Conditionnement et déconditionnement du soldat.
Le
rôle de la spiritualité.
Antoine Schülé
« Puisque l’esprit est un attribut
divin,
une existence conforme à l’esprit
sera véritablement divine.»
Aristote : Ethique
à Nicomaque.
Les termes de «conditionnement» et de «déconditionnement» me
gênent quelque peu : un soldat n’est ni un produit technique, dont une parade
serait l’emballage, ni une somme d’automatismes supplantant l’instinct, comme
les expériences de Pavlov peuvent le démontrer sur des animaux.
Le combattant est le résultat d’un ensemble complexe de facteurs,
variant d’un pays à l’autre. Ainsi pour étudier le thème de ce jour, il est
nécessaire de recourir à la sociologie, la psychologie, l’histoire, la religion
et la philosophie. Gardons à l’esprit que le chercheur lui-même analyse et
conclut selon ses croyances laïques ou religieuses : tout homme a une
croyance que ce soit en Dieu, au Progrès, en l’Homme, en la Raison, aux
Sciences, en la Technique[1]
ou en que sais-je encore ? Mon objectif est d’analyser de façon succincte,
laïque et interreligieuse parfois, une des facettes de ce sujet, celle de la
spiritualité.
I. « Conditionnement »
Un soldat est avant tout un être
humain devant acquérir des efficacités aux combats (elles sont plurielles d’où
nécessité d’une base commune à tout combattant et ensuite de spécialités
correspondant aux prédispositions de chacun en vue des missions à remplir) :
dans cet objectif, il lui faut une préparation
physique et mentale.
Sur le plan physique, le corps
a besoin de créer des automatismes, des réflexes comme de développer une
endurance. Discipliner son corps exige de la volonté et cette volonté est un des fruits de l’esprit, appelé
aussi force mentale. Sur le plan
mental, au départ, il réclame une motivation
suffisante pour qu’avec la force du
caractère, le besoin de se surpasser s’exerce en une activité précise :
tireur d’élite, corps à corps, observateur, nageur de combat, pilote - d’avion,
de drone, de char ou de tout véhicule en vue du combat -, transmetteur,
décodeur, décideur[2],
etc...
Celles et ceux exerçant les
arts martiaux[3]
savent l’importance de condenser l’énergie physique et mentale sur leur centre
de gravité corporel : dans tous les cas de figure, rechercher le bon
équilibre de façon automatique. De même, par des exercices longuement répétés,
ils acquièrent cette faculté d’anticiper l’attaque adverse, sans une longue
réflexion, pour parer le ou les coup(s). Après des années de pratique, ils
possèdent une puissante vitesse de réaction face à une situation inattendue ou
originale. Les maîtres enseignent que l’invincibilité n’est jamais due à la
technique seule mais à une maîtrise de soi que seul l’esprit peut donner. Il y
a une domination[4]
des réflexes animaux au profit d’une discipline qui exige un esprit froid et
calme, au service d’une volonté implacable au cœur de l’action. Cela nécessite
une énergie spirituelle à canaliser, un calme confiant face à l’attaque, une
pensée libre de toute inhibition ou de toute idée préconçue. En ce sens-là, il
est possible de parler d’arts martiaux,
œuvres de l’esprit sur le corps.
Motivation
La spécificité du combattant
est de disposer d’une motivation suffisante pour accepter d’engager tout son
être dans une action armée au risque de perdre sa vie, d’être blessé plus ou
moins gravement et d’ôter la vie à d’autres personnes, tout aussi convaincues,
normalement, de devoir prendre les mêmes risques que lui.
Cette motivation est si
importante que la propagande[5],
à la fois collective et individuelle, a été nécessaire : l’ennemi est
diabolisé ; tout est réduit à un manichéisme primaire[6]. Depuis
le XVIIIe s., l’opinion publique est très malléable à toute forme de
propagande qu’une minorité peut susciter de façon telle qu’au final, celle-ci
paraît représenter l’opinion d’une majorité[7] !
Le XXe s. a démontré tous les degrés d’horreur pouvant être
atteints par ce procédé : avec la technique, les guerres idéologiques ont
bouleversé les valeurs, pourtant proclamées avec force[8],
pour justifier des violences exercées : de nos jours, nous en subissons
encore les conséquences[9]. A
la fin de la Deuxième guerre mondiale, le Centre de l’Europe est sous le joug
de l’URSS en même temps que les Etats-Unis ne cessaient pas de proclamer les droits des peuples à disposer d’eux-mêmes :
sinistre farce qui a conduit, pendant des décennies, les défenseurs ou
résistants de ces peuples en des goulags, dans une sereine indifférence
européenne, jouissant de sa «paix
nucléarisée». Le prix en a été de nombreux martyrs, non entièrement reconnus
de nos jours[10].
Propagande : le rôle
de quelques historiens.
Les fabricants de mythes ne
manquent pas et mon but ici n’est pas d’en faire l’inventaire. Toutefois,
observons la fonction de quelques historiens, plus disciples d’Alexandre Dumas
que d’Hérodote[11].
Les media aiment à donner la parole à des historiens sachant faire vibrer la
fibre émotionnel : ils ont ce talent de vous faire verser des larmes pour
soutirer des impôts de guerre, pour vendre des idées au sujet d’un fait présent
qu’ils occultent ou opacifient de leur mieux par un fait passé. Cet art de
faire prendre au public des vessies pour des lanternes est très rentable de nos
jours. Leur rôle est de suggérer, d’imposer des images mentales qui influence(ro)nt
maintenant et demain les choix de l’individu.
L’Histoire de certains
historiens n’a rien à voir avec l’histoire : quelques faits avérés sont
habillés au gré des besoins du moment. Ils ont ainsi une capacité à construire
une mémoire où des faits sont reconstruits, réimaginés à tel point qu’ils en
deviennent méconnaissables : ainsi des faits bricolés deviennent des mythes, cultivés religieusement[12].
Les contester avec les simples outils de la raison devient crimes. Des Etats
n’hésitent pas à légiférer pour dire l’Histoire. Je m’étonne qu’un juge, certes
omniscient par nature comme chacun sait, puisse trancher des questions
d’histoire qui ont occupé des historiens pendant des années, voire parfois
plusieurs générations.
Bien des Etats se sont inventé
un passé : la Rome antique a revendiqué ses origines divines. Ne sourions
pas ! L’historiographie nous révèle ces reformulations du passé selon les
besoins d’un présent : il y a parfois des mythes (positifs ou négatifs)
qui donnent lieu à des anniversaires et à des commémorations qui frôlent des
reconstitutions imaginaires. Retenons que leur rôle psychologique et surtout
politique, voire économique, n’échappe à personne : ne confondons ces
pratiques avec la vérité historique[13],
si difficile à faire sortir de son puits !
Sacralisation de la mission
Revenons au combattant et à sa
motivation. Comment acquérir l’acceptation de sa conscience pour une mort à donner et à recevoir. En son «âme et conscience» il doit accepter une
discipline particulière en vue d’une mission
qu’il sacralise[14].
Sa liberté de conscience est déclarée mais que cela n’empêche pas de considérer
plusieurs déterminismes : la
naissance (le lieu, la famille), l’Etat, la religion ou son absence, l’idéologie
ambiante, l’orgueil national (suscitant un sentiment de puissance que rien ne
peut arrêter), la pauvreté, la condition sociale, la jalousie (le ressort le
plus facile à manier), l’injustice réelle ou supposée ou exacerbée…Le
combattant est une personne qui vit dans l’espace de liberté que la société
dans laquelle il vit, lui donne : un soldat volontaire en France diffère
du soldat enrôlé de force en Centre Afrique ; un soldat mercenaire anglais
ou américain, du soldat terroriste d’Arabie saoudite ; un conscrit
contraint et forcé par la loi, d’un patriote convaincu de la nécessité de
défendre soit des valeurs, soit un territoire, soit encore des intérêts vitaux
(eau, énergie, nourriture).
La conscience est ainsi un
moyen de gérer les déterminismes et constitue sa seule part véritable de
liberté.
Les martyrs de la «Légion Thébaine», aux ordres de Maurice[15]
et de ses deux officiers, Exupère et Candide, illustrent ce discernement du
militaire, déterminant en certaines circonstances : faut-il obéir à
l’autorité ou à sa conscience ? Malgré les menaces et les tortures[16],
ils acceptèrent de mourir sans lutter[17].
Saint Maurice est le saint patron de l’infanterie.
Pour le convaincre, la force de la
parole[18]
est capitale. Dans le monde arabe, la parole a plus de poids que l’écrit :
le rôle de la poésie, véhiculant des messages, est très important. Il n’y a
rien de surprenant quand sont connus les succès de l’Iliade ou du Roman
d’Alexandre ! La sécurité financière est un motif qui n’est pas
généralement le plus dominant : le soldat n’y attache évidemment pas le
même poids que le mercenaire. Plus marquants est (ou sont) la religion ou/et
l’idéologie[19]
car elles font appel à des besoins de
transcendance de l’homme : à travers la collectivité ou Dieu ou l’Etat
déifié ou encore la Cause exigeant tous les sacrifices…. La conviction d’être
un justicier, selon une morale propre à l’individu pèse dans la motivation : un
mafieux n’a pas la même notion de justice qu’un citoyen répondant à d’autres
valeurs ou d’une morale adaptée aux besoins de l’Etat ou d’une religion ou
d’une idéologie. Toutefois, il existe aussi le combattant «aveugle volontaire », mais c’est plus rare : pourvu qu’un
chef pense pour lui, il ne restera qu’un exécutant plus proche du robot[20].
Homme : un corps, une
âme, un esprit[21].
Toute personne possède une
capacité de violence canalisée par la volonté, l’éducation, les lois, une forme
de respect de l’autre… Pour libérer cette violence innée au service de la
guerre, pour convaincre le combattant, trois composantes sont
considérées :
1 esprit * homme spirituel
intuition
*
volonté *
suggestion
*
L’homme
est à la fois : 2 âme intelligence[22] *-
instinct
-*
sensibilité - *
3 corps - homme animal.
