie.
La Commission
indépendante d’experts suisse-Seconde Guerre mondiale (CIE) : La Suisse,
le national-socialisme et la Seconde Guerre mondiale. Ed. Pendo.
Zurich.2002. 569 p.
Il s’agit du
rapport final de la commission Bergier. Consultable sur le site : www.uek.ch/fr
Collectif,
Jean-Philippe Chenaux (sous la dir.) : Les conditions de la survie, La
Suisse, la 2e guerre mondiale et la crise des années 90. Cahiers
de la Renaissance vaudoise. Lausanne. 2002. 352 p.
Sans aucun doute, le livre le plus utile pour aborder le débat
historique qui a agité la Suisse dans les années 90. Jean-Jacques Langendorf y
établit deux synthèses sur la neutralité et l’armée. Chacun des auteurs apporte
une contribution claire et objective.
Pietro
Boschetti : Les Suisses et les nazis. Le rapport Bergier pour tous. Ed.
Zoé. Genève. 2004. 192 p.
Historien, journaliste à la Télévision suisse romande, il reste
influencé par la morale du politiquement correct ambiant, au lieu de rester
dans la perspective historique. Cela est un péché commun à notre temps. Ce
livre reste un résumé utile du rapport Bergier, si volumineux qu’il est réservé
aux seuls spécialistes.
Marc-André
Charguéraud : La Suisse lynchée par l’Amérique, Lettre ouverte au juge
Korman 1998-2004. Ed. Labor et fides. Genève. 2005. 256 p.
L’affaire des fonds juifs en déshérence
a commencé aux Etats-Unis et l’auteur, juriste et économiste par sa
formation, dévoile comment des vainqueurs peuvent faire un faux procès à un
pays neutre pour satisfaire des ambitions politiques et électoralistes, le tout
au nom d’une « Morale universelle » se pliant à leur dessein.
Août 2010, La Tourette.
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