Pour la majorité des
combattants, la seule satisfaction de son animalité, par le viol et le pillage,
ne suffit pas pour le motiver. Par contre, les horreurs de la guerre peuvent
réveiller le côté animal de l’homme afin de compenser sa tension intérieure,
accumulée lors de l’engagement[23].
Depuis que l’homme quadrupède
est devenu un bipède, son désir de regarder plus loin l’a poussé encore à
regarder plus haut : c’était le commencement de la spiritualité[24].
Lorsqu’avec les étoiles, l’homme a pris conscience qu’il existe d’autres
univers, que le besoin de survivre nécessitait une vie communautaire, que le
partage de connaissances lui permettait de contrôler tant soit peu la nature,
que sa vie avait un sens dans ce cadre-là, il est devenu un être spirituel. Pour
sauver les siens, devoir sacrifier sa vie lui apparaît naturel. Son corps n’est
pas que sensibilité, il le maîtrise par la volonté ; la sensibilité peut
d’ailleurs éveiller sa spiritualité (la compassion[25]
en est le fruit) ; la volonté ne peut s’exercer que par
l’intelligence ; l’intelligence fait la part du conscient et de
l’inconscient qui constituent l’âme ; l’esprit ne se manifeste qu’à
l’intelligence, par intuition et/ou par méditation[26].
Des expériences médicales ont démontré le pouvoir de l’esprit dans des cas de
guérison du corps : des chamans, des prêtres aussi bien que chrétiens ou
bouddhistes, des magnétiseurs ou des orateurs enflammés[27]
n’ignorent pas les forces spirituelles qu’ils peuvent impulser pour le bien et
pour le mal. La croyance permet à la spiritualité de s’exercer sous une forme
ou une autre[28].
Les forces spirituelles ne
sont pas toujours de nature religieuse. La forme la plus basique est celle de
l’homme qui donne un sens à sa vie et donc à sa mort[29] déjà
dans son quotidien : aider son prochain ou lui nuire, construire une maison ou
détruire, écrire un poème, danser, cultiver un don, étudier l’homme, exercer
une profession avec cœur… Parlons de forces spirituelles au pluriel car
lorsqu’elles forment un faisceau, elles ont une puissance décuplée. Prenons
quelques exemples, sans porter de jugements de valeurs :
·
Un Chrétien, un patriote, un défenseur de la
famille, une cause défendant ses valeurs : engagement décuplé.
·
Un Républicain espagnol, anticléricalisme, lutte
idéologique, se considérant comme le
bras de la justice sociale : énergie décuplée.
·
Un terroriste ou un résistant[30],
besoin de justice, indépendance dans son
lieu de vie, des proches victimes d’une puissance occupante ou
dominante, sans autre espoir que la lutte armée : force décuplée.
Cet inventaire pourrait
s’allonger avec de multiples cas de figure. Chacun d’entre eux possède, en son
for intérieur, une force combative plus ou moins développée par ses croyances.
L’essentiel est bel et bien dans ces forces, à la fois mentale (faisant appel à
l’intelligence) et spirituelle (faisant plus recours à la croyance) l’animant.
L’histoire offre de multiples
exemples de «conditionnement». Lors de la création et de l’extension des
colonies de divers pays européens, les officiers et soldats se considéraient comme
des porteurs de civilisation à d’autres peuples dont ils ignoraient la plupart
du temps la civilisation, parfois plus ancienne et plus riche que la leur. Le
soldat de Napoléon à Moscou était persuadé d’y apporter la liberté, de faire
œuvre de libération des peuples. L’exploitation anglaise des divisions internes
en Inde, non pour propager la civilisation mais, en fait, élargir l’Empire, a
été efficace : il suffisait d’armer un clan contre les autres pour
s’assurer moins de sa fidélité que de sa sujétion. De même, les Français ont
pratiqué cela en Arabie. Les camps de concentration anglais en Afrique du Sud où Français, Hollandais et Allemands ont
trouvé la mort n’ont pas choqué les opinions publiques avant la Première guerre
mondiale : l’esprit de domination les a rendues aveugles.
Premier objectif :
vaincre la peur.
Le secret du soldat à
l’engagement est de savoir fatiguer sa peur. Il ne s’agit pas d’annihiler toute
peur car, sans elle, il y aurait témérité mortelle. Le but est que cette peur
ne soit plus paralysante mais ouvre la personne à une dynamique prudente ou
avisée en vue d’atteindre l’objectif donné. Les récits de guerre - qu’il faut
analyser avec prudence - offrent de nombreux cas où des actes héroïques ne sont
en fait que des actes suicidaires : si l’objectif n’était que de donner
une belle couleur à sa mort, l’acte ne me paraît pas héroïque dans la mesure où
il n’a pas été utile à l’action engagée.
L’esprit peut allier la
sensibilité du corps et la promptitude de l’intelligence : par exemple, avec
le tir instinctif, la peur n’a plus
le temps d’agir. Un entraînement sérieux permet au cerveau d’identifier l’ami de
l’ennemi et d’assurer le tir efficace dans toute sorte de cas de figure, avec
une rapidité redoutable. Pour aiguiser les réflexes du corps, l’esprit
prédomine. Cet art existait déjà chez les archers (Chine, Arabie, Indes) et les
manieurs de sabre (Japon) comme les lanceurs de couteau en Mongolie ou en en
Europe centrale. Constituer ou développer des réflexes innés est une base chez
le combattant. Prendre un couvert sous le feu de l’ennemi, repérer la position
avantageuse pour l’emploi de son arme, apprécier l’origine exacte du tir
ennemi, apprécier les distances de feu, savoir se replier ou se déployer à
temps, ouvrir le feu au moment opportun, se déplacer d’un couvert à un autre en
moins de 5 secondes : cela nécessite un entraînement physique et une
maîtrise mentale, propres au fantassin. D’autres exigences sont pour le pilote
d’un avion, etc.
Un des rôles du mythe puis
de la religion : vaincre la peur.
La fonction du mythe n’est pas
de décrire le réel mais de développer des virtualités latentes. Les mythes expriment
une spiritualité à travers des images : pour les Chinois, les Grecs, les
Romains de l’Antiquité, les mythes ont favorisé une imagination prodigieuse. Le
mythe devenait à la spiritualité ce que la mémoire est à la raison. Le mythe est une mémoire, s’écrivant avec des
symboles[31],
à décrypter comme les rêves : il y a plusieurs lectures possibles et cela
ne rend pas l’exercice d’interprétation plus facile. Le mythe est aussi à la
société ce qu’est le rêve à l’individu. Le mythe révèle aussi l’importance de
la parole : les vecteurs du mythe ont été, à l’origine, la poésie, le
chant[32], le
théâtre, la littérature, l’histoire et la philosophie. Il était un temps où
l’on pouvait dire : « Dis-moi
le mythe que tu cultives et je te dirai qui tu es. ».
Avec une présence d’esprit
déconcertante, des chefs de guerre savaient instrumentaliser les signes des dieux ou jouer avec la
superstition : Frontin[33] dans
ses Stratagèmes donne de bons
exemples. 1er exemple : L’Athénien « Chabrias vit, au moment de combattre sur mer, la foudre tomber
devant son navire, ce qui fut présage
effrayant aux yeux de ses soldats : « Profitons de cet instant,
leur dit-il pour commencer le combat : car Jupiter, le plus grand des
dieux, nous montre que sa puissance vient au secours de notre flotte. ». 2eme exemple :
« Scipion arrivant d’Italie en
Afrique avec son armée, tomba au sortir de son vaisseau, et, voyant ses soldats
effrayés de cet évènement, sut, par sa présence, d’esprit trouver dans cette
circonstance un motif d’exhortation : « Soldats, s’écria-t-il,
réjouissez-vous : je tiens sous moi l’Afrique. ».
Il y a eu d’abord des dieux
anthropomorphes : cela traduisait une projection humaine sur des dieux qui,
semblables aux hommes, vivaient nos propres incertitudes, désirs ou angoisses.
Projeter ainsi dans l’imaginaire divinisé, pris cependant comme une réalité, a
été une aide psychologique certaine pour une tentative d’explication de
l’inexplicable par les seuls voix de la raison. Par la suite ou avant, je ne
saurai le dire avec certitude, un monothéisme à voulu voir une Déesse-mère (il
en est des traces actuelles en Afrique) ou un Dieu-père (vite devenu
majoritaire dans la majorité des civilisations) : la fécondité et la
semence expliquaient l’origine de la vie, tout était dit et cela suffisait à
l’homme raisonnable, voulant comprendre ses origines. Des Romains n’ont pas
hésité à proclamer dieux leurs empereurs qui conditionnaient leurs vies :
n’était-ce pas la solution la plus facile ? Le XXe s. a bien eu
recours à des dictateurs, au nom d’une forme de laïcité déformée et outrancière
: est-ce mieux ?
D’autres croyances ont souligné
les liens d’un Dieu avec l’homme. Au commencement, la préférence a été donnée à
un dieu pharaonique (du type de celui de l’Ancien testament, très modélisé sur Akhenaton[34]).
Par contre, le christianisme a
provoqué une révolution spirituelle : pour les Chrétiens, le Christ est le
fils de Dieu qui prend la condition humaine[35] ;
par le Christ, il est possible à l’homme d’être en Dieu ; prise de conscience
que l’homme est à l’image de Dieu quand il effectue le bien et à l’image de
Satan[36]
quand il commet le mal, fruit du mauvais usage de sa liberté.
L’homme en s’ouvrant à la
métaphysique (qui en fait un homme religieux) est à l’origine de l’humanité
pensante[37] :
l’homme répond ainsi à des questions existentielles et donne un sens à sa vie
comme à sa mort. Le rejet du facteur religieux est remplacé chez certains par
d’autres valeurs : cela peut être pour les uns, un culte de l’homme (sommet
de perfection du règne animal[38]),
un culte de la seule raison (le gnosticisme ou le rationalisme en sont deux facettes
pourtant bien différentes) rejetant tout ce qu’elle n’explique pas, et, pour
les autres, de différentes formes d’idolâtrie[39]
(narcissisme[40],
orgueil de race, pseudo détenteur de Vérités déclarées universelles, etc.)
pouvant aller de nos jours jusqu’à la zoolâtrie[41]…
Les mythes servent à donner
des réponses à des questions qui ont préoccupé et préoccuperont toujours
l’homme. Ils proposent des certitudes
qui, sans être absolues, lui permettent d’avancer ou de reculer :
les mythes sont parfois des oreillers de paresse à la pensée ou à la
responsabilité individuelle. Il en est des créateurs et des destructeurs : parfois ils
peuvent être les deux à la fois, selon la lecture qui en est faite. Aux noms de
la liberté, de l’égalité et de la fraternité,
nous avons eu les massacres de la Révolution qui a produit deux Empires[42],
des Restaurations et des Républiques[43].
Les mythes ont légitimé des sentiments de haine : que n’a-t-on pas légitimé
aux noms de « la mission civilisatrice
des Etats-Unis », de « la
grande Nation française », du « Deutschland über alles », de la «Sainte Russie », de l’ « Union des républiques socialistes et soviétiques », de l’ « Empire britannique», de la «République populaire de Chine » ou
de la « Race élue » comme
du « Peuple élu » ?
Avec les Lumières et la Révolution,
la raison[44]
elle-même a été élevée au niveau du mythe : sa lutte souhaitée contre
l’ «obscurantisme »
religieux, politique, moral et économique a donné naissance au nouveau mythe du
XIXe s., le Progrès, grâce aux croyances scientistes. Ces dernières
se fissurèrent sérieusement au cours du XXe s. avec ses résultats
mortifères : les mythes de Prométhée[45] (le
déchirement dû à la révolte de l’esprit) ou d’Icare (la chute due à l’orgueil
de l’esprit) n’annonçaient-ils pas déjà tout cela ? A la suite, Marx,
Engels, Lénine et Staline ont été mythologisés et « sanctifiés » laïquement : ils étaient enfin ces représentants
de ce Progrès qui devait illuminer le monde… Au XXIe s., après un
déclin, il est même possible de les voir renaître, réapparaître car la mémoire
des peuples est courte et j’ai tendance à croire que l’histoire[46]
n’apprend rien à ceux qui préfèrent les songes, sans vouloir en connaître les
portées ou les effets déjà chèrement connus.
Le mythe de la Technologie[47]
est actuellement à un sommet : les politiques eux-mêmes n’osent plus
trancher des questions qui sont de leur ressort et préfèrent déléguer leurs
responsabilités[48]
aux « experts » qui,
malheureusement, se trompent fréquemment et, surtout, se contredisent avec
d’excellents arguments de part et d’autres généralement[49] !
Militairement, la technologie a fait croire à la Guerre zéro mort : il y a un semblant de vérité pour les
militaires qui l’appliquent mais il n’y a aucune vérité pour les civils qui
meurent en la subissant, dans la plus grande indifférence des «bonnes consciences» occidentales[50].
Mythes et croyances peuvent se
juger à leurs résultats : il y en a eu et en a de créateurs, de
civilisateurs réels dans la mesure où l’homme trouve un juste équilibre entre
la croyance (utile dans les valeurs positives qu’elle partage) et la raison (son
jugement individuel[51]).
Le lourd matérialisme de notre temps tue les mythes mais d’autres s’en
créent : l’Europe[52] a
été, est et sera un mythe fondateur pour de nouveaux objectifs mais pouvant
aussi mourir pour une Démocratie universelle, l’utopie du moment… Des mythes
meurent, d’autres naissent : le retour à la nature a produit un Tarzan[53],
le bon sauvage tardif de Rousseau, et l’écologie qui veut nous faire retrouver
le paradis perdu… Lorsque les mythes en vogue ne suffisent plus, les
stupéfiants sont utilisés pour fuir le réel. Avec Internet, il est même
possible de se créer des paradis virtuels… Quel progrès ! Les grands
mythes collectifs sont remplacés par des mythes individuels, du sur mesure en quelque sorte. Au moment
de la grande désillusion, la tâche du thérapeute s’en trouve ainsi particulièrement
alourdie car, ne disposant pas d’un remède universel, chaque patient est un
« terrain » de nature
différente, exigeant à chaque fois un
traitement spécifique.
La force morale du combattant
s’effondre en même temps que s’effondre le mythe ou/et la croyance qui lui a/ont
permis de donner toutes ses forces. Les visions du champ de bataille ont brisé
plus d’un soldat qui ne pouvait dès lors plus croire en rien, ni en l’homme, ni
en Dieu, ni à la Cause : une espèce de dernier sursaut d’humanité face à l’horreur
conduisant certains au désespoir, voire au suicide. D’avoir été un instrument d’une
barbarie, même une décoration ne peut l’effacer.
Les religions ou les
philosophies, à la vue et l’écoute des souffrances humaines, ont trouvé divers
moyens pour cautériser ces traumatismes et j’y reviendrai en traitant du «déconditionnement».
L’âme du combattant.
L’étude de l’âme dont s’occupe
la psychanalyse, ne se limite pas à l’horizon de la morale, de la philosophie
ou de la théologie. Etudier l’âme[54],
c’est prospecter l’individualité, l’originalité de la personne : ce qui
l’anime de façon consciente ou inconsciente, ce qu’il retient de la
spiritualité où sa pensée trouve sa source, de la façon dont il veut se
réaliser dans la vie, avec ses rêves, ses fantasmes.
Le combattant a besoin de
héros qui personnifient ce qu’il perçoit au plus profond de lui-même. Le rôle
de l’instructeur ou du chef est de lui proposer des modèles qui l’aideront dans
l’action. Que ce modèle ait existé ou pas importe assez peu : sa force est
dans les suggestions qu’il pourra procurer[55]. Ben
Laden tenait des prêches glorifiant la mort du héros : son sacrifice le
transformant en « chevalier »
de de notre temps, partageant les félicités du Paradis. Par le verbe[56],
son intention est claire : purifier
l’âme de tout doute quant à la lutte à mener. Si les scènes de décapitation, de
lapidation, de projection dans le vide, d’exécution par des tirs collectifs
sont une propagande pour effrayer leurs ennemis, les djihadistes cultivent leur
mémoire par la poésie, non seulement d’un passé lointain et glorieux, mais
encore une poésie contemporaine, alliant les nécessités d’Internet (tweets) et
la beauté de la langue : chez eux, il y a des joutes oratoires[57] à
la façon de nos troubadours d’autrefois utilisant le chant, la musique[58]. Actuellement,
la poétesse de l’Islam militant est Ahlam al-Nasr[59] (dont
le mari[60]
est originaire de Vienne -Autriche- et occupe une fonction dirigeante dans ce
qui est appelé de nos jours le Califat) : son recueil de poèmes le plus connu
est « La Lumière[61]
de vérité. »[62]. Qu’est-ce
qui la motive ? Et cela intéresse notre sujet : les répressions
qu’elle a vues en Syrie ; la Vérité que seul le Coran détient selon
elle; la volonté d’une «Internationale»[63]
de l’Islam ; les injustices que connaît la Palestine[64] ;
la gloire des Héros morts pour l’Islam ; les enfants dont les jeux miment
la lutte contre les Infidèles. Des flots de sang en découlent et en découleront
encore. La littérature au service de la paix ou de la guerre a toujours existé.
Pour les soldats chrétiens du
Moyen Age, les suggestions leur étaient offertes par les vies des saints.
Jacques de Voragine[65]
offre des modèles propres à toutes les situations que peut connaître un
combattant. D’ailleurs, de nos jours au lieu de sourire face au merveilleux et
à certaines naïvetés de La légende dorée,
il serait bon de considérer la richesse des analyses psychologiques qui s’y
trouvent[66].
En fait, vous y avez un véritable bréviaire de portraits psychiques et mentaux.
Le mérite est d’offrir des cas concrets, sans ce vocabulaire spécialisé qui
règne de nos jours et que seuls quelques initiés comprennent.
L’intuition
Du soldat du rang au
commandant en chef, il importe que les automatismes, dans le terrain ou lors de
réflexion d’état-major, n’étouffent pas les intuitions. Henri Bergson considère
l’intuition comme une perception de
l’absolu d’une réalité au-delà d’une connaissance conceptuelle. L’intuition
s’exprime par des mythes et des symboles. Sa force est dans sa capacité à faire
reculer les frontières de l’impossible pour donner naissance à de nouveaux
possibles. Trop souvent l’intuition est opposée à la raison : or
l’intuition, pour être utile, a besoin de la raison. Intuition et raison sont
les deux jambes intellectuelles de l’esprit.
Kekulé a crié son « Eureka » à la suite d’un
rêve : un serpent se mordant la queue lui a révélé le cycle du carbone ;
un pas de géant se produisit en faveur de la chimie organique structurale. L’intuition
surgit parfois dans le rêve, à travers une image mentale car l’esprit, parlant
à l’inconscient, voyage sans être bloqué par le réel. Créer une activité
instinctive chez le soldat est un conditionnement : l’instinct ne
serait-il pas l’expression de l’intuition dans l’inconscience routinière ?
L’intuition frappe d’abord
l’imagination qu’interprète l’intelligence[67]
avec la mémoire et la réflexion : après ce métabolisme intellectuel,
l’action peut prendre naissance.
La suggestion
Des chercheurs ont mis en
évidence le rôle du mental sur la santé, sur sa façon d’être dans le monde et
la nature. Ils évacuent, un peu vite à mon avis, les forces spirituelles pour
ne retenir que les forces mentales[68].
L’avantage est qu’ils ont étudié, à fond et à l’aide de cas concrets, le
travail à faire sur soi, aussi bien avant l’action, en cultivant les
prédispositions à une initiative judicieuse, et, après l’action, en cas d’échec
comme en cas de succès. Deux auteurs ont initié une littérature actuellement
surabondante en la matière : l’Américain Maxwell Maltz, Psychocybernétique[69]
et l’Allemand Karl O. Stöber, Le
psychotraining autogène[70].
Dans un langage simple et avec des méthodes à la portée de tous, ils offrent, à
qui le veut, la capacité d’effectuer un travail sur soi pour donner un meilleur
sens à sa vie.
Le désavantage, à mes yeux,
est qu’il y a une concentration excessive sur son ego. Le risque est de vivre un nombrilisme ravageur, ce qui est une
des particularités de notre temps ! Autant un travail sur soi est bien
entendu nécessaire, autant, avec les forces spirituelles, il importe aussi de
s’ouvrir aux autres : pas seulement donner, afin de recevoir plus mais
pour arriver à une forme d’oblation, partielle ou totale de soi, comme le pratiquent,
depuis la nuit des temps, des mystiques et des saints (religieux comme toutes
les religions en offrent ou laïques[71]
cultivant un humanisme vrai, c’est-à-dire pas uniquement par le verbe mais par
des actes).
Il se remarque d’ailleurs que
les deux auteurs reprennent dans un langage laïque des principes qui se
retrouvent dans les vieux manuscrits bouddhiques, chez les philosophes antiques
et les Pères de l’Eglise : est-ce que d’ôter ou d’occulter le divin[72] est un plus ? Oui, pour des esprits purement
cartésiens et non, pour les autres.
Exercices spirituels :
le discernement[73].
Refusant de subir l’existence soit
avec résignation, soit avec colère, l’homme veut agir sur son existence. Dès
cet instant, il devient un être spirituel s’exprimant par un acte. Son
engagement dans une lutte armée peut lui paraître une des solutions. Considérer
les évènements, leur portée et leurs effets nécessite à l’homme une prise de
distance face aux évènements qu’il voit ou qu’il observe : c’est le
discernement[74].
A la lecture d’écrits spirituels bouddhiques[75],
juifs[76],
chrétiens[77]
et musulmans[78],
dans le cadre de notre thématique, j’ai été surpris d’y trouver les mêmes
exigences, certes exprimées en des termes différents. Fondamentalement, la
démarche individuelle, et non collective, reste la même.
Dans l’Europe, encore
chrétienne pour l’instant, qu’est-ce que le discernement spirituel ?
Discerner l’Esprit de Dieu choisi pour guide et la façon dont Il se révèle à l’homme.
Dans ce but, il s’agit de procéder à un régulier examen de conscience :
s’interroger avant, pendant et après l’action sous le regard de Dieu et si
possible avec l’aide d’un accompagnant[79].
Ignace de Loyola a précisé la méthode[80]
que les Pères de l’Eglise conseillaient déjà aux premiers moines du désert. La
maïeutique de Socrate préfigurait ce procédé : Socrate ne donnait pas les
réponses à ses disciples mais il les questionnait afin que, par la raison, ils
trouvent eux-mêmes les solutions. Loyola joint la raison à Dieu. Sans cette
dernière, la Parole de Dieu ne peut pas être entendue. Cette Parole ne doit pas
être transformée par l’imagination : pour certains, la confusion dans leur
relation avec Dieu les empêche de différencier Dieu d’eux-mêmes ! Ainsi il
est possible de demeurer en Dieu mais pas d’être Dieu[81].
Avec les Exercices spirituels[82],
le premier effet bénéfique est de se poser les bonnes questions, celles qui
nous préoccupent ou qui nous font douter (le doute est parfois aussi
paralysant que la peur) : qu’est-ce qui
nous bloque en telle ou telle situation[83] ?
et qu’est-ce qui nous libère[84] ?
Les réponses sont à être recherchées non dans nos désirs ou nos peurs mais dans
la Parole de Dieu : il convient donc de se mettre à son écoute, avec
intelligence et mémoire.
L’examen de conscience (phase
1) est la clef du succès de la guérison spirituelle qui précède la guérison
physique. Le christianisme ne cultive pas l’oubli : reléguer le passé dans
l’oubli équivaut à laisser ressurgir plus tard des maux non traités.
Reconnaître ses erreurs[85]
est le seul moyen d’abord d’en prendre conscience et ensuite de pouvoir agir
pour les corriger : là intervient le rôle de la confession (phase 2). Le fait
d’avouer ce qui paralyse un individu à une personne tenue par le secret[86],
possède une vertu thérapeutique : elle libère une partie de la conscience[87].
Le confesseur a pour mission d’orienter de quelle façon la réparation de
l’erreur (phase 3) est envisageable.
L’examen de conscience ne
nécessite pas toujours la confession : ce discernement analyse
objectivement les mouvements intérieurs, les habitudes qui nous animent,
les effets des paroles entendues et prononcées, les évènements, les signes
perçus, notre façon d’être et de paraître[88]…
Loyola appelle « motions intérieures »
les divers sentiments intérieurs qui nous habitent : joie, tristesse,
confiance, trouble, doute, inquiétude… Il nous invite à en découvrir les
origines précises afin de pouvoir prendre du recul et, par exemple, ne pas
s’enfermer dans son chagrin. Il ne s’agit même pas d’étouffer peur ou colère,
car les maux se révèleraient tôt ou tard de ce fait, mais de les comprendre
pour les surmonter et les transformer : d’une énergie négative, en faire
une énergie positive. Pour façonner un autre comportement, il est nécessaire de
prendre avant tout la mesure de ce que l’on est[89].
Le port de prières, de
scapulaires ou d’objets bénits
Le guerrier amérindien portait
une bourse[90]
dans lequel il enfermait des objets qui symbolisaient soit les capacités qu’il
voulait incarner, soit des étapes de son ouverture au Grand Esprit qui régit
tout ce qui vit dans la nature, son œuvre. Au Tibet, les objets ayant appartenu
à un Dalaï-lama servent à la reconnaissance de son successeur. Dans une église,
une coupe devient calice et parfois, l’art en accentue la valeur sacrée.
De nombreux soldats ont porté
des médailles, des rosaires spécialement bénits. D’autres, plaçaient sur leur
cœur ou dans leur vêtement, des prières[91] :
celle dite de la Sainte Croix[92]
était la plus connue lors de la Première guerre mondiale. Les uns y trouvaient
l’assurance d’une protection divine ; d’autres, une confiance en eux pour
accomplir honnêtement leurs missions ; même lorsqu’ils ne représentaient
pour le porteur que l’attachement d’une mère, d’une fiancée ou d’une épouse, il
y avait un soutien moral aussi fort qu’une photographie dans leur portefeuille.
Ces objets devenaient des liens si ce n’est avec Dieu, du moins avec leurs
proches aimés ou aimants.
II « Déconditionnement »
Ce qui précède pour le « conditionnement » est aussi valable
pour le « déconditionnement»
mais il y a des aspects plus spécifiques quant à ce dernier et sur lesquels
j’observe quelques pistes utiles à notre approche.
Guérison psychologique
Un engagement armé n’est
jamais un acte anodin. Nous vivons de nos jours en Europe avec une société qui
occulte la mort et ne sait plus tellement vivre avec, et cela à tel point que
volontairement plus d’une personne tente de l’ignorer jusqu’au jour où,
inévitablement elle y sera confrontée, soit elle-même, soit par ses proches.
Dans les pays où la mortalité infantile ou des adultes est forte, le regard
porté sur la mort diffère. La durée de vie de certains Africains est plus
réduite que celle des Européens. L’Europe connaît moins de ces maladies
endémiques qui déciment des populations entières en Asie, en Amérique du Sud ou
encore en Afrique.
La religion affirmant que la
mort est un passage à une autre vie ou qu’elle n’est pas une fin mais un
commencement, prépare autrement un combattant, persuadé qu’il n’y a plus rien
lorsque le denier souffle est rendu. Une croyance peut donner sens non
seulement à la vie mais encore à la mort. Deux effets non comparables d’une
force spirituelle : des combattants, croyant lutter pour l’Islam, homme ou
femme, n’hésitent pas à se faire exploser avec leur propre bombe ; le Père
Kolbe sacrifiant sa vie à la place d’un autre condamné à mort dans un camp de
concentration. La poésie médiévale ne cesse de proclamer que le corps est le
vêtement de l’âme dont l’Esprit est le souffle ; que la mort n’est que le
dépôt d’un habit afin de pouvoir rejoindre l’Esprit du Dieu trinitaire.
Les phases intensives de
combat avec la mort donnée et les blessures subies, les traumatismes psychiques
suite à la perte de camarades[93],
la fatigue, l’épuisement et la maladie contractée au combat, les culpabilités
injustifiées ou justifiées par rapport à une action manquée ou aux conséquences
mal envisagées : il faut que le sens à la vie et le sens donné au combat
soit fort pour supporter l’ensemble de ces chocs, à la fois physiques et
mentaux.
Le retour à une vie de paix et
de famille après les périodes de lutte n’est pas possible d’un jour à l’autre. Il
est, à mon avis, des blessures psychiques et physiques irréparables : au
mieux, elles se cicatrisent, sans guérir véritablement. Il faut du temps, une
prise de recul, une acceptation des faits passés, une gestion de la culpabilité
individuelle ou collective, une extériorisation des moments difficiles (l’effet
libératoire de la parole apparaît clairement dans les chants, les
mélopées ; de même, la « confession » pratiquée chez certains
Chrétiens), une approbation de son entourage proche (le clan des guerriers en
Afrique, l’amicale des anciens combattants en Europe ont ce rôle).
Lorsque l’intelligence ne
suffit pas, il y a des rites : ceux avant (excitation à l’action), pendant
(maintien de la tension guerrière) et après le combat (recherche d’apaisement
dans l’expression soit de la joie, soit du chagrin, parfois en alternant les
deux). Des danses (en Asie, en Afrique ou en en Amérique du Sud ou chez les
Amérindiens) en gardent le souvenir alors que nous en avons parfois oublié les
fonctions d’origine. Le rôle de la musique en thérapie relève aussi du
spirituel : la musique parle au cœur de chacun alors qu’elle s’adresse à
tous. Elle excite ou calme selon des rythmes qui diffèrent…
Force de l’écoute attentive
et de la parole judicieuse
La tradition hindoue veut
qu’un homme malade ou ayant des problèmes consulte un « sage » ou un
gourou pour lui raconter sa maladie, ses rêves ou ses soucis. En réponse, le
gourou lui narre une histoire, reflétant les propres problèmes de son
consultant qui doit alors méditer sur ce que cette histoire lui suggère. Deux
objectifs : donner au consultant le moyen de mieux se connaître ;
trouver en lui, et non en une autre personne, la solution lui permettant de
surmonter la difficulté ou de vaincre la maladie. L’idée dominante est bel et
bien que le remède est en lui. Souvent, il est constaté que la maladie du corps
est le reflet de la maladie de l’âme. La spiritualité devient un moyen de
guérison, sans négliger la chirurgie ou les remèdes chimiques quand ils sont
nécessaires. La spiritualité peut être chez certains la seule thérapie et, chez
d’autres, un complément à la thérapie appliquée.
La psychoneuroimmunologie[94].
Le système immunitaire - qui
défend notre corps - entretient avec le cerveau un dialogue permanent au niveau
moléculaire. Ainsi de nos jours, il est acquis que le psychisme joue un rôle
plus ou moins grand chez les individus pour déclencher la maladie ou accélérer
la guérison[95] :
avant le XIXe s., sans en comprendre le mécanisme biologique,
médecins et prêtres n’ignoraient pas la force de guérison par la foi et les
miracles en découlant parfois. Il y a là un réel progrès scientifique, reconnaissant
que le cerveau agit sur le corps[96].
Le système immunitaire répond
à de nombreux ordres du cerveau qui réagit aux signaux, fournis par le système immunitaire :
il y a un échange bidirectionnel d’informations et d’ordres. La sécrétion des
hormones du stress dépend directement de l’Interleukine 1 (IL-1)[97]
qui joue aussi un rôle crucial dans la fièvre et le sommeil[98].
Pour notre sujet, si le
principe de penser positif développe
des capacités innées à guérir, cet aspect mérite notre attention. En plus de
prescriptions chimiques, couramment adoptées de nos jours, il conviendrait d’y
ajouter des prescriptions mentales. A la gymnastique corporelle, il faudrait y
ajouter une gymnastique mentale[99]
qui a été très souvent traitée autrefois avec l’expression « développement des forces morales »[100].
Pensées positives et espoir induiraient-ils des changements
physiologiques ? Les experts émettent des avis partagés, bien entendu.
Pour Jean-Pierre Changeux[101],
l’homme est un être neuronal, et cela n’a rien à voir avec l’esprit. Or Platon
affirmait déjà « L’erreur présente,
répandue parmi les hommes est de vouloir entreprendre séparément la guérison du
corps et celle de l’âme. ». Au XIIIe s., le médecin-chirurgien
Henri de Mondeville[102] formulait
la recommandation suivante : « Le
malade doit se tenir continuellement en joie et satisfaction avec des amis,
jouant amicalement avec eux aux dés et aux osselets, avec du vin et des
aliments. Il ne doit pas s’irriter ni se laisser aller à l’ennui. ».
Rabelais proclamait haut et fort : « Les joyeux guérissent toujours. », belle suggestion
mentale qui, même si elle ne réussit pas,
rend la mort moins amère !
Sans être un spécialiste de
cette question, je ne crois pas que la pensée soit un simple produit chimique
du cerveau : il y a un plus, relevant de l’esprit qui commande cette «chimie ». Je conclurai en ma
certitude que l’homme est corps, âme et esprit et que, pour guérir, il s’agit
de prendre soin de ces trois composantes, en conciliant les effets de la
médecine et de la méditation.
Bible et guérison
La Bible est un ouvrage qui
traite non seulement du combat militaire dans l’Ancien Testament mais encore de
la guérison des maladies[103]
qui est le signe même de ce que les Chrétiens appellent la grâce de Dieu. De
l’Ancien Testament au Nouveau, il y a une évolution mais nous y trouvons deux
constantes : la force de la foi est essentielle, tout se construit sur
elle ; Dieu purifiant l’âme de son péché, l’homme connaît ainsi une
renaissance[104].
Cela de nombreuses conséquences en vue de la guérison. Nous retrouvons les
Exercices spirituels de St. Ignace de Loyola.
Les principes de St. Ignace
de Loyola.
Pour le Chrétien pratiquants,
la lecture du Manrèse avec son
complément naturel L’imitation de
Jésus-Christ[105]est
une base solide pour prier, méditer et obtenir un discernement en vue d’une
guérison, mentale ou physique. Des auteurs à la fois théologiens et
psychothérapeutes[106]
se sont intéressés à cette pratique pour la diffuser. Les ouvrages abondent et
il est difficile d’en retenir un plutôt qu’un autre. Pour un non-Chrétien ou un
indifférent à la question religieuse, les auteurs Dennis Linn, Matthew Linn et
Sheila Fabricant[107]
offrent une lecture utile : cas pratiques, méthodes et références
bibliques se lisent facilement.
Les souvenirs peuvent être
énergisants ou énergivores. Dans ce deuxième cas de figure, la guérison des
souvenirs s’impose : cela est applicable tout particulièrement pour le
combattant qui peut souffrir, après la lutte, non seulement de souvenirs
blessant l’âme mais de blessures physiques ou de leurs conséquences. La méthode
consiste à scruter le souvenir douloureux pour le transformer[108].
Il s’agit de le reconnaître dans un premier temps et trouver avec celui-ci une
sorte de réconciliation afin qu’il ne soit plus paralysant mais puisse
permettre une sorte de renaissance. Nous ne sommes pas ce que nous avons été
mais nous pouvons être ce que nous serons demain par la volonté.
Leur méthode est basée sur les
constats établis par le Docteur Kübler-Ross lors de l’accompagnement des
mourants. Il a identifié cinq étapes face à l’annonce ou la certitude d’une
mort prochaine : le refus, le temps de la colère, le marchandage, la
dépression et l’acceptation. Le processus de guérison se construit sur ce même schéma.
Ces diverses étapes sont surmontées par la prière[109],
la foi et l’espérance. Le socle repose sur la confiance en l’amour de Dieu et
son infinie miséricorde. La reconnaissance d’une faute subie ou accomplie est
primordiale : un examen de conscience ou une autocritique (individuelle et
non publique comme au temps de Mao ou de Staline) est la base pour obtenir un
pardon. Le rôle du prêtre ou de l’accompagnant est nécessaire pour éviter les
mouvements de dépression, de relâchement ou tout simplement des blocages
pouvant survenir lors de ces exercices spirituels. La guérison se déroule sur
un temps relativement long : vingt-trois étapes hebdomadaires de deux
heures environ. Des temps de prières individuelles et collectives sont prévus.
La méthode est applicable individuellement. Toutefois, un travail de partage en
groupe ou entre deux partenaires possède une dynamique collective bénéfique :
chacun est invité à porter dans sa prière les souffrances de l’autre ; il
se crée ainsi des liens indicibles qui aident chacun à considérer son
« fardeau » plus léger. Chaque participant a la faculté de tenir un
journal quotidien qui l’aide à formuler à l’aide de mots les sentiments, les
idées que provoquent telle lecture biblique ou telle prière ou tel témoignage.
Les temps de silence ont aussi leur importance. La confession et la
participation à l’Eucharistie[110]
constituent des moments forts de cette pratique. Nous avons là un guide
psycho-spirituel très utile pour tous les croyants en Dieu et au Christ.
La guérison a besoin de
mémoire[111]
et d’oubli, conscients (à préférer) et inconscients (dangers de résurgence). La
mémoire peut guérir d’un fait en le transformant : le fait vécu est revisité
par l’imagination et permet ainsi une guérison. De même la mémoire d’un échec
doit être supplantée ou au moins compensée par la mémoire d’un succès pour
accélérer ou permettre une guérison. D’une chute, il est possible de se relever
et de grandir.
Assistance spirituelle aux
prisonniers[112]
Les conventions de Genève de
1929 prévoient le droit à la liberté religieuse et de culte. La spiritualité
est une aide pour vivre la détention, subie généralement après de nombreuses
souffrances physiques et morales. Pour un pratiquant, les rites funéraires
rendus à leurs coreligionnaires ont une grande importance. Les pays européens
ont quelque peine parfois avec des traditions religieuses lors d’enterrement non
chrétien : pour la crémation traditionnelle d’un sikh, il faut 200 kg de bois
et 12 à 20 kg de beurre (remplaçant l’huile qui faisait défaut) et les cendres
doivent être versées dans le fleuve sacré !
Des emplois divers de la
Bible comme moyen de guérison
Il n’est pas possible dans le
cadre de cette synthèse de les mentionner tous. Il y a eu des excès lorsque des
croyants voulaient ignorer les maux du corps et les bienfaits des découvertes
de la médecine[113] pour
soigner uniquement l’âme. La pratique d’un emploi superstitieux de la Bible ou
du Coran est tentante : au lieu d’effectuer un discernement, des fidèles
préfèrent ouvrir au hasard la Bible ou le Coran et considérer le message délivré
comme la réponse à leur question ; de même, les Asiatiques tirent les
tiges d’achillée pour consulter les oracles du Yi King[114].
Disciple notamment de Jean Hus, l’abbé Julio[115],
se disant catholique mais hostile au
Pape romain, a publié de nombreux ouvrages tendant à rendre les prières comme
des actions magiques. Il est intéressant de noter sur son insistance quant aux
rites, aux formulations. Il offre une sorte de codification de la prière pour toutes
les circonstances de la vie. Aux Etats-Unis, l’ouvrage de Mary Baker Eddy[116]
avait fait fureur : il faut devenir un nouvel
homme pour guérir.
Sectes et sociétés occultes.
Elles prolifèrent dans des
sociétés vivant une pauvreté spirituelle : elles pallient aux négligences des
églises officielles quant à la satisfaction d’une soif spirituelle, propre à l’homme.
Le sentiment d’appartenir à une société secrète ou à un cercle fermé, après
diverses initiations, donnent à certaines personnes cette confiance qui leur
manquait. Encore une façon de vaincre la peur, le doute… Remarquons les liens
de dépendance et d’enfermement au lieu de libération et d’ouverture que ces
sectes ou ces sociétés occultes peuvent créer.
L’exorcisme
Clore ce thème sans en faire
mention serait un manque. Le terme a suscité bien des fantasmes, en des films,
des documentaires de journalistes en mal de sensation. L’étymologie du mot exorciser est déjà plus rassurante :
du grec exorkizein signifiant prêter serment. Pour lutter contre les
diverses formes de l’esprit du mal, prêter serment à Dieu, c’est-à-dire en sa
confiance (pouvant aller jusqu’à un total abandon à Lui) et en sa miséricorde,
est un moyen efficace de lutte. Tout croyant peut être exorciste (en fait, il
s’agit d’une prière d’intercession) et il est possible d’exercer une pratique
individuelle[117].
Le processus de libération se déroule en quatre phases : Identification
des mauvais esprits[118]
(discernement) ; abjuration ou renoncement (serment) ; expulsion et
fermetures des portes du mal (empêcher les moyens qui ont permis l’action de
présences maléfiques sur soi; recours à la confession et à l’Eucharistie)[119].
Les Amérindiens, lors de
transes, enlèvent le mal avec de longs rituels où peuvent intervenir quelques
personnes choisies (famille, autres guerriers) ou, parfois même, la tribu au
complet. Toute forme de foi s’accompagne de gestes symboliques forts dans
un but d’exorcisme.
Conclusion :
Les grandes civilisations ont
proposé divers chemins spirituels afin que l’homme puisse s’accomplir dans sa
plénitude. Les méthodes ont été parfois bien différentes et les résultats
aussi. Donner un sens à sa vie et à sa mort est une quête personnelle répondant
en des valeurs, choisies en son âme et conscience, en se libérant plus ou moins
des déterminismes de la naissance et de la société dans laquelle on vit. Pour
le combattant, la maîtrise de soi est essentielle : elle passe par la
maîtrise de son corps, de son âme et de son esprit. La guérison des blessures
physiques est aussi nécessaire que la guérison des blessures psychiques, la
guérison des souvenirs. Cette brève analyse faite pour le combattant peut se
reporter sur les sociétés, les Etats : ces corps vivants pouvant réunir
les qualités comme les défauts des hommes. C’est l’humanité.
Gardons à l’esprit cette
volonté de Paul Ricœur[120],
ce spécialiste de l’humain et de l’humanité : « Je reste troublé par l’inquiétant spectacle que donnent le trop de
mémoire ici, le trop d’oubli ailleurs, pour ne rien dire de l’influence des
commémorations et des abus de mémoire et d’oubli. L’idée d’une politique de la
juste mémoire est à cet égard un des mes thèmes civiques avoués. ».
Deux citations d’Angelus
Silesius mettront un terme à cette réflexion sur une des complexités de la
personnalité humaine :
« L’homme seul est le plus grand des
prodiges :
Il est capable, selon son agir, d’être Dieu
ou démon. »[121]
et
« Ami, si tu restes assis et médites, tu es un
modèle de vertu.
Mais si tu la mets en œuvre, alors seulement
éclate ta jeunesse. »[122].
Antoine Schülé
Contact : antoine.schule@free.fr
Annexe A
Invocation à la Sainte Croix[123]
Depuis le XVIe s.,
la prière suivante a souvent été portée par les soldats, spécialement du sud de
l’Europe, pour les protéger de la mort subite, de la noyade, du feu, du poison
et d’être fait prisonnier. Trois jours avant sa mort, le porteur en recevra
l’annonce divine afin qu’il puisse s’y préparer convenablement. L’ayant trouvée
à plusieurs reprises avec des fautes qui indiquent des traductions de
l’espagnol, son origine est probablement hispanique.
« Dieu tout puissant qui
avez souffert la mort sur l’arbre de la croix
pour tous mes péchés, soyez
avec moi.
Sainte Croix de Jésus-Christ,
ayez pitié de moi.
Sainte Croix de Jésus-Christ,
soyez mon espoir.
Sainte Croix de Jésus-Christ,
repoussez de moi toutes armes tranchantes.
Sainte Croix de Jésus-Christ,
versez en moi tout bien.
Sainte Croix de Jésus-Christ,
détournez-moi de tout mal.
Sainte Croix de Jésus-Christ,
faites que je parvienne au chemin de salut.
Sainte Croix de Jésus-Christ,
préservez-moi des accidents corporels et temporels.
J’adore la Sainte Croix de
Jésus-Christ à jamais.
Jésus-Christ de Nazareth
crucifié, ayez pitié de moi, faites que l’esprit malin invisible fuie de moi en
tout temps, ainsi soit-il.
Dieu, faites-le au nom du
précieux sang de Jésus-Christ, en raison de son oblation conduisant tout homme
à la vie éternelle, aussi vrai que Jésus-Christ est né le jour de Noël, a été
crucifié le vendredi saint.
Ainsi soit-il. »
Annexe B
Extrait de la prière pour
l’obtention de la guérison intérieure[124].
Après avoir invoqué le Père, le Fils, le Saint Esprit et Marie, le cœur
de la demande est ainsi :
… « Guérissez mon
intelligence de tout ce qui peut l’obscurcir : des préjugés, de l’esprit
critique, du doute et de confusion mentale.
Guérissez ma mémoire de tout
souvenir douloureux, des traumatismes psychologiques qui pourraient remonter au
sein de ma mère ou à chaque étape de ma vie : à ma petite enfance, à mon
enfance, à mon adolescence ou même à l’âge adulte.
Guérissez mon imagination de
tout idéalisme rêveur, de la fuite du réel, de toute fantaisie maladive, de
l’illusion, de l’hallucination et de toute forme de délire.
Guérissez mon cœur de toutes
ses blessures, de tout égocentrisme ou apitoiement sur soi-même, de toute
fermeture ou dureté, du refus de pardonner, du ressentiment ou des soupçons
malveillants.
Guérissez ma volonté de toute
sujétion extérieure, de toute tentation, obsession, oppression, possession,
envoûtement ou hypnose ; du volontarisme orgueilleux, de toute attitude
intolérante ou sectaire, de toute faiblesse, indécision ou déviation.
Guérissez-moi de tout
déséquilibre : dans ma sensibilité, mon affectivité, mon émotivité, ma
sexualité ; de tout sentiment de rejet, de honte, de culpabilité
persistante, du complexe d’infériorité ou de la timidité ; de toute
anxiété, inquiétude ou peur ; de l’insomnie, de la tristesse, du dégoût de
la vie, des idées suicidaires ; enfin des dépendances de tous
genres : drogue, alcool, tabac et de toute attache matérielle.
Guérissez-moi de toute
déviation, qu’elle vienne de l’hérésie, de mon éducation première ou encore de
pressions exercées sur moi – dans mon milieu familial, scolaire, communautaire,
social, ecclésial – et de tout évènement passé qui aurait brimé ma liberté
intérieure.
Guérissez-moi de tout ce que
mon être a subi de négatif, de pénible, et qui aurait été refoulé dans mon
inconscient ou mon subconscient. »…
[1]
L’une n’excluant pas l’autre : des combinaisons sont possibles.
L’Homme-Dieu ; les sciences pour nier Dieu ou reconnaître sa création et
ses créatures ; la Technique et le
progrès pour refuser tout autre croyance.
[2]
Le processus de prise de décision en situation de crise nécessite un
entraînement : que d’improvisations dans cette phase initiale essentielle
ont causé des pertes humaines scandaleuses (l’histoire militaire nous en révèle
que trop…) !
[3]
Robert Habersetzer : Le guide Marabout du ju-jitsu et du kiai. MS
308. Marabout. Verviers. 1978. 172 p. et Gérard Baron : L’art du té (ou le bujutsu : combat
libre). Trédaniel. Paris. 1984. 356 p.
[4]
Ou sublimation.
[5]
A distinguer de l’information mais chacun sait que la frontière entre une
information objective et un propos de propagande est difficile à déterminer.
[6]
Une spécialité historique des Etats-Unis dont l’Occident s’est accommodé
avec le cinéma comme vecteur essentiel de sa propagande : le bon blanc et le
méchant indien ; le soldat américain, champion des forces du Bien, et son
ennemi, suppôt de Satan et des forces du Mal ; le défenseur de la Liberté
et de la Démocratie contre les Tyrans.
Le combattant musulman, en sens inverse, accomplit la même démarche et cela
irrite au plus haut point les Occidentaux.
[7]
Il y a là une « magie ».
[8]
Autosuggestion.
[9]
Les conflits actuels ont leurs vigoureuses racines aux cœurs des XIXe
et XXe s.
[10]
Vous n’avez pas en Europe occidentale une journée de commémoration des victimes
du communisme mondial. 100 millions de morts et des camps de
concentration ! Là, se constate la force de la propagande : les
esprits sont conditionnés à un point tel que toute prise de position à ce sujet est rejetée comme le fruit
d’un « anticommunisme primaire »
au mieux ou comme d’un « fascisme ou
d’un nazisme nauséabond » au pire.
[11]
Hérodote est-il selon Cicéron « le
père de l’histoire » ou selon Plutarque « le père du mensonge » ? Il est curieux que dans le mot
« mensonge », il y ait le
mot « songe ».
[12]
Certains thèmes de recherche deviennent des « territoires sacrés » et
pénalité financière, mise au pilon d’ouvrages, emprisonnement récompensent les
téméraires qui s’y risquent.
[13]
Paul Ricœur : La mémoire,
l’histoire, l’oubli. Essais Points n° 494. Seuil. 2000. 698 p.
[14]
A un point tel que parfois, il devient aveugle quant à l’emploi ou l’inemploi
(ce qui est pire) politique qui sera fait de son engagement.
[15]
André Corvisier : Les Saints
militaires. Champion. Paris. 2006. 348 p.
[16]
Urs (Ours, Orsan), Victor auraient aussi été les noms de deux saints de la
Légion thébaine.
[17]
Le 22 septembre 2015, l’abbaye de Saint Maurice d’Agaune a fêté le 1500e
anniversaire de sa fondation par Sigismond.
[18]
« Au commencement était le
Verbe », dans la Bible, c’est Dieu ; depuis le XVIIIe
s., des dictateurs (p.e. Mao) ou des « cryptodictateurs »
(Robespierre, Saint-Just), au nom du bonheur de tous...
[19]
L’idéologie a tendance à prédominer la religion de nos jours.
[20]
Une tendance technique achemine certains à voir un militaire comme une machine
de guerre et non comme un combattant : il est quasi télécommandé et sa
part d’initiative personnelle est réduite à zéro. Pauvre soldat !
[21]
La dualité de l’âme et du corps a suscité de longs débats chez les philosophes
et les théologiens. Le Moyen Age a privilégié finalement l’âme au corps ;
à la Renaissance, les artistes louaient le corps mais les penseurs méprisaient
le corps. A la fin du XXe s., il y a une négation de l’âme avec la
primauté du charnel., de la matière.
[22]
C’est à ce niveau que l’homme se distingue de l’animal (généralement…).
[23]
La France a eu les BMC et le Japon les « femmes de réconfort ».
[24]
Stefano De Fiores et Tullo Goffi (sous la dir. de ;trad. François
Vial) : Dictionnaire de la vie
spirituelle. Cerf. Paris.2001. 1248 p. Ci-après désigné par DVS. Ouvrage de
base ouvrant de nombreuses pistes de recherche.
[25]
D’autres diront l’amour, la charité.
[26]
La racine med du mot méditation est
la même pour médecin, médical et signifie : prendre soin.
[27]
La parole est ce qui caractérise le mieux l’homme de l’animal.
[28]
Cela ne signifie pas que je place toutes les croyances sur le même pied :
il en est de pernicieuses comme de bénéfiques. Il appartient à l’intelligence
ou la pensée d’opérer le discernement.
[29]
Chaque jour nous mourrons un peu pour donner vie à ce qui donne sens à notre
vie.
[30]
Le terme variera mais les actions sont les mêmes : ce propos choquera les
« bonnes consciences » mais
le réalisme oblige de le dire.
[31]
Pour les enfants, entre 5 et 10 ans (et
les adultes aussi), les anciens contes (à conclusion positive) leur permettent
de contrôler leurs peurs par l’imagination.
La démonstration en est donnée dans : Bruno Bettelheim (trad. de
l’américain par Théo Carlier) : Psychanalyse
des contes de fée. Robert Laffont. Coll. Poche 8342 F. Paris. 1976. 512
p. Lire plus particulièrement :
p.41, La vie devinée de l’intérieur ;
p.59, Le conte de fée et le mythe ;
p.99, L’importance de l’extériorisation ;
p.193, Transcender l’enfance à l’aide de
l’imagination ; p. 219, Imagination,
guérison, délivrance et réconfort.
[32]
A la Légion étrangère, le chant a un rôle essentiel pour forger un esprit de
corps, pour répéter des messages qui s’inscrivent dans l’âme du soldat encore
plus facilement avec une musique entraînante. Lors d’une marche harassante, le
chant réveille les volontés les plus faibles. Lire : Chants de la Légion étrangère.BIH Légion étrangère. Puyloubier.
1998. 168 p.
[33]
Frontin : Les stratagèmes. Livre
I, chap. 15 et 16 notamment.
[34]
La monolâtrie égyptienne a précédé le monothéisme juif. Il y a des relations
textuelles troublantes entre les Psaumes
et le Livre des morts des anciens Egyptiens.
Stock. 1978. Paris. 328 p.
[35]
Une réhabilitation du corps par rapport à l’Ancien testament où le sang est
impur.
[36]
Celui qui se détourne de Dieu.
[37]
Lire : Jean-Pierre Vernant : Mythe
et pensée chez les Grecs. Etudes de psychologie historique. La
Découverte/Fondations. Paris. 1988. 432 p. Son étude ouvre de nombreuses
perspectives sur cette activité mentale organisée de l’homme qui précède toutes ses œuvres religieuses, scientifiques,
philosophiques, artistiques ou économiques.
[38]
Avec des nuances différentes, allant de Luc Ferry (non croyant), en passant par
André Comte-Sponville (athée) jusqu’à Michel
Onfray (Dieu est à l’origine de tout mal), il y a un renoncement à l’Humanisme
des origines, pourtant un des fruits du christianisme, pour un homminisme où toute religion est
bannie : l’Homme-Dieu au lieu de l’homme en Dieu. Angelus
Silesius (Le pèlerin chérubinique, Livre 1, n°163) au XVIIe
s. avait donné sa réponse : « Tu
n’aimes pas les hommes, et à bon droit ! C’est l’humain qu’on doit aimer
en homme. ».
[39]
A prendre au sens étymologique et grecque du terme : eidôlon, image.
[40]
Observez cet égocentrisme-roi de nos jours !
[41]
Ce qui nous éloigne singulièrement de la spiritualité.
[42]
Avec un Napoléon III initialement républicain.
[43]
Dont certaines ne respiraient pas franchement la liberté, si ce n’est celle de
se taire. La République actuelle connaît une « monarchie
présidentielle » selon les politologues.
[44]
A propos du duc de Chevreuse,
Sainte-Beuve décrit un des pièges subtils de la raison : « …la
plupart des erreurs des hommes viennent moins de ce qu’ils raisonnent mal en partant de principes vrais,
que de ce qu’ils raisonnent bien en partant de jugements inexacts ou de
principes faux. », in : C.-A. Sainte-Beuve : Causeries du lundi. T. X, Garnier.
Paris. s.d. 504 p. p. 36.
[45]
Dont le nom signifie la pensée prévoyante.
[46]
Albert Camus dit dans L’été :
« L’histoire est sans yeux et il
faut rejeter sa justice pour lui substituer, autant qu’il se peut, celle que l’esprit conçoit. ».
[47]
Lire l’ouvrage décapant de : Pierre Feschotte : Les Illusionnistes. Essai sur le mensonge scientifique. L’Aire. Lausanne.
1985. 304 p.
[48]
Avec cette formule si délicate et pratique du « responsable mais pas coupable. ».
[49]
Raymond Boudon : L’art de se
persuader des idées douteuses, fragiles ou fausses. Fayard. 1990. 464 p.
Une belle invitation à la prudence intellectuelle.
[50]
Des bombardements américains sur des villages entiers avec femmes et enfants en
Afghanistan ont été des Oradour-sur-Glane. Sir Artur Travers Harris a inauguré
cette méthode lors d’opérations du « maintien
de l’ordre » aux Indes en 1919 et en Irak, de 1920 à 1924 ; dès
février 1942, l’Allemagne et la France ont connu sa pratique avec de nombreux
civils tués ; les villes de Hambourg et de Dresde en ont gardé les
plaies ; l’Allemagne a eu 23 villes détruites à 60% et 46 à 50%. Les historiens C. Webster et N.
Francklanden ont démontré l’inutilité de ces actions. En vérité, Truman a
cautionné ce « travers », non léger, en autorisant Little
Boy à Hiroshima et Fat Man à
Nagasaki et, plusieurs jours après, alors que c’était inutile, le bombardement
de Tokyo.
[51]
Sans se laisser paralyser par le conformisme ambiant de l’opinion publique.
[52]
Quelle Europe ? Selon Charlemagne, Henri IV, Louis XIV, Charles Quint,
Napoléon, Hitler, Staline ou quelques
oligarques contemporains ?
[53]
La version américanisée de Robin des Bois.
[54]
Freud l’a démontré.
[55]
Les Suisses ont eu Guillaume Tell : son image est revenue chaque fois que
la Suisse a dû mobiliser et je ne doute pas, qu’en cas de conflit, cela se
reproduise avec autant de force.
[56]
Ne pouvant pas comprendre ses propos car j’ignore la langue arabe, sur
Internet, j’ai été surpris par son ton et la chaleur de sa voix. Mais les
marins connaissaient déjà les chants des sirènes…
[57]
You tube en livre quelques-uns.
[58]
Lors des deux guerres mondiales, chants et musiques ont été utilisés, au même
titre que les caricatures ou les satires, dans tous les camps. La musique
possède une force entraînante connue
déjà des plus anciennes civilisations, aujourd’hui disparues. Lire :
Camille Bellaigue : Propos de
musique et de guerre. Paris. NLN. 1918. 320 p.
[59]
Pseudonyme signifiant : les rêves de victoire.
[60]
Al-Gharib : propagandiste d’Al-Qaïda autrefois et de l’EI actuellement.
[61]
The Blaze of the True : certains traducteurs préfèrent l’éclat, d’autres le feu ou encore l’incendie de
la vérité. Le choix du traducteur est bien un choix de lecture.
[62]
In The New Yorker du 8 juin
2015, l’article de Robyn Creswell et Bernard Haykel : http://www.newyorker.com/magazine/2015/06/08/battle-lines-jihad-creswell-and-haykel
[63]
J’espère que celles et ceux qui ont cru ou croient encore à celle du XXe siècle
me pardonnent !
[64]
Elles sont incontestables : l’impuissance de l’ONU depuis des décennies,
en ce cas, a des conséquences tragiques. Elle nourrit d’abord la rancœur,
ensuite la haine, le désir de revanche et le besoin d’obtenir justice par les
armes ce que le droit, même international,
est incapable de régler.
[65]
Trad. de J.-B. M. Roze : La légende
dorée. GF Flammarion. 2 vol. Paris. 1967. 508 p. et 508 p.
[66]
DVS, pp. 691-711, modèles spirituels.
[67]
Hypertrophiée chez certains à un point
tel qu’ils ont la capacité de sodomiser les mouches, ce qui est encore plus
difficile que de couper un cheveu en quatre !
[68]
Emile Coué : Œuvres. Ed. Astra.
Paris. 1976. 300 p. Dans un langage simple, il développe des idées
fondamentales que d’autres reprendront de façon alambiquée. Certaines prières
répétitives du Coran utilisent ce procédé de suggestion positive (Sourate XVII,
80-81, pendant la nuit) : «
Seigneur, fais-moi entrer en homme juste dans la tombe ! Fais m’en sortir
en homme juste et accorde-moi, de Ta part, un pouvoir bénéficiant de Ton
secours ! » et « La
Vérité est venue et l’erreur est dissipée. L’erreur doit se dissiper. » .
[69]
Maxwell Maltz (trad. Vaugrance de Novince) : Psychocybernétique. Ed. Christian H. Godefroy. 1979. 216 p.
[70]
Karl O. Stoeber : Le psychotraining
autogène. Comment retrouver et garder la santé. Ed. Christian H. Godefroy.
1985. 192 p.
[71]
Jeanne d’Arc est mentionnée sur une affiche au musée du Grand Orient de France
(rue Cadet) comme une sainte laïque.
[72]
Cette part d’inconnu et de mystère qui demeurent quand l’homme a exploré
l’infiniment grand et l’infiniment petit, avec ses moyens techniques.
[73]
DVS, pp. 271-279, discernement..
[74]
Angelus Silesius, pseudonyme de Johannes Scheffler (1624-1677), a été un
Luthérien converti au catholicisme. Se retrouve chez ce contemplatif une
mystique de tous les temps. En vue du discernement, son invitation est la
suivante : « Homme tout ce que
tu veux est d’ores et déjà en toi. Mais
tout tient au fait que tu l’empêches de sortir. » (Le pèlerin chérubinique, Livre 4, 183).
[75]
Chögyam Trungpa Rinpoché : Le mythe
de la liberté et la voie de la méditation. Coll. Sagesses n° 18. 1979. 188
p. Pour une pratique d’inspiration
bouddhique, lire Matthieu Ricard : L’art
de la méditation. NiL éd. Paris. 2008. 188 p.
[76]
Moïse Maïmonide : Le guide des
égarés. Verdie. Lagrasse. 2012. 1316 p. Avant de commencer, consultez les
articles de l’excellent index : âme,
ciel, esprit, Dieu, imagination, corps, etc.
[77]
Jean-Yves Leloup : Manque et
plénitude. Espaces Libres. Albin Michel. 2001. 268 p. Il réussit le tour de
force de monter une filiation de pensée de Philon d’Alexandrie, à Dürckheim
sans oublier Freud, Jung, Reich et Lacan.
[78]
Coran, sourate XVII, 82 : « Nous
faisons descendre, par la Prédication, ce qui est guérison et miséricorde pour
les Croyants et qui ne fait qu’accroître la perte des Injustes. » Dans
la mesure où le Coran apaise le cœur des hommes et des femmes, Il possède une
valeur thérapeutique : le chemin spirituel à suivre pour la purification
du cœur par le souvenir de Dieu.
[79]
Celui-ci ne doit pas influencer ou être en fusion avec celui qu’il
accompagne : être à l’écoute et aider à discerner sont ses deux fonctions.
L’accompagné doit trouver sa voie par lui-même.
[80]
Un bon éclairage psychologique d’une psychothérapeute arménienne : Noémie
Meguerditchian : Entrer dans le
discernement spirituel. Chemins ouverts. Desclée de Brouwer. Paris. 1996.
108 p.
[81]
Ceci bien compris aurait évité bien de faux-prophètes.
[82]
DVS, pp. 358-366, exercices spirituels.
[83]
Peur, critique, amour propre, sensibilité excessive, rancune, haine, jalousie,
mensonge volontaire ou involontaire…
[84]
Amitié, reconnaissance, joie, sentiment de plénitude, confiance en ses proches, en l’Etat, en une
association ou en une institution…
[85]
L’enfant apprend à marcher en tombant jusqu’au jour où il ne tombe plus.
[86]
Prêtre, médecin, directeur spirituel.
[87]
DVS, pp. 803-819, pathologie spirituelle.
[88]
Les fautes ou les péchés en pensée, en parole, par action ou par omission sont
analysés quotidiennement afin de n’en point devenir l’esclave.
[89]
Toutefois sans se perdre dans la contemplation aveugle de son « moi » qui peut étouffer certains.
[90]
Dont le contenu était son secret : l’humiliation de son adversaire
consistait à la vider aux yeux de tous.
[91]
Des guerriers musulmans portent des versets du Coran.
[92]
Annexe A : invocation à la Sainte Croix.
[93]
Celui qui survit à certains combats culpabilise du fait d’être vivant alors que
d’autres sont morts ou gravement blessés.
[94]
Etude des interactions complexes entre nos systèmes nerveux, endocriniens et
immunitaires.
[95]
Lire : Robert Dantzer : L’illusion
psychosomatique. Odile Jacob ; Jean-Didier Vincent : La biologie des passions ; Edouard
Zarifian : Les jardiniers de la
folie. Odile Jacob.
[96]
La suggestion traitée précédemment.
[97]
Numérotée de 1 à 8 car 8 ont été identifiées sans que leurs fonctions exactes
soient connues pour toutes.
[98]
Travaux de Françoise Villemain, Institut neurologique de Montréal.
[99]
Les exercices spirituels déjà mentionnés.
[100]
Les catéchismes des Chrétiens ; les Manuels d’instruction civique ;
les Chants de tradition ; les Psaumes ; les 10 commandements ;
les Béatitudes …
[101]
Neurobiologiste du Collège de France.
[102]
1260-1320. Etudes à Montpellier et Paris. Médecin des champs de bataille et de
Philippe le Bel. Il se dit qu’il aurait embaumé les corps de deux rois de
France : Philippe le Bel et Louis X le Hutin. Son Chirurgia
est un ouvrage inachevé, sans doute en raison d’une phtisie pulmonaire qui
le fit souffrir pendant 4 ans. Version en français contemporain : La Chirurgie de Maître Henri de Mondeville.
Ed. A. Bos. Paris. 1897-8. Société des anciens
textes français (SATF), 40.
[103]
Paul Tournier : Bible et médecine.
Delachaux et Niestlé. Neuchâtel-Paris. 4e éd. 1987. 240 p. Lire
aussi : Les forts et les faibles.
Delachaux et Niestlé. Neuchâtel- Paris. 1948. 220 p. Son livre Médecine de la personne traite de
l’influence de l’âme et de l’esprit sur le corps.
[104]
Le Nouveau Testament, s’adressant à toutes les nations, ne réduit pas l’homme à
son pêché ainsi que le fait l’Ancien
Testament qui s’adresse au seul Peuple élu (le poids du passé exige des comptes
où la lapidation est acceptée). Cela change du « Va et ne pèche plus !» du Christ, ouverture sur ce demain qui
peut être un nouveau commencement, seulement après un sain discernement du
passé et du présent, passant par une repentance et de nouveaux actes en accord
avec la Parole : la renaissance en se dépouillant du vieil homme.
[105]
Attribué à Thomas Kempis (trad. de Lamennais) : L’imitation de Jésus-Christ. Coll. Foi vivante. M239. Cerf. Paris.
1989. 288 p. Il en existe une version
versifiée par Pierre Corneille (traducteur) : L’imitation de Jésus-Christ. Spiritualités vivantes. N° 161. Albin
Michel. Paris. 1998. 536 p.
[106]
DVS, pp. 937-950, psychologie et spiritualité.
[107]
Dennis Linn et Matthew Linn : La
Guérison des souvenirs. Desclée de Brouwer. Paris. 1987. 264 p. Les deux
auteurs sont des jésuites américains se consacrant au ministère pastoral de la
guérison. Le premier volume est dans ce style américain mêlant l’essentiel et
l’accessoire. Le deuxième volume est le plus utile pour une mise en pratique :
Dennis Linn, Matthew Linn, Sheila Fabricant : Pratique de la guérison de souvenirs. Desclée de Brouwer. Paris.
1990. 332 p.
[108]
Saint Augustin : « Dans sa
sagesse, Dieu a mieux aimé tirer le bien du mal que de ne permettre aucun mal. ».
[109]
Les Psaumes répondent à toutes les situations qu’une âme éprise de Dieu peut
connaître.
[110]
Commémoration rituelle du Jeudi Saint, la Cène avec la consécration et le
partage du pain et du vin.
[111]
Une mémoire intelligente est ni lobotomisée, ni formatée, ni passive, ni passoire.
[112]
Delphine Debons : L’assistance
spirituelle aux prisonniers de guerre. Un aspect de l’action humanitaire
durant la seconde Guerre mondiale. Cerf. Paris. 2012. 452 p.
[113]
Les Témoins de Jehova.
[114]
Richard Wilhelm (trad. de l’allemand Etienne Perrot) : Yi King.
Le livre des transformations. Médicis. Paris. 1973. 804 p.
[115]
Abbé Julio : Grands secrets
merveilleux pour aider à la guérison de toutes les maladies physiques et
morales. Bussière. Paris. 1987. Rééd. de l’éd 1907. 672 p.
[116]
Mary Baker Eddy : Science et santé
avec les clefs des Ecritures. Boston USA. 1945 (Ed revue de 1917 et 1936). 692
p. Il s’agit d’une édition bilingue
(anglais-français). Intéressant pour les exemples de fausses croyances (parfois
vraies pour tout un chacun et parfois vraies au regard de sa seule croyance)
qu’elle énumère. Les titres qu’elle
avance : présidente de la « Massachusetts Metaphysical College » et
Pasteur Emérite de la Première Eglise du Christ, Scientiste, Boston. Les
Scientistes étaient actifs en Europe jusque dans les années 1970, à ma
connaissance. Actuellement, je ne le sais pas.
[117]
Mgr Tournyol du Clos : Peut-on se
libérer des esprits impurs ? Un guide pratique vers la délivrance.
L’archistratège. Canohès. 2001. 120 p. La personne tourmentée est le premier
acteur de sa délivrance : l’auteur lui offre les démarches spirituelles et
les prières prévues par l’Eglise. Il a écrit dans l’esprit de l’œuvre de Don
Pasqualino Fusco : Pour se défendre
du Malin. L’archistratège. Canohès. 260 p.
[118]
Ibidem p. 52-53. Il en est reconnu près
de 65 : superstition, angoisse, peur, doute, rébellion, etc.
[119]
Annexe B : extrait de la prière de guérison intérieure.
[120]
Op cit. p. 1.
[121]
Op cit, Livre 4, 70.
[122]
Op cit, Livre 6, 146.
[123]
Conservé dans diverses familles du Sud de la France ainsi que j’ai pu en
prendre connaissance.
[124]
Op cit Tournyol, p. 75.
